ALL STAR WRESTLING #126

ALL STAR WRESTLING #126

27/06/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos chers hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. Ils nous présentent ensuite le programme de l’émission et nous promettent une belle soirée de catch. 

Gary Cappetta s’enquiert des traditionnelles présentations et stipule que le catch proposé ce soir est sous le contrôle et la juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par J.J Binds et représentée sur place par ses officiels. Dr. John Woods siège toujours en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette heure de catch étiquetée World Wrestling Federation seront Gilberto Roman, Danny Davis et Dick Woehrle. 


MATCH 1 : STRONG KOBAYASHI VS STEVE KING (04:21)

VAINQUEUR : STRONG KOBAYASHI

PRISE DE FINITION : ATOMIC DROP

APPRÉCIATION : SURPRENANT RETOUR DE KOBAYASHI


Cette silhouette nous est reconnaissable. Originaire de Ome, petite bourgade de Tokyo au Japon, Strong « Kobō » Kobayashi est de retour sur le sol américain après une période passée sur les rings de la New Japan Pro Wrestling. Au compte d’Antonio Inoki, Kobō catchait notamment avec Seiji Sakaguchi. Ancien protégé de « Classy » Freddie Blassie, Kobayashi se frotte ce soir à Steve King, éternel perdant d’origine portoricaine. 

Imprégné du style de combat oriental, Kobayashi utilise ses extrémités comme des armes et sèche littéralement ce pauvre King. Celui-ci subit alors le « Puroresu » de Strong et finit cadenassé dans une prise de l’ours. Aux commentaires, McMahon affirme que Kobayashi signe ici sa première apparition sur ce programme. Vince se trompe car le japonais a notamment affronté Bob Backlund sur cette même antenne lors d’un excellent combat en date du 03 juin 1978. Kobayashi le hisse ensuite dans les airs et l’écrase sur son genou avec un Atomic Drop, prise fétiche d’un certain Bob Backlund.


MATCH 2 : ANGELO « KING KONG » MOSCA W/CPT. LOU ALBANO VS JACK CARSON (02:31)

VAINQUEUR : ANGELO MOSCA

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

APPRÉCIATION : MOSCA EST UNE ÉNORME BRUTE ET L’ASSUME


Vêtu d’un gilet où l’on lit « King Kong », Angelo Mosca grimpe sur le ring et s’apprête à brutaliser un autre jobber. Emmené au ring par ce sacré capitaine Lou Albano, Mosca se fait ce soir les dents sur Jack Carson, frère réel de Chris Cannon, qui n’est autre qu’un futur King Kong Bundy. 

Mosca n’a rien d’un tendre et cogne aussi fort qu’il le peut. À cet égard, son pantomime de sale catcheur est édifiant. Carson dérouille et passe un très sale quart d’heure dans les mains de l’homme qu’on surnomme « King Kong ». Celui-ci l’emporte en moins de trois minutes avec son brise-dos, porté avec relativement de sagesse cette fois-ci. Mosca l’aide alors à se remettre sur pieds, seulement pour lui envoyer un énième coup de poing au visage. Sacré Angelo Mosca. 


MATCH 3 : « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ VS CURT HENNIG (04:56)

VAINQUEUR : CURT HENNIG

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

INDICATEUR : ** ¼


En amont des introductions, Gary Cappetta nous présente Dominic DeNucci, de passage au Fieldhouse lors de cet épisode. À cette époque, Dominic combat encore souvent en Tag Team, notamment avec S.D Jones. « Unpredictable » Johnny Rodz se tient dans l’un des coins du ring et fait la moue lorsque DeNucci lui refuse une poignée de main. Celui qu’on surnomme « Fire Brand from the Bronx » se mesure ce soir à un certain Curt Hennig, qui l’a déjà affronté sur le ring du Madison Square Garden. 

Les premiers échanges sont d’une nervosité palpable et voient Johnny emmener Hennig au sol en tirant sur ses bouclettes. Le fils de Larry « The Axe » Hennig reprends du poil de la bête et décoche un saut chassé dans le poitrail de Rodz. Celui-ci se ressaisit et le calme avec un marteau-pilon dont Hennig se dégage à la surprise générale. Johnny Rodz utilise alors tout son arsenal de ruses et de sales tactiques mais Hennig résiste et sait répondre avec de gros coups. En effet, l’ancien lutteur du Minnesota cogne fort et fait reculer Rodz avec une série d’uppercuts. Une projection dans les cordes permet à Hennig d’enrouler Johnny avec un Sunset Flip et de l’emporter au compte de trois ! Curt Hennig s’arroge ici une victoire surprise et obtient une belle réaction du public d’Hamburg. Johnny Rodz est mauvais perdant mais Hennig le boute en dehors du ring, une manière de construire ce jeune garçon comme un athlète à suivre de très près. 


– « The Magnificent One » Don Muraco et son diablotin de Grand Wizard of Wrestling sont ensuite accueillis par Pat Patterson pour une promo. Le sorcier refuse de tergiverser sur d’inutiles questions et laisse parler son poulain. Muraco est dans une colère noire et n’épargne personne, de Dusty Rhodes à Pedro Morales en passant par Bob Backlund. Avec son arrogance marquée, Muraco s’en prend ensuite au public d’Hamburg en l’insultant et lui manquant de respect. Avec de l’écume au coin de la bouche, Muraco est arrêté par Patterson qui doit rendre l’antenne. 


MATCH 4 : KILLER KHAN W/FREDDIE BLASSIE VS FRED MARZINO (06:03)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : SQUASH D’UNE BRUTALITÉ RARE


Bourreau d’André le Géant lors d’un récent épisode, Killer Khan trépigne d’impatience à l’idée de passer ses nerfs sur un pauvre gars qui n’a rien demandé. Toujours accommodé de « Classy » Freddie Blassie, Khan semble plus arrogant que d’habitude, sans doute à cause du bruit causé par l’agression du géant des Alpes Françaises. 

Comme souvent lors de ces matches à sens unique, Khan est d’une brutalité rare et plie ce pauvre Fred Marzino en l’espace de quelques secondes. Mais cette semaine, Khan prit tout son temps et nous sortit des prises plutôt uniques. Comme pour envoyer un message à André le Géant, le japonais s’en en effet essayé à des techniques de soumission. Le match est une vicieuse séance de torture à peine soutenable et Khan apparaît alors comme un véritable monstre. Un Judo Chop couche ce pauvre garçon, ensuite écrasé par une descente du genou de Khan, cette fois-ci portée à l’arrière du crâne.


– Khan et son manager sont ensuite reçus au microphone par Pat Patterson. Le sujet de l’actualité est évidemment tout ce qui se trame avec André le Géant. Blassie glorifie les actions de son poulain et assure qu’André ne s’est pas remis de sa blessure. Il invective ensuite son protégé et Khan termine cette promo en bargouinant et en grognant de façon inintelligible. 


MATCH 5 : SIX-MAN TAG TEAM MATCH : S.D JONES, TONY GAREA & RICK MARTEL VS BARON SCICLUNA, FRANK SAVAGE & DAVEY O’HANNON (06:01)

VAINQUEURS : S.D JONES, TONY GAREA & RICK MARTEL 

PRISE DE FINITION : O’CONNOR ROLL 

INDICATEUR : * ¾


L’affiche de la soirée sera donc ce 6-man Tag Team Match et tous les protagonistes se tiennent déjà sur le ring. D’un côté, nous retrouvons le ténébreux Baron Scicluna, seul et unique compétiteur des rings originaire de l’île de Malte. Ses partenaires seront ce soir Davey O’Hannon et Frank Savage. Leurs adversaires forment un formidable trio composé du populaire S.D Jones et de Tony Garea et Rick Martel, nos anciens Champions Tag Team.
Garea commence et s’impose face à O’Hannon. Celui-ci est toujours bon pour nous faire une démonstration de ses talents de comédien et nous gratifie à cet égard d’une jolie séquence de Comedy Wrestling. Martel entre alors mais subit les gros coups du Baron maltais. Isolé dans le mauvais coin, Martel s’en sort plus rapidement que d’habitude et passe le relais à Tony. Celui-ci est chaud comme la braise et nous décoche de sublimes sauts chassés. Cette fois-ci, c’est au trio de heels d’être tournés en bourrique. Et à cet égard, les chouchous du public enchaînent les tags avec une aisance plutôt unique. Maltraité quelques minutes durant, Savage ne relève pas son épaule d’un O’Connor Roll de Tony Garea, qui suffit pour le compte de trois. Les tensions semblent alors toujours brûlantes, surtout du côté de ce sacré Baron Scicluna. 


MATCH 6 : « THE MAGNIFICENT » DON MURACO W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS PETE MITCHELL (03:09)

VAINQUEUR : DON MURACO

PRISE DE FINITION : DESCENTE DE LA CUISSE

APPRÉCIATION : BON PETIT SQUASH POUR MURACO 


Après s’être égosillé en milieu d’émission, Don Muraco conclut ce soir ce programme en se frottant à un jobber tout désigné. Muraco rejoint le ring, toujours suivi de très près par ce diablotin de Grand Wizard of Wrestling. Son souffre-douleur du soir porte le nom de Pete McKay, ou plutôt Pete Mitchell, une petite erreur de Gary Cappetta. 

Muraco n’est pas d’humeur et le fait sentir à chacun de ses coups. Il rentre littéralement dans ce pauvre garçon à coups de coude et se focalise ensuite sur sa jambe. Il lui assène alors un marteau-pilon brutal et le fait retomber directement sur la nuque. Mais Muraco choisit cette semaine d’en finir avec une descente de la cuisse. Transpirant l’arrogance, Muraco réalise le tombé final en croisant ses jambes sur le torse de ce pauvre Pete Mitchell. 


Ce programme All Star Wrestling comporte nombre de bonnes choses, malgré quelques petites déceptions rencontrées à mi-parcours. Adoptant une formule à six matches au lieu des cinq proposés habituellement, l’émission réduit donc la durée des combats, ce qui pénalise parfois certaines rencontres. C’est le cas de ce 6-man Tag Team Match, qui aurait du être l’attraction de la soirée et qui souffre d’un réel manque de construction et de temps. Chronologiquement, Don Muraco est notre nouveau Champion Intercontinental après sa victoire face à Pedro Morales. Il nous tarde de l’apercevoir avec sa ceinture et de voir comment sera construit ce nouveau Champion. La rivalité entre Killer Khan et André le Géant se poursuit, Khan nous gratifiant cette semaine d’un massacre d’une brutalité inouïe. On note également le retour à l’antenne d’un certain Strong Kobayashi, dont on se souvient pour cet excellent combat face à Bob Backlund en 1978. Ce qui retient toutefois tout notre intérêt est cette belle rencontre entre Johnny Rodz et Curt Hennig. Débutant lors du dernier épisode en date, ce jeune garçon semble aussi énergique que talentueux et a ce soir su s’affirmer face à un redoutable loup des rings. S’en sortant la tête haute, Hennig fit forte impression et sut s’attirer le soutien du public tout entier, ce qui n’est pas chose négligeable dans le monde du catch. 

Nathan Maingneur

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