ALL STAR WRESTLING #120

ALL STAR WRESTLING #120

16/05/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont en costumes bleus et on sait ce que cela signifie. Ils nous présentent en effet la carte de ce All Star Wrestling, en date du 16 mai 1981. Cet épisode est encore et toujours enregistré dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. 

Pas de présentations, du moins pas tout de suite puisque nous repartons à nouveau en arrière. Pas aussi longtemps que la semaine dernière et pour un combat que nous avons déjà vu et analysé. Je parle du match opposant les Moondogs au tandem de Champions qu’étaient Tony Garea et Rick Martel. Et au terme d’une âpre rencontre gérée d’une main de maître par les chiens du capitaine Lou Albano, ces derniers ressortirent avec l’or Tag Team, glané non sans controverse. 


MATCH 1 : KILLER KHAN W/FREDDIE BLASSIE VS DOMINIC DENUCCI (08:38)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : COUNT OUT

INDICATEUR : ** ¼


Vêtu d’un gilet et d’une coiffe traditionnelle, Killer Khan est de retour à l’antenne, après une période passée en Asie. Catchant au Japon en ce début d’année 1981, le protégé de « Classy » Freddie Blassie a récemment rencontré un écueil nommé Pedro Morales sur le ring du Madison Square Garden. Son adversaire ce soir n’est autre que Dominic DeNucci, briscard des rings et occasionnel partenaire de S.D Jones. Il s’agit ici du re-match d’une rencontre où Blassie fut roué de coups de canne par l’italien. 

Malgré toute son expérience, DeNucci se laisse rapidement submerger par la brutalité de Khan. Celui-ci s’évertue à lui refaire le portrait, lui griffant les yeux et frottant son bras contre son visage. De surcroît, Khan peut compter sur la présence acariâtre de Blassie et de sa canne, toujours partant pour infliger un petit coup en douce. Dominic passe un sale quart d’heure mais serre les dents. En effet, l’italien ne se laisse pas démonter et envoie de gros coups de poing, en plein dans le nez de son antagoniste. On note ici l’admirable selling de Khan, vendant chaque droite et chaque gauche comme si son nez était cassé. Ils se répondent coups pour coups et Dominic choisit alors de régler ses comptes à l’ancienne. L’italien cible la mâchoire de Khan, l’acculant dans l’un des coins. DeNucci est toutefois victime d’une intervention de Blassie, retenant l’une de ses jambes. Il est ensuite projeté en contrebas et seule sa jambe est alors retenue dans un nœud des cordes. L’arbitre compte et Dominic ne parvient pas à s’en dégager à temps. Killer Khan s’arroge donc une victoire imméritée et sifflée, alors que Dominic DeNucci se morfond dans une amère déception. 


– Haletant et transpirant, Khan et son diable de manager sont reçus par Pat Patterson pour un entretien. Interrogé à propos du succès de son poulain, Blassie parle de son voyage en Asie et notamment en Mongolie, sur la terre de ses ancêtres. Comme d’habitude, Blassie élucubre tout et n’importe quoi et prétend que Khan est plus connu en Mongolie que Genghis Khan ne l’était à sa période. Blassie enchaîne et s’adresse à la foule en affirmant qu’il se suiciderait s’il était payé comme eux. Confronté au simple nom de Bob Backlund, Khan part dans une crise de folie, grognant et gargouillant comme un monstre. L’interview est aussi absurde que cocasse, comme le sont la plupart de celles de « Classy » Freddie Blassie. 


MATCH 2 : GEORGE « THE ANIMAL » STEELE W/FREDDIE BLASSIE VS JACK CARSON (02:34)

VAINQUEUR : GEORGE STEELE

PRISE DE FINITION : ÉTRANGLEMENT 

APPRÉCIATION : STEELE EST UNE ATTRACTION UNIQUE EN SON GENRE


Alors qu’il s’apprêtait à présenter les prochains combattants, Gary Capetta doit prendre la tangente, poursuivi par ce forcené de George « The Animal » Steele. Celui-ci se comporte comme un gorille, renversant les escaliers et s’emparant d’une chaise en bois. C’est ce soir au tour de Jack Carson, originaire d’Atlantic City dans le New Jersey, d’être le souffre-douleur désigné de l’animal. 

George Steele

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Poilu comme un singe, Steele s’empare immédiatement du pichet d’eau et l’éclate sur le haut du crâne de Carson. Il l’emporte ensuite au sol avec un étranglement et sort son célèbre objet illicite. L’arbitre Gilberto Roman a oublié ses lunettes et fait mine de ne pas voir la présence on-ne-peut-plus visible de l’objet en question. Steele lui décoche alors des coups dans la glotte et l’étrangle de manière illégale. L’arbitre n’a alors d’autre solution que de faire sonner la cloche en voyant que Carson ne répond plus. Ce dernier semble inanimé tandis que Steele se délecte de l’un des coins du ring en sortant son hideuse langue verdâtre. Un brancard de fortune est ensuite dépêché mais Steele n’en a cure et le dégage à coups de pied. Sale quart d’heure pour Jack Carson. 


MATCH 3 : « FIERY » RICK MCGRAW VS ANGELO « KING KONG » MOSCA W/CPT. LOU ALBANO (04:45)

VAINQUEUR : ANGELO MOSCA 

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

INDICATEUR : ** ½


D’un côté du ring, nous retrouvons l’imposant Angelo « King Kong » Mosca. Toujours invaincu, le seul et unique protégé en solo de Lou Albano possède les proportions d’un frigidaire. Mosca s’oppose ce soir à l’énergique « Fiery » Ricky McGraw, fort d’un séjour au Japon et d’une récente victoire face à l’imposant Chris Cannon. L’affiche est pour le moins surprenante et pourrait offrir un bon combat. 

D’emblée, Ricky se sert de son agilité à son avantage et réussit à emmener Mosca au sol. Maintenu par une clé de jambes, celui que le public d’Hamburg surnomme « Ding Dong » semble pris au piège. Toutefois, le poids de ses coups fait la différence et une vaine tentative de planchette japonaise lui permet de reprendre les rennes du match. McGraw est ensuite lourdement projeté en contrebas et subit un gros coup d’avant-bras. Mosca le démolit ensuite avec de gros coups de bélier tandis que les chances de Ricky semblent progressivement s’évaporer. Toutefois, celui-ci peut compter sur son infatigable caractère et en profite pour décocher une droite au capitaine Lou. La distraction profite à Mosca qui le hisse alors pour son brise-dos. Il l’éclate donc et le plie sur son genou, l’étirant de chaque côté pour provoquer une douloureuse agonie. Et malgré tout son bon cœur, Ricky McGraw doit se résoudre à jeter l’éponge. Pour autant, sa performance fut éclectique et permit à ce match de catch de n’offrir aucun temps mort et un rythme soutenu. Chapeau l’artiste !


MATCH 4 : « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ VS PEDRO MORALES (03:16)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES 

PRISE DE FINITION : BACKSLIDE

APPRÉCIATION : SQUASH HABITUEL POUR PEDRO MORALES 


Originaire de New York City, celui qu’on surnomme « Unpredictable » Johnny Rodz n’est plus que l’ombre de lui-même. Toujours aucune victoire au compteur, l’ancien partenaire de José Estrada conclut ce programme. Son antagoniste n’est autre que Pedro Morales, actuel titulaire de la ceinture de Champion Intercontinentale, détenue par le portoricain depuis décembre 1980. 

Pedro Morales

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

L’opposition a déjà eu lieu mais compte-tenu du talent des protagonistes, ce match pourrait bel et bien faire des étincelles. Morales s’impose avec sa technique de catcheur à l’ancienne et ce, malgré toute l’expérience de Johnny Rodz. Comme à son habitude, celui-ci rétorque avec virulence et fait pleuvoir ses coups sur le Champion. Pedro se redonne du poil de la bête et répond avec de gros coups de poing. Une projection est ensuite contrée par Morales qui enroule alors Rodz en Backslide pour le tombé. 


Pour la première fois depuis très longtemps, ce All Star Wrestling nous proposait un combat qui a déjà été diffusé sur cette même antenne. Il s’agissait en effet du match de championnat entre les Moondogs et les Champions d’alors, Tony Garea et Rick Martel. Parlons désormais du contenu de notre émission, en date du 16 mai 1981. Pedro Morales s’arrogeait une petite victoire sans réel intérêt tandis que George Steele continue de terroriser les foules et ses adversaires. Focalisons toutefois notre attention sur les affiches de la soirée. De son côté, Ricky McGraw semblait s’être offert un renouveau en écrasant l’énorme Chris Cannon. Ce soir opposé à Angelo « King Kong » Mosca, McGraw dut à nouveau s’incliner. Malgré cette défaite, Ricky n’a pas à rougir, tant sa performance fut éclectique. À nouveau opposé à Killer Khan, Dominic DeNucci eut fort affaire pour garder la tête haute. Malmené et torturé par le catch incisif du protégé de Blassie, celui-ci fut encore une fois vaincu, non sans s’être défendu. Killer Khan est alors en passe d’entamer une rivalité avec André le Géant, un arc narratif que nous aurons le plaisir de commenter dans la suite de ces articles. 

Nathan Maingneur

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