ALL STAR WRESTLING #122

ALL STAR WRESTLING #122

30/05/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et son compère québécois Pat Patterson sont nos hôtes et commentent ce All Star Wrestling, enregistré au Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. Cet épisode fut diffusé le 30 mai 1981 et McMahon nous glisse à l’oreille que Bob Backlund fera partie de la programmation. 

Toujours pas de présentations puisqu’on passe directement à ce qui nous intéresse, en l’occurence, du catch ! Le légendaire Joe McHugh assure les présentations et remplace  ce soir Gary Cappetta qu’on embrasse. 


MATCH 1 : « FIERY » RICK MCGRAW W/BOB BACKLUND VS ANGELO « KING KONG » MOSCA W/CPT. LOU ALBANO (04:21)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : DOUBLE DQ

APPRÉCIATION : SOLIDE CONSTRUCTION POUR UNE FUTURE RENCONTRE


Fort apprécié des foules nord-américaines pour son énergie et sa vivacité, Ricky McGraw a ce soir l’occasion de corriger une cuisante défaite. En effet, il s’agit du re-match d’une rencontre où Angelo « King Kong » Mosca s’était imposé, non sans l’aide du capitaine Lou Albano. Tandis qu’Albano fustigeait l’officiel Dick Woehrle, McGraw repart alors au vestiaire et refait surface en compagnie de Bob Backlund, en personne. Le Champion de la World Wrestling Federation sera donc aux abords du ring pour ce combat. 

Cette rarissime présence est un atout non-négligeable pour Ricky. Et cela se confirme dès les premiers instants de la rencontre, voyant McGraw agresser Mosca en l’acculant dans l’un des coins. Celui-ci reste l’un des plus gros cogneurs de la promotion et le démontre en calmant les ardeurs du garçon de Charlotte en Caroline du Nord. Ricky revient avec une série de sauts chassés mais subit encore la lourdeur des coups de celui qu’on ne surnomme pas « King Kong » pour rien. Agacé des tentatives d’intervention d’Albano, Backlund grimpe sur le ring et provoque un chaos général. Faisant fuir le capitaine, le Champion se retrouve piégé par Mosca, qui l’accroche ensuite dans le coin. Une pléthore de babyfaces dont Mil Mascaras, Tony Garea et Rick Martel accourent à son secours. Angelo Mosca crache alors sur Backlund, provoquant l’indignation et le dégoût de McMahon et de Patterson. Sur ses pieds, Backlund est fou de rage et défie Mosca de remonter sur le ring. Il trépigne d’impatience tandis que McMahon essaie d’obtenir quelques mots. Backlund est rouge de colère et fait tomber le veston et sa chemise. La construction est simple mais d’autant plus efficace et signe d’ores et déjà une potentielle future rencontre. 


MATCH 2 : GEORGE « THE ANIMAL » STEELE W/FREDDIE BLASSIE VS STEVE KING (01:25)

VAINQUEUR : GEORGE STEELE

PRISE DE FINITION : FLYING HAMMERLOCK 

APPRÉCIATION : GEORGE STEELE EST UNIQUE EN SON GENRE 


Steve King, souffre-douleur habitué de ces programmes, se tient sur le ring et arbore un blouson orange. D’origine portoricaine mais annoncé de Panama City, King se frotte ce soir à un fou personnage en la personne de George « The Animal » Steele. Celui-ci est escorté au ring par « Classy » Freddie Blassie et intrigue autant qu’il terrifie. 

Steele ne perds pas une seconde et saute littéralement sur ce pauvre garçon. Il lui éclate la tête dans le coin et s’affaire ensuite à mordiller son coussinet en mousse avec un certain appétit. McMahon et Patterson semblent alors dégoûtés par son ignoble langue verdâtre. Steele lui mord le bras et l’emporte en un peu moins d’une minute trente avec un Flying Hammerlock. « The Animal » s’ne a pas terminé pour autant et poursuit ce massacre à l’extérieur du ring. King se mange un coup de chaise dans le dos alors que Steele balance des chaises un peu partout. Il s’emporte ensuite et fonce sur plusieurs spectateurs, les faisant fuir dans un mouvement de panique surréaliste. Steele doit être calmé par Freddie Blassie alors qu’on s’inquiète de plus en plus pour sa santé mentale. Sacré personnage !


– « The Magnificent » Don Muraco et son diablotin de manager, en la personne du Grand Wizard of Wrestling, sont ensuite reçus par Vince McMahon pour une interview. Interrogé à propos de son arrogance certaine, Muraco préfère répondre en haranguant Pedro Morales et Bruno Sammartino. Muraco déchire son t-shirt et aborde ensuite la question de son pouce bandé et n’a qu’une hâte, c’est de pouvoir l’enfoncer dans la gorge de son prochain antagoniste. 


MATCH 3 : PEDRO MORALES VS « BIG » RON SHAW (05:14)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES 

PRISE DE FINITION : BOSTON CRAB

APPRÉCIATION : SQUASH SANS RÉEL INTÉRÊT 


Encore et toujours garant de la ceinture de Champion Intercontinental, Pedro Morales rejoint le ring et reste un compétiteur très apprécié. Originaire de Culebra dans l’archipel de Porto Rico, il s’agit du catcheur Latino le plus populaire de l’histoire. Morales se frotte une énième fois à « Big » Ron Shaw, grand gaillard et garçon du pays. 

Morales commence en s’imposant avec son expérience, contrant toute tentative de contact par un Armdrag. Au contraire de ses précédents combats, Ron apparaît agressif et laisse peu d’espace au Champion. On est même plutôt surpris que Morales se laisse autant mener, mais ce n’est sans doute pas pour rien. Et la réponse du portoricain ne tarde pas. Pedro lui décoche quelque droites mais « Big » Ron revient malgré tout et l’aveugle avec ses doigts. Morales en a marre et décide de s’offrir un petit retour en fanfare. Il lui assène de grosses droites dans la mâchoire et l’envoie ensuite au sol avec un enfourchement. C’est à ce moment précis que Pedro le plie dans son Boston Crab, tandis que « Big » Ron Shaw n’a d’autre option que de jeter l’éponge.


MATCH 4 : BARON MIKEL SCICLUNA VS S.D JONES (03:51)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : DOUBLE COUNT OUT

APPRÉCIATION : ÉTRANGE ÉCRITURE DE MATCH 


Pedro Morales n’a même pas quitté le ring que les prochains combattants s’agitent déjà d’un bout à l’autre du ring. Le Baron Scicluna, briscard d’origine maltaise, toise du regard l’autre protagoniste de ce combat. Celui-ci n’est autre que S.D Jones, qui catche depuis 1974. Originaire d’Antigua-et-Barbuda dans les Caraïbes, Jones s’est offert une cure de jouvence après un passage sur les rings de la Mid-Atlantic Wrestling. 

Il s’agit ici d’un combat de catch à l’ancienne. Scicluna comme Jones se connaissent par cœur et se sont rencontrés à de multiples reprises. Vétéran des rings nord-américains, le Baron peut toujours compter sur son bagage de Ground Wrestling ainsi que sur ses sales habitudes de heel. Un coup de boule asséné à Jones se retourne contre le maltais parce que S.D a la tête dure. Ce dernier ne rate jamais une bonne occasion de se donner en spectacle, au grand bonheur d’une foule amusée. Jones passe alors à rien de l’emporter (et de se tuer) avec un sublime Sunset Flip, qu’on passe ensuite au ralenti. Le combat dégénère rapidement sans qu’on sache trop pourquoi et finit en contrebas. Le compte de l’arbitre Gilberto Roman passe inaperçu et Jones comme Scicluna sont comptés à l’extérieur du ring. L’annonceur Joe McHugh proclame qu’il s’agit d’un match nul mais la tension ne redescend pas pour autant. S.D est encore chaud mais le Baron choisit alors de repartir en direction des vestiaires. 


MATCH 5 : THE MOONDOGS W/CPT. LOU ALBANO VS YOSHIAKI YATSU & ANGELO GOMEZ (06:13)

VAINQUEURS : THE MOONDOGS 

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS & DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : AFFAIRE À SUIVRE DU CÔTÉ DES MOONDOGS


On enchaîne avec un combat des Moondogs, encore et toujours détenteurs des ceintures de Champions Tag Team de la World Wrestling Federation. Le souci, c’est qu’il ne s’agit plus de Moondog King et de Rex, mais de ce dernier et de Moondog #3, surnommé Spot. Celui-ci se nomme en réalité Larry Latham et catchait alors sur les rings de Memphis au compte du promoteur Jerry Jarrett. Moondog Spot remplace donc King, qui connut des problèmes de visa en raison de sa nationalité canadienne. Ils se mesurent ce soir à un frêle tandem composé de Yoshiaki Yatsu et d’Angelo Gomez. 

Moondog Spot

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Le japonais commence face à Rex et le plaque au sol en le décollant littéralement du sol. Toutefois, Rex est bourré de hargne et ne se gêne pas pour étrangler et mordre Yatsu. Au micro des commentateurs, Albano présente ce nouveau venu et l’annonce comme le dernier de la portée. Toujours aussi sympathique ce capitaine. C’est au tour de ce dernier d’entrer sur le ring et le moins qu’on puisse dire, c’est que Spot se fond immédiatement dans le paysage. Lorsqu’entre Angelo, le match se transforme en un passage à tabac à sens unique. Moondog Rex le hisse dans les airs à bout de bras et le laisse retomber en brise-dos sur son genou. C’en est fini de leur finish original, qui consistait en un enfourchement de Rex et un énorme Splash de King. Ici, Rex porte un brise-dos au portoricain tandis que Spot monte sur la seconde corde et s’élance pour une descente du coude, une prise qui sera plus tard réutilisée et popularisée par les Demolition. Voyons comment ce nouveau tandem sera programmé.


MATCH 6 : KILLER KHAN W/FREDDIE BLASSIE VS JERRY JOHNSON (02:42)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : C’EST TOUJOURS LA MÊME CHOSE. ENCORE ET ENCORE


C’est la tradition de ce début d’année 1981. On ne peut pas conclure un seul épisode d’All Star Wrestling sans que ce ne soit un squash de Killer Khan. Portant un gilet et une coiffe traditionnelle mongole, Khan s’impatiente d’un bout à l’autre du ring. Accompagné par « Classy » Freddie Blassie, le japonais s’oppose ce soir à Jerry Johnson, récente signature de la promotion. 

Comme dit précédemment, il s’agit d’une copie conforme du même passage à tabac  qu’on voit ici depuis de trop longues semaines. Khan plie ce pauvre gars dans tous les sens et l’étrangle vicieusement entre les cordes. Le plus important se passe toutefois au niveau des commentaires, où Vince et Patterson font mention que Khan a récemment blessé André le Géant, au point de l’envoyer à l’hôpital. Avec une cheville brisée, André souhaitera sans doute prendre sa revanche. Sur le ring, Khan l’emporte comme toujours avec sa double Judo Chop et sa descente du genou. 


Qu’on se le dise, cette édition d’All Star Wrestling n’est pas la plus passionnante du genre mais comporte toutefois quelques bonne surprises. On apprends avec enthousiasme que Killer Khan a entamé sa rivalité avec André le Géant, ce qui conduira à une série de matches et au seul et unique Mongolian Stretcher Match de l’histoire du catch. Les Moondogs étaient de retour à l’antenne mais pas dans leur configuration originale. En effet, Moondog King a été remplacé par Moondog Spot, qui restera la moitié du tandem tout au long des années 1980. On déplore cette semaine l’intérêt du match de Pedro Morales, qui ne se distingue en rien de ses combats précédents. Quant à S.D Jones et au Baron Scicluna, ces briscards n’eurent que très peu à nous proposer, malgré l’immensité de leur talent. Don Muraco et George Steele continuent quant à eux d’être de rafraîchissantes additions au programme. Toutefois, le fait marquant de la soirée est à mettre au crédit de cette paire étonnement formée entre Ricky McGraw et Bob Backlund. Plus encore, ce segment fut l’occasion de lancer les hostilités entre le Champion et Angelo « King Kong » Mosca, qui pourrait faire un challenger de poids et le défier pour sa ceinture suprême. 

Nathan Maingneur

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