ALL STAR WRESTLING #113

ALL STAR WRESTLING #113

28/03/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes et ouvrent ce All Star Wrestling en nous donnant la carte de la soirée. Ce programme est encore et toujours enregistré depuis l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. 

Gary Michael Cappetta s’occupe des introductions sérotinales et stipule que le catch proposé ce soir sera sous l’étroit contrôle de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par J.J Binds et représentée sur place par l’officiel Bill Longo. Dr. John Woods siège toujours en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette heure de catch estampillée World Wrestling Federation seront Freddy Sparta, Danny Davis et Dick Woehrle.


MATCH 1 : « KING KONG » ANGELO MOSCA W/CPT. LOU ALBANO VS CHARLIE BROWN (04:38)

VAINQUEUR : ANGELO MOSCA

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

APPRÉCIATION : PASSAGE À TABAC BRUTAL ET VICIEUX


Des chants « Ping Pong » et « Ding Dong » accompagnent l’entrée du seul et unique protégé du capitaine Lou Albano. Angelo Mosca, quarante-quatre ans au compteur et un solide bagage de catcheur derrière lui, souhaite encore montrer que « King Kong » en a dans le coffre. Il se mesure ce soir à Charlie Brown, jobber originaire de Dawson en Géorgie. 

Il s’agit purement et simplement d’un passage à tabac. Aussi méthodique que brutal, Mosca inflige une sévère dérouillée à ce pauvre garçon. Celui-ci essaie de répondre, en vain, surtout face au poids des coups de l’ancien joueur de la CFL. Avec sa gueule atypique et son style de briscard à l’ancienne, Angelo Mosca l’emporte ensuite avec un brise-dos, pliant le dos de Charlie Brown sur son genou. Ce dernier n’a alors d’autre option que de jeter l’éponge. 


MATCH 2 : AUSTRALIAN TAG TEAM MATCH : THE MOONDOGS W/CPT. LOU ALBANO VS JACK CARSON & CHRIS CANYON (09:50)

VAINQUEURS : THE MOONDOGS

PRISE DE FINITION : SPLASH

INDICATEUR : * ¼


Gary Cappetta nous indique que le prochain combat sera un Australian Tag Team Match. Déjà rencontrée par le passé, cette indication ne signifie en fait rien de plus qu’un Tag Team match où la limite de temps est donc réglementée à un quart d’heure. Lou Albano remet le couvert et emmène cette fois-ci au ring sa plus fière acquisition. Moondog Rex et Moondog King dégoûtent le public de par leur apparence négligée et repoussante. Ils affrontent ce soir le duo formé par Jack Carson, originaire d’Atlantic City et d’un certain Chris Canyon, qui n’est en réalité nul autre qu’un futur King Kong Bundy, signant ici l’une de ses toutes premières apparitions sur le circuit nord-américain. 

Profitant d’une solide cohésion et de l’appui du plus grand manager de Tag Teams de l’histoire, les Moondogs n’ont aucune difficulté à s’imposer en ce début de rencontre. Au contraire de l’habituelle rouste, Rex et King optent cette fois-ci pour de la technique, un terme à mettre entre guillemets dans ces circonstances. En effet, ces quelques colliers de tête et clés de bras n’ont rien de la technique d’un Backlund. L’imposant Chris Canyon est plutôt impressionnant et réussit à envoyer de gros coups. Toutefois, celui-ci subit un énorme enfourchement de Rex et dérouille ensuite de longues minutes face à King. La rencontre est relativement longue et ne propose rien de fondamentalement pertinent. Les Moondogs enchaînent les tags et ne laissent aucune chance à leurs antagonistes, qui cela dit en passant, sont frères. Malgré sa stature colossale, Canyon se mange de sales droites et se fait envoyer gorge première sur la troisième corde. Griffé, étiré et mordu, celui-ci passe un sale quart d’heure. De retour sur le ring, Carson ne fait pas le poids et finit écrasé par un gros enfourchement de rex. King s’élance alors et l’emporte avec son Splash en l’espace de neuf minutes et cinquante secondes, bien trop long pour ce genre de rencontre. Malgré tout, ce combat marque les débuts de celui qui se fera appeler King Kong Bundy entre le milieu des années 80-90. 


– Transpirants et grognants, les Moondogs sont ensuite reçus par Pat Patterson, quelque peu réticent à l’idée de conduire cet entretien. Albano ordonne que ses protégés reçoivent un match de championnat face à Tony Garea et Rick Martel. Il arrache ensuite sa chemise et essuie ses Moondogs, insistant tout particulièrement sous les aisselles. Inconfortable au possible, Patterson souhaiterait être ailleurs. Torse nu, Albano sort son ventre et provoque McMahon, alors à son poste. Moondog King lèche son os dégoûtant tandis que Rex mâche un bout de chemise du capitaine. À se fier aux expressions du public, il s’agit sans doute de l’une des interviews les plus étranges de l’histoire récente de l’émission. 


MATCH 3 : DOMINIC DENUCCI VS BLACK DEMON (07:06)

VAINQUEUR : DOMINIC DENUCCI

PRISE DE FINITION : AIRPLANE SPIN 

INDICATEUR : * ¾


Vétéran des rings de catch nord-américains, Dominic DeNucci est dans l’une de ses dernières années en tant que compétiteur actif. Originaire de Venise en Italie et résidant aujourd’hui à Pittsburgh, l’italien a fait son temps et catche en Amérique depuis le début des années 1960. DeNucci s’oppose ce soir au portoricain Don Serrano, qu’on connaît sur ce territoire en tant que Black Demon.
On se cherche et on se tourne autour de l’un et l’autre. C’est l’italien qui prend le premier avantage en l’envoyant en contrebas. Asseyant le Demon sur la troisième corde, Dominic lui met ensuite une gifle, avec ce style insolent qu’on lui connaît bien. La rencontre est plutôt classique et ne propose rien de fondamentalement excitant. Calmé par un surpassement du Demon, DeNucci a du mal à s’en remettre. Celui-ci n’a plus sa jeunesse d’antan mais possède toutefois l’envie d’en découdre et le démontre en donnant au Demon des coups qui claquent. Ce dernier réagit en griffant les yeux de l’italien et en l’étranglant, une prise totalement interdite. Le visage écrasé dans le coussinet du coin, Dominic déguste mais se redonne du poil de la bête. Dominic rétorque alors en essayant de retirer le masque du portoricain ! Dominic DeNucci le hisse ensuite sur ses épaules et l’emmène en Airplane Spin. Sonné, le Black Demon ne se dégage pas du compte de trois de l’arbitre Dick Woehrle. L’italien s’arroge donc une petite victoire, largement méritée au vu de son palmarès et de sa longévité. 


MATCH 4 : YOSHIAKI YATSU VS « PRETTY BOY » LARRY SHARPE (06:58)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : DOUBLE COUNT OUT 

INDICATEUR : ** 


Voici un compétiteur qu’on a déjà aperçu sur ce programme. Originaire de Ōra dans la province de Gunma au Japon, Yoshiaki Yatsu a fait ses marques sur les rings de la NJPW jusqu’en 1984. Signant ensuite à la AJPW, il est également le premier co-détenteur des World Tag Team Championships avec Jumbo Tsuruta, unifiant les titres de Champions de la NWA et de la Pacific Wrestling Federation. Yatsu s’oppose ce soir à un redoutable technicien des rings nord-américains en la personne du « Pretty Boy » Larry Sharpe, qui s’était notamment incliné face à Antonio Inoki au Shea Stadium en août 1980. 

Malgré son important bagage « Strong Style » d’inspiration Puroresu, Yatsu a fort à faire face à la technicité de Sharpe. Celui-ci s’impose immédiatement avec des coups de genou et de sales droites dans l’abdomen. Yatsu reprends le dessus avec une clé de jambe, retournée par un Sharpe qui a pris du galon depuis ses débuts au milieu des années 1970. La rencontre est très technique et diffère de ce qu’on a l’habitude de voir sur ce territoire. Cela se ressent du point de vue des réactions du public d’Hamburg, pas franchement emballé par ce combat de « Mat Wrestling ». Un coup de genou de Sharpe fait alors perdre l’équilibre à Yatsu, qui retombe lourdement en contreras. Sharpe le rejoint et les deux hommes mettent alors la technique au placard, au profit d’une bonne bagarre de chiffonniers. Ils ne prêtent pas attention au compte de l’arbitre et finissent donc comptés à l’extérieur du ring. Les tensions ne redescendent pas pour autant et Yatsu obtient le dernier mot en faisant repartir Sharpe au vestiaire, s’arrogeant au passage une réaction positive de la foule du Fieldhouse. 


MATCH 5 : « SPECIAL DELIVERY » JONES VS « BIG » RON SHAW (03:25)

VAINQUEUR : S.D JONES

PRISE DE FINITION : SWINGING NECKBREAKER

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CLASSIQUE


On conclut ce programme avec la présence de l’énergique « Special Delivery » Jones, de retour sur cette antenne depuis décembre 1980. S.D Jones est l’un des jobbers les plus célèbres de l’histoire, surtout connu pour sa défaite en 9 secondes face à King Kong Bundy lors du premier WrestleMania. Jones se frotte ici à « Big » Ron Shaw, lui aussi originaire de Philly. 

S.D rate de peu de se faire surprendre par un ciseau de tête de Shaw et reste sur ses gardes. Bien-sûr, l’expérience de Jones lui permet de garder la tête froide et d’emmener ce grand gaillard au sol avec aisance. Shaw semble s’être sensiblement amélioré mais reste encore pour le moins très inexpérimenté. Le match ne s’éternise pas et Jones l’emporte un peu soudainement avec son Swinging Neckbreaker pour le compte de trois.


De toute évidence, ce n’est pas la meilleure édition de l’histoire de ce programme. Après un épisode éclectique, ce All Star Wrestling déçoit encore plus par son manque d’intérêt et d’importance. Angelo Mosca continue de s’imposer avec sa force brute et écrase tous ceux qui se dressent sur sa route. Mosca catche en même temps du côté de la Maple Leaf Wrestling de Toronto et se mesure alors à de futures têtes d’affiche de la World Wrestling Federation tels que Jimmy Snuka ou The Iron Sheik. L’exotisme du soir est à mettre au crédit de ce match entre Larry Sharpe et Yoshiaki Yatsu, auteurs d’un petit ballet technique comme on en voit peu. Souvent associé à Ricky McGraw face aux Moondogs, S.D Jones combat aussi parfois en solo, sans toutefois s’inscrire dans une quelconque rivalité. Quant aux chiens d’Albano, on les retrouvait dans l’attraction de la soirée que fut ce Australian Tag Team Match. L’emportant logiquement, on note toutefois les débuts d’un certain King Kong Bundy, catchant ici sous le nom de Chris Canyon, ce qui est d’autant plus étonnant que Chris Kanyon sera un catcheur de la fin des années 90. Bien que ce ne fut pas un match incroyable, c’est surtout la promo d’Albano qui est à prendre en compte. Affirmant haut et fort le statut de challengers de ses poulains, une information parvenue en toute fin d’émission a titillé notre intérêt. McMahon nous annonçait en effet que les Moondogs iront défier Tony Garea et Rick Martel dans le prochain épisode. Pour la première fois de leur long règne, les Champions Tag Team défendront donc leur or à All Star Wrestling, ce qui nous promet d’ores et déjà une belle émission. 

Nathan Maingneur

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