ALL STAR WRESTLING #142
24/10/1981
Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes souriants et nous accueillent au sein du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. Ils nous présentent d’abord le programme de ce All Star Wrestling et précisent qu’un certain Adrian Adonis fera ses débuts. On commence toutefois du côté du Agricultural Hall d’Allentown où Tony Garea et Rick Martel ont remis en jeu leurs ceintures de Champions Tag Team.
MATCH 1 : WORLD WRESTLING FEDERATION TAG TEAM TITLES MATCH : TONY GAREA & RICK MARTEL © VS MR. FUJI & MR. SAITO W/CPT. LOU ALBANO (09:48)
VAINQUEURS : MR. FUJI & MR. SAITO
PRISE DE FINITION : JET DE SEL DANS LES YEUX
INDICATEUR : ***
Joe McHugh s’occupe des présentations sérotinales. Pas de doute, nous sommes bel et bien au Agricultural Hall d’Allentown. Les challengers, managés par un Lou Albano en très grande forme, sont déjà sur le ring. L’ambiance est électrique et la foule s’embrase pour l’entrée de nos Champions Tag Team que sont Tony Garea et Rick Martel et qui affichent une forme physique irréprochable.
Les Champions sont indiscutablement au sommet de leur art et offrent à leurs challengers un catch impeccable. Victimes de tags et de séquences remarquables, Fuji et Saito sont mis en déroute, au grand bonheur du public. Toutefois, malgré toute l’expérience et toute l’énergie déployée par les Champions, Tony est isolé et subit le catch des poulains de Lou Albano. Commence alors une phase difficile pour Garea, qui se retrouve totalement pris à partie. De son côté, le québécois est chaud bouillant et trépigne d’impatience sur le bord du ring. Les minutes passent et Garea ne cesse de se dégager. À bout de forces, épuisé par de trop longues minutes passées à dérouiller, Garea réussit enfin à faire entrer Martel, tout feu tout flamme. Le vent tourne pour les challengers et les Champions reprennent du poil de la bête. Les choses s’accélèrent, le rythme du match est soutenu et Martel décide alors de monter sur les cordes. Il s’élance en Crossbody mais reçoit en plein air un jet de sel dans les yeux de la part de Fuji. Aveuglé et souffrant le martyr, Martel ne dégage pas son épaule du compte de trois de l’arbitre Dick Woehrle, qui n’a pas notifié la tricherie des japonais. Fuji et Saito remportent donc les ceintures de Champions Tag Team de la World Wrestling Federation dans un climat d’émeute et entament donc leur règne de la pire des manières alors que Rick Martel agonise encore sur le ring.
MATCH 2 : JESSE « THE BODY » VENTURA W/FREDDIE BLASSIE VS LEE WONG (02:45)
VAINQUEUR : JESSE VENTURA
PRISE DE FINITION : PRISE DE L’OURS
APPRÉCIATION : BON SQUASH POUR VENTURA
Jesse « the Body » Ventura est très fraîchement sorti de l’AWA de Verne Gagne. Il a tout récemment signé avec la World Wrestling Federation en ce mois d’octobre. Arrogant et tout sauf modeste ni humble, Ventura est managé par « Classy » Freddie Blassie. Posant avec ses muscles, Ventura s’oppose ce soir à Lee Wong, annoncé d’Hong Kong.
Ventura apparaît ultra confiant et n’a aucune difficulté à s’imposer dans ce match à sens unique. Wong ne peut rien faire, si ce n’est subir les coups du natif de Minneapolis dans l’État du Minnesota. Celui-ci se permet même une pause pour afficher sa musculature au public d’Hamburg. Une projection dans les cordes lui permet de hisser Wong dans une prise de l’ours. Compressé par la force des bras de l’ancien combattant de la guerre du Vietnam, Lee Wong jette l’éponge. Jesse « the Body » Ventura célèbre ensuite sa victoire en posant.
MATCH 3 : « THE MAGNIFICENT » DON MURACO W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS BARRY HART (02:31)
VAINQUEUR : DON MURACO
PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET
APPRÉCIATION : MURACO NE SE FOULE PAS
En ce mois d’octobre, le Champion Intercontinental se fait plutôt discret. Toutefois, Don Muraco est ce soir en action et marche en direction du ring, encore et toujours managé par ce sacré Ernie Roth, qu’on connaît en tant que Grand Wizard of Wrestling. Muraco est rouge de colère en voyant une large banderole « Beach Bum » et se frotte ce soir à Barry Hart, aucun lien de parenté avec les Hart de Calgary au Canada.
« The Magnificent One » s’impose sans perdre une seconde. Face à l’inexpérience de son antagoniste, Muraco ne se foule pas et utilise surtout son pouce. Il ne l’emporte ni avec son Splash, ni même avec son marteau-pilon. Le Champion Intercontinental se contente cette fois-ci d’un modeste petit paquet, l’emportant sans faire couler ne serait-ce qu’une goutte de sueur.
– Don Muraco est ensuite reçu au micro de Pat Patterson en contrebas. Muraco s’ennuie et déplore le manque d’adversaires de son rang. Le surfeur de Sunset Beach ne manque pas d’éloges à l’égard de son manager. Celui-ci prend la parole et glorifie l’étendue des capacités de son protégé qui harangue et la caméra et le public. « The Magnificent One » conclut en tirant de belles promesses sur son futur au sein de la promotion.
MATCH 4 : « GOLDEN BOY » ADRIAN ADONIS W/FREDDIE BLASSIE VS STEVE KING (02:31)
VAINQUEUR : ADRIAN ADONIS
PRISE DE FINITION : SLEEPER HOLD
APPRÉCIATION : ADRIAN ADONIS EST UN NOM À SUIVRE DE PRÈS
Signé sur ce territoire en même temps que Jesse Ventura, Adrian « Golden Boy » Adonis effectue ce soir sa toute première apparition sur un ring de la World Wrestling Federation. Originaire de Buffalo dans l’État de New York, Adonis a commencé sa carrière en 1974 et a catché pour la Pacific Northwest Wrestling de Portland. En 1979, Adonis rejoint l’AWA et s’allie avec Jesse Ventura au sein de la East-West Connection. Adonis reste signé avec la fédération jusqu’en 1987.
Portant un blouson et des gants en cuir de couleur noire, Adonis semble être un sacré loubard. En face de lui, ce pauvre Steve King, éternel Saint-Patron des jobbers, ne peut rien faire. Adonis s’impose avec un catch hérité de la dureté des sessions d’entraînement de Verne Gagne. Alors que Ventura l’emportait plus tôt avec une prise de l’ours, Adonis préfère utiliser une prise du sommeil. Endormant tout doucement King, Adonis s’exclame « Goodnight Irene » en référence à ce célèbre morceau de Leadbelly, solidement ancré dans la culture américaine du blues. Adrian Adonis s’arroge donc une première victoire sur ce territoire.
MATCH 5 : TONY ATLAS & S.D JONES VS JOSÉ ESTRADA & BILL DIXON (05:25)
VAINQUEURS : TONY ATLAS & S.D JONES
PRISE DE FINITION : MILITARY PRESS SLAM
INDICATEUR : * ½
Ce tandem tout récemment composé est sur une bonne pente. Originaire de Philly, S.D Jones est donc associé à un Tony Atlas dans une forme physique impeccable. Ensemble, ce duo de choc apprécié de la foule du Fieldhouse se mesure à notre cher José Estrada et à Bill Dixon, grand gaillard né dans l’Ohio.
Les premiers échanges sont d’une vivacité plutôt déconcertante. En effet, Estrada fait le jeu des chouchous du public et valse dans tous les sens. Jones et Atlas gardent la tête froide et conservent l’ascendant en immobilisant Estrada et Dixon au sol. Lorsque celui-ci entre alors, Estrada ne cesse de faire miner de grimper sur le ring, agissant tel un parasite qu’on ne peut pas chasser. Dixon subit les coups de tête de Jones et les prises de force d’Atlas. Écrasé au sol par un enfourchement autoritaire, Dixon est ensuite hissé dans les airs par un Atlas surpuissant. Soulevé en Military Press, ce pauvre Dixon finit écrasé sur le dos et ne se relève pas du compte de trois.
MATCH 6 : HANS SCHROEDER VS JEFF CRANEY (03:23)
VAINQUEUR : HANS SCHROEDER
PRISE DE FINITION : BRISE-DOS
APPRÉCIATION : SQUASH BRUTAL DE LA PART DE SCHROEDER
Annoncé de Berlin en Allemagne, Hans Schroeder a commencé sa carrière au milieu des années 1970 et a catché sur les rings de la World Wide Wrestling Federation et d’autres promotions des territoires. Schroeder affronte ce soir un certain Jeff Craney, jobber qui a combattu entre 1981 et 1983.
Prônant un style à l’ancienne, Schroeder catche à la dure et ne fait pas de cadeau à ce pauvre garçon. Brut de décoffrage, l’allemand ne brille pas par sa finesse et sa subtilité et s’en tient à des coups de poing et de pied. Schroeder paraît stiff est envoie à plusieurs reprises Craney s’écraser à l’extérieur du ring. En l’espace de trois courtes minutes, Hans Schroeder l’emporte avec un brise-dos et s’arroge une petite victoire de courtoisie.
Après de nombreuses semaines en dent de scie, ce All Star Wrestling fait peau neuve et comporte tout un panel de nouveautés. De Jesse Ventura en passant par Adrian Adonis ou encore Hans Schroeder, l’écurie semble se rafraîchir. Tout cela est couronné par cette victoire de Fuji et Saito, tout récemment sacrés Champions Tag Team.
– The Magnificent Muraco nous gratifie toujours de sa présence et reste un atout de taille pour ces émissions. Ce n’est pas tant sur le ring que Muraco s’est affirmé, mais plutôt au micro, réalisant une promo énergique et passionnée.
– Arrivé en même temps que Jesse Ventura, Adrian Adonis est un transfuge de plus issu de l’AWA de Verne Gagne. Tout comme Ventura, Adonis s’est imposé avec style et devrait pouvoir rencontrer du succès. À la World Wrestling Federation jusqu’en 1987, Adonis est toutefois victime d’un accident de la route fatal et décède en 1988 à l’âge de 35 ans.
– Haï du public, Hans Schroeder était à l’affiche et a corrigé un pauvre gars. De passage sur ce programme en 1976, espérons que sa présence soit ici plus fructueuse que cinq ans plus tôt.
– Champions Tag Team pour la seconde fois en juillet face aux Moondogs, Tony Garea et Rick Martel ont perdu leurs ceintures face à un redoutable tandem. Managés par ce filou de Lou Albano, Fuji et Saito n’ont pas attendu longtemps pour s’arroger l’or Tag Team. Les larmes de Martel n’y changeront rien, Albano finit toujours par récupérer ces fichues ceintures. Et le tout, au terme d’un excellent match de catch.
Nathan Maingneur