ALL STAR WRESTLING #137

ALL STAR WRESTLING #137

12/09/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes et commenteront ce All Star Wrestling, encore et toujours diffusé par série d’enregistrements. Cette émission se déroulait dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. 

Joe McHugh est au centre du ring et s’occupe des présentations sérotinales. Il précise que le catch proposé ce soir est sous l’étroit contrôle de la Commission Athlétique d’État, présidée par J.J Binds et représentée en ringside par ses officiels. Dr. George Zahorian siège en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette heure de catch nord-américain seront Gilberto Roman, Victor Quinones, John Stanley et Dick Woehrle. 


MATCH 1 : « THE MAGNIFICENT » DON MURACO VS « IRISH » TERRY GUNN (05:41)

VAINQUEUR : DON MURACO

PRISE DE FINITION : TOP ROPE SPLASH

APPRÉCIATION : TRÈS BON SQUASH DE DON MURACO 


« Irish » Terry Gunn a tout du parfait irlandais. De la couleur de sa tenue en passant par le flocage du trèfle à quatre feuilles sur son blouson, l’illusion est presque parfaite pour ce gaillard du New Jersey qui fut entraîné par « Outlaw » Ron Bass. Son antagoniste n’est autre que l’actuel Champion Intercontinental, en la personne du Magnificent Muraco. Ce soir, Muraco est seul puisqu’on note l’absence de son légendaire manager, The Grand Wizard of Wrestling. 

Lors de son entrée, Muraco est reçu par un chant « Beach Bum » du public d’Hamburg. Certains spectateurs déploient même des banderoles similaires à celles qu’on affichait au Sgt. Slaughter en ce début d’année. Muraco est en colère et décide en conséquence de cause de faire passer un sale quart d’heure à Gunn. Avec une aisance nonchalante, Don Muraco enchaîne les souplesses et nous offre une démonstration de son catch. Sans Ernie Roth à ses côtés, le natif de Sunset Beach prends tout son temps et inflige une sale correction à ce pauvre garçon. Il le plante avec un marteau-pilon et l’emporte ensuite avec son Splash porté du haut des cordes. Comme lors du dernier épisode, Don Muraco n’oublie pas de saluer sa maman. 


MATCH 2 : « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ VS PEDRO MORALES (06:24)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

INDICATEUR : ** ¾


L’affiche ne nous est pas inconnue. En effet, c’est loin d’être la première fois que Johnny Rodz et Pedro Morales croisent le fer sur cette antenne. Surnommé « Unpredictable » en raison de son style déroutant, Rodz est un compétiteur endurci qui s’est récemment frotté à Tony Garea et Rick Martel lors de matches en tag. Son antagoniste est une légende du circuit et c’est un euphémisme. Pedro Morales effectue donc son entrée sous les hourras du public d’Hamburg. 

Johnny se précipite et fonce tête baissée dans les bras du portoricain qui le balade avec une série d’Armdrags. Chaque contact se soldant par un échec, Rodz fulmine et dégage du pied l’escalier en bois accolé au ring. Sournois, le natif de Brooklyn retire la cordelette blanche du coin et tente d’étrangler Pedro avec. Cela fonctionne et permet à Johnny de prendre le contrôle. Morales est en difficulté mais réponds avec de gros coups de poing. Dès lors, la rencontre passe d’un match de catch classique à un règlement de comptes, une bagarre d’homme à homme en bonne et due forme. L’un comme l’autre se répondent coups pour coups avec une fougue passionnée. Mention spéciale au selling de Johnny Rodz, prouvant encore une fois s’il le fallait que son talent n’a pas de limites. À la suite d’une projection téléphonée, Morales l’enroule en petit paquet et cela suffit au compte de trois de l’arbitre. Rodz est fou de rage mais le résultat tombe comme un couperet. Pedro Morales l’emporte mais cela ne l’empêche pas d’en remettre une couche. Une poignée de main était méritée. 


– Auprès d’une pléthore de spectateurs, Pedro Morales signe des autographes et est reçu par Pat Patterson et son microphone. Interrogé sur un potentiel run en Tag Team, Pedro réponds que ce qui l’intéresse, c’est la compétition en solo. À cet égard, Morales admet être obsédé par Don Muraco et n’en dort plus les nuits. Le portoricain meurt d’envie de le rencontrer à nouveau et de récupérer sa ceinture, même s’il doit l’affronter sur les rings de Honolulu, capitale de l’île d’Hawaï d’où est originaire Muraco. 


MATCH 3 : GREG VALENTINE VS LEE WONG (06:08)

VAINQUEUR : GREG VALENTINE

PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK

APPRÉCIATION : C’EST UN SANS FAUTE POUR GREG VALENTINE


Annoncé d’Hong Kong en Chine, Lee Wong est en réalité originaire de New York City. De mémoire, sa dernière apparition sur ce territoire remonte à un événement organisé par la World Wrestling Federation au Madison Square Garden. Et c’est lors de ce programme enregistré en 1973 que son antagoniste effectuait par ailleurs ses débuts. Il s’agit de Greg Valentine, également sans son légendaire manager, ce qui nous confirme donc l’absence d’Ernie Roth. 

Et tout comme Muraco, Valentine n’est pas ici pour plaisanter et fait claquer ses coups dans le dos de Wong. Avec son style de catch à la dure hérité de son père, Valentine met ce pauvre Wong au pas. Il s’agit d’une démonstration pour le fiston de Johnny Valentine qui n’a aucune difficulté à s’imposer grâce à son répertoire de prises. Le natif de Seattle se focalise désormais sur le genou de Lee et prépare sa célèbre prise en quatre. C’est en enchaînant un Spinning Toe Hold et sa Figure Four Leglock que Valentine l’emporte donc sans trop de problèmes face à un Lee Wong transparent. 


MATCH 4 : ROBERTO SOTO VS JERRY JOHNSON (07:37)

VAINQUEUR : ROBERTO SOTO

PRISE DE FINITION : SAUT CHASSÉ 

INDICATEUR : * ½


Surnommé « Cyclone » sans raisons par McMahon, Roberto Soto catche ce soir en solo. Alors qu’on le pensait relégué au bas de carte, Soto semble s’être ressaisi et combat désormais face à des jobbers. Le portoricain s’oppose donc à Jerry Johnson, qui patiente sagement dans l’un des coins. 

Frère de Manuel Soto, Roberto est à l’aise entre les cordes et le démontre en ce début de rencontre. Toutefois, son catch est imprégné de l’esprit portoricain et ne s’accommode pas réellement avec le style proposé sur ce territoire. C’est plutôt lent et figé sur le plan technique mais côté bagarre, c’est autre chose. En effet, lorsque Johnson réponds, Soto rétorque avec de gros coups de poing dans la mâchoire. À plusieurs reprises, Johnson semble prendre l’avantage mais cela n’aboutit pas. En soi, le match n’est pas mauvais mais manque cruellement d’intérêt et ne réussit pas à capter l’intérêt d’un public habitué aux personnages hauts en couleurs. En près de huit minutes, ce qui est conséquent pour ce genre de combats, c’est bien Roberto Soto qui l’emporte avec un saut chassé, l’une de ses manœuvres fétiches, ici exécutée avec un certaine précision. Espérons que ce soit le début de quelque chose pour ce jeune homme. 


MATCH 5 : THE MASKED EXECUTIONER VS STEVE KING (02:31)

VAINQUEUR : THE MASKED EXECUTIONER 

PRISE DE FINITION : BRISE-NUQUE

APPRÉCIATION : SQUASH MÉDIOCRE ET INSIPIDE


Vêtu d’une grenouillère et d’un masque bleu, l’homme qui effectue ici son entrée se fait appeler The Masked Executioner, un nom plutôt courant de ces époques. Un peu gras et pas terrifiant pour un sou, ce personnage tout droit sorti d’une salle de gym poussiéreuse rencontre ce soir Steve King, Saint-Patron des jobbers devant l’éternel. 

Sans surprises, le bourreau domine de bout en bout sans quoi que ce soit ne se dégage de son catch. On aura discerné sous le masque notre cher « Big » Ron Shaw, également reconnu et moqué par le public d’Hamburg. Son catch l’a trahi, puisqu’en effet, c’est mou et sans grand intérêt. À cela s’ajoute que Shaw n’a pas l’habitude de mener un combat et cela se ressent tout particulièrement ici. Ce genre de match se doit d’être un condensé d’action pure et brutale, tout l’inverse de ce combat. Heureusement, ce fut court puisque le bourreau l’a emporté en moins de trois minutes avec un brise-nuque. 


Très clairement, ce All Star Wrestling ne fait pas partie des meilleures éditions de l’histoire récente du programme et s’inscrit dans cette monotone lignée qu’on connaît depuis l’été. Espérons que les choses s’arrangeront pour l’automne 1981. 

– Greg Valentine continue d’écraser des souffre-douleurs et c’est plutôt consistant. Ses apparitions sont toujours un atout pour ces émissions. 

– Grimé en bourreau, on aura reconnu « Big » Ron Shaw, toujours aussi gauche mais qui eut ici le mérite de s’arroger une victoire. Toutefois, ce personnage venu d’ailleurs s’est retrouvé pénalisé par un catch brouillon et sans aucune substance. 

– Très souvent présent lors de ces émissions, Don Muraco reste ce salaud arrogant qu’on adore conspuer. Son rôle lui sied à la perfection. 

– En parlant du Champion Intercontinental, l’ancien détenteur de la ceinture était aussi de la partie, en la personne de Pedro Morales. Obsédé par l’idée de regagner son or, Pedro n’a qu’une hâte, c’est de pouvoir mettre la main sur Muraco et venger sa cuisante défaite au Spectrum de Philly. Et ce soir, Pedro Morales concourrait face à Johnny Rodz dans un match de catch aux allures de règlement de comptes. Brillant dans la défaite, ne peut nier l’immense talent de celui qu’on ne surnomme pas « The Unpredictable One » pour rien. 

Nathan Maingneur

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