ALL STAR WRESTLING #156
06/02/1982
Vince McMahon et Pat Patterson sont nos chers hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. Ils nous annoncent que nos Champions Tag Team que sont Fuji et Saito, seront de la partie, de même que Jesse « the Body » Ventura et Adrian Adonis.
Gary Cappetta s’occupe des introductions et nous précise que cette heure de catch sera encadrée par la législation de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par J.J Binds et représentée sur place par quelques-uns de ses officiels. Le Dr. Gottfried siège en compagnie de Charlie Daniels, notre gardien de la cloche. Les arbitres qui officieront lors de cette heure de catch seront Billy Caputo, John Stanley et Dick Woehrle.
MATCH 1 : « GOLDEN BOY » ADRIAN ADONIS W/FREDDIE BLASSIE VS BARRY HART (04:59)
VAINQUEUR : ADRIAN ADONIS
PRISE DE FINITION : GOODNIGHT IRENE
APPRÉCIATION : PLUTÔT BON SQUASH D’ADONIS
Loubard des rues sombres de New York City, Adrian Adonis est vêtu d’une veste en cuir noire et de gants de motard. Managé par « Classy » Freddie Blassie, le « Golden Boy » se mesure ce soir à Barry Hart, qui porte une robe de ring rouge brodée d’un énorme cœur. Il fera connaître sous le nom de Barry Horowitz, Saint-Patron des jobbers tout au long de la Golden Era.
Calme, confiant et méthodique, Adonis s’impose avec de gros coups qui claquent. Sur le plan technique, Adonis est injouable et le démontre avec de jolies phases au sol. Hart ne peut rien faire et ces maigres coups, envoyés dans l’abdomen d’Adonis, n’y font rien. Ce dernier prends tout son temps et semble moins agressif que d’habitude. Hart est couché par une superbe Butterfly Suplex et Adonis choisit ensuite de l’envoyer rejoindre les bras de Morphée. Avec sa Goodnight Irene, prise du sommeil dont le nom fait référence à une chanson des années ’50, Adonis l’emporte facilement. Le réveil est difficile pour Hart qui peut bénéficier d’une séance de chiropractie.
MATCH 2 : PEDRO MORALES VS JERRY JOHNSON (02:55)
VAINQUEUR : PEDRO MORALES
PRISE DE FINITION : BOSTOB CRAB
APPRÉCIATION : MOU ET SANS GRAND INTÉRÊT
Sur le ring, Jerry Johnson patiente sagement en attendant l’entrée de son antagoniste. Et celui-ci n’est autre que Pedro Morales, actuel Champion Intercontinental originaire de l’île de Culebra, Porto Rico. Morales est accueilli par les acclamations de la foule d’Hamburg et salue son public.
Comme d’habitude, Morales laisse faire son adversaire et lorsque celui-ci semble prendre ses aises, le calme avec de gros coups. Morales semble distrait par quelque-chose situé hors-champ, peut-être l’apparition de l’un de ses rivaux. Pedro ne semble pas concerné et apparaît moins chaud que d’habitude. Un surpassement quelque-peu raté précède une série d’enfourchements et Pedro décide d’en terminer avec son Boston Crab. C’était mou et sans réel intérêt, dommage.
MATCH 3 : JESSE « THE BODY » VENTURA W/FREDDIE BLASSIE VS STEVE KING (04:07)
VAINQUEUR : JESSE VENTURA
PRISE DE FINITION : BODY BREAKER
APPRÉCIATION : MATCH MOYEN MAIS BONNE PROMO
Transpirant l’arrogance à grosses gouttes, Jesse « The Body » Ventura s’affiche aux côtés de son manager, l’inimitable « Classy » Freddie Blassie. Après avoir retiré ses lunettes de soleil, Jesse nous gratifie de quelques poses plastiques, sous l’œil peu impressionné de Steve King, qui sera son souffre-douleur pour la soirée.
Avec son style atypique, Ventura s’impose immédiatement face à son piètre antagoniste. Il le balance alors en contrebas et nous gratifie d’autres poses plastiques. Et tout comme son compère Adrian Adonis, Ventura prends tout son temps et ne souffre aucunement du catch de Steve King. Finalement, Jesse Ventura l’emporte avec son Body Breaker, Steve King jetant immédiatement l’éponge. Ce dernier sera ensuite dégagé du ring à coups de pied pour que « The Body » nous offre d’autres poses plastiques.
– Après sa victoire, Jesse Ventura et son manager sont reçus par Pat Patterson pour une petite promo. Ventura transpire son narcissisme et s’en prends directement au Champion de la promotion, en la personne de Bob Backlund. Ventura compte le battre pour ensuite poser, avec son pied reposant sur son corps. Pat Patterson le remballe et lui souhaite bon courage.
MATCH 4 : MR. FUJI & MR. SAITO W/CPT. LOU ALBANO VS FRANK WILLIAMS & CHARLIE BROWN (05:44)
VAINQUEURS : MR. FUJI & MR. SAITO
PRISE DE FINITION : SAITO SUPLEX
INDICATEUR : *
Champions Tag Team depuis cette victoire controversée face à Tony Garea et Rick Martel en octobre ’81, Fuji et Saito terrorisent les rangs de la promotion et cumulent les victoires. Toujours managés par ce diable de Lou Albano, les japonais se mesurent ce soir à un duo de circonstances composé de Frank Williams et de Charlie Brown, jobbers qui aimeraient sans doute être autre part.
Saito commence face à Williams et s’occupe de son cas en lui offrant une leçon de catch en bonne et due forme. Ce dernier est aussi brouillon que maladroit et rate tous ses spots les uns après les autres. Fuji semble réellement amoindri et s’en tient à quelques atémis. C’est donc Saito qui fait le plus gros du boulot. Projeté en contrebas, Williams se mange une droite du capitaine, qui le cogne de manière éhontée sous les yeux d’un arbitre qui ne bronche même pas. Sur le ring, les Champions démolissent ensuite ce pauvre Brown qui n’a pourtant rien demandé. Fuji se jette de tout ses poids sur ses côtes avec sa Senton et laisse ensuite Saito le coucher pour de bon avec une impardonnable Saito Suplex.
MATCH 5 : TONY GAREA & RICK MARTEL VS CHARLIE FULTON & VICTOR MERCADO (06:58)
VAINQUEURS : TONY GAREA & RICK MARTEL
PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE
INDICATEUR : * ½
Après le combat des Champions, c’est au tour des anciens titulaires des ceintures de se produire ici ce soir. Accueillis sous un tonnerre d’acclamations, Tony Garea et Rick Martel n’en en rien perdu de leur superbe et restent de très sérieux prétendants à ces ceintures qu’ils ont remportées à deux reprises. Ils se frottent ce soir à un duo composé de Charlie Fulton et de Victor Mercado, originaire de Rio Grande, Porto Rico.
Garea débute face à Fulton et s’impose avec une clé de bras. Formé sur le territoire des Jim Crockett Promotions, Fulton sait bouger et nous le montre ici. Évidemment, ce sont les ancien Champions qui dominent les débats. Mention spéciale, encore et toujours pour Martel, qui catche tel un feu follet, nous gratifiant à chacune de ses entrées de séquences aussi électriques que passionnantes. De son côté, Mercado n’est pas au niveau et subit plus qu’autre chose le catch de Martel et Garea. Ces derniers prennent leur temps, mais perdent le public en cours de route. Ils l’emportent finalement à la suite d’une descente du coude de Martel, portée sur le portoricain. Ce n’est pas leur meilleur match.
MATCH 6 : GREG « HAMMER » VALENTINE W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS MAC RIVERA (03:18)
VAINQUEUR : GREG VALENTINE
PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK
APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT MOU
On conclut cet épisode avec l’homme qui cumule les défaites. Vaincu par Pedro Morales, puis par Bob Backlund, Greg Valentine échoue sans cesse lors des grandes occasions. Et ce soir, celui qu’on surnomme « Hammer » se mesure à Mac Rivera, nouveau venu qui n’a pour l’instant pas fait forte impression. Toujours managé par le Grand Wizard of Wrestling, Valentine retire sa somptueuse robe de ring bleue.
Comme d’habitude, Valentine laisse faire son adversaire et attends que celui-ci commette une faute pour mordre. Après un passage au sol, Valentine fait claquer ses manchettes et fait passer un sale moment à ce pauvre garçon. Emprunt d’une apparente lassitude, Greg Valentine l’emporte ensuite en un peu plus de trois minutes avec sa Figure Four Leglock. On l’a connu plus motivé.
Très clairement, ce n’est pas la meilleure édition d’All Star Wrestling. Des matches mous, sans intérêt, parfois même brouillons, ainsi que l’absence d’affiches intéressantes, font de cet épisode un somnifère dont on ne retient rien, ou presque.
– Présent lors de ce All Star Wrestling, Pedro Morales ne nous aura pas offert sa meilleure performance. Distrait par l’apparition de Jesse « The Body » Ventura hors-caméra, Pedro l’a ensuite exhorté de le rejoindre.
– Tony Garea et Rick Martel étaient également au programme, et malgré toute la fougue et l’excitation qui se dégage habituellement de leurs matches, leur présence fut quelque peu anecdotique, de même que leur combat, qui ne dégage rien d’incroyable.
– De même que leurs anciens challengers, les Champions Tag Team que sont Fuji et Saito étaient ce soir de la partie. Et à l’instar d’Adrian Adonis et de Jesse Ventura, les japonais ont également annoncé leur participation dans le tournoi organisé par les JCP et la NWA, mais sans que cela ne fut ne serait-ce que mentionné.
– On a connu Greg Valentine plus déterminé que ça. Victime de plusieurs défaites, que ce soit face à Pedro Morales ou Bob Backlund, son moral ne semble pas au plus haut point et on l’a parfaitement ressenti ce soir.
– Personnification de l’arrogance, Jesse Ventura était ce soir en action, de même que son célèbre partenaire, en la personne du « Golden Boy » Adrian Adonis. Ce tandem de heels en provenance de l’AWA a d’ores et déjà annoncé sa participation au tournoi international organisé par les JCP et la NWA, bien qu’aucune mention du tournoi n’ait été faite ici. Lors d’une promo d’après-match, Ventura n’a toutefois pas mâché ses mots en s’adressant à Bob Backlund. Ils s’affronteront à plusieurs reprises en ce mois de février ’82, notamment dans l’enceinte mythique du Boston Garden.
Nathan Maingneur