ALL STAR WRESTLING #155

ALL STAR WRESTLING #155

30/01/1982

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos chers hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie pour ce All Star Wrestling. Vince a retrouvé sa voix habituelle et nous annonce que « Superfly » Jimmy Snuka fera ses débuts lors de ce programme. 

Gary Michael Cappetta s’occupe des présentations sérotinales et précise que l’heure de catch proposée ce soir est sous le contrôle de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par J.J Binds et représentée sur place par quelques-uns de ses officiels. Cette semaine, c’est le Dr. Gottfried qui siège en compagnie de Charlie Daniels, notre gardien de la cloche. Et ce sont John Stanley, Billy Caputo et Dick Woehrle qui seront les arbitres en fonction. 


MATCH 1 : « POLISH POWER » IVAN PUTSKI VS CHARLIE FULTON (02:55)

VAINQUEUR : IVAN PUTSKI 

PRISE DE FINITION : POLISH HAMMER

APPRÉCIATION : COURT SQUASH DE PUTSKI 


De retour sur nos écrans au terme de quelques mois passés sur les rings de San Antonio et de Houston, Ivan Putski semble plus que jamais déterminé à faire régner sa puissance polonaise. Ce soir, le représentant officiel de la « Polish Power » se mesurait à un certain Charlie Fulton, transfuge des Jim Crockett Promotions qui a tout récemment effectué ses débuts sur ce programme. 

Bien que Fulton soit un grand gaillard, Putski ne se laisse pas impressionner et se laisse même faire en ne réagissant pas face au catch de Fulton. Putski ne semble en effet pas inquiété par les offenses de son adversaire et fait preuve d’une certaine suffisance, bien évidemment appréciée par le public d’Hamburg. Aux maigres coups de poing de Fulton, Putski répond avec de grosses mandales et enchaîne avec sa spéciale. Projeté dans les cordes, Fulton est percuté de plein fouet par la boule de muscles polonaise et son Polish Hammer. Le choc est trop fort pour que Fulton se dégage du compte de trois de l’arbitre John Stanley. Comme c’est la tradition, Putski s’empare du micro de Gary Cappetta et s’écrie « Polish Power ! ».


MATCH 2 : « SUPERFLY » JIMMY SNUKA W/CPT. LOU ALBANO VS FRANK WILLIAMS (03:33)

VAINQUEUR : JIMMY SNUKA

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : DÉBUTS PLUTÔT INTÉRESSANTS 


On reconnaît tout de suite cette silhouette familière. Originaires des îles Fidji, celui qu’on surnomme « Superfly » Jimmy Snuka effectue ce soir ses débuts pour la World Wrestling Federation. Snuka a commencé sa carrière au début des années ’70 et s’est notamment produit sur les rings de Portland, des Jim Crockett Promotions, mais aussi au Canada. Il a ensuite catché au Texas et a affronté des noms tels que Paul Orndorff, Ricky Steamboat que encore Jack Brisco. Signé à la World Wrestling Federation en ce début d’année 1982, Snuka a rejoint l’écurie de Lou Albano et est donc logiquement sifflé. Snuka se frottait ce soir à Frank Williams, l’un des jobbers les plus endurcis de la promotion. 

Jimmy Snuka w/Lou Albano

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Premier constat, Snuka porte encore des bottes et ne lutte pas encore pieds nus comme ce sera le cas pour le restant de sa carrière. Avec des coups d’une précision chirurgicale, hérités d’un bagage d’art martiaux, Snuka ne rencontre aucune difficulté sur le ring alors qu’Albano présente son protégé au micro des commentateurs. Snuka fait alors montre de son agilité lorsqu’il décolle du sol pour retomber en Headbutt sur Williams. Et autre petite particularité, Snuka ne l’emporte pas encore avec son Superfly Splash, se contentant ici d’une simple descente du genou. 


MATCH 3 : PEDRO MORALES VS THE MASKED EXECUTIONER (03:03)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES 

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

APPRÉCIATION : C’EST TOUT JUSTE CORRECT 


Sur le ring, l’homme qu’on surnomme « Masked Executioner » n’inspire pas confiance et patiente en attendant son antagoniste. Annoncé en provenance de contrées inconnues, peu d’informations nous sont renseignées sur l’identité de ce personnage. Son adversaire n’est autre que Pedro Morales, Champion Intercontinental en titre depuis sa victoire face au « Magnificent » Muraco au Madison Square Garden. 

Au son de la cloche, l’Executioner se rue sur Pedro et lui griffe le visage sans relâche. Le Champion est envoyé au sol par un enfourchement et souffre apparemment encore de la souplesse de Greg Valentine portée sur le sol en ciment. Sous ce masque, difficile de dire de qui il s’agit, bien que la gestuelle et le catch de ce grand gaillard nous rappelle celui du Baron Scicluna. Comme lors de tous ses matches, Morales se redonne du poil de la bête et revient en force. Un gros coup de poing dans le panier à pain stoppe l’homme masqué mais cette fois-ci, Pedro innove et l’emporte avec un Sunset Flip, une prise peu habituelle de l’arsenal du portoricain. 


– Greg « Hammer » Valentine et son diable de manager sont ensuite accueillis au micro de Pat Patterson. Valentine s’en prends immédiatement à Morales et ne mâche pas ses mots à l’égard du Champion IC. Bob Backlund n’est pas non plus épargné alors que Valentine clame vouloir remporter leurs ceintures respectives. Valentine sur l’agression de Chief Jay Strongbow de 1979, incident lors duquel ce dernier fut sorti sur un brancard, en direction de l’hôpital le plus proche. Valentine souhaite surtout tout rendre la ceinture de Champion Intercontinental à l’écurie du Grand Wizard. 


MATCH 4 : JOSÉ ESTRADA VS « QUICKDRAW » RICK MCGRAW W/ARNIE SKAALAND (07:44)

VAINQUEUR : RICK MCGRAW

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET 

INDICATEUR : * ¾


Partenaire occasionnel de « Unpredictable » Johnny Rodz et l’un des meilleurs atouts de cette émission, José Estrada attend sagement l’entrée de son défi du soir. Celui-ci n’est autre qu’un certain « Quickdraw » Ricky McGraw, qui effectue son retour de blessure. On s’en souvient très bien, McGraw s’était écarté des rings à la suite d’une blessure au cou subie des mains de Killer Khan en juillet dernier. Il était ensuite apparu avec une minerve puis a disparu des écrans jusqu’à ce jour. Et le natif de Charlotte en Caroline du Nord est désormais managé par Arnold Skaaland, actuel manager de Bob Backlund. 

Ils se toisent et se cherchent de longs instants durant. On remarque une certaine timidité dans l’approche de McGraw et on ne saurait dire si c’est parce qu’il prends son temps ou parce qu’il craint pour son cou. Les premiers échanges sont assez nerveux et on note de plutôt belles choses. Techniquement, c’est McGraw qui s’impose et qui passe plusieurs fois à rien de surprendre Estrada. Ce dernier est un superbe catcheur et réponds avec de gros coups de poing et de pied. Ricky le calme avec un Armdrag et le tient au sol grâce à un magnifique ciseau de tête. Se relevant d’un enfourchement d’Estrada, McGraw essaie de l’enrouler en petit paquet mais rate son coup. Visiblement frustré de ce qui s’annonçait  comme le finish du match, McGraw recommence et cela suffit cette fois-ci. À l’occasion de son retour, Ricky McGraw nous offre une performance en demi-teinte, et on reste sur notre faim. 


MATCH 5 : GREG « HAMMER » VALENTINE W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS BARRY HART (05:31)

VAINQUEUR : GREG VALENTINE 

PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK 

APPRÉCIATION : PLUS LONG QUE D’HABITUDE


Quelques minutes après son passage au micro, Greg « Hammer » Valentine est en action. Toujours accompagné du Grand Wizard of Wrestling, Valentine prend tout son temps au moment de retirer sa somptueuse robe de ring. Ce soir, le challenger de Pedro Morales se frotte à un certain Barry Hart, plus connu sous le nom de Barry Horowitz, et sans lien de parenté avec cette célèbre famille de Calgary. 

Comme d’habitude, Valentine laisse l’illusion d’être un gentil garçon. Toutefois, le naturel revient au galop et Greg le calme avec un coup de genou dans l’abdomen. Celui qu’on ne surnomme pas « Hammer » pour rien cogne fort et enchaîne avec une série de Suplexes, qui font rougir le dos de ce pauvre Hart. Après une magnifique Butterfly Suplex, Valentine s’en prend à l’une de ses jambes et prépare sa prise en quatre. Enchaînant Spinning Toe Hold et Figure Four Leglock, le combo est fatal pour Hart alors que Valentine l’emporte sans aucune difficulté. 


MATCH 6 : JESSE « THE BODY » VENTURA W/FREDDIE BLASSIE VS MAC RIVERA (01:51)

VAINQUEUR : JESSE VENTURA

PRISE DE FINITION : BODY BREAKER 

APPRÉCIATION : SANS GRAND INTÉRÊT


Tout est dans l’apparence. Jesse « the Body » Ventura possède un effet un style atypique. Managé par celui qu’on surnomme « the Fashion Plate of Wrestling », Ventura nous offre une série de poses plastiques et rend honneur à son surnom. Jesse se brouille avec Gary Cappetta, sans doute parce qu’il ne l’a pas annoncé comme l’ancien garde du corps des Rolling Stones. Il se mesurait ce soir à un certain Mac Rivera, plus connu sous le nom de José Luis Rivera, mais aussi sous le pseudonyme du Black Demon. 

Ventura ne laisse aucune chance à son défi du soir et l’assomme avec de sales coups de coude dans l’arrière du crâne. Ce pauvre Rivera ne peut strictement rien faire et subit les quelques offenses du catch de Ventura. Celui-ci était apparemment pressé d’en finir et en finit en moins de deux minutes avec son Body Breaker.


 MATCH 7 : « MR. USA » TONY ATLAS VS « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ (04:05)

VAINQUEUR : TONY ATLAS

PRISE DE FINITION : PRISE DE L’OURS

APPRÉCIATION : AURAIT MÉRITÉ D’ÊTRE PLUS LONG 


On clôture ce programme avec une affiche qui risque de faire des étincelles, si le temps le permet. Très apprécié, disposant d’un physique de dieu grec et d’un succès grandissant, Tony Atlas grimpe sur le ring et se mesure ici à « Unpredictable » Johnny Rodz, un sacré loubard qu’il a affronté à plusieurs reprises. 

Johnny ne perd pas de temps et saute sur Atlas, le martelant de coups alors que celui-ci ne s’attendait sans doute pas à autant de vivacité. Tony est projeté en dehors du ring et lorsqu’il remonte, c’est pour corriger de diablotin de Rodz. On regrette juste que le temps restant n’ait pas permis à ces catcheurs de talent de pouvoir s’offrir un combat plus long. Lourdement projeté dans les coins, Johnny valdingue d’un bout à l’autre du ring et n’est qu’une poupée de chiffon dans les mains de Tony Atlas. Celui-ci laisse son Military Press Slam de côté et l’emporte sobrement avec une prise de l’ours, Johnny Rodz n’ayant pas d’autre option que de jeter l’éponge, pris au piège dans les bras de Monsieur USA. 


Des retours, des débuts, et bien que ce All Star Wrestling ne soit pas d’une qualité folle, cet épisode est plutôt marquant, à sa manière, et contient des choses qui pourraient faire croire qu’un renouveau se dessine du côté de la World Wrestling Federation. 

– Fraîchement retourné sur nos écrans en ce début d’année, Ivan Putski est un atout de charme pour ces programmes. En effet, la « Polish Power » n’a pas perdu de sa superbe et n’a rien à perdre d’être affichée à l’écran. 

– Erratum ! Lors du précédent article, j’affirmais que Greg Valentine et Pedro Morales se tournaient autour sans se rentrer dedans. Après quelques vérifications, ils s’étaient en fait affrontés au Madison Square Garden lors d’un combat remporté par Valentine, mais sans emporter avec lui la ceinture. Ils s’affronteront à nouveau au Garden lors d’un Alley Fight Brass Knuckles Match, cette fois-ci gagné par Pedro. Quant à Backlund, lui et Valentine s’étaient rencontrés au Boston Garden et au Spectrum de Philly en ce début d’année ’82. 

– Avec 7 rencontres au programme, la carte de cet épisode est plutôt fournie, même si le temps des matches est relativement court. À mon humble avis, le match de Ventura aurait pu être évité afin de donner plus de temps à ce combat entre Johnny Rodz et Tony Atlas. 

– Absent depuis le mois de juillet ’81 pour cause de blessure, Ricky McGraw effectuait ce soir son retour en beauté. Toujours populaire, managé par Arnold Skaaland, tout semble sourire à ce jeune garçon. Et même s’il n’aurait pas pu rêver d’un meilleur adversaire, en la personne de José Estrada, sa performance reste en demi-teinte. 

– Cet épisode marque surtout les débuts télévisés de « Superfly » Jimmy Snuka à la World Wrestling Federation. Il est difficile de célébrer l’héritage de ce personnage controversé, qu’on reconnaît aujourd’hui comme le meurtrier de Nancy Argentino. Disons qu’avec son style atypique et son Superfly Splash, Snuka s’apprête à rencontrer une popularité inouïe, introduisant le style de catch « high-flying » de manière pionnière. Les image de son saut de l’ange du sommet d’une cage lors d’une rencontre face au « Magnificent Muraco » au Madison Square Garden en ‘83 resteront à tout jamais gravées dans les mémoires. 

Nathan Maingneur

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