MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #43

MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #43

28/08/1982

Mid-Atlantic Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Bob Caudle est notre hôte habituel et nous accueille – encore et toujours – dans l’enceinte des WPCQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord pour cette édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling, l’émission télé vedette des Jim Crockett Promotions, enregistrée en date du 28 août 1982.

– Soutenu par une béquille, Jack Brisco est blessé et nous apprends qu’il a été agressé par Paul Jones dans le parking des studios. Accompagné de Ricky Steamboat et de Jay Youngblood, le Champion de la MACW a le regard des mauvais jours. Il le défie de l’affronter la semaine prochaine, dans un combat lors duquel son titre sera remis en jeu, bien que Youngblood et Steamboat essaient tant bien que mal de l’en dissuader. Ce dernier poursuit et se réjouit que Wahoo McDaniel ait regagné son titre de Champion US en venant à bout du Sgt. Slaughter. Youngblood nous parle ensuite de Jimmy Valiant qui n’est pas présent ce soir.


MATCH 1 : JAY YOUNGBLOOD VS PVT. JIM NELSON (06:55)

VAINQUEUR : JAY YOUNGBLOOD

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

INDICATEUR : ** ¼


On commence en fanfare avec une bien belle affiche. Originaire de Fontana en Californie, Jay Youngblood a commencé sa carrière du côté de la Pacific Northwest Wrestling de Portland et a d’abord combattu au Canada avant de rejoindre les Jim Crockett Promotions. Là-bas, lui et Ricky Steamboat sont devenus Champions Tag Team à plusieurs reprises et ont formé l’une des formations les plus populaires de ce territoire. Youngblood se frottait ce soir à l’un de ses plus récents adversaires en la personne du « Private » Jim Nelson, partenaire de Don Kernodle et petit protégé du Sgt. Slaughter.

Youngblood surprend Nelson avec un saut chassé et s’impose d’entrée de jeu en l’emmenant au sol avec un collier arrière solidement maintenu. L’amérindien instaure un rythme de croisière et contrôle son match d’une main de maître – jusqu’à ce que Nelson lui envoie un méchant coup de genou dans les côtes. Et à la manière de son sergent, Nelson cogne dur et reprends le dessus. Et tout comme Slaughter, Nelson sèche Youngblood avec une énorme Lariat et enchaîne avec un Cobra Clutch. Mais n’est pas Slaughter qui veut, même pas son plus proche élève, ce qui fait que Youngblood s’en sort – non sans un certain effort – parfois à deux doigts de perdre connaissance. Youngblood revient courageusement avec une série d’atémis tranchants et l’emporte en un peu moins de sept minutes avec un joli Sunset Flip.


MATCH 2 : GREG « THE HAMMER » VALENTINE & « BAD » LEROY BROWN W/SIR OLIVER HUMPERDINK VS RON RITCHIE & KEITH LARSON (06:24)

VAINQUEURS : GREG VALENTINE & LEROY BROWN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : SOLIDE PERFORMANCE DE CETTE NOUVELLE TAG TEAM !


Sir Oliver Humperdink est quand même une sacrée saloperie. Jusqu’ici, les membres de son écurie n’étaient plus ou moins que des petites frappes, des caïds de bac à sable dont les actions sont plus urticantes qu’autre chose. Mais les choses risquent de changer du tout au tout avec sa dernière acquisition. Signant son retour sur ce territoire en grossissant les rangs de la House of Humperdink, il s’agit de Greg « The Hammer » Valentine, de retour dans les Carolines après un court passage du côté de la World Wrestling et de la NJPW. Associé à « Bad » Leroy Brown, Valentine rencontrait une formation de jobbers de prestige, composée de Ron Ritchie et de Keith Larson.

Valentine donne le ton avec un brise-dos tonitruant – porté façon Billy Robinson – sur ce pauvre Ritchie. Brown prends le relais et le projette dans les airs avec un surpassement impressionnant. Dans nos oreilles, Sir Oliver Humperdink a rejoint Caudle pour commenter ce combat et nous rappelle que Greg Valentine est bien connu ici. C’est effectivement lui qui avait brisé la jambe de Wahoo McDaniel. Les heels catchent et font preuve d’une solide cohésion en équipe. Preuve en est ce superbe brise-dos qui voit Valentine utiliser le genou de Brown pour plier le dos de Ron Ritchie. Larson ne fera pas la différence et finit balancé en dehors du ring comme un malpropre après un énorme coup de coude de Valentine. Leroy Brown fait également forte impression et peut remercier Larson et Ritchie. Excellent match au terme duquel Valentine l’emportait avec sa lourde descente du coude.


– De retour sur le plateau et Caudle se trouve en compagnie de Porkchop Cash et de King Parsons. Avec son style atypique – style cowboy du bayou – Porkchop Cash revient sur la trahison de Leroy Brown. Parsons a quant à lui quelques mots bien placés pour Paul Jones, qui sera son adversaire lors du prochain combat.


MATCH 3 : PAUL JONES W/SIR OLIVER HUMPERDINK VS PAUL JONES (05:55)

VAINQUEUR : PAUL JONES

PRISE DE FINITION : INDIAN DEATHLOCK

INDICATEUR : * ½


Il s’agit en effet de notre prochain match. Originaire d’Atlanta en Géorgie, Paul Jones a commencé sa carrière sous l’aile du promoteur Paul Boesch au début des années ’60. Après près d’une décennie à écumer différents territoires nord-américains – essentiellement du côté de Portland, mais aussi de la Floride et des Carolines – Jones a retourné sa veste et se range désormais aux côtés de Sir Oliver Humperdink. Son adversaire ce soir, le jeune King Parsons, natif de St. Louis dans le Missouri.

Les deux hommes s’échangent un enfourchement chacun mais Jones prends temporairement l’avantage avec une sale descente du genou. Parsons revient avec de bons bras à la volée et – bien que ce soit un style de catch à l’ancienne – le rythme du combat est plutôt soutenu. Véhément, Jones coupe Parsons dans son élan avec un méchant coup de genou dans l’abdomen tandis qu’Oliver Humperdink rôde en dehors du ring en chemise hawaïenne. Parsons s’illustre avec une série de sauts chassés un peu bancale mais Jones en esquive un et – profitant de sa chute – lui assène une sorte de Indian Death Lock, là aussi un peu brouillon.


– Toujours pas satisfait, Jones s’en prends à Parsons mais Porkchop Cash s’interpose très rapidement et fait fuir Paul Jones en direction des vestiaires.

De retour en plateau, Caudle accueille cette fois-ci Wahoo McDaniel, nouveau Champion des États-Unis. On nous diffuse alors des images exclusives de sa victoire triomphante face au Sgt. Slaughter. C’était au Charlotte Coliseum dans un Indian Strap Match où la tonsure de McDaniel était également en jeu. Wahoo n’eut pas le temps de profiter de sa victoire qu’il fut déjà agressé par Humperdink et Leroy Brown. Seul contre trois, Wahoo se fit quand même couper quelques cheveux. « Handsome » Jimmy Valiant s’est interposé pour défendre son ami mais là encore, le « Boogie Woogie Man » fut submergé par le nombre et fut lui aussi victime d’une petite séance de toilettage indésirable. 


MATCH 4 : JOS LEDUC W/SIR OLIVER HUMPERDINK VS MIKE DAVIS (03:19)

VAINQUEUR : JOS LEDUC

PRISE DE FINITION : DESCENTE DE LA CUISSE

APPRÉCIATION : SQUASH TRÈS FERME


Avec sa dégaine de bûcheron tout droit sorti d’une épaisse forêt canadienne, ce nouveau venu n’inspire rien de bon. Originaire de la région au nord du Québec, Jos LeDuc est entré dans le catch par la porte du donjon de Stu Hart et a commencé à la Stampede Wrestling à la fin des années ’60. Essentiellement en Tag Team avec Paul LeDuc, Jos fut présenté comme étant son frangin. Malgré tout et en dépit d’une ressemblance frappante, les deux canadiens n’avaient en réalité aucun lien de parenté. Lorsque Paul s’est blessé, Jos a poursuivi en solo et a fait couler des hectolitres de sang – dont le sien – un peu partout aux États-Unis. Que ce soit face à Dusty Rhodes sur les rings de la Floride ou encore face à Jimmy Valiant du côté de Memphis, le canadien s’est bâti une sacrée réputation. Lui aussi managé par Sir Oliver Humperdink, LeDuc affrontait ce soir Mike Davis, talent local habitué à ce genre de matches.

Jos LeDuc

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

Une chose est sûre, LeDuc n’est pas un tendre et range la technique au placard, préférant s’imposer avec un catch ferme et brut de décoffrage. Davis est complètement impuissant et ne peut rien faire face à la brutalité intraitable de son adversaire. Impressionnant LeDuc en termine à l’emporte-pièce grâce à une descente de la cuisse autoritaire.


– Au micro de Bob Caudle, Jos LeDuc clarifie les raisons de sa présence sur ce territoire et affirme qu’il est ici pour se faire de l’argent, pas des amis.


MATCH 5 : « ROWDY » RODDY PIPER & RICKY STEAMBOAT VS THE NINJA & JUAN REYNOSA (05:42)

VAINQUEURS : RODDY PIPER & RICKY STEAMBOAT

PRISE DE FINITION : FLYING BODY PRESS

APPRÉCIATION : EXCELLENT MATCH À QUATRE


Qui aurait un jour cru que « Rowdy » Roddy Piper s’associerait avec Ricky Steamboat ? L’aisance avec laquelle Piper a transitionné du heel le plus détesté – et le plus détestable – de la promotion à l’un des figures les plus populaires et appréciées de ce programme est tout juste invraisemblable. Il y a quelques semaines encore, il arrachait le titre de Jack Brisco de la pire des manières et est aujourd’hui accueilli comme le messie. Avec Ricky Steamboat dans son coin, cette super Tag Team se frottait à une paire composée du Ninja et de Juan Reynosa.

L’arbitre Tommy Young fit à peine sonner la cloche que Piper se jetait déjà sur le Ninja de façon complètement hystérique. Indomptable, Piper s’enflamme et passe le relais un Ricky Steamboat affuté. Lorsqu’entre Reynosa, il ne se heurte pas à Piper mais au « Hot Rod » en personne, la bête sauvage qui sommeille en Roddy Piper ! Intenable, Piper est déchaîné et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Dans la forme physique de sa vie, Steamboat déroule son catch avec une aisance insolente. Ils l’emportent alors à la suite d’un brise-nuque de Piper et d’un Flying Body Press de Steamboat. Quelle folle association !


– La House of Humperdink conclut ce programme au micro de Bob Caudle. Paul Jones accepte le défi de Jack Brisco et l’affrontera donc la semaine prochaine pour son titre. De retour dans les Carolines, Greg Valentine s’adresse à Wahoo McDaniel et lui rappelle qu’il lui a brisé la jambe une fois et qu’il est prêt à recommencer. Humperdink termine avec Jos LeDuc, qui s’adresse à Jimmy Valiant. LeDuc se souvient qu’ils s’étaient affrontés du côté de Memphis en 1978 et ce qui l’intéresse aujourd’hui, c’est sa ceinture de Champion TV.


Une excellente édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling cette semaine encore ! Le retour de Greg « The Hammer » Valentine, les débuts autoritaires de Joe LeDuc, la folle Tag Team composée de Roddy Piper et de Ricky Steamboat et plus encore !

– La House of Humperdink ne cesse de s’agrandir. Et pour son dernier recrutement, Sir Oliver Humperdink a tiré le gros lot. Associé à « Bad » Leroy Brown, Greg « The Hammer » Valentine grossit donc les rangs de cette faction qui commence à déborder de monde. Et cette nouvelle Tag Team a été efficace, c’est le moins qu’on puisse dire. Avec des styles opposés – mais pas moins complémentaires – Brown et Valentine ont désossé deux pauvres gars qui n’avaient rien demandé – et avec un certain style. 

– Bien que son nom n’ait pas marqué la grande histoire du catch, Jos LeDuc fut une figure marquante du catch territorial des années 1970. Avec son faciès dérangé et sa fâcheuse habitude de faire couler le sang, Jos LeDuc effectuait ce soir ses débuts et a jeté son dévolu sur Jimmy Valiant, se rappelant à son bon souvenir d’un passé commun sur le rings de Memphis. À peine couronné Champion TV, Valiant pourrait bien s’être trouvé un nouveau challenger, et non des moindres.

– Paul Jones était autrefois un compétiteur apprécié du public et respecté par ses pairs. Il n’en est plus rien. Depuis qu’il a signé un pacte avec le diable – et par le diable j’entends Sir Oliver Humperdink – Jones a retourné sa veste. Attitude douteuse, triche sur le ring… d’accord, à la rigueur, pourquoi pas. Mais agresser et blesser le Champion en titre dans le parking des studios, c’est la goutte de trop pour Jack Brisco qui a décidé de le corriger la semaine prochaine. Et son titre sera remis en jeu !

– Parlons un peu de « Rowdy » Roddy Piper. La foule adorait le détester mais n’attendait qu’une chose, c’est de pouvoir l’adorer tout court. En refusant tout simplement de rejoindre la House of Humperdink, Piper s’est mis la moitié de ses copains à dos mais il a gagné le soutien du public et le respect de quelques anciens ennemis, devenus amis, comme Ricky Steamboat. Détesté ou adoré, Roddy Piper est brillant et chaque seconde passée à l’écran vaut son pesant de cacahuètes. Chacune de ses actions, de ses mimiques, tout est parfait.

Nathan Maingneur

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