MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #24

MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #24

03/04/1982

Mid-Atlantic Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Bob Caudle est notre hôte et nous accueille au sein des WPCQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord pour cette édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling, programme phare des Jim Crockett Promotions depuis 1973. À ses côtés, Sandy Scott, représentant officiel de la National Wrestling Alliance, nous informe des dernières avancées du tournoi Tag Team.

– Parmi les Tag Teams qui figurent encore dans le tournoi, on retrouve Buddy Rose et Rick Oliver du territoire de Portland. Jim Nelson et Don Kernodle, mais aussi Wahoo McDaniel et Don Muraco ainsi que Killer Khan et Angelo « King Kong » Mosca pour les Jim Crockett Promotions. Jesse Ventura et Adrian Adonis pour la région de New York, Mike Graham et Steve Keirn du côté de la Floride, Greg Gagne et Jim Brunzell pour l’AWA, Jumbo Tsuruta et Genichiro Tenryu du coté du Japon, sans oublier nos grands favoris depuis le début du tournoi, Stan Hansen et Ole Anderson.

Sgt. Slaughter les rejoint alors en plateau et déclare s’intéresser de près à la ceinture de Champion du monde détenue par Ric Flair. Il s’est déjà débarrassé de Wahoo McDaniel et de Ricky Steamboat et souhaite maintenant s’affranchir du « Nature Boy ». Jack Brisco fait ensuite son entrée sur le plateau et défie le sergent et ses soldats de l’affronter en un-contre-un.


MATCH 1 : JACK & JERRY BRISCO VS STEVE SYBERT & MIKE MILLER (03:59)

VAINQUEURS : JACK & JERRY BRISCO

PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK

APPRÉCIATION : PARFAITE DÉMONSTRATION DES BRISCO BROTHERS


On retrouve désormais Brisco en compagnie de son petit frère Gerald pour un combat de catch à quatre. Les Brisco Brothers ont laissé leur empreinte sur le tournoi Tag Team et se sont positionnés en tant que favoris. Ce soir, les fiers représentants du territoire de Floride sont en action et affrontent un tandem de circonstances, formé pour l’occasion par Steve Sybert et Mike Miller.

Jack commence face à Sybert et nous rappelle au besoin qu’il demeure l’un des meilleurs lutteurs de sa génération. Et ce n’est pas moi qui le dis, c’est Lou Thesz. Ce pauvre Steve Sybert reçoit une leçon de catch à bas coût mais non sans douleurs. Aux commentaires, Terry Taylor a rejoint le plateau et vante les mérites des Brisco Brothers. Compensant son manque de technique par son agilité, le cadet Jerry s’impose à coups de sauts chassés. À la suite d’une Double Underhook Suplex portée par Jack sur Miller, l’ancien Champion du monde l’emporte en moins de quatre minutes pour son tandem avec sa célèbre Figure Four Leglock, prise inventée par le « Nature Boy » Buddy Rogers avant d’être popularisée par un autre « Nature Boy », en la personne de Ric Flair.


– À peine sortis du ring, Jack et Jerry rejoignent le plateau de Caudle. Jerry déclare qu’ils souhaitent remporter les ceintures de Champions Tag Team et qu’ils sont prêts à affronter n’importe quelle équipe. Jack réitère son défi pour le Sgt. Slaughter, qui ne cessera donc jamais de se faire des ennemis. Avant d’être en Tag Team avec son frère, Jack fut en effet Champion du monde de la NWA.


MATCH 2 : TIM HORNER VS TONY RUSSO (06:33)

VAINQUEUR : TIM HORNER

PRISE DE FINITION : BACKSLIDE

INDICATEUR : **


Jobber attitré de ce territoire, Tony Russo est un habitué des rings des JCP. Originaire du Chili, Russo combat depuis la fin des années ’60 et a écumé les rings des territoires, que ce soit en Floride, dans le Missouri, et même du côté de la World Wrestling Federation. Il rencontrait ce soir un jeune garçon du nom de Tim Horner, qui a commencé sa carrière en 1979. Horner a effectué ses premiers pas sur les rings de la Géorgie, avant de rejoindre le territoire de la Mid-South et de la Mid-Atlantic Wrestling.

On ressent toute l’intensité qui se dégage de ces premiers échanges. Pour être tout à fait honnête, c’est un solide tour de chauffe. Face à la rudesse de Russo, Horner doit rivaliser d’ingéniosité et répondre avec d’autres moyens. Et c’est exactement ce qu’il fait, en nous épatant avec d’habiles manœuvres athlétiques qui font mouche. Aperçu en train de partir au vestiaire en début de match, Jack Brisco revient en plateau et commente la rencontre. Horner brille de mille feux et impressionne de par son agilité et sa facilité entre les cordes, tandis que Russo remplit parfaitement son rôle de mur de briques. Encore une fois, c’est d’une simplicité effarante. Tout est remarquablement exécuté, c’est diablement efficace et terriblement énergique. Russo reprend l’avantage en se focalisant sur le dos du brave Tim Horner. Mais celui-ci tire finalement son épingle du jeu en faisant basculer son adversaire en tombé, façon Backslide. L’arbitre Sonny Fargo compte trois et cela suffit pour que Tim Horner s’arroge une victoire fort sympathique.


MATCH 3 : JAKE ROBERTS & BILL WHITE (07:40)

VAINQUEUR : JAKE ROBERTS

PRISE DE FINITION : KNEE LIFT

INDICATEUR : ** ¼


Originaire de Denton au Texas, Jake Roberts est l’intermédiaire parfait entre l’étoile filante promise à un avenir brillant et le professionnel confirmé qu’on assimile presque déjà à un vétéran des rings. Souvent associé au fiston de Blackjack Mulligan en Tag Team, Roberts affronte ce soir un autre briscard invétéré, en la personne de Bill White, lutteur endurci par des années de coups et de chutes.

On s’attendait à une bagarre et pourtant, les premiers échanges sont emprunts d’un sang froid et d’une technicité étonnante. C’est Roberts qui prend le premier l’avantage grâce à sa maîtrise de la lutte entre les cordes. Au lieu d’être cette baston de chiffonniers que l’on imagine pourtant parfaitement, la rencontre se profile davantage comme un véritable duel technique ponctué d’immobilisations au sol et autres clés de jiu-jitsu. Attention à ne pas s’y méprendre, le combat est très physique, autant au niveau de l’engagement que de la puissance des coups des prises portées. Finalement resté en plateau, il faut croire qu’on  s’y plaît, Jack Brisco commente le match et ne manque pas d’éloges pour Jake Roberts. Poussé dans ses retranchements, Roberts résiste et tient bon. Ils s’échangent une série d’enfourchements et c’est à celui qui sera le plus intense. Finalement, c’est bien Roberts qui l’emporte, couchant Bill White en un peu moins de huit minutes avec son Knee Lift, au terme d’un combat physique.


– À peine sorti du ring, Jake Roberts rejoint le plateau et s’adresse au Sgt. Slaughter avec une certaine véhémence. Blackjack Mulligan Jr. le rejoint à son tour et ne manque pas de fustiger les méthodes du sergent et de ses sbires.


MATCH 4 : TERRY TAYLOR VS RICK BENEFIELD (05:22)

VAINQUEUR : TERRY TAYLOR

PRISE DE FINITION : ABDOMINAL STRETCH

APPRÉCIATION : SOLIDE DÉMONSTRATION DE TAYLOR


Fougueux, énergique et déterminé à se faire une place au soleil, Terry Taylor est l’une des étoiles montantes de la promotion en ce début d’année ’82. Peut-être un peu mis à l’écart par le tournoi Tag Team, Taylor n’en reste pas moins un vaillant compétiteur qui cherche à s’imposer de lui-même. Ce soir, le jeune Terry Taylor rencontrait un lutteur du nom de Rick Benefield, un jobber de la promotion.

Taylor s’affirme tout naturellement grâce à ses capacités entre les cordes. Cité comme le rookie de l’année ’81, Taylor a fait ses marques et a fait forte impression auprès de noms tels que Jack Brisco qui se plaît apparemment aux côtés de Caudle et de Sandy Scott. La rencontre est à l’avantage de Taylor, qui s’impose grâce à sa technique. Benefield résiste plus qu’on aurait pu le penser et donne du fil à retordre au jeune garçon de Greenville en Caroline du Sud. Finalement, Taylor l’emporte en rivant les épaules de son antagoniste du soir grâce à sa prise fétiche, une Abdominal Stretch basculée en position de tombé dont il semble difficile de se dégager.


– « Big » Bill Ward présente un nouveau venu, en la personne d’un certain Mike Rotunda. Originaire de St. Petersburg en Floride, Rotunda a d’abord fait ses armes sur les tapis de lutte universitaire et les terrains de football américain, avant de rejoindre le catch en 1981. Après quelques combats pour le compte de la Lutte Internationale au Québec, Rotunda a rejoint la Mid-Atlantic Championship Wrestling. Quelque peu mal à l’aise, Rotunda semble totalement perdu et déclare vouloir se mesurer aux lutteurs des Jim Crockett Promotions.


MATCH 5 : OLE ANDERSON & STAN HANSEN W/GENE ANDERSON VS RON RITCHIE & TONY ANTHONY (05:03)

VAINQUEURS : OLE ANDERSON & STAN HANSEN

PRISE DE FINITION :

APPRÉCIATION : SQUASH BRUTAL ET SANS RETENUE


Ils sont là, nos grands favoris du tournoi. Marchant sur la compétition en écrasant tout sur leur chemin, Stan Hansen et Ole Anderson ont redéfini le fait de s’imposer. Se plaçant en ultra-favoris pour la grande finale, Hansen et Anderson n’ont peur de rien ni de personne. Et surtout pas de ce tandem de circonstances, formé pour l’occasion entre Ron Ritchie et Tony Anthony.

Anderson commence face à Ritchie et lutte avec lui comme si sa vie en dépendait. Quelle intensité ressentie lors de ces premiers échanges. Stan Hansen y va comme un bourrin et rentre dans le lard de ce pauvre Ron Ritchie, ici relégué au rang de paillasson. Les favoris du tournoi Tag Tram déroulent habilement et c’est désormais au tour de Tony Anthony de subir le catch brut de décoffrage de ses adversaires. Hansen et Anderson sont des brutes épaisses et sont parfaits dans ce rôle. Sans surprises, ils l’emportent en l’espace de cinq courtes minutes après qu’Hansen ait littéralement décapité Anthony avec sa Lariat.


– Hansen et Ole rejoignent alors le plateau et Anderson se confronte à Jack Brisco, resté aux commentaires jusqu’à la fin du programme. Le face à face est très tendu, les regards ne vacillent pas, la promesse d’un futur affrontement semble d’ores et déjà tenue. Ils sont rejoints par le Sgt. Slaughter, qui s’adresse à Ric Flair avec véhémence. Ivan Koloff finit et n’en peut plus du « Boogie Woogie Man » !


À l’approche de la fin du grand tournoi Tag Team, les JCP nous proposent un programme aéré et digeste, ponctué de très bons matches de catch ainsi que de son lot d’interviews et d’antagonismes. Des débuts en catimini, des gros squashes, du catch technique, c’est tout ça et plus encore, la Mid-Atlantic Championship Wrestling.

– Ole Anderson, Stan Hansen et le Sgt. Slaughter sont les trois figures les plus conspuées de ces programmes. Et comme s’ils n’avaient pas assez d’ennemis, ce trio de choc s’est mesuré aux Brisco Brothers, très présents tout au long de l’émission, notamment grâce à la présence de Jack aux commentaires d’une partie de l’émission. Ici, nous sommes plus que prêts pour l’affrontement entre les Brisco Brothers et le Minnesota Wrecking Crew.

– Une semaine après cette superbe exhibition entre Ron Ritchie et David Patterson, c’est ce soir Tim Horner et Tony Russo qui ont été l’une des « cautions catch » de cet épisode. Et comme nous l’écrivions à propos de Ritchie et de Patterson, deux bons catcheurs qui se tirent la bourre, c’est toujours jouissif. Mention spéciale à Tim Horner qui a montré de très belles choses.

– Bien que cela n’ait pas été très marquant et passe presque inaperçu, ce programme vit tout de même les débuts à l’écran d’une nouvelle tête qui marquera, à moindre mesure, la décennie. Il s’agit en effet de Mike Rotunda, qui se fera davantage connaître du côté de la World Wrestling Federation, d’abord au sein des U.S Express en ’84 avec Barry Windham. Puis dans le Varsity Club à la WCW, entre 1987 et 1991, et enfin sous les traits de Irwin R. Schyster, embrassant à merveille ce personnage d’inspecteur des impôts véreux et sans morale en compagnie de Ted DiBiase.

– À l’approche de la fin du tournoi, les différentes finales se dessinent. Selon Dick Bourne, auteur d’une excellente série d’ouvrages sur l’histoire du catch nord-américain, plusieurs grandes villes étaient pressenties pour accueillir les festivités du tournoi. D’abord Toronto, fief de la Maple Leaf Wrestling au Canada, mais aussi Columbus et Macon en Géorgie. Il est d’ailleurs plutôt étonnant qu’aucune phase du tournoi n’ait eu lieu eu Caroline du Sud, ce territoire étant également sous l’emprise de la famille Crockett.

Nathan Maingneur

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