MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #26
17/04/1982
Bob Caudle est notre hôte et nous reçoit dans l’enceinte des WPCQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord pour cette édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling, émission phare du territoire des Carolines. À ses côtés, un ancien Champion du monde de la NWA, en la personne de Jack Brisco.
L’ancien titulaire du « Ten Pounds of Gold » nous tient informé des dernières informations relatives au grand tournoi Tag Team, dont la grande finale approche tout doucement. Il est alors interrompu par le Champion en titre de la Mid-Atlantic, en la personne de « Rowdy » Roddy Piper. Dans le style qu’on lui connaît, Piper taille Brisco et lui manque cruellement de respect. Brisco le défie alors, non seulement pour sa ceinture, mais également pour un match, ici et maintenant. Le public est chaud comme la braise, mais Piper est en costard et refuse poliment l’invitation.
MATCH 1 : JACK BRISCO VS JEFF SWORD (04:23)
VAINQUEUR : JACK BRISCO
PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK
APPRÉCIATION : SOLIDE SQUASH DE JACK BRISCO
Figure de proue des grandes heures de la National Wrestling Alliance, Jack Brisco catche aujourd’hui essentiellement en tag avec son frère Jerry. Ensemble, ils se sont imposés en tant que grands favoris du tournoi Tag Team, tout comme Stan Hansen et Ole Anderson. Confronté par « Rowdy » Roddy Piper en début de programme, Jack Brisco s’échauffe ce soir contre Jeff Sword, un jobber de la promotion.
Techniquement impeccable, Jack Brisco est intouchable. Et il s’impose donc sans soucis en ce début de rencontre. Immédiatement, Brisco se focalise sur la jambe gauche de son adversaire. Une jambe qu’il ne lâche plus et sur laquelle il s’acharne aussi passionnément que méthodiquement. Resté aux commentaires, Roddy Piper a bien du mal à cacher son admiration pour ce grand Champion. Finalement, et au terme d’une petite leçon de catch dispensée à ce pauvre Jeff Sword, Jack Brisco l’emporte sans difficulté grâce à sa Figure Four Leglock.
– Jake Roberts est reçu par Bob Caudle en plateau et s’adresse à nous à propos de cette brutale agression, subie par le « Boogie Woogie Man » Jimmy Valiant de la part du Ninja, d’Ivan Koloff et de Gene Anderson. Une agression ponctuée d’un green mist qui l’a laissé aveuglé. Roberts nous apprends que Valiant n’a toujours pas récupéré sa vision et qu’il lui tarde de venger son ami.
MATCH 2 : KEITH LARSON VS TONY RUSSO (07:43)
VAINQUEUR : KEITH LARSON
PRISE DE FINITION : HEADSCISSORS
INDICATEUR : ** ¼
Entraîné par Gene et Ole Anderson, le jeune Keith Larson a commencé sa carrière sur les rings des Carolines et de Géorgie en tout début d’année ’82. Passant d’abord par la case jobber, Larson a toutefois montré de plutôt bonnes choses. Ce soir, Larson rencontre l’un des jobbers les plus endurcis de ce territoire. Il s’agit de Tony Russo, briscard invétéré en provenance du Chili dont la carrière a commencé en 1968 sur les rings des Territoires du circuit nord-américain.
Si Larson semble être le plus vivace, attention à ne pas sous-estimer Russo. Maintenant une clé de bras, Russo contre une tentative de Headscissors sans relâcher la prise. Keith réussit quand même à emmener Russo au sol avec un ciseaux de tête et l’y maintient de longs instants. Comme souvent lors de ces petits matches, l’action proposée sur le ring est d’une simplicité hallucinante. Larson s’impose grâce à un superbe saut chassé mais Russo reprends le dessus avec un brise-genou. Il se focalise désormais sur cette jambe affaiblie, mais Larson résiste. Le gamin souffre le martyr mais tient bon, même pris dans une terrible Indian Deathlock, redoutable prise de soumission popularisée par les Brisco Brothers. Contre toute attente, le jeune Larson se ressaisit soudainement et cherche son adversaire avec un autre Headscissors. Entremêlant ses jambes entre les siennes, Larson parvient à l’immobiliser pour le compte de trois et ressort donc victorieux de ce combat, ma foi de fort belle facture.
MATCH 3 : ANGELO « KING KONG » MOSCA VS VINNIE VALENTINO (03:37)
VAINQUEUR : ANGELO MOSCA
PRISE DE FINITION : COUP DE POING
APPRÉCIATION : TRÈS BON SQUASH DE « KING KONG » MOSCA
Originaire de Toronto dans l’Ontario au Canada, « King Kong » Mosca effectue ce soir ses débuts sur ce programme. Ancien joueur de la Canadian Football League, Angelo Mosca s’est ensuite réorienté vers les rings de catch nord-américains en 1969, commençant à la Stampede Wrestling de Calgary. Après un passage remarqué sur les rings des JCP et de l’AWA « King Kong » Mosca rencontre également du succès du côté de la World Wrestling Federation en début d’année 1981. Mosca rencontre ce soir Vinnie Valentino, jobber de la promotion.
Dès le son de la cloche, Mosca nous montre pourquoi on le surnomme « King Kong ». Ce dernier est très stiff et corrige sèchement ce pauvre gars. Torsion de la nuque, gros coups de poing, Mosca est une brute épaisse. Valentine essaie un temps de répondre, mais ce ne sont pas ses maigres coups de poing qui feront la différence. Au bout de trois minutes de combat, et après que Mosca ait décidé d’arrêter de jouer avec la carcasse de son défi du soir, il l’emporte à la suite d’un coup de poing en pleine face. Pour ses débuts, Angelo Mosca nous laisse donc l’image d’une grosse brute, sans foi ni loi.
– « Russian Bear » Ivan Koloff est reçu en plateau et se félicite de la blessure du « Boogie Woogie Man » Jimmy Valiant, subie lors du dernier épisode. Koloff est prêt à l’affronter et à défendre sa ceinture. Ils sont rejoints par le Sgt. Slaughter et « King Kong » Mosca, qui se dit prêt à défendre les intérêts du sergent face à tous les catcheurs que ce trio infernal s’est mis à dos.
De retour sur le plateau et Paul Jones nous parle du retour imminent de Wahoo McDaniel. On nous diffuse ensuite les images d’une rencontre entre Wahoo McDaniel et Ali Bey, un combat aisément remporté par l’amérindien. Des images de l’agression de Ric Flair et de Ricky Steamboat par le Sgt. Slaughter et ses sbires sont ensuite passées à l’écran. Jones commente ces images avec Bob Caudle.
MATCH 4 : MIKE GEORGE VS STEVE SYBERT (05:17)
VAINQUEUR : MIKE GEORGE
PRISE DE FINITION : SHOULDERBREAKER
APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CORRECT DE GEORGE
Grand gaillard originaire de St. Joseph dans le Missouri, Mike George combat désormais sur les rings des JCP après un passage remarqué sur le territoire de la Mid-South. Ancien partenaire du Junkyard Dog, George évolue ici en solo et se frotte ce soir à Steve Sybert, un jobber de la promotion.
Fidèle à sa réputation de « Grappler », George essaie d’abord d’emmener Sybert au tapis et de l’y maintenir avec une clé de bras. Celui-ci tente de s’en dégager mais en vain. Mike George est plutôt rigide et cela ne semble pas facile pour son adversaire. Sybert balance les premiers coups d’avant-bras, mais se fait sécher par ceux de George. Étonnamment, ce qui se profilait comme un gros squash se transforme en un intense échange de coups de poing, même plutôt stiff. Finalement, George l’emporte avec un Shoulderbreaker, une prise aussi destructrice que visuelle.
MATCH 5 : PVT. JIM NELSON & PVT. DON KERNODLE VS TERRY TAYLOR & TONY ANTHONY (02:21)
VAINQUEURS : AUCUN
PRISE DE FINITION : DOUBLE DQ
APPRÉCIATION : TRÈS BONNE FIN D’ÉMISSION
C’est presque la revanche du combat qui s’est déroulé la semaine dernière. En tag avec Kelly Kiniski, Terry Taylor se retrouve ce soir aux côtés de Tony Anthony, qui fera office de remplaçant. Leurs adversaires, un duo aussi infernal que redoutable. Vous l’avez compris, il s’agit de Jim Nelson et de Don Kernodle, les recrues du Sgt. Slaughter.
Et dans la ligne de cette fin de rencontre chaotique du dernier épisode, le combat débute fort. Nelson et Kernodle ne perdent pas une seconde mais Taylor répond immédiatement avec de gros coups de poing. Fort de leur expérience en tag, Nelson et Kernodle font en sorte de contenir l’énergie de Taylor, mais celui-ci est en feu, ce qui se comprend, surtout au vu des événements de la semaine passée. Aux commentaires, Roddy Piper s’indigne que Jake Roberts ait rejoint les abords du ring. Anthony est lourdement projeté en dehors du ring et Taylor se retrouve tout seul. Anthony sera alors remplacé par Roberts, qui entre tout feu tout flamme, au grand bonheur du public, et à la désillusion de Piper. Le combat dégénère alors, le Sgt. Slaughter essayant de s’interposer. L’arbitre Bill Alfonso n’a alors d’autre recours que de faire sonner la cloche, signant la fin un peu abrupte de cet épisode de Mid-Atlantic Championship Wrestling.
Édition plutôt calme mais pas moins désagréable de ce programme étiqueté Mid-Atlantic Championship Wrestling. L’approche de la fin du tournoi Tag Team, les débuts de « King Kong » Mosca, le génie Roddy Piper ainsi qu’une bonne bagarre de fin d’émission, c’est tout ça et bien plus encore, les JCP en 1982 !
– C’est presque devenu une tradition. Depuis quelques semaines, nous assistons en effet à ces rencontres, sans grand but ni intérêt majeur, entre deux garçons qui ont envie de se tirer la bourre. Et qui le font très bien. Dans la lignée des Ron Ritchie et autres Carl Fergie, Tony Russo et Keith Larson nous ont offert un petit match de catch très correct, de bonne facture et d’une simplicité déconcertante.
– Brute épaisse sans vergogne ni remords, Angelo « King Kong » Mosca faisait ce soir ses débuts sur ce programme. Et au terme d’un solide premier aperçu Mosca a véritablement imposé sa marque, celle d’un briscard des rings aussi redoutable qu’endurci, un atout de taille pour la promotion, qui a tout à gagner à grossir ses rangs avec ce genre de lutteurs, dont la réputation n’est plus à faire.
– Cela fait maintenant de longues semaines que le Sgt. Slaughter et ses sbires ne cessent de s’attirer les foudres de la moitié de la promotion. Attaquant à peu près tout les favoris de la foule, il n’y a pas un babyface qui ne soit pas encore entré en conflit avec le sergent et ses soldats. Il se plaignait du comportement de ce trio infernal depuis quelques temps déjà, Jake Roberts en a eu marre et a craqué, provoquant une bagarre rangée comme on les aime. Le vent tourne, et le destin pourrait ne pas être très favorable pour Slaughter et ses recrues.
– On ne cesse de le répéter, mais Roddy Piper est la valeur ajoutée par excellence de ces programmes. Ce soir aux commentaires de l’émission en compagnie de Bob Caudle, le « Rowdy One » a encore une fois crevé l’écran. Lorsqu’il n’est pas présent, on le regrette. Et lorsqu’il est là, on se régale. La marque des grands.
Nathan Maingneur