MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #27
24/04/1982
Bob Caudle est notre hôte et nous accueille au sein des WPCQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord pour cette édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling. À ses côtés, monsieur Sandy Scott, représentant officiel de la National Wrestling Alliance, nous donne des nouvelles de l’avancée du tournoi.
– Scott nous informe que plusieurs grandes villes de la côte Est ont été considérées pour accueillir la finale du tournoi Tag Team. Parmi elles, Hampton en Caroline du Sud, Buffalo, dans l’État de New York, Cincinnati dans l’Ohio ainsi que Richmond et Norfolk en Virginie. C’est toutefois « Queen City », Charlotte en Caroline du Nord, qui a été retenue. Et parmi les équipes toujours en lice, Stan Hansen et Ole Anderson, Killer Khan et Angelo Mosca, Jack et Jerry Brisco, ou encore les Samoans.
Toutefois, accueillons maintenant une autre équipe, toujours en lice. Victorieux de la côte Ouest, il s’agit de Wahoo McDaniel et du « Magnificent » Muraco. McDaniel nous parle de son association avec Muraco. Un peu fou, celui-ci se dit aussi dingue que son légendaire partenaire.
MATCH 1 : PVT. JIM NELSON & PVT. DON KERNODLE W/SGT. SLAUGHTER VS TERRY TAYLOR & TIM HORNER (07:11)
VAINQUEURS : TERRY TAYLOR & TIM HORNER PAR DQ
PRISE DE FINITION : DÉCISION DE L’ARBITRE
INDICATEUR : ** ½
Ils s’affrontent depuis quelques semaines et chaque fois, le combat dégénère. À nouveau associé avec Tim Horner, Terry Taylor a une dent contre les sbires du Sgt. Slaughter. Ces derniers ont remporté une phase du tournoi Tag Team, c’était à St. Petersburg en Floride. Jim Nelson et Don Kernodle, qu’on appelle également les « Cobra Corps », se sont attirés les foudres d’une grande partie du vestiaire de la promotion.
Horner et Taylor commencent fort et travaillent en tag. Fruit de grosses tensions, Taylor et Kernodle se rentrent dedans et se battent comme des chiffonniers. Les sbires du sergent reprennent malgré tout la main grâce à un catch en tag acéré. Force est de constater que ces derniers se sont considérablement améliorés entre les cordes. Pris à partie, Taylor se démène comme un beau diable, mais subit plus qu’autre chose la force du nombre. Terry parvient quand même à faire entrer Horner, tout feu tout flamme. Et peut-être un peu trop, d’ailleurs, puisque celui-ci fonce tête baissée dans les genoux de Kernodle. La rencontre ne souffre d’aucun temps mort, le rythme restant constant de bout en bout. Cette fois-ci, c’est au tour d’Horner de subir le catch de Nelson et Kernodle. Plus les minutes passent, et plus on commence à se dire que cela risque d’être compliqué pour Horner. Mais contre toute attente, celui-ci esquive un saut chassé et fait entrer Taylor, chaud comme la braise. Il couche Kernodle, puis Nelson, et alors qu’il s’apprêtait à l’emporter, Taylor est victime d’une intervention de Don Kernodle. Le tout dégénère encore une fois en bagarre rangée, et l’arbitre n’a d’autre choix que de faire sonner la cloche. Venu aux abords du ring, Jake Roberts encourage ses amis mais Nelson et Kernodle finissent par repartir en direction du vestiaire. Très bon match à quatre.
MATCH 2 : PAUL JONES VS TIM DALTON (05:34)
VAINQUEUR : PAUL JONES
PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK
APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH DE CATCH
Aperçu lors du dernier épisode lors d’une courte promo, Paul Jones est ce soir en action. Originaire de Fort Arthur au Texas, Jones combattait sur les rings de boxe. Il a ensuite été repéré par Paul Boesch, promoteur du territoire de Houston. Sous l’aile de ce monsieur, il a appris les fondamentaux du catch et a commencé sa carrière au début des années ’60. Jones a ensuite lutté pour plusieurs promotions, que ce soit à Portland, au Tennessee, ou au Texas, mais c’est surtout en Floride et à la Mid-Atlantic que Jones a fait le plus gros de sa carrière, en Tag Team comme en solo. Il rencontre ce soir le jeune Tim Dalton, inconnu au bataillon, sans aucun lien de parenté avec le quatrième interprète de l’agent 007.
Entre les cordes, Jones possède près de vingt ans d’expérience, et cela se ressent plutôt bien. En effet, Jones catche à l’ancienne, avec un style « no-nonsense » et sans fioritures. Calmé, ordonné et méthodique, Jones se focalise ainsi sur l’une des jambes de Dalton et ne la lâche plus de toute la rencontre. Dalton reprend le dessus avec de sales tactiques et met Jones en difficulté. Toutefois, Paul Jones a en vu d’autres et reprend la main avec un gros coup de coude. Une planchette japonaise n’a pas l’effet escompté mais ce n’est pas grave, Jones enchaîne avec sa Figure Four Leglock, du moins, ce qu’il en reste. En effet, on ne sait pas ce qu’a voulu faire Jones, s’emmêlant lui-même les jambes avec celles de son adversaire, dans ce qui eut l’air d’être une prise plutôt douloureuse.
– De retour en plateau, Caudle reçoit désormais David Patterson et Ken Timbs qui iront se mesurer à Wahoo McDaniel et au « Magnificent » Muraco un peu plus tard dans la soirée. Ils se disent confiants, mais surtout Patterson, qui se révèle étonnamment bon en promo. Soit tout le contraire de Timbs, d’apparence réservée et timide. Chaud comme la braise, Patterson s’autorise même un petit passage en espagnol, et semble réellement motivé à l’idée de combattre ce soir.
Caudle reçoit désormais Jack Brisco mais ce dernier est interrompu par « Rowdy » Roddy Piper. Les tensions montent très rapidement, en particulier lorsque Roddy Piper maintient que Tommy Rich a eu ce qu’il méritait. Ils nous diffusent ensuite une séquence de l’un de ses plus récents combats, des images qu’ils commenteront ensemble. Lors de ce match, Rich affrontait Ali Bey. Les tensions reprennent dès notre retour en plateau, et Brisco veut en découdre. Piper refuse le challenge, affirmant qu’il n’a plus rien à prouver.
– Après la coupure publicitaire, Roddy Piper nous lâche une de ces promos dont lui seul a le secret. Boule de nerfs, totalement enflammé, Roddy souhaite régler son compte à Jack Brisco. Il est suivi par le Champion des États-Unis, en la personne du Sergent Slaughter. Il souhaite défendre sa ceinture contre les meilleurs. Angelo « King King » Mosca les rejoint et nous parle du tournoi, mais est interrompu par Ole Anderson.
MATCH 3 : SGT. SLAUGHTER VS TONY ANTHONY (07:06)
VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER
PRISE DE FINITION : COBRA CLUTCH
APPRÉCIATION : EXCELLENTE PERFORMANCE DE SLAUGHTER
Champion des États-Unis, le Sergent Slaughter est l’un des hommes les plus détestés de la promotion. Agressant Jay Youngblood, Jake Roberts, Ricky Steamboat, Ric Flair et j’en passe et des meilleures, Sgt. Slaughter est devenu, de même que ses sbires, Jim Nelson et Don Kernodle, l’ennemi public numéro un. Il rencontre ce soir le jeune Tony Anthony, un jobber de la Mid-Atlantic Championship Wrestling.
Briscard endurci, le sergent se focalise immédiatement sur le bras gauche d’Anthony. Aux commentaires, on retrouve Jack Brisco, resté pour commenter la rencontre en compagnie de Bob Caudle. Méthodiquement, méticuleusement, Slaughter inflige une leçon de catch à son défi du soir. Pris en étau depuis de trop longues minutes, Anthony essaie de revenir avec une série de coups d’avant-bras. Il passe ensuite à rien de surprendre le Champion avec un Sunset Flip, mais cette fois-ci, Slaughter voit rouge. Il le démolit ensuite avec une série de sales coups d’avant-bras qui claquent dans les studios. Ce pauvre Anthony est ensuite décapité par la Lariat du sergent, le Slaughter Cannon. Ce dernier enchaîne avec son Cobra Clutch, et c’en est terminé de Tony Anthony.
– De retour en plateau en compagnie de Bob Caudle, Terry Taylor et Tim Horner sont de la partie pour une petite promo. Interrogé sur les méthodes des Cobra Corps, Taylor semble assez véhément, en particulier envers Don Kernodle. Taylor aimerait surtout se frotter au Sgt. Slaughter. Pas très à l’aise au micro, Horner nous parle de son association avec Terry Taylor.
MATCH 4 : WAHOO MCDANIEL & DON MURACO VS DAVID PATTERSON & KEN TIMBS (05:32)
VAINQUEURS : WAHOO MCDANIEL & DON MURACO
PRISE DE FINITION : PILEDRIVER
APPRÉCIATION : PLUTÔT BON MATCH EN TAG
Victorieux de la côte Ouest, Wahoo McDaniel et le « Magnificent » Don Muraco pourraient tout à fait créer la surprise dans ce tournoi. L’association semble sortir de nulle part, mais ce serait une grave erreur de les sous-estimer. En effet, toute l’expérience et la dureté de Wahoo semblent parfaitement se marier avec l’énergie et la vivacité de Muraco. Ils font ce soir face au tandem composé de David Patterson et de Ken Timbs qui se sont illustrés au micro plus tôt dans la soirée.
Wahoo commence face à Patterson et s’impose avec une série d’atémis. Don Muraco fait l’effet d’une bouffée d’air frais, son catch est plus jeune et plus dynamique que ce qui est proposé à cette période. En voyant Wahoo, on sent toute l’expérience de ce briscard des cordes, encore aujourd’hui considéré comme l’un des hommes les plus durs de l’histoire de ce sport-spectacle. Malheureusement, et même si Patterson s’est donné en promo, le match est plus ou moins à sens unique. Muraco couche Timbs avec une grosse Butterfly Suplex et passe le relais à Muraco, beaucoup plus agressif. Ils l’emportent finalement en l’espace de cinq minutes grâce à un Piledriver de Muraco, porté façon Tombstone, sur ce pauvre Ken Timbs.
– De retour en plateau, nous retrouvons Paul Jones et Jake Roberts. À noter qu’ils portent le même veston en velours mauve. Roberts revient sur sa présence en dehors du ring lors du ring, lors du match des Cobra Corps. Toutefois, Jake veut lui aussi se mesurer au Sgt. Slaughter et le défie directement.
Sortis du ring, encore tout transpirants, Wahoo et Muraco sont reçus par Bob Caudle. Ils apparaissent plutôt confiants et disent s’entraîner comme des forcenés. Ils courent sur la plage, et c’est pour ça qu’ils ont ce bronzage. Wahoo et Don Muraco veulent remporter le tournoi et iront jusqu’au bout.
À l’approche de la finale de ce grand tournoi Tag Team, organisé par la National Wrestling Alliance et les JCP, les potentiels gagnants se dessinent petit à petit. Et comme souvent, ce programme Mid-Atlantic Championship Wrestling ne déçoit pas, bien au contraire.
– Ce programme fut l’occasion de découvrir Wahoo McDaniel, ce soir en action sur le ring de la Mid-Atlantic Championship Wrestling. Mais surtout, nous avons pu découvrir cette association sulfureuse, un peu sortie de nulle part, entre Wahoo McDaniel et Don Muraco. Victorieux de la côte Ouest, ils se placent légitiment en tant que favoris au même titre que les Brisco Brothers, ou encore Stan Hansen et Ole Anderson.
– On pourrait sourire en voyant les dégaines de Jim Nelson et de Don Kernodle, grimés en recrues du Sgt. Slaughter. Pourtant, et ce depuis de longues semaines maintenant, nous ressortons rarement déçus d’une de leurs performances. Ils ont pris en galon, ils ont pris en confiance, en assurance et en expérience. Au point que leur catch en Tag est l’un des meilleurs de la promotion, rien que ça.
– Des éloges aussi, pour le sergent en personne. Littéralement parfait du côté de la World Wrestling Federation avec sa rivalité contre Pat Patterson, force est de constater qu’il est tout aussi génial de ce côté des territoires. Aussi brillant en promo que « tough » entre les cordes, Slaughter est génial.
– Que seraient ces programmes sans « Rowdy » Roddy Piper. C’est une question que l’on pourrait légitimement se poser tant on se délecte de chaque battement de cil, de chaque mot qui sort de la bouche de Roddy Piper. Chaque seconde passée à l’écran est un régal et sont systématiquement le moment à retenir de ces émissions.
Nathan Maingneur