MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #38
17/07/1982
Bob Caudle est notre hôte habituel et nous accueille comme d’habitude dans l’enceinte des WPCQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord à l’occasion de cette édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling, le programme phare des Jim Crockett Promotions en cette année 1982.
– Caudle mentionne que « Rowdy » Roddy Piper est notre nouveau Champion du monde et reçoit ensuite Jack Brisco, qui tient à nous remontrer les images de la controverse. Brisco reconnaît sa défaite mais assure que la prochaine fois qu’ils s’affronteront sur un ring , il regagnera sa ceinture de Champion.
MATCH 1 : « THE BOOGIE WOOGIE MAN » JIIMMY VALIANT & JAKE ROBERTS VS JIM DALTON & JUAN REYNOSA (03:45)
VAINQUEURS : JIMMY VALIANT & JAKE ROBERTS
PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE
APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT RAPIDE MAIS CORRECT
« Boy From New York City » résonne dans les studios, cela signifie que le « Boogie Woogie Man » est dans les parages. Son partenaire du soir, en la personne de Jake « The Snake » Roberts, grimpe en vitesse sur le ring pour se frotter à son tandem d’adversaires que sont Jim Dalton et Juan Reynosa, une paire de jobbers réunis pour l’occasion.
Roberts ne perds pas une seconde et se lance immédiatement dans la mêlée alors même que la musique de Valiant joue encore dans la salle. Frétillant et sautillant, Valiant s’impose avec son style plus qu’atypique, alliant un côté burlesque à son style « bagarreur de rue ». Dalton et Reynosa reprennent temporairement le dessus mais Roberts est tout feu tout flamme et fait le ménage. C’est Jimmy Valiant qui l’emporte pour son duo avec sa fameuse descente du coude. Une association improbable mais diablement efficace, c’est le moins qu’on puisse dire.
MATCH 2 : PVT. JIM NELSON & PVT. DON KERNODLE VS PORKCHOP CASH & MIKE DAVIS (05:00)
VAINQUEURS : JIM NELSON & DON KERNODLE
PRISE DE FINITION : MIDDLE ROPE CLOTHELINE
INDICATEUR : * ¾
Changement de tenue pour les Privates du Sgt. Slaughter. Deux interprétations s’offrent à nous. Soit il s’agit d’une façon de se démarquer du côté bidasse en arborant une nouvelle tenue vestimentaire soit ils ont oublié, ou se sont fait piquer leurs treillis. Le mystère plane et reste entier. Jim Nelson et Don Kernodle affrontaient un tandem de circonstances composé de Porkchop Cash et de Mike Davis, un jobber au talent certain.
Ils se cherchent et se toisent mais ce sont les Privates qui prennent l’avantage grâce à leur expérience en Tag Team. C’était en effet l’une des équipes qui avait crée la surprise lors de ce fichu tournoi dont nous ne verrons vraisemblablement jamais la conclusion. Dominé en début de match, Porkchop se redonne de la force avec ses coups de boule mais se fait calmer par une Lariat de Kernodle. Il parvient alors à faire entrer un Mike Davis enflammé, enchaînant les sauts chassés à tue tête. Malheureusement pour lui, Nelson et Kernodle ont l’instinct éveillé et restent lucides, ce qui leur permet de capitaliser sur une erreur de Davis afin de l’emporter avec une Clotheline portée depuis la corde du milieu. Bon petit match à quatre.
– Au micro de Bob Caudle, Nelson et Kernodle – encore tout transpirants – réaffirment leur statut de Tag Team numéro un. Ils défient Ricky Steamboat, Jay Youngblood ou encore « Chief » Wahoo McDaniel de se mesurer à eux. Nelson ne mâche pas ses mots et s’en prends à Jake Roberts, clamant qu’il n’est pas prêt de les affronter. Bonne promo de catch de la part des Champions Tag Team.
MATCH 3 : SGT. SLAUGHTER, IVAN KOLOFF & MATT BORNE VS KING PARSONS, RON RITCHIE & ABE JACOBS (08:29)
VAINQUEURS : SGT. SLAUGHTER, IVAN KOLOFF & MATT BORNE
PRISE DE FINITION : SLAUGHTER CANNON
INDICATEUR : ** ¼
C’est la formule en vogue de ce côté des territoires. Peut-être qu’ils devraient organiser un tournoi ! On prend six bonhommes – trois de chaque côté – trois heels et trois babyfaces et c’est toujours la même recette. Dans le premier coin, King Parsons s’associait avec Ron Ritchie et Abe Jacobs, présenté inconnu total alors qu’il s’agit d’une légende vivante. Originaire de Nouvelle-Zélande, Abe Jacobs est – à l’instar de Pat O’Connor – l’un des rares catcheurs issus du Pays des Kiwis à avoir rencontré du succès aux États-Unis. Ils se frottaient ce soir au trio infernal composé du Sgt. Slaughter, d’Ivan Koloff et d’un certain Matt Borne.
Slaughter commence en puissance face à Ritchie. Avec l’aide de Parsons, celui-ci réussit néanmoins à créer la différence face à « L’Ours Russe ». Les choses changent de manière drastique lorsqu’entre Borne, littéralement survolté entre les cordes. Et ça coince lorsqu’entre Jacobs, alors âgé de 54 ans. Toute légende qu’il puisse être, Jacobs ne tient pas la cadence face à ces féroces compétiteurs. Les heels prennent alors le large en effectuant du bon boulot, notamment Borne avec un magnifique souplesse sur Parsons. Le rythme du combat est effréné et ne souffre d’aucun temps mort. Les plus belles séquences sont à mettre au crédit de Borne et de Ritchie qu’on aimerait tellement voir en un-contre-un. Parsons n’est pas en reste non plus et le prouve face au sergent. Toutefois, c’est le bien Champion des États-Unis qui a le dernier mot en décapitant Jacobs avec une énorme Lariat.
– Le Sgt. Slaughter rejoint Caudle et clame qu’il acceptera n’importe quelle stipulation proposée par Wahoo McDaniel, qu’il s’agisse d’un combat en cage, d’un Strap Match ou encore d’un Lumberjack Match. Et pour se justifier, le Champion US nous montre les stigmates de ses récentes batailles, affirmant que ni sa femme, ni son jardinier, ni même son chien ne le reconnaissent plus ! Il affirme que la prochaine fois qu’ils se feront face, ce sera un massacre – no pun intended.
Armé d’une pelle et couvert par un protège-tête de la célèbre marque Everlast ainsi que par ses chaînes, Ivan Koloff beugle que malgré tous les Steel Cage Matches, les Dog Collar Matches, il est toujours Champion TV. Derrière lui, Sir Oliver Humperdink ajoute que « Rowdy » Roddy Piper et Don Muraco sont prêts à affronter Jay Youngblood et Ricky Steamboat.
MATCH 4 : RICKY STEAMBOAT & JAY YOUNGBLOOD VS BILL WHITE & THE MONK (05:10)
VAINQUEURS : RICKY STEAMBOAT & JAY YOUNGBLOOD
PRISE DE FINITION : SAMOAN DROP
INDICATEUR : * ½
Toujours plus de catch à quatre. Cette fois-ci, nous retrouvons l’une des équipes les plus prometteuses du moment. Destinés à atteindre les cimes de la gloire, Ricky Steamboat et Jay Youngblood forment un sacré tandem. Il a de la gueule ce duo, et il pourrait tout à fait se positionner dans la course aux ceintures Tag Team, détenues par Don Kernodle et Jim Nelson. Ils rencontraient ce soir un duo composé du briscard Bill White et du Moine, bien qu’on ne sache pas s’il est cistercien, franciscain ou bénédictin.
Steamboat s’impose face à ses adversaires avec un certain panache. Inexpérimenté, The Monk réussit à rendre moche un des Armdrags de Steamboat, il faut le faire ! Youngblood poursuit l’œuvre de son partenaire. Un choc un peu brutal avec White cogne Steamboat, qui est ensuite mis la tête en bas dans le coin opposé. Le Moine est tout de même assez mauvais et c’est bien dommage car les trois autres compétiteurs sont des professionnels. White manque même de l’emporter avec un gros saut chassé dont Steamboat se dégage tout juste. Mais Ricky se redonne du poil de la bête et le découpe en deux avec un atémi tranchant. Un peu de catch en tag et Steamboat et Jay Youngblood l’emportent à la suite d’un Samoan Drop porté sur le Moine.
– Caudle reçoit désormais David Patterson et Ben Alexander, qui s’apprêtent à rencontrer Jack Brisco et Wahoo McDaniel. Patterson balance que son pote a dit que Wahoo avait la force d’un papillon. Comme c’est mignon. Confronté pour ses propos, Alexander n’en mène pas large mais se dit prêt à encaisser. Ils reconnaissent que Brisco est l’un des plus grands de tous les temps mais se disent prêt à l’affronter.
Au retour de la pause publicitaire, Bob Caudle accueille Ricky Steamboat, Wahoo McDaniel et Jack Brisco. Ce dernier nous donne des nouvelles – rassurantes – de son frère Jerry et nous informe que son retour sur les rings est imminent. Ils nous diffusent une courte séquence de Roddy Piper en tag avec Don Muraco, son nouvel homme de main. Steamboat s’adresse ensuite à Piper et lui annonce qu’il a les Brisco Brothers à ses trousses. Brisco conclut en disant qu’il compte « Pay The Piper Back » alors qu’est diffusée une vidéo montrant Piper, des billets accrochés partout sur le corps et une bouteille de champagne à la main.
MATCH 5 : JACK BRISCO & « CHIEF » WAHOO MCDANIEL VS DAVID PATTERSON & BEN ALEXANDER (04:49)
VAINQUEURS : JACK BRISCO & WAHOO MCDANIEL
PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK
INDICATEUR : * ¾
Lassés des sales coups de « Rowdy » Roddy Piper et du Sgt. Slaughter, Jack Brisco et le « Chief » Wahoo McDaniel ont décidé de faire équipe. Et quelle association, que celle de ces deux légendes vivantes des rings dont l’expérience cumulée et l’opposition de styles en font sans doute la Tag Team ultime. Ils se donnaient ce soir l’objectif de corriger David Patterson et Ben Alexander, qui ont eu les langues bien pendues.
Wahoo commence face à Alexander et s’impose avec poids. Brisco l’emmène au tapis et lui porte une sorte de marteau-pilon avec ses jambes. Techniquement, Brisco est injouable et les jobbers ne font clairement pas le poids. Et sûrement pas Patterson, qui est plus prompt à ouvrir sa bouche qu’à tenir la dragée haute à ses adversaires. Il réussit quand même à prendre un avantage temporaire face à l’ancien Champion. Wahoo calme Alexander avec un enfourchent du tonnerre suivi d’une Double Underhook Suplex. Brisco l’emporte pour son équipe avec sa célèbre Figure Four Leglock en moins de cinq minutes.
– Au sortir de sa victoire, Brisco s’adresse à Piper et Muraco et leur annonce que son frère Jerry est remis sur pieds. Ils n’ont maintenant qu’une hâte, c’est de leur botter le cul. Wahoo n’en as pas fini avec le Sgt. Slaughter et l’intime de prévoir des bandages supplémentaires.
Que des matches Tag Team mais toujours pas un mot sur ce maudit tournoi. On pourrait presque penser que c’est fait exprès ! Ricky Steamboat et Jay Youngblood confirment, Jake Roberts s’aligne avec Jimmy Valiant, Jim Nelson et Don Kernodle volent de leurs propres ailes, c’est tout ça, plus un match trois contre trois au rythme effréné !
– Soit il s’agit d’un oubli (ou d’un vol) de tenue, soit Jim Nelson et Don Kernodle ont pris leur envol. Présentés sans l’attirail qui faisait d’eux les sbires du Sgt. Slaughter, les anciens Privates nous ont offert un catch des plus travaillés et des plus matures. Dans ce catch, on sent bien tout le mentoring du sergent, qui leur a inculqué la hargne et l’attitude « take no prisoners ». On a hâte d’en voir plus.
– C’est la nouveauté estivale des Jim Crockett Promotions. Cette formule de matches à six qui opposent trois heels à trois babyfaces fonctionne bien. Depuis l’instauration de ce nouveau type de matches, nous n’avons eu droit qu’à des combats hyper dynamiques au rythme effréné et bourrés de séquences d’action non-stop. Et avec des teams comme celles formées par le Sgt. Slaughter, Ivan Koloff et un certain Matt Borne, impossible d’être déçu.
– En parlant de Matt Borne, nous l’avions déjà aperçu au mois de juin au détour d’un petit match à quatre. Mais ce soir, et pourtant à côté de Slaughter et de Koloff, deux briscards et vétérans invétérés, c’est bien Borne qui a volé la vedette. Avec un style hyper agressif, presque fou par moments, Borne a vraiment impressionné. Il me tarde désormais de le voir en solo tant sa performance ce soir a été grande.
– Ce qu’on découvre dans ces programme. Afin de combler au manque d’emphase autour de sa présence, c’est donc avec un certain entrain que j’ai mené mes recherches concernant Abe Jacobs. Et quelle carrière ! Globe-trotter du catch depuis la fin des années 1950, Jacobs a pris part à plus de 8000 combats tout au long de sa carrière qui s’étale sur trois décennies. Sur les rings de la NWA, Jacobs s’est notamment mesuré à des Lou Thesz, Pat O’Connor et autres Buddy Rogers, sans compter Bruno Sammartino et The Original Sheik. Mais il connut surtout du succès en Tag Team avec Don Curtis, Haystacks Calhoun ou encore Pez Whatley. Il est aussi connu pour être le tout premier adversaire du « Nature Boy » Ric Flair à ses débuts en 1974, ainsi que pour être l’inventeur du Kiwi Roll, une prise aujourd’hui devenue célèbre. Sacré curriculum vitae !
Nathan Maingneur