MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #39

MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #39

24/07/1982

Mid-Atlantic Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Bob Caudle est notre hôte habituel et nous accueille comme toujours dans l’enceinte des WPCQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord pour cet épisode de Mid-Atlantic Championship Wrestling, le programme télé vedette des Jim Crockett Promotions en ce mois de juillet 1982.

À ses côtés ce soir, se tiennent Sir Oliver Humperdink et celui qui se présente comme son nouveau protégé en la personne de « Bad » Leroy Brown. Humperdink nous jure que c’est la dernière fois que nous voyons Brown vêtu de haillons et nous promet qu’il en fera le premier Champion noir de la National Wrestling Alliance. Oui, à cette période, c’était un argument de heel. Les temps ont – heureusement – changé. Brown se dit honoré de faire partie de ce qu’il appelle la House of Humperdink et se frotte les mains en pensant à tout l’argent qu’il pourrait gagner. 


MATCH 1 : « BAD » LEROY BROWN W/SIR OLIVER HUMPERDINK VS KEITH LARSON (03:28)

VAINQUEUR : LEROY BROWN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : SOLIDE SQUASH DE LEROY BROWN


Au retour de la coupure publicitaire, nous voici sur le ring pour notre premier combat de la soirée. On retrouve « Bad » Leroy Brown et son manager, l’hirsute Sir Oliver Humperdink. Originaire des quartiers populaires de la vieille ville de Savannah en Géorgie, Leroy Brown s’est lancé dans le catch au milieu des années ’70. Tirant son nom de la chanson de Jim Croce, Brown s’est fait les dents sur les rings du Texas, de la Floride, ainsi que du côté de San Francisco. Et à l’origine, Brown se rangeait avec les bons gars, comme King Parsons, Sweet Ebony Diamond ou encore Ricky Steamboat. Amadoué par les liasses de billets de son nouveau manager, Brown a changé d’attitude. Il se mesurait ce soir à Keith Larson.

Fini de jouer au gentil garçon, Brown frappe fort en balançant littéralement le pauvre Larson d’un bout à l’autre du ring. Le visuel est très impressionnant et donne immédiatement le ton. Téméraire, le jeune Larson essaie de se défendre mais Brown garde la main et n’hésite pas à aller à l’encontre des règles. En tenue d’ouvrier, Brown le hisse à bout de bras et le laisse alors tomber gorge première sur la troisième corde. Il l’emporte ensuite avec une certaine nonchalance à la suite d’une grosse descente du coude de laquelle n’aurait jamais pu se relever ce pauvre Keith Larson.


– Sous les encouragements de ce salaud d’Humperdink – qui retenait l’arbitre Stu Schwartz de l’autre côté du ring – Brown continue de s’en prendre à ce pauvre garçon jusqu’à ce que s’interpose Ricky Steamboat, l’un de ses anciens partenaires en Tag Team ! En infériorité numérique, Steamboat se laisse submerger mais se retire in-extremis d’un gros Splash avant d’être rejoint par Wahoo McDaniel et Jack Brisco.

Au retour de la pause publicitaire, Humperdink se tient toujours en compagnie de Caudle alors que nous sont diffusées des images de Roddy Piper et de Don Muraco en Tag Team. Il est grand temps que ce redoutable tandem se présente sur nos antennes. Humperdink compte faire de Leroy Brown un homme riche ainsi que le premier Champion noir de la NWA. 


MATCH 2 : « THE BOOGIE WOOGIE MAN » JIMMY VALIANT VS JEFF SWORD (02:38)

VAINQUEUR : JIMMY VALIANT

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : C’EST UN PEU TOUJOURS LA MÊME CHOSE


Lorsque le célèbre morceau « Boy From New York City » résonne dans les enceintes des studios, cela signifie que le « Boogie Woogie Man » n’est pas loin. Il s’agit bien-sûr de l’infatigable Jimmy Valiant, toujours en train de danser ou de sautiller de manière frénétique. L’ancien membre des Valiant Brothers se mesure ce soir à Jeff Sword, l’un des jobbers les plus aguerris de la promotion.

Braillant à tue-tête et sans cesse en mouvement, Valiant nous sort à peu près le même match que d’habitude. Très tôt, on aperçoit Ivan Koloff rejoindre le plateau où se trouve Caudle aux commentaires. Et d’ailleurs, chose qui ne m’est pas passée inaperçue, figurez-vous que l’arbitre de ce combat n’est autre que Dave Hebner. Sur le ring, rien de bien intéressant à se mettre sous la dent. Valiant l’emporte comme toujours avec sa descente du coude. Tout en musique. 


– Face caméra, Sir Oliver Humperdink réclame plus de temps d’antenne et n’hésitera pas à sortir le chéquier si c’est nécessaire. Il est rejoint en plateau par Ivan Koloff, son protège-tête vissé sur le crâne et armé d’une pelle. L’Ours Russe souhaite se débarrasser de Valiant et de tout ce qu’il représente pour la pop-culture américaine. Le célèbre morceau des Manhattan Transfer est alors joué et Koloff esquive de peu un jet de poubelle. Valiant arrive en furie, démonte le plateau et arrache son t-shirt en s’égosillant : « je te tuerais » ! 


MATCH 3 : SGT. SLAUGHTER VS TIM HORNER (06:50)

VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER

PRISE DE FINITION : SLAUGHTER CANNON

APPRÉCIATION : BELLE PERFORMANCE DE TIM HORNER


Champion des États-Unis depuis le mois de juin, le Sgt. Slaughter n’a eu de cesse d’entrer en guerre contre l’ancien titulaire de cette ceinture en la personne de Wahoo McDaniel. Et que ce soit lors de ces matches des bûcherons ou de ces Indian Strap Matches, ces deux gaillards ont pris l’habitude de faire couler le sang. Et de s’esquinter le portrait, comme en témoignent ces stigmates sur le faciès de Slaughter. Le sergent affrontait ce soir Tim Horner, jeune garçon qui tente sa chance face au Champion US.

En bon vétéran, Slaughter donne forcément le ton mais semble jauger son adversaire et reste quelque peu en retrait. Il se laisse même volontairement bousculer, sans doute pour voir ce que ce jeune homme a dans le ventre. À la suite d’une série de contacts, Horner se lâche enfin et promène le sergent d’un bout à l’autre du ring, et à quelle vitesse. Sacrée séquence, qui prouve bien que Slaughter est aussi capable de bouger entre les cordes comme un poids-moyen. Le sergent fait claquer ses coups mais Horner tient bon et résiste. Il réussit même à instiguer le doute dans l’esprit du sergent, qui est pourtant un général des rings. Finalement, c’est quand même bien Slaughter qui a le dernier mot en décapitant littéralement ce pauvre garçon avec sa Lariat. Courageuse performance de la part du jeune Tim Horner. 


– Au micro de Caudle, Slaughter dénonce une conspiration à son encontre et remet bien évidemment la faute sur Wahoo McDaniel. Et alors que le sergent chouinait et beuglait sa frustration, Wahoo lui assène un coup de ceinture dans le dos ! Après avoir fait fuir le sergent, Wahoo McDaniel nous parle de cette série de Canadian Lumberjack Matches et annonce que leur prochaine rencontre sera un Indian Strap Match.

De retour de la pause publicitaire, Caudle reçoit David Patterson et Ken Timbs qui seront en action dans notre main event. Grande gueule, Patterson ne manque jamais une occasion de jouer le caïd de bas étage. Rien de bien méchant non plus, c’est malgré tout agréable de voir que la promotion laisse du temps d’antenne à ses jobbers, qui méritent aussi – parfois – de briller.


MATCH 4 : JACK BRISCO & RICKY STEAMBOAT VS DAVID PATTERSON & KEN TIMBS (10:49)

VAINQUEURS : JACK BRISCO & RICKY STEAMBOAT

PRISE DE FINITION : TOP ROPE CROSSBODY

INDICATEUR : **


On conclut ce programme avec un match à quatre. Remonté depuis plusieurs semaines à l’idée de se frotter à Jack Brisco, David Patterson enchaîne les échecs mais n’abandonne pas et c’est sa force. Il s’associait ce soir à Ken Timbs, un peu plus chétif et timide que lui mais cela fera l’affaire. Ou du moins l’espère-t-il car ils font face à l’équipe composée de Jack Brisco et de Ricky Steamboat, un duo qui s’est récemment formé pour faire face aux pires sales types de ce territoire.

Patterson commence par prendre de la vitesse mais se fait rapidement calmer par Brisco et Steamboat. Nous avons d’ailleurs là les deux plus beaux Armdrags du catch. Quelle perfection. Tout roublard qu’il est, Patterson reprends le dessus avec de sales tactiques mais l’aîné des Brisco Brothers le sèche avec un bon brise-dos. En complémentarité du méthodisme de Brisco, Steamboat apporte de la fougue et de l’intensité à ce match mais finit – comme son partenaire avant lui –  par se faire isoler dans le mauvais coin. Il faut bien dire que Timbs, mais surtout Patterson, font un sacré bon boulot. Et pour des jobbers, ils s’en tirent plutôt bien, surtout face à des compétiteurs de cette trempe. Steamboat nous offre une superbe souplesse arrière, suivie d’une jolie Double Underhook Suplex de Brisco. Steamboat l’emporte finalement pour son équipe en clouant Timbs au sol à la suite d’un magnifique Crossbody porté depuis le haut des cordes. Solide victoire de Steamboat et de Brisco, mais Timbs et Patterson n’ont pas à rougir. 


– De retour en plateau, Steamboat et Brisco semblent éreintés. Steamboat s’adresse à Leroy Brown tandis que Brisco en veut toujours à Roddy Piper et souhaite l’affronter – lui et Don Muraco – dans un Texas Death Match. Il nous annonce que son petit frère Jerry sera très bientôt de retour et conclut ainsi cette édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling.


Semaine ma foi plutôt classique du côté de la Mid-Atlantic Championship Wrestling. Jack Brisco catche avec Ricky Steamboat, on y retrouve le Sgt. Slaughter, Jimmy Valiant et plus encore et ce malgré l’absence de notre Champion du monde, en la personne de « Rowdy » Roddy Piper.

– Ils se sont déchirés dans toutes sortes de stipulations. Cage Matches, New York Street Fights, Russian Chain Matches et même un Siberian Salt et un Siberian Glove Match. Mais qu’est-ce donc ? Le sang n’en arrête décidément plus de couler entre Ivan Koloff et Jimmy Valiant. Et dites-vous bien que cette rivalité va encore durer jusqu’au tout premier Starrcade, dans un peu plus d’un an. Mythique rivalité qui verra également naître le personnage de Charlie Brown, l’alter ego de ce sacré Jimmy Valiant.

– À cette période, tout territoire possédait son lot de jobbers, prêts à mettre en valeur les plus gros poissons du circuit. Et sur le territoire des Jim Crockett Promotions, ces jeunes talents sont respectés et mis en valeur. Que ce soit Tim Horner, Mike Davis, Ron Ritchie ou encore David Patterson et j’en passe et des meilleurs, tous ont leur moment de gloire et le droit de briller. Et parfois même à du temps de parole, ce qui est encore plus rare par rapport à d’autres promotions.

– Présenté comme la nouvelle menace de ce territoire, nous mourrons d’envie de voir débarquer Roddy Piper et Don Muraco, qui semblent s’être trouvés des atomes crochus. Peut-être bien que leur arrivée prochaine sera enfin l’occasion de remettre la lumière sur ce tournoi Tag Team, qui semble en définitive n’avoir jamais existé. Petit teasing, nous en entendrons prochainement parler, de ce maudit tournoi…

Nathan Maingneur

Les commentaires sont fermés