MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #40

MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #40

31/07/1982

Mid-Atlantic Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Bob Caudle est notre hôte habituel et nous accueille comme toujours dans l’enceinte des WPCQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord pour cet épisode de Mid-Atlantic Championship Wrestling, le programme télé vedette des Jim Crockett Promotions en cette année 1982. 

– Caudle ouvre cette édition en compagnie de Sir Oliver Humperdink et Ivan Koloff se tenant à ses côtés. Matt Borne les interrompt et implore Humperdink de le prendre sous son aile. Chaînes accrochées au cou, gueule cassée, le front scarifié recouvert de lacérations, Koloff s’adresse à Jimmy Valiant et le défie dans un match dont la stipulation nous apparaît plutôt abstraite. Koloff enfile un gant recouvert de piques et nous raconte que ce gant a jadis appartenu à son grand-père, qui travaillait dans les mines de sel de Sibérie. Koloff fait ensuite la démonstration de ce gant et s’en sert sur du papier journal qu’il réduit en charpie. 


MATCH 1 : RICKY STEAMBOAT VS JUAN REYNOSO (05:58)

VAINQUEUR : RICKT STEAMBOAT

PRISE DE FINITION : TOP ROPE CROSSBODY

APPRÉCIATION : MATCH DE CATCH PLUTÔT CORRECT


Au retour de la coupure publicitaire, nous voici sur le ring. Jobber d’origine hispanique, le gaillard plutôt ventru se nomme Juan Reynoso. Il se mesure ce soir à un Ricky Steamboat barbu, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Notons également la condition physique de Steamboat, taillé comme un dieu grec – l’un des plus beaux corps du catch. Magnifique tenue de Sonny Fargo, qui est le seul arbitre qui porte aussi bien le jaune flashy.

Techniquement, Steamboat s’impose sans problèmes mais c’est bien Reynoso qui porte les premiers coups. Steamboat reprends le contrôle avec un beau saut chassé. Reynoso n’hésite pas à user de sales tactiques et force est de reconnaître que Steamboat a bien du mal à se défendre en restant dans les clous. Sorti de nulle part, Steamboat lui décoche un énorme torpille à la volée et enchaîne en grimpant sur la troisième corde. Il s’élance alors pour un magnifique Crossbody qui suffit pour le compte de trois.


– À peine revenu sur ses pieds, Steamboat s’empresse de rejoindre le plateau. Il s’adresse à « Bad Bad » Leroy Brown, son ancien partenaire et nouveau protégé de Sir Oliver Humperdink. Steamboat fustige toute la House of Humperdink et semble prêt à en découdre avec toute la faction. Pour un gars qui n’a jamais reçu ses fleurs pour ses facultés au micro, Steamboat se débrouille bien. Court et convaincant.


MATCH 2 : PAUL JONES & JAKE ROBERTS VS DAVID PATTERSON & KEN TIMBS (05:07)

VAINQUEURS : PAUL JONES & JAKE ROBERTS

PRISE DE FINITION : COUP DE GENOU

APPRÉCIATION : SANS PLUS TOUT AU MOINS


C’est la spécialité de ce territoire. Au point qu’un mystérieux tournoi fut jadis organisé afin de couronner de nouveaux Champions Tag Team. Points de suspensions. Il se cherche mais ne semble toujours pas réellement se trouver, Jake Roberts catche ce soir en compagnie du vieillissant Paul Jones, un briscard des rings et globe-trotter du catch qui lutte depuis le début des années 1960, essentiellement pour le compte des Jim Crockett Promotions. Ils affrontaient ce soir face le tandem composé de David Patterson et de Ken Timbs, qui remettent le couvert une fois de plus. 

Certes, Jones n’est plus dans sa prime jeunesse mais il sait encore se battre et en mettre dans la tronche de ses adversaires. Roberts a d’abord du mal à prendre la main mais peut compter sur la fougue de Jones qui court encore comme un lapin. La tête froide, Roberts est méthodique et calcule chacune de ses attaques, nous laissant déjà entr’apercevoir son rapport bien particulier à la psychologie entre les cordes. Jones couche les deux gaillards avec des tacles de quarterback et Roberts en termine avec un méchant coup de genou dans les dents, sa prise de finition avant le DDT.


– En plateau, Caudle accueille désormais Jim Dalton et Bill White pour une petite session promo en amont de leur match contre Wahoo McDaniel et Jack Brisco. White s’adresse tout particulièrement à Wahoo et ose dire que ses atémis sont faiblards. Nous verrons cela dans un court instant, mais il y a fort à parier que White risque de regretter ses paroles. 


MATCH 3 : « BAD » LEROY BROWN W/SIR OLIVER HUMPERDINK VS KING PARSONS (03:58)

VAINQUEUR : LEROY BROWN

PRISE DE FINITION : ÉCRASEMENT

APPRÉCIATION : SOLIDE SQUASH DE LEROY BROWN


Il semblerait que Sir Oliver Humperdink ait tenu ses promesses. Nouvelle tenue, nouvelle couleur de cheveux et nouvelle attitude, Leroy Brown semble bien différent de sa période ouvrier, vêtu en bleu de travail. Et en témoigne sa boucle d’oreille, symbole de cet embourgeoisement choisi au détriment de la morale et du bon sens. Avec Humperdink à ses côtés, Leroy est confiant et rencontrait ce soir King Parsons, jeune garçon qui a réalisé des débuts prometteurs en début d’année.

Fort d’une assez belle carrure, Brown s’impose en projetant Parsons d’un bout à l’autre du ring. En bon big guy qu’il est, Brown fait tomber ses coups comme des coups de massue sur le dos d’un Parsons qui a bien du mal à prendre son match en main. Complètement dominé, il n’est qu’une vulgaire poupée de chiffon dans les main de Brown. Parsons s’élance malgré tout en Crossbody, mais se fait étonnement bloquer par Brown qui l’emporte ensuite grâce au fait qu’Humperdink a retenu le pied de Parsons, au nez et à la barbe de monsieur Sonny Fargo.


– Pas rassasié pour autant, Brown continue de s’en prendre à Parsons alors qu’Humperdink empêchait l’arbitre de faire quoi que ce soit. Il faudra l’intervention de Porkchop Cash – encore un ancien partenaire de Brown – pour que s’arrête le massacre.

Encore tout transpirant, Brown nous dit qu’il compte bien tabasser ses adversaires – façon rues malfamées de Chicago. Humperdink semble satisfait de son œuvre tandis que dans son coin, le Ninja – autre membre de la House of Humperdink – s’amuse à planter la table en bois de Caudle avec son sabre de samouraï. On aperçoit discrètement la silhouette de Matt Borne qui passe dans le champ de la caméra. Humperdink nous l’annonce ensuite sans préambule : Ivan Koloff et Jimmy Valiant s’affronteront dans un Siberian Salt Miner’s Glove Match. Mais qu’est-ce donc que cette stipulation ? 

– Sgt. Slaughter s’invite à la fête et lance qu’il sera absent la semaine prochaine. Et pour cause, Slaughter sera à la Maison Blanche pour parler stratégie militaire avec le Président Reagan ! Haha. Slaughter nous confesse que si Roddy Piper n’est pas présent ce soir, c’est parce qu’il est à Hawaï en train de dépenser tout l’argent de Jack Brisco. Et qu’il fera son retour en Tag Team avec Ric Flair contre Brisco et Wahoo McDaniel ! Slaughter rejoint le ring tandis que Caudle annonce les participants du prochain match. Et il y a du monde sur ce ring !


MATCH 4 : SGT. SLAUGHTER, MATT BORNE & GENE ANDERSON VS MIKE ROTUNDA, RON RITCHIE & MIKE DAVIS (05:49)

VAINQUEURS : SGT. SLAUGHTER, MATT BORNE & GENE ANDERSON

PRISE DE FINITION : BOMBS AWAY

INDICATEUR : **


La formule cartonne. Trois gars de chaque côté, de préférence trois babyfaces et trois heels. La recette est classique mais fonctionne terriblement bien. Aux côtés de Ron Ritchie et de Mike Davis, on y retrouve le jeune Mike Rotunda qui n’est autre qu’un futur inspecteur des impôts plus connu sous le nom d’Irwin R. Schyster. Ils rencontrent le trio d’enfer composé du Sgt Slaughter, de l’intense Matt Borne et d’un Gene Anderson qui effectuait son retour à l’écran sans fanfare.

D’entrée de jeu, Borne et Ritchie nous offrent de jolies séquences pleines d’intensité. Plus tout à fait dans la fleur de l’âge, Anderson subit plus qu’autre chose le catch plus vivaces de son trio d’adversaires. Bien aidé par Borne, Slaughter remet les pendules de tout ce beau monde à l’heure et calme le rythme de la rencontre. Ses coups claquent et résonnent dans tous les studios, et même si Ritchie a du répondant, il ne peut pas suivre la cadence. Borne nous gratifie d’une magnifique souplesse arrière, parfaitement exécutée. Les heels reprennent l’avantage mais Slaughter se retrouve momentanément pris de vitesse et même un peu submergé. Davis se mange un sale coup de coude et succombera finalement à un saut périlleux de Borne, qui s’est élancé depuis la troisième corde comme il le fera sous la perruque du clown triste.


– Nous retrouvons à nouveau Patterson et Timbs, déçus de leur défaite. Patterson accuse Roberts de cacher quelque chose dans sa genouillère. Caudle s’insurge face à cette accusation de tricherie et Patterson conclut avec quelques bribes d’espagnol. Rien de plus qu’une promo de heels qui chouinent après une déculottée. 


MATCH 5 : JACK BRISCO & WAHOO MCDANIEL VS JIM DALTON & BILL WHITE (03:54)

VAINQUEURS : JACK BRISCO & WAHOO MCDANIEL

PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK

APPRÉCIATION : PLUTÔT BON MATCH À QUATRE


On termine ce programme avec un match à quatre. Et quelle équipe que celle composée de Jack Brisco et de Wahoo McDaniel, deux vétérans des rings qu’il est presque impossible de vaincre. Tenant ensemble grâce à leur haine mutuelle du Hotrod, Wahoo et Brisco se font ce soir les dents sur un duo de circonstances composé de Bill White et de Jim Dalton, vus précédemment au micro de Caudle.

White – qui critiquait les atémis de Wahoo – a sans doute du amèrement regretter ses propos. Wahoo et Brisco fonctionnent bien en team mais Dalton et White ne sont pas nés de la dernière pluie et ont de l’expérience. On se rend vite compte que Brisco et Wahoo sont imparables et qu’il sera difficile de les terrasser. Magnifique Double Underhook Suplex de Wahoo, un vrai dur à cuire. Brisco sèche White avec un saut chassé et l’emporte ensuite grâce à sa Figure Four Leglock meurtrière. 


– Encore un peu transpirant, Wahoo conclut ce programme et se frotte les mains à l’idée de rencontrer Ric Flair et Roddy Piper. Pas de problèmes d’argent entre lui et Brisco, ils feront payer Piper et le « Nature Boy » !


Semaine somme toute relativement classique du côté des Jim Crockett Promotions, avec toutefois quelques petites annonces qui ont fait leur effet. Ivan Koloff et Jimmy Valiant continuent de se saigner dans toutes sortes de stipulations, Roddy Piper fera son retour en compagnie du « Nature Boy » Ric Flair et plus encore !

– La recette de ces matches à six est toute simple mais fonctionne du tonnerre. Et permet à des gars qui ne brillent pas forcément en solo de s’illustrer lors de ces condensés d’action et de vitesse. C’est notamment le cas de Matt Borne – là depuis pas trop longtemps – qui fait déjà forte impression. L’intensité qui se dégage de ce gars-là est hallucinante et il me tarde de voir plus du futur Doink the Clown.

– Cages Matches, New York Street Fights, Russian Chain Matches, toutes ces stipulations ont été en vain. Rien ne semble parvenir à résoudre la guerre que se livrent Ivan Koloff et Jimmy Valiant. Rien n’y fait. Le sang coule à flot et les cicatrices commencent à se faire importantes. Étape supplémentaire franchie par Ivan Koloff qui a défié le « Boogie Woogie Man » dans ce qu’il a appelé un « Siberian Salt Miner’s Glove Match » match dans lequel un gant recouvert de piques est accroché à un poteau et où le premier qui parvient à l’en décrocher peut s’en servir pour faire jaillir l’hémoglobine, encore et toujours.

– La raison de l’absence de « Rowdy » Roddy Piper est toute simple : il est en vacances à Hawaï et claque tout l’argent de Jack Brisco. Comme j’imagine Piper s’offrir des cocktails hors de prix avec un colliers de fleurs autour du cou. Quelle belle enflure. De leur côté, Jack Brisco et Wahoo McDaniel n’ont pas chômé et se sont associés dans l’objectif de faire payer Piper. Il nous a été confirmé lors de ce programme qu’un combat aux proportions assez importantes aura lieu très prochainement. Face à Brisco et Wahoo, Piper fera son retour aux côtés de nul autre que le « Nature Boy » Ric Flair ! Quelle affiche, prions pour qu’elle soit diffusée lors de ces programmes ! 

Nathan Maingneur

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