MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #35

MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #35

26/06/1982

Mid-Atlantic Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Bob Caudle est notre seul et unique hôte et il nous accueille comme à l’accoutumée dans les WPCQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord, à l’occasion de cette édition de Mid Atlantic Championship Wrestling, programme vedette des Jim Crockett Promotions. Encore et toujours, pas un seul putain de mot sur l’avancée du tournoi Tag Team, mais c’est pas grave, parce que nous avons un programme du feu de dieu !

– Caudle accueille désormais Jack Brisco et à ses côtés, nous reconnaissons la silhouette de Ricky Steamboat, de retour après un court, mais intense séjour passé sur les rings de l’AJPW. Le Champion des poids-lourds de la Mid-Atlantic revient d’abord sur les récents agissements de Roddy Piper et en particulier sur cette agression qui a failli lui coûter sa carrière. Steamboat ajoute qu’ils sont de meilleurs catcheurs et qu’ils s’occuperont de Piper et du Sgt. Slaughter.


MATCH 1 : JACK BRISCO & RICKY STEAMBOAT VS MATT BORNE & STEVE SYBERT (05:49)

VAINQUEURS : JACK BRISCO & RICKY STEAMBOAT

PRISE DE FINITION : DIVING KNIFE EDGE CHOP

INDICATEUR : ** ½


Au retour de la coupure, nous retrouvons maintenant Steamboat et Brisco sur le ring. Officiellement revenu sur le territoire des Carolines, Steamboat est passé par les rings de l’AJPW et a notamment rencontré, avec Jay Youngblood, des cadors tels que Genichiro Tenryu, Atsushi Onita ou encore le légendaire Mitsuharu Misawa. Le 4 juin à Nagaoka, Steamboat s’inclinait face au Champion du monde Ric Flair, dans un combat dont l’affiche se suffit à elle-même. Avec Brisco, ils affrontent ce soir un tandem composé de Steve Sybert et d’un certain Matt Borne, davantage connu sous son maquillage de clown du côté de la World Wrestling Federation.

Attention à ne pas s’y méprendre, Borne est un excellent lutteur et ces premiers contacts avec Steamboat sont bien là pour nous le prouver. Et que dire de Ricky Steamboat, dans une forme physique absolument éblouissante. Borne prend le dessus face à Brisco, mais Sybert ruine un peu ses efforts. Le Dragon reprends les choses en mains avec une torsion du pied. Prêtez attention à l’intensité avec laquelle Steamboat plie ce pied. La rencontre est disputée et ne souffre d’aucun temps mort. On a même droit à quelques jolies phases en tag, comme ce finish à l’issue duquel Brisco hisse Sybert sur ses épaules pour ensuite permettre à Steamboat de l’abattre avec un Diving Knife Edge Chop porté depuis le haut des cordes. Très bon match.


MATCH 2 : « ROWDY » RODDY PIPER VS JAKE ROBERTS (06:56)

VAINQUEUR : JAKE ROBERTS PAR DQ

PRISE DE FINITION : INTERVENTION DU SGT. SLAUGHTER

INDICATEUR : *** ¼


Quelle affiche ! Effectuant son retour de blessure la semaine dernière, Jake Roberts a des comptes à régler et n’est pas ici pour perdre son temps. Il se mesure ce soir à « Rowdy » Roddy Piper, instigateur et commanditaire de tout le mal qui ronge cette promotion. Il est assez rare, soulignons-le, d’assister à de telles affiches lors de ces émissions télévisées, qui plus est lorsqu’il s’agit de deux des plus grands de tous les temps. On se régale d’avance.

Roberts s’impose en rendant à Piper la monnaie de sa pièce. Ils se battent comme de vrais chiffonniers et s’échangent de grosses claques qui résonnent dans toute la salle. Présent aux côtés de Bob Caudle, Ricky Steamboat commentera ce combat, et une petite fenêtre incrustée dans l’image nous offre un aperçu de son visage. Dans le feu de l’action, Roddy enfonce ses pouces dans les yeux de Roberts, à peine remis d’un green mist du Ninja qui l’avait aveuglé. En sang, Roberts résiste tant bien que mal, et tient en haleine les dizaines de spectateurs présents ce soir. Vicieux, hargneux, et complètement tordu, Piper se focalise sur cette plaie avec acharnement. Il réussit à lui placer sa Sleeper Hold, mais Roberts s’en dégage en atteignant les cordes. Ce dernier revient en force avec une série de jabs, mais alors qu’il courait dans les cordes, son pied est retenu par le Sgt. Slaughter, qui n’a pas pu s’empêcher d’intervenir. L’arbitre Sonny Fargo fait immédiatement sonner la cloche, mais Piper compte bien le blesser pour de bon. Steamboat ne l’entend pas de cette façon et accourt en direction du ring pour confronter Piper, le dissuadant de sauter sur sa jambe, comme il l’avait fait à Jack et Jerry Brisco par le passé. Et quel face-à-face !


– En plateau, Caudle reçoit désormais Jim Nelson et Don Kernodle, qui arborent les titres de Champions Tag Team de la Mid-Atlantic, reprises à Porkchop Cash et King Parsons. Ils nous rappellent que le mois de juin leur appartient, puisque le Sgt. Slaughter a également regagné son titre de Champion US contre Wahoo McDaniel. Ils se disent prêts à affronter Ricky Steamboat et Jack Brisco.


MATCH 3 : « THE BOOGIE WOOGIE MAN » JIMMY VALIANT VS BILL WHITE (01:59)

VAINQUEUR : JIMMY VALIANT

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : SQUASH QUELCONQUE DE VALIANT


De retour à l’antenne, et en musique s’il vous plaît, puisque le « Boogie Woogie Man » Jimmy Valiant se tient sur le ring. Également pris pour cible par Slaughter et compagnie, Valiant s’était fait agresser, on s’en souvient, par Ivan Koloff et le Ninja, une attaque pour l’instant toujours impunie. Contre lui ce soir, nous retrouvons Bill White, l’un des jobbers les plus chevronnés de ce territoire.

Avec sa gestuelle dansante et bondissante, Valiant s’impose en grognant et en frétillant. Par moments, on ne sait plus trop s’il est un bon ou un mauvais garçon, tant son catch peut parfois paraître rude. White se redonne du poil de la bête avec de grosses baffes mais Valiant, en perpétuel mouvement, est continuellement sur ses côtes. Comme d’habitude, le match ne dure pas et, à la suite de quelques coups de coude bien placés, Valiant l’emporte avec une descente du coude. Ce n’est décidément pas ma tasse de thé.


– Après les Privates, Caudle reçoit désormais le Sgt. Slaughter, ainsi que le Ninja, qui rôde de manière menaçante en arrière-plan en brandissant un sabre de samouraï. Ordonnant à ses soldats de rejoindre le ring, en vue de leur match à six, il accueille ensuite « Rowdy » Roddy Piper qui s’adresse à Ricky Steamboat. Bonnes promos.


MATCH 4 : SIX-MAN TAG TEAM MATCH : SGT. SLAUGHTER, PVT. JIM NELSON & PVT. DON KERNODLE VS MIKE ROTUNDA, KELLY KINISKI & MIKE DAVIS (08:05)

VAINQUEURS : SGT. SLAUGHTER, JIM NELSON & DON KERNODLE

PRISE DE FINITION : SLAUGHTER CANNON

INDICATEUR : ** ¼


Il faut croire que la formule plaît. Récemment testée sur ce territoire, la recette du match à six semble plutôt bien fonctionner. Rebelote ce soir donc, et quel plaisir de voir que Jim Nelson et Don Kernodle n’ont pas à s’accommoder des services d’un jobber. Et pour cause, les nouveaux Champions Tag Team de la promotion sont rejoints sur le terrain par le nouveau Champion des États-Unis, en la personne du Sgt. Slaughter. Ils rencontrent ce soir un trio composé de Mike Rotunda, de Kelly Kiniski, fiston du célèbre Gene Kiniski ainsi que de Mike Davis, jobber de ce territoire.

Kernodle commence fort face au jeune Kelly Kiniski et lui assène de gros coups de poing dans le poitrail. Les premiers échanges sont plutôt énergiques et les tags s’enchaînent avec une certaine fluidité. Les mouches changent toutefois d’âne lorsqu’entre le sergent. Ce dernier impose son autorité et fait preuve d’une brutalité hallucinante. On se demande presque s’il ne pourrait pas s’occuper lui-même de ces trois gaillards. Après un mauvais moment passé entre les mains des militaires, Kiniski junior parvient à faire entrer un Mike Rotunda prêt à en découdre. Malheureusement, son énergie ne suffit pas à faire la différence, car il se fait très rapidement isoler dans le coin des bidasses. Rotunda passe un sale quart d’heure mais réussit à faire entrer Davis. Le moins expérimenté des trois, Davis fonce tête baissée et se jette dans la gueule du loup. Il succombe ensuite à la Lariat de Slaughter, qui lui décroche la tête comme c’est pas permis. Ces matches à six fonctionnent vraiment bien.


– De retour en plateau, Caudle reçoit le trio de perdants. Déçu, mais humble, Kelly Kiniski reconnaît à demi-mot la supériorité de Slaughter et de ses Privates. Il ajoute que lui et Rotunda aimeraient catcher plus souvent ensemble. Ce dernier rejoint son partenaire quant à l’efficacité de ce trio infernal, mais regrette leurs méthodes pas toujours très loyales.


MATCH 5 : WAHOO MCDANIEL & JAY YOUNGBLOOD VS ALI BEY & KEN TIMBS (04:23)

VAINQUEURS : WAHOO MCDANIEL & JAY YOUNGBLOOD

PRISE DE FINITION : DOUBLE KNIFE EDGE CHOP

APPRÉCIATION : MATCH À QUATRE PLUS QUE CORRECT


Pour ce cinquième et dernier combat de la soirée, nous repartons pour un match à quatre. Et à cette occasion, nous retrouvons un formidable tandem composé de Jay Youngblood et d’un homme qui réalise ce soir – décidément – son retour à l’antenne. Légende vivante, et ancien Champion des États-Unis, il s’agit de Wahoo McDaniel. En face d’eux se dresse un duo plutôt cocasse formé par Ali Bey et Ken Timbs.

Youngblood s’impose rapidement face au Turc grâce à sa fougue et son énergie. Lorsqu’entre Wahoo, on sent toute la frustration accumulée par la perte de son titre et les méthodes déloyales de ses adversaires. Remonté comme une pendule et plus agressif que d’habitude, Wahoo s’emporte même un tantinet en bousculant l’arbitre Sonny Fargo. Youngblood est brièvement mis en difficulté, mais cela ne l’inquiète guère. Lorsqu’entre à nouveau Wahoo, les Chops pleuvent et c’est ce pauvre Ken Timbs qui en fait les frais. Littéralement. Jay Youngblood l’emporte ensuite avec un atémi suivi d’une descente des avant-bras.


– On termine l’émission avec Paul Jones, au micro de Bob Caudle. Pas au programme ce soir, Jones s’adresse à Angelo « King Kong » Mosca, également absent de cette émission. Jones est rejoint par Jack Brisco, qui s’adresse une nouvelle fois à Roddy Piper. 


Un programme du tonnerre, des main-eventers à n’en plus savoir quoi faire, mais toujours aucune nouvelle du tournoi Tag Team, on commence à s’y faire, c’est tout ça et bien plus encore du côté de la Mid-Atlantic Championship Wrestling, l’émission phare des JCP.

– « Rowdy » Roddy Piper, Jack Brisco, Ricky Steamboat, Jake Roberts, Wahoo McDaniel, Jay Youngblood, le Sgt. Slaughter, est-ce que je dois continuer ? À l’orée de l’été 1982, la Mid-Atlantic Championship Wrestling possède un roster tout simplement hallucinant. Il ne faut pas oublier d’autres grands noms, absents cette semaine, tels qu’Ivan Koloff, Angelo Mosca ou encore un certain Ric Flair. La fin d’année s’annonce tout juste gigantesque.

– Une semaine après le retour de Jay Youngblood et de Jake Roberts, c’est cette semaine Ricky Steamboat qui effectuait son retour sur le territoire des Carolines après un court mais intense séjour sur les rings de la AJPW. Bel et bien de retour donc, et dans quelle forme physique, Steamboat n’a rien perdu de sa superbe et a immédiatement confronté « Rowdy » Roddy Piper. Désormais aux côtés de Jack Brisco, il y a fort à parier que les choses vont se compliquer pour les heels des Jim Crockett Promotions.

– Plus discret, c’est un certain Matt Borne qui signait ce soir ses débuts à l’antenne. De son vrai nom Matthew Osbourne, il est le fils du catcheur Tony Borne et a commencé sa carrière en 1978 du côté de Portland pour la Pacific Northwest Wrestling. Il ne tardera pas à rejoindre la Mid-South Wrestling pour former le Rat Pack avec Ted DiBiase et Jim Duggan. Il figure dans le tout premier combat de l’histoire de WrestleMania contre ce même Ricky Steamboat cité ci-dessus et est surtout connu pour être l’homme derrière le masque de Doink the Clown, personnage atypique des années ’90 du côté de la World Wrestling Federation.

– Putain mais ce catch. Il est de ces moments où, lorsque je découvre ces émissions d’un autre temps, je tombe sur une vraie pépite, ce truc incroyable qui me rappelle à quel point j’adore ce sport-spectacle. Hargneux, vicieux, détestable, Roddy Piper a encore une fois prouvé son génie absolu. Et Jake Roberts, l’autre moitié de cette affiche prestigieuse, n’a pas à rougir de sa performance, loin de là. Bijou de catch.

Nathan Maingneur

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