MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #30
22/05/1982
Bob Caudle est notre hôte et nous accueille comme toujours dans l’enceinte des WCPQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord pour ce Mid-Atlantic Championship Wrestling, programme phare des Jim Crockett Promotions en ce milieu d’année 1982.
– À ses côtés, Jake Roberts nous parle de son match à quatre de la semaine dernière, qui s’est soldé par un nul. Selon les nouvelles règles des JCP, le combat doit être rejoué mais Jim Nelson et Don Kernodle, ainsi que Johnny Weaver, ne sont pas là ce soir. La revanche aura donc bien lieu, mais lors du prochain épisode.
MATCH 1 : WAHOO MCDANIEL & « THE MAGNIFICENT » MURACO VS GARY MOORE & STEVE SYBERT (05:35)
VAINQUEURS : WAHOO MCDANIEL & DON MURACO
PRISE DE FINITION : DOUBLE KNIFE EDGE CHOP
APPRÉCIATION : SOLIDE DÉMONSTRATION DES FINALISTES DU TOURNOI
Finalistes de la phase du tournoi qui s’est déroulée sur la côte Ouest, Wahoo McDaniel et Don « The Magnificent » Muraco rencontreront Stan Hansen et Ole Anderson en finale. Ce duo de choc que tout oppose de prime abord, a pourtant rencontré un franc succès dans les dernières phases du tournoi. Ils affrontent ce soir le tandem composé de Steve Sybert et de Gary Moore, jobbers à leurs heures perdues.
Wahoo s’impose sans trop de problèmes face à Sybert. Lorsqu’entre Moore, ce n’est pas pour faire la différence, au contraire. Wahoo et Muraco bossent en team, et nous donnent un aperçu de pourquoi ils sont en finale du tournoi. Sybert essaie tant bien que mal de se défendre et couche même Wahoo. Toutefois, celui-ci le cueille avec une série d’atémis qui claquent dans tous les studios. C’est de cette façon qu’ils l’emportent ensuite, en un peu plus de cinq minutes à la suite d’un Double Knife Edge Chop de Wahoo McDaniel. Solide démonstration de Wahoo et de Muraco.
– De retour sur le plateau, Caudle reçoit désormais Jack et Jerry Brisco, qui s’apprêtent à combattre en Tag Team. Et alors que Jack, arborant fièrement la ceinture de Champion de la Mid-Atlantic, s’adressait à « Rowdy » Roddy Piper, l’arbitre Sonny Fargo les interrompt et annonce que le partenaire de Tony Russo n’est pas présent. Il s’agira donc d’un match en solo, et c’est Jerry qui se dévoue.
MATCH 2 : JERRY BRISCO VS TONY RUSSO (05:36)
VAINQUEUR : JERRY BRISCO
PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK
APPRÉCIATION : MATCH DE CATCH CORRECT ET EXCELLENT APRÈS-MATCH !
Puisque la décision a été prise, c’est donc bien Jerry Brisco qui ira combattre ce soir face à Tony Russo, finalement en solo. Cela fait quelque temps que nous n’avions plus aperçu Gerald Brisco sur ce territoire. En effet, c’est surtout Jack qu’on retrouvait habituellement lors de ces programmes. Trêve d’introductions, c’est parti !
Fin technicien, pas autant que son grand frère, mais dans un style encore différent, Jerry s’impose en se focalisant sur l’épaule de Russo. Briscard des rings, Russo ne montre pas la moindre faiblesse à son adversaire et reste campé sur ses positions. Profitant d’un bref moment d’inattention de Jerry Brisco, Russo lui coupe la respiration avec un sale coup de poing dans l’abdomen. Russo reprends ensuite l’avantage avec un surpassement un peu faiblard et quelques coups de genou bien placés. Toutefois, le cadet des Brisco Brothers ne se laisse pas faire et s’en prend maintenant aux jambes de Russo. Aux commentaires, Bob Caudle informe Jack Brisco qu’on l’attends au téléphone, ce dernier doit alors quitter l’antenne. Pendant ce temps, Jerry en terminait avec sa Figure Four Leglock. Et alors que l’arbitre faisait sonner la cloche, Roddy Piper sort de nulle part et grimpe sur les cordes. Il s’élance en Splash et retombe lourdement sur les jambes de Brisco, toujours entremêlées avec celles de Russo. Piper s’enfuit immédiatement, mais le mal est fait.
– Plusieurs catcheurs dont Jake Roberts, Ron Ritchie et King Parsons interviennent alors à l’aide de Jerry, qui semble blessé. Jack accourt à son tour et repousse les lutteurs avec autorité. Est-ce que c’était une ruse, est-ce que tout cela a savamment été orchestré par Roddy Piper ? Nous le saurons sans doute bientôt.
MATCH 3 : « PRETTY BOY » CARL FERGIE VS MIKE DAVIS (05:11)
VAINQUEUR : CARL FERGIE
PRISE DE FINITION : BRISE-NUQUE
APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH DE CATCH
Originaire de l’Oklahoma, celui qu’on surnomme le « Pretty Boy » Carl Fergie est l’un des catcheurs les plus aguerris de ce territoire. Aguerri mais aussi roublard car en effet, Fergie est rusé et possède une solide expérience entre les cordes. Il se frotte ce soir à un garçon du nom de Mike Davis, un jobber de la promotion.
Étonnamment, c’est Davis qui s’impose le premier au terme d’un petit duel technique, qui n’a pour seule vocation que de prendre la température. On assiste alors à de très bonnes séquences de catch au sol. Fergie reprend ensuite l’avantage avec un sale coup de poing dans la gorge et le sèche avec un coup de coude. Davis dérouille et apparaît maintenant en difficulté tandis que Fergie, briscard des rings invétéré, déroule son catch sans trop de problèmes. Une brève tentative de retour de Davis est assez rapidement avortée et Fergie l’emporte ainsi à la suite d’un brise-nuque, au terme d’un bon match.
– De retour en plateau, Caudle reçoit Steve Sybert et Gary Moore, qui ont tout récemment perdu face à Wahoo McDaniel et Don Muraco. Sybert ne cesse de se plaindre et défends que les atémis de Wahoo sont interdits. Pourquoi pas. Moore effectuait ce soir ses débuts et semble plutôt détendu, étonnant pour un perdant. Sybert continue de se plaindre et en a marre que les gens le traitent d’homme des cavernes.
MATCH 4 : KILLER KHAN VS KEN TIMBS (03:29)
VAINQUEUR : KILLER KHAN
PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU
APPRÉCIATION : SQUASH CLASSIQUE DE KHAN
Partenaire d’Angelo « King Kong » Mosca lors du tournoi Tag Team, Killer Khan a manqué le coche et n’a pas pu emmener son tandem en finale. Ce soir en solo, ce lutteur atypique originaire des steppes mongoles, se mesure à un jobber du nom de Ken Timbs, que nous retrouvons habituellement lors de ces programmes. Fort d’une très solide année 1981 du côté de la World Wrestling Federation, voyons ce que nous réserves Khan sur les rings de la Mid-Atlantic Championship Wrestling.
Comme souvent, Khan s’impose avec un catch brutal et vicieux, mais également ponctué de coups et de prises inspirées des arts martiaux asiatiques. Entre les cordes, le petit truc de Killer Khan, c’est de crier, et le public s’en donne d’ailleurs à cœur joie, en répétant les cris stridents du mongol. Aux commentaires, Paul Jones nous annonce que Gerald Brisco est blessé au genou. Ce pauvre Ken Timbs n’est d’aucune utilité mais réussit malgré tout à envoyer quelques coups de poing, en vain. Killer Khan l’emporte en un peu plus de trois minutes grâce à sa descente du genou.
– De retour en plateau, Caudle reçoit désormais les finalistes de la côte Ouest, que sont le « Magnificent » Muraco et Wahoo McDaniel. Wahoo se dit plus prêt que jamais à affronter Stan Hansen et Ole Anderson. Muraco le paraphrase, mais ajoute quelques mots en plus pour le Sgt. Slaughter et Roddy Piper.
Paul Jones est le suivant et déplore la blessure de Gerald Brisco, occasionnée par Roddy Piper plus tôt dans la soirée. Jones se dit prêt à combattre aux côtés de son frère Jack le temps que Jerry se rétablisse.
MATCH 5 : KING PARSONS VS JIM DALTON (04:32)
VAINQUEUR : KING PARSONS
PRISE DE FINITION : SAUT CHASSÉ
APPRÉCIATION : PARSONS S’EST BIEN AMÉLIORÉ !
Effectuant ses premiers sur ce territoire lors de la dernière édition de ce programme, King Parsons s’était distingué par une performance en demi-teinte. En effet, malgré une bonne première victoire, son catch – encore très brouillon – n’a pas convaincu. Il se frotte ce soir à un lutteur aguerri, en la personne de Jim Dalton.
Possédant davantage d’expérience que son adversaire, Dalton le laisse s’imposer et nous montrer ce dont il est capable. De fait, nous assistons à de bons échanges au sol, ce qui lui permet de travailler ses fondamentaux. Dalton reprends la main et cogne fort. Parsons est malmené, mais revient ensuite avec un saut chassé. Parsons les enchaînes et comme un pro, réalise directement le tombé. Et cela porte ses fruits puisque Dalton ne s’en relève pas, offrant une victoire de plus au jeune King Parsons.
– De retour en plateau, Caudle accueille Mike Davis et Mike Rotunda. Interrogé à propos de sa défaite contre « Pretty Boy » Carl Fergie, Davis préfère s’adresser à Roddy Piper et réalise une promo courte, mais efficace. Rotunda fait ensuite l’éloge des lutteurs présents sur ce territoire et n’a qu’une hâte, c’est de se mesurer aux meilleurs d’entre eux.
MATCH 6 : SGT. SLAUGHTER VS MIKE ROTUNDA (05:13)
VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER
PRISE DE FINITION : COUP DE POING
INDICATEUR : **
Et qui est-ce que nous retrouvons désormais sur le ring, il s’agit de ce bon Mike Rotunda, qui effectue donc ses débuts officiels. Originaire de Syracuse dans l’État de New York, ce jeune garçon a d’abord fait ses armes sur les tapis de lutte du lycée, avant de voyager en Allemagne, où il a appris les fondamentaux du catch professionnel. Sous le pseudonyme de The Destroyer, Rotunda a commencé sa carrière pour Lutte Internationale, promotion européenne. Lorsqu’il rejoint les États-Unis au début des années ’80, c’est du côté de la Mid-Atlantic Championship Wrestling qu’il se dirige. Ce soir, Rotunda a l’occasion de faire forte impression, puisqu’il se mesure à nul autre que le Sgt. Slaughter, l’actuel Champion des États-Unis.
Victime d’un excès de confiance, Slaughter se fait surprendre par la vivacité et la fougue de son jeune adversaire. Il réussit toutefois à s’imposer avec de gros coups qui claquent dans tous les studios. Rotunda est malmené mais serre les dents. De son côté, le sergent lui inflige une leçon, tandis que le public se range automatiquement derrière Rotunda. Ce dernier passe à rien de le surprendre avec un petit paquet, et manque encore une fois de l’emporter avec un joli Sunset Flip. Slaughter se reprend et lui envoie de gros coups, mais Rotunda réplique et n’hésites pas à répondre au sergent, lui aussi avec de gros coups de poing. Acculé dans le coin, Slaughter profite d’une erreur d’inattention de son antagoniste et le sèche avec une droite du tonnerre. Il le couvre ensuite pour le tombé et l’emporte au compte de trois, alors que Rotunda proteste. Le verdict est sans appel, c’est une défaite, mais Rotunda peut se targuer d’avoir tenu la dragée haute au sergent. Solides débuts.
– On conclut ce programme avec Ole Anderson, accueilli par Bob Caudle sur le plateau. Il est très rapidement interrompu par Paul Jones, qui l’accuse de soutenir Roddy Piper, qui a donc blessé Jerry Brisco. Anderson n’en a rien à foutre, et cela enrage encore plus Paul Jones.
Semaine plutôt calme du côté de la Mid-Atlantic Championship Wrestling. On sent qu’on approche de la fin du tournoi, sans pour autant que les projecteurs ne soient braqués sur la finale. Roddy Piper blesse Jerry Brisco, Mike Rotunda effectue ses débuts contre le Sgt Slaughter et plus encore !
– Ce programme marquait le débuts télévisés d’un certain Mike Rotunda, que l’on connaît davantage sous le nom d’Irwin R. Schyster. Pour ses débuts, Mike se mesurait à un gros poisson, et c’est peu dire, en la personne du Sgt. Slaughter, Champion des États-Unis. Et malgré une défaite évidente, nous pouvons toutefois souligner la très solide performance de Rotunda, qui n’a pas eu froid aux yeux face à cette terrible brute. Il manque encore un peu d’expérience, mais l’avenir s’annonce plutôt prometteur pour ce jeune garçon, qui ira rencontrer beaucoup de succès du côté de la World Wrestling Federation.
– À quelques semaines de la grande finale du tournoi Tag Team, qui n’a d’ailleurs toujours pas été annoncée, Don Muraco et Wahoo McDaniel s’entraînaient alors, en amont de leur affrontement tant attendu contre Stan Hansen et Ole Anderson. Si telle est l’affiche finale du tournoi, alors nous devrions être gâtés.
– Initialement, Jack et Jerry Brisco devaient combattre en team. Mais à quelques instants du début de la rencontre, l’arbitre les informa que ce serait en fait un match en solo parce que le partenaire de Tony Russo ne s’est pas présenté. Jerry choisit de grimper sur le ring tandis que Jack resterait aux commentaires. Et lors de ce combat, largement maîtrisé par le cadet Brisco, Jack dut s’absenter à la suite d’un mystérieux appel téléphone. Pendant ce temps, Jerry fut victime d’une sournoise agression de la part de Roddy Piper. Comme par hasard. On savait que le torchon brûle entre Jack Brisco et Roddy Piper, mais si nous apprenons que tout cela a été orchestré par Piper, de la disparition du partenaire au coup de fil à Jack Brisco, alors c’est du génie pur et simple.
Nathan Maingneur