MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #23
27/03/1982
Bob Caudle est ce soir notre unique hôte et nous accueille au sein des WPCQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord. À ses côtés, se tient Sandy Scott, officiel et exécutif de la National Wrestling Alliance. Scott nous fait un petit point concernant la suite du tournoi. À ce propos, c’est l’heure du petit point d’information hebdomadaire !
Cette semaine, le grand tournoi Tag Team s’arrêtait du côté de St. Petersburg en Floride. L’influence du territoire de Floride dans ce tournoi est primordiale. Eddie Graham, ancien président de la NWA et actuel promoteur de la Championship Wrestling from Florida, a en effet été nommé président du tournoi. En provenance de la WCCW, les fils Von Erich ont grossi les rangs du tournoi. Et malgré la présence des Brisco Brothers, d’Ole Anderson et Stan Hansen ainsi que Terry et Dory Funk Jr, c’est Mike Graham et Steve Keirn, héros de la Championship Wrestling from Florida, qui se sont imposés à la surprise générale. Lors de cette soirée, le « Nature Boy » Ric Flair a défendu avec succès son titre de Champion du monde de la NWA contre Butch Reed.
– Sandy Scott nous parle du tournoi et de la sanction infligée au Sgt. Slaughter, contraint de débourser la somme de 500 dollars pour l’agression subie par Jake Roberts lors de la dernière édition de ce programme. On nous passe ensuite un message du « Nature Boy » Ric Flair, enregistré depuis les studios. Flair est en colère et souhaite se venger contre le Sgt. Slaughter, Ole Anderson et Roddy Piper. Flair demande un match à six et souhaite se battre aux côtés de Jay Youngblood et de Ricky Steamboat. Je signe !
Sgt. Slaughter rejoint le plateau et se moque du montant de son amende. Scott le met en garde et le menace de lui retirer son titre de Champion des États-Unis.
MATCH 1 : JAKE ROBERTS & BLACKJACK MULLIGAN JR. VS « PRETTY BOY » FERGIE & MIKE MILLER (06:37)
VAINQUEURS : JAKE ROBERTS & BLACKJACK MULLIGAN JR.
PRISE DE FINITION : KNEE LIFT
INDICATEUR : ** ¼
Réunis par leur haine commune du Sgt. Slaughter, Jake Roberts et Blackjack Mulligan ont pris l’habitude de combattre ensemble. C’est juste dommage qu’ils n’aient pas réellement pu faire sensation lors du tournoi. En face de ce duo de choc, on retrouve l’association du « Pretty Boy » Carl Fergie et de Mike Miller, grand gaillard au rôle de jobber qui catche ici depuis quelques années.
Roberts et Mulligan s’imposent grâce à un catch en tag acéré. Miller est assez largement dominé mais Fergie reprend l’avantage en contenant l’énergie de Roberts et de Mulligan. Attention à ne pas sous-estimer Fergie, qui est un compétiteur intelligent qui sait ce qu’il fait entre les cordes. Roberts est petit peu malmené mais réussit à passer le relais à son partenaire grâce à un tour de passe-passe. Chaud comme la braise, Mulligan est tout feu tout flamme et revient avec une série de Flying Forearms. Roberts enchaîne avec un gros Knee Lift qui claque et l’emporte ensuite au compte de trois de l’arbitre Sonny Fargo. Bon petit match en Tag.
– De retour en plateau, Caudle reçoit Mulligan et Roberts, tout fraîchement sortis du ring. Mulligan a le Sgt. Slaughter dans le collimateur mais se plaint également de la présence acariâtre d’Austin Idol aux abords du ring. Roberts souhaite obtenir gain de cause contre le Sgt. Slaughter et promet de se venger.
Alors que Jimmy Valiant s’apprête à faire son entrée dans les studios, on nous diffuse une courte vidéo à la gloire de « Boogie Woogie Man ». Au vu des images, il s’agit sans doute d’une séquence reprise du territoire de Memphis. Sorti de l’aéroport après être arrivé en avion, Valiant est filmé en train de rejoindre un groupe de motards. Couronne sur la tête, façon « King of Memphis », Valiant dirige le cortège, et le tout en musique, celle de « Boy from New York City ».
MATCH 2 : « HANDSOME » JIMMY VALIANT VS BILL WHITE (01:16)
VAINQUEUR : JIMMY VALIANT
PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE
APPRÉCIATION : POUR UNE FOIS, VALIANT EST COOL !
La transition avec cette séquence est parfaite, puisque le « Boogie Woogie Man » Jimmy Valiant effectue maintenant son entrée dans les studios. Tout en musique, Valiant se rend d’abord sur le plateau et offre une rose blanche à Caudle. Et pourquoi pas. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, on ne peut pas nier la popularité de ce personnage atypique. Ce soir, Jimmy Valiant rencontre Bill White, vétéran des rings endurci par des années de lutte professionnelle.
Toujours avec son style dansant et bondissant, Valiant s’impose avec des coups de poing et une série de Armdrags. Valiant est dans son élément et ne semble pas du tout inquiété par Bill White. C’est extrêmement rapide, et à la suite d’un coup de coude, Jimmy Valiant l’emporte au compte de trois grâce à sa fameuse descente du coude. C’était cool !
MATCH 3 : RON RITCHIE VS DAVID PATTERSON (10:00)
VAINQUEUR : AUCUN
PRISE DE FINITION : TIME LIMIT
INDICATEUR : ** ¾
Originaire de Winnipeg dans la province du Manitoba au Canada, Ron Ritchie fut entraîné par Verne Gagne et a commencé sa carrière en 1978. D’abord sur les rings de Vancouver, puis de l’AWA et enfin des Jim Crockett Promotions à partir de 1980. Ce soir, Ron Ritchie rencontre un solide adversaire en la personne de David Patterson. Davantage connu sous les traits du Cuban Assassin, Patterson a lui aussi entamé sa carrière en 1978, mais a été entraîné par Hiro Matsuda, un autre maître dans l’art d’apprendre les fondamentaux de la lutte professionnelle.
Qu’est-ce qu’ils sont nerveux, ces premiers échanges. Et qu’est-ce qu’on aime ça. Aucun de ces deux lutteurs ne prend réellement l’avantage, c’est un superbe tour de chauffe qui fait son effet. Si Richie semble un peu plus rôdé sur le plan technique, Patterson semble être le meilleur bagarreur. La rencontre dure et on se demande sincèrement qui est-ce qui pourrait tirer son épingle du jeu. C’est diablement efficace, c’est terriblement énergique et pourtant, qu’est-ce que c’est simple. C’est d’une simplicité effarante, et ce n’est pas une reproche, bien au contraire. Tout est parfaitement exécuté et nous offre un très bon match de catch, avec deux gars talentueux qui se tirent la bourre pour notre plus grand plaisir. Et en fin de compte, c’est la limite de temps réglementaire qui signe la fin de ce combat. Ni Patterson, ni Ritchie n’auront donc pu l’emporter. On aurait aimé que ça dure encore dix minutes.
– Austin Idol est reçu en plateau et est interrogé sur sa manie de filmer aux abords du ring lors de ces matches. Ivan Koloff le rejoint et s’adresse au « Boogie Woogie Man » Jimmy Valiant et se demande pourquoi il n’a toujours pas été suspendu pour ses sales tactiques de combat. Ils sont finalement rejoints par Ole Anderson et le Sgt. Slaughter, venus pour s’adresser à Jake Roberts, Ricky Steamboat et Ric Flair.
MATCH 4 : JACK BRISCO VS STEVE SYBERT (02:01)
VAINQUEUR : JACK BRISCO
PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK
APPRÉCIATION : SOLIDE SQUASH DE JACK BRISCO
Aperçu lors du tournoi Tag Team aux côtés de son frère Jerry, Jack Brisco est toutefois un compétiteur en solo au palmarès éloquent. Champion du monde de la NWA une première fois en 1973 après une victoire face à Harley Race, Brisco le regagnant face à Giant Baba en 1974. Considéré comme l’un des plus grands de l’histoire, Brisco a été décrit par Lou Thesz comme l’un des lutteurs les plus adroits de tous les temps. Il se frotte ce soir à un jobber du nom de Steve Sybert.
Un peu perdu, Caudle s’emmêle les pinceaux au moment de présenter les lutteurs. Jack Brisco s’impose logiquement face à ce piètre antagoniste. « Rowdy » Roddy Piper rejoint Caudle pour commenter ce combat, toujours avec son style pinçant si caractéristique. La rencontre ne dure pas, et après un brise-genou, Jack l’emporte en deux minutes grâce à sa version de la Figure Four Leglock.
MATCH 5 : PVT. JIM NELSON & PVT. DON KERNODLE VS MIKE GEORGE & TONY ANTHONY (05:22)
VAINQUEURS : JIM NELSON & DON KERNODLE
PRISE DE FINITION : TOP ROPE CLOTHELINE
APPRÉCIATION : EXCELLENT SEGMENT D’APRÈS-MATCH !
On termine cette soirée en compagnie des recrues du Sgt. Slaughter. Forts d’une percée invraisemblable dans le tournoi Tag Team, Jim Nelson et Don Kernodle en ont surpris plus d’un. À commencer par Sgt. Slaughter, pas peu fier du succès de ses soldats. Victorieux du côté de Fayetteville, les trouffions se mesurent ce soir à un tandem composé de Mike George et de Tony Anthony, formé pour l’occasion.
Force de la nature en provenance de la Mid-South Wrestling, Mike George est un roc. Et son gabarit lui permet de faire la différence en ce début de rencontre. Bousculés, Nelson et Kernodle doivent battre en retraite. Aux commentaires, le sergent remotive ses troupes et beugle ses instructions. Toutefois, Nelson et Kernodle reprennent la main en isolant ce pauvre Tony Anthony de son partenaire. Là, les recrues du sergent sont dans leur élément et enchaînent les tags avec une certaine fluidité. Trépignant dans son coin, George revient tel un gorille et fait le ménage. Nelson et Kernodle parviennent malgré tout à reprendre le dessus et l’emportent en un petit peu plus de cinq minutes grâce à un coup de la corde à linge porté depuis le haut des cordes. Maintenu en prise de l’ours par Kernodle, Anthony ne relève en effet pas son épaule de cette Top Rope Clotheline de Jim Nelson.
– George n’est pas content et essaie alors de s’en prendre à Nelson et Kernodle. Mais le Sgt. Slaughter intervient et l’agresse dans le dos. À trois contre un, il s’en prennent alors à Mike George, mais Jake Roberts accourt à sa rescousse, suivi de près par Jack Brisco et Blackjack Mulligan Jr. C’est la guerre, le public de Charlotte est aux anges mais le sergent et ses sbires repartent rapidement en direction des vestiaires.
Notre formidable trio rejoint ensuite Caudle en plateau pour finir l’émission. L’histoire est loin d’être terminée et Slaughter et ses sbires payeront pour leurs actes.
À l’approche de la fin du tournoi, les derniers matches se précisent et les gagnants aussi. Cette semaine encore, c’est une habitude, les Jim Crockett Promotions nous ont proposé une excellente heure de catch où il y en a pour tout le monde, et pour tous les goûts. Oui, je pense à Jimmy Valiant.
– On ne se le cache pas, Jimmy Valiant est loin d’être notre favori. Régulièrement présent lors de ces émissions, Valiant ne nous laisse pas toujours avec un souvenir impérissable. Cette semaine, merci à une séquence vidéo des plus atypiques, sa présence fut agréable, au point qu’en dise qu’en fait, Jimmy Valiant c’est le catch, et donc c’est cool.
– De bons catcheurs qui se tirent la bourre, c’est toujours jouissif. Et cette rencontre entre Ron Ritchie et David Patterson n’a pas fait exception à la règle. Nous offrant un véritable combat, aussi disputé que compétitif, ces deux garçons ont fait des étincelles. Le son de la cloche, venu signer la limite de temps réglementaire, nous a tout juste fait regretter que ça n’ait pas duré plus longtemps. Et c’est très bon signe.
– Décidément, le Sgt. Slaughter et ses sbires ne cesseront donc jamais de jeter de l’huile sur le feu. Auteurs du passage à tabac de Flair et de Steamboat, de celui de Jake Roberts lors du dernier épisode et j’en passe, ce trio infernal s’est fait de très nombreux ennemis. Et pourtant, cela ne les a pas empêchés de vouloir s’en prendre à Mike George à la suite de sa défaite. Toutefois, ils en ont cette fois-ci été empêchés par le trio de choc composé de Roberts, Mulligan Jr. et Jack Brisco, qui ont décidé de se dresser contre ces lascars !
– Les tensions sont brûlantes. À forcer de semer le trouble, le Sgt. Slaughter semble s’être fait pas mal d’ennemis. Blackjack Mulligan, Jake Roberts, Ricky Steamboat et maintenant Ric Flair, la riposte s’annonce grandiose. C’est simple, c’est « heel » contre « babyface », mais qu’est ce que c’est efficace.
Nathan Maingneur