MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #49

MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #49

09/10/1982

Mid-Atlantic Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

On commence comme toujours avec le traditionnel générique en quatre temps des Jim Crockett Promotions. Vous connaissez la chanson, d’abord le logo de la Mid-Atlantic puis la petite séquence de catch, la carte des Virginies, des Carolines et de la Géorgie et enfin – le carton d’ouverture. Et cette semaine, pas de présentations puisque nous rejoignons un match déjà en cours !


MATCH 1 : RICKY STEAMBOAT & JAY YOUNGBLOOD VS JUAN REYNOSA & BILL WHITE (04:32)

VAINQUEURS : RICKY STEAMBOAT & JAY YOUNGBLOOD

PRISE DE FINITION : SPRINGBOARD SPLASH

APPRÉCIATION : TRÈS BON MATCH À QUATRE


Les introductions ont donc vraisemblablement échappé au montage de cet épisode. Aussi, certains angles de prises de vue sont un peu inhabituels – contreplongée en caméra à l’épaule – sans doute également un souci d’ordre technique. Sur le ring, Ricky Steamboat catchait en compagnie de Jay Youngblood et le duo de choc affrontait le tandem composé pour la soirée d’un Bill White qui s’est refait une beauté et d’un Juan Reynosa en grenouillère rouge.

Steamboat et Youngblood commencent en trombe et font valdinguer leurs adversaires d’un bout à l’autre du ring à coups de Armdrags et autres tours de hanches. Ils semblent inarrêtables et pourraient se positionner en tant que challengers n°1 aux titres de Champions Tag Team détenus par le Sgt. Slaughter et Don Kernodle. Steamboat et Youngblood enchaînent à merveille jusqu’à ce que White leur donne un peu de fil à retordre – sans être inquiétés pour autant. Ils nous offrent une petite démonstration de catch à quatre et l’emportent à la suite d’une magnifique manœuvre en tag : un Springboard Splash porté depuis le bord du ring.


– Wahoo McDaniel et Jack Brisco rejoignent Bob Caudle en plateau. Wahoo s’adresse à Greg « The Hammer » Valentine et on nous remontre des images de ce combat lors duquel Valentine aurait supposément cassé sa jambe avec sa Figure Four Leglock, un angle de blessure devenu légendaire dont on parle encore aujourd’hui. La rencontre eut lieu le 7 septembre 1977 dans les studios WRAL de Raleigh en Caroline du Nord. On nous diffuse ensuite une interview du « Nature Boy » Ric Flair enregistrée en Floride. Lunettes de soleil et costume hors de prix, le Champion de la NWA s’adressait à ses nombreux challengers avec son style inimitable.


MATCH 2 : « CHIEF » WAHOO MCDANIEL & « ROWDY » RODDY PIPER VS KEN TIMBS & JIM DALTON (07:08)

VAINQUEURS : WAHOO MCDANIEL & RODDY PIPER

PRISE DE FINITION : DOUBLE KNIFE EDGE CHOP

APPRÉCIATION : QUELLE INCROYABLE ASSOCIATION !


Cette rencontre ne fait pas partie de l’enregistrement de cet épisode et provient selon mes recherches d’une émission enregistrée le 21 août 1982. David Crockett et Johnny Weaver étaient ce soir là aux commentaires et Stu Schwartz officiait en tant qu’arbitre. Sur le ring, Wahoo McDaniel semble réticent à l’idée de faire confiance à celui qui se propose d’être son partenaire pour la soirée. Il s’agit de « Rowdy » Roddy Piper, que n’avons plus vus depuis un moment et qui porte un pansement sur le torse.

Étonnamment, Roddy et Wahoo s’entendent à merveille – en témoigne une synergie et une complémentarité pour le moins surprenante – surtout lorsqu’on sait qu’ils se détestaient il y a encore quelques semaines de cela. Le catch mature et brut de décoffrage de Wahoo se marient en effet parfaitement avec la hargne et la folie de Piper. Roddy apparaît parfois possédé et hurle à son adversaire de le frapper. Tout Roddy Piper qu’il est, Timbs et Dalton reprennent un temps l’avantage en l’isolant de son partenaire. Dalton lui assène une série de gifles mais Piper ne bronche pas et pète les plombs en le balançant hors du ring. Là, il le martèle de coups de poing et Crockett et Weaver sont bouche bée face à tant d’intensité. Et à la suite de ce passage en dehors du ring, Wahoo en termine avec un Double Knife Edge Chop qui suffit pour le compte de trois.


MATCH 3 : PAUL JONES W/SIR OLIVER HUMPERDINK VS KEITH LARSON (02:17)

VAINQUEUR : PAUL JONES

PRISE DE FINITION : INDIAN DEATHLOCK

APPRÉCIATION : MATCH COURT MAIS PLUTÔT CORRECT


Champion en titre de la promotion depuis plus d’un mois, Paul Jones est ce soir en action. Jamais bien loin, l’infâme Sir Oliver Humperdink le suit de près, lui qui est plus ou moins responsable de son retournement de veste ainsi que de ses récents succès. Originaire de Port Arthur au Texas, Jones s’apprête toutefois à perdre sa ceinture contre Jack Brisco, le 18 octobre à Greenville en Caroline du Sud. Celui qu’on surnomme « n°1 » Paul Jones rencontrait ce soir Keith Larson sans remettre sa ceinture en jeu.

Larson a ce soir la chance de faire forte impression et semble prendre très au sérieux son défi. Profitant de son expérience et d’un catch maîtrisé, Jones reprends l’avantage avec un sale coup de genou dans l’abdomen. Le Champion se focalise désormais sur les jambes de son adversaire et en termine rapidement avec une variante de son Indian Deathlock en un peu plus de deux minutes.


– Au retour de la pause publicitaire, Caudle se tient aux côtés de Mike Rotunda et de Jerry Brisco qu’il confond momentanément avec son frère Jack – sans doute une question d’habitude. Rotunda s’adresse pêle-mêle aux membres de la House of Humperdink ainsi qu’à Dory Funk Jr. Jerry conclut en mettant en garde Paul Jones et compagnie.


MATCH 4 : MIKE ROTUNDA VS MIKE REED (02:38)

VAINQUEUR : MIKE ROTUNDA

PRISE DE FINITION : AIRPLANE SPIN

APPRÉCIATION : SOLIDE SÉQUENCE D’APRÈS-MATCH


Ce même Mike Rotunda que nous retrouvons sur le ring pour notre prochain combat. Diplômé de l’Université de Syracuse, ce jeune garçon a énormément progressé depuis ses débuts et occupe désormais une meilleure place dans la carte. Rotunda rencontrait ce soir un jobber du nom de Mike Reed  et – alors que l’arbitre Tommy Young s’apprêtait à faire sonner la cloche – il est subitement interpellé par Humperdink qui lui propose plutôt d’affronter « Bad » Leroy Brown, également à ses côtés. Rotunda refuse catégoriquement et se frottera donc au jobber.

Techniquement impeccable, Rotunda s’impose sans problème face à un adversaire un peu perdu. On sent en effet que ce Mike Reed manque cruellement d’expérience mais la maturité du catch de Rotunda lui permet de palier à cet écueil. Faisant suite à un échange très brouillon, Rotunda l’emporte en moins de trois minutes avec son Airplane Spin suivi d’une descente de la cuisse.


– Immédiatement après sa victoire, Rotunda est agressé par Brown mais il réussit quand même à le prendre en Airplane Spin ! Et alors qu’il commençait à tournoyer, son pied est retenu dans les cordes par Humperdink qui s’agrippait à sa jambe. Brown en profite et lui assène un marteau-pilon qui semble l’avoir blessé à la nuque.

Au micro de Caudle, Brown se félicite d’avoir blessé Rotunda. Humperdink ajoute qu’il mérite ce qu’il lui est arrivé et fait venir Greg Valentine. Valentine nous reparle encore et toujours du fait qu’il est celui qui a cassé la jambe de Wahoo McDaniel et affirme vouloir gagner la ceinture de Champion des États-Unis.


MATCH 5 : JOS LEDUC & DORY FUNK JR. W/SIR OLIVER HUMPERDINK VS KING PARSONS & ABE JACOBS (04:19)

VAINQUEURS : JOS LEDUC & DORY FUNK JR. PAR DQ

PRISE DE FINITION : INTERVENTION DE JIMMY VALIANT

INDICATEUR : * ¾


Lui non plus n’a pas échappé aux sirènes de Sir Oliver Humperdink. Dory Funk Jr. semble en effet avoir rejoint la House of Humperdink puisqu’il apparaît ce soir en compagnie de Jos LeDuc, l’actuel Champion TV qui a remporté ce titre en battant Jimmy Valiant. Les heels se mesuraient à un tandem composé de King Parsons et d’Abe Jacobs, vieux briscard et vétéran des rings originaire de Nouvelle-Zélande. Et à l’instar de Pat O’Connor, Jacobs est l’un des rares catcheurs néo-zélandais à avoir connu du succès en Amérique pendant l’âge d’or du catch. Sur les rings des Carolines, il a notamment été le premier adversaire du « Nature Boy » Ric Flair lorsqu’il y fit ses débuts en 1974.

Funk commence face à Parsons et passe rapidement le relais à LeDuc. Les deux hommes affichent des styles complètement opposés mais c’est cela qui fait leur complémentarité. Funk garde la tête froide et instaure un rythme méthodique tandis que LeDuc frappe comme un sourd. Dans nos oreilles, Jerry Brisco a rejoint Bob Caudle pour commenter ce match. Lorsque Dory Jr. et Jacobs croisent le fer, nous avons droit à une petite séquence purement old-school. Les heels dominent sans débats et soudainement, Jimmy Valiant fait irruption en grimpant sur le ring et s’en prends à LeDuc, responsable de la casse de son poste de radio ! C’est le chaos, la foule est en délire et l’arbitre n’a d’autre choix que de faire sonner la cloche.


– En amont du dernier match de la soirée, Caudle accueillait en plateau deux des quatre participants, que sont Porkchop Cash et Ron Ritchie, qui s’apprêtent donc à affronter Sgt. Slaughter et Don Kernodle, nos nouveaux Champions Tag Team. Pas grand-chose à dire, si ce n’est que Ritchie est terriblement mal à l’aise face caméra alors qu’il est pourtant plutôt bon sur le ring.


MATCH 6 : SGT. SLAUGHTER & DON KERNODLE VS PORKCHOP CASH & RON RITCHIE (05:16)

VAINQUEURS : SGT. SLAUGHTER & DON KERNODLE

PRISE DE FINITION : FLYING CLOTHELINE

APPRÉCIATION : SOLIDE VICTOIRE DES CHAMPIONS


C’est la grande nouvelle du moment. Décorés des ceintures de Champions Tag Team – revenues du côté des Carolines à la suite d’un grand tournoi qui s’est transformé en un bourbier sans nom – le Sgt. Slaughter et Don Kernodle sont donc plus ou moins officiellement les grands gagnants de ce schmilblick. Affutés et acérés, les Champions affrontaient donc Porkchop Cash et Ron Ritchie.

Les Champions sont une machine bien huilée et n’ont aucun mal à prendre le dessus avec un catch réfléchi et incisif. Et même lorsqu’entre Porkchop Cash – qui n’en est pourtant pas à son coup d’essai – rien n’y fait et les militaires conservent l’avantage. Ils sont agressifs, malins et ne laissent aucune fenêtre de tir à leurs adversaires. Cash revient avec un beau surpassement mais Slaughter ira le relâcher brutalement sur les cordes. Kernodle grimpe sur la corde du milieu et s’élance avec une Flying Clotheline de laquelle Porkchop Cash ne se relèvera pas au compte de trois. 


– La House of Humperdink conclut l’épisode au micro de Caudle et le moins qu’on puisse dire, c’est que Jos LeDuc est hors de lui. Ses yeux sortent de ses orbites et on dirait que les veines de son cou vont exploser. Sir Oliver Humperdink est même obligé d’intervenir pour le calmer. Paul Jones espère battre Jack Brisco avec son Indian Death Lock – ce qui pour lui serait un comble car il a du sang indien. Et pour la première fois depuis son retour, Dory Funk Jr. s’adresse à Jimmy Valiant et menace de le faire suspendre, ce qui serait possible grâce à ses liens avec les officiels de la NWA.


Encore une très bonne semaine du côté des Jim Crockett Promotions qui misent tout sur la qualité in-ring de son produit, et qui parviennent malgré tout à faire avancer leurs storylines. Dory Funk Jr. s’associe à Jos LeDuc, Ricky Steamboat et Jay Youngblood font du beau catch, Sgt. Slaughter et Don Kernodle solidifient leur règne et plus encore !

– Sir Oliver Humperdink aurait tout donné pour que Mike Rotunda rejoigne son écurie. Mais les valeurs et la morale de Rotunda ont prévalu sur ses liasses de billets. Face à ce refus catégorique, Humperdink n’eut d’autre recours que de commanditer son attaque, subie des mains de Leroy Brown. La nuque concassé par un terrible marteau-pilon, Rotunda saura très certainement se venger de cet affront et botter les fesses de l’infâme Leroy Brown.

– C’est loin d’être terminé entre Jimmy Valiant et les hommes de la House of Humperdink. Souvenez-vous-en, LeDuc et compagnie avaient fracassé le poste de radio emblématique du « Boogie Woogie Man ». Et lorsque la promotion lui en acheta un nouveau, rebelote ! Et cette fois-ci, ils eurent même l’audace de lui couper une mèche de cheveux, sans compter la perte de son titre. C’en est trop pour Jimmy Valiant qui souhaite mettre à feu et à sang la House of Humperdink et ainsi récupérer son titre de Champion TV.

– Qui aurait un jour cru que Wahoo McDaniel et « Rowdy » Roddy Piper s’entendraient au point de faire équipe ? Et qui aurait cru qu’ils feraient à cet égard une association redoutable, le style de l’un complétant celui de l’autre comme si ces deux là étaient faits pour catcher ensemble ! Personne me direz vous, et pourtant, le fruit de leur association – et de ce face turn de Piper – pourrait les mettre sur la route des titres de Champions Tag Team détenus par le Sgt. Slaughter et Don Kernodle.

Nathan Maingneur

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