MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #51
23/10/1982

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On commence comme toujours avec le traditionnel générique en quatre temps des Jim Crockett Promotions. Vous connaissez la chanson : d’abord le logo de la Mid-Atlantic puis la petite séquence de catch, la carte des Virginies, des Carolines et de la Géorgie et le carton d’ouverture. Au programme de notre soirée : Des images inédites d’un match de championnat entre le « Nature Boy » Ric Flair et « Rowdy » Roddy Piper, la présence de Jack et de Jerry Brisco et plus encore.
MATCH 1 : « THE BOOGIE WOOGIE MAN » JIMMY VALIANT VS KEN TIMBS (01:12)
VAINQUEUR : JIMMY VALIANT
PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE
APPRÉCIATION : SQUASH CLASSIQUE DE VALIANT
Lorsque le morceau « Boy From New York City » de The Manhattan Transfer retentit dans la salle, cela signifie que le » Boogie Woogie Man » Jimmy Valiant n’est pas loin. Cet énergumène dansant s’amène effectivement en direction du ring avec la même frénésie que d’ordinaire malgré tous les malheurs qui lui sont dernièrement tombés dessus. Laissé de côté par les mercenaires de la House of Humperdink, Valiant se frottait ce soir à Ken Timbs, un jobber qu’on aperçoit fréquemment lors de ces programmes.
Sautant toujours d’un pied sur l’autre de façon frénétique, Valiant est difficilement prenable et donne du fil à retordre à ce pauvre Timbs qui n’est pourtant pas né de la dernière pluie. Comme d’habitude – ou presque – Valiant ne dure pas plus d’une minute trente et l’emporte à la suite d’un coup de coude dans la mâchoire suivi de sa fameuse descente du coude.
– Célébrant sa victoire avec le public de Charlotte, Valiant est alors agressé par Jos LeDuc accompagné par Sir Oliver Humperdink. Toutefois, le « Boogie Woogie Man » est bien décidé à ne pas se faire casser la figure une fois de plus et réussit à envoyer LeDuc en dehors du ring. En panique, Humperdink prends la tangente mais Valiant le retient en s’agrippant à sa veste et lui arrache un morceau de son costume !
MATCH 2 : RICKY STEAMBOAT & JAY YOUNGBLOOD VS BEN ALEXANDER & JIM DALTON (07:23)
VAINQUEURS : RICKY STEAMBOAT & JAY YOUNGBLOOD
PRISE DE FINITION : SPRINGBOARD SPLASH
INDICATEUR : **
Challengers aux titres de Champions Tag Team du Sgt. Slaughter et de Don Kernodle, Ricky Steamboat et Jay Youngblood sont au sommet de leur art et ont élaboré un catch en Tag quasiment infaillible. Mention toute particulière au physique de Ricky Steamboat qui est taillé comme un dieu de l’Olympe. Cette véritable Dream Team se mesurait ce soir à Ben Alexander et à Jim Dalton, pas les moins aguerris des jobbers de ce territoire.
On se cherche on se tourne autour et ce sont finalement les challengers qui prendront les premiers l’avantage. Aux commentaires, Bob Caudle glisse dans nos oreilles que Dusty Rhodes et Sweet Brown Sugar rejoindront bientôt les Jim Crockett Promotions ! Désarçonné par un sale coup d’avant-bras dans la mâchoire, Steamboat est groggy mais revient en force et passe le tag à Youngblood. Là encore, Alexander et Dalton cognent fort et parviennent à l’isoler de son partenaire. Le valeureux Youngblood ne se laisse pas démonter et se sort de ce pétrin en distribuant des atémis qui claquent fort. Un peu pris dans une espèce de faux rythme, Youngblood et Steamboat l’emportent de manière un peu abrupte à l’aide d’un Slingshot Springboard Splash, une jolie manœuvre portée en Tag.
– Au retour de la coupure publicitaire, Bob Caudle accueille Ron Ritchie au micro pour une petit interview en amont de son combat contre Greg « The Hammer » Valentine. Interrogé à propos de son adversaire, Ritchie se dit confiant et aborde ensuite le sujet des titres de Champions Tag Team. Ritchie croit que Ricky Steamboat et Youngblood pourraient détrôner le Sgt. Slaughter et Don Kernodle (et nous aussi).
MATCH 3 : GREG « THE HAMMER » VALENTINE W/SIR OLIVER HUMPERDINK VS RON RITCHIE (05:47)
VAINQUEUR : GREG VALENTINE
PRISE DE FINITION : LEG GRAPEVINE
APPRÉCIATION : SOLIDE PERFORMANCE DE VALENTINE
Lorsque le jeune Greg Valentine – alors seulement âgé de 25 ans – est arrivé sur le territoire des Jim Crockett Promotions, c’était pour remplacer son père – le légendaire Johnny Valentine – paralysé à la suite d’un tragique accident d’avion dans lequel figurait également le « Nature Boy » Ric Flair. Sur les rings des Carolines, Valentine n’a pas lésiné, envoyant Johnny Weaver en pré-retraite et blessant – toujours dans le cadre du kayfabe – Wahoo McDaniel en lui brisant la jambe. Valentine s’est désormais rangé dans les rangs de la House of Humperdink et en a de nouveau après Wahoo et sa ceinture de Champion de États-Unis. Il se mesurait ce soir à Ron Ritchie, jobber aux qualités athlétiques indéniables que nous avons aperçu plus tôt au micro.
Légitimement agacé par la destruction de son costume, Humperdink bouscule l’arbitre Tommy Young qui lui donnera la réplique. Comme d’habitude, Valentine agit avec un sang froid terrifiant et se laisse d’abord faire pour mieux revenir ensuite – un peu comme un alligator qui attendrait sa proie tapi dans la vase. Valentine s’accroche à la jambe des Ritchie tel un pitbull à son os et le couche avec une Gutwrench Suplex. Une tentative de souplesse arrière est complètement ratée, les deux hommes retombant sur leurs fesses. Greg Valentine en termine ensuite non pas avec sa fameuse Figure Four Leglock mais avec une sorte de Leg Grapevine, similaire à la prise qui a cassé la jambe de Wahoo McDaniel en 1977.
– De retour en plateau, Caudle accueille le Sgt. Slaughter et Don Kernodle, vêtus de costumes trois pièces. Les Champions crânent et se vantent de leurs succès en arborant fièrement leurs ceintures. Ils sont rejoints par Sir Oliver Humperdink et Jos LeDuc, en rogne contre Jimmy Valiant. Greg Valentine est également de la partie et s’adresse une nouvelle fois à Wahoo McDaniel.
Voici donc ces fameuses images capturées à l’occasion d’un match de championnat entre le « Nature Boy » Ric Flair et « Rowdy » Roddy Piper. La rencontre eut lieu le 17 octobre 1982 au Charlotte Coliseum de Charlotte en Caroline du Nord. Comme souvent lors ces combats, le sang n’a pas mis bien longtemps à recouvrir le visage des différents protagonistes. Aux abords du ring dans le coin de Piper, Wahoo McDaniel s’est retrouvé mêlé à l’action et fut victime d’une intervention de Greg Valentine – vêtu d’un superbe t-shirt Pro Wrestling Illustrated. Le tout s’est rapidement transformé en pugilat, provoquant une double disqualification. De retour en plateau, Wahoo McDaniel nous tease une ultime confrontation contre sa némésis, Greg « The Hammer » Valentine.
MATCH 4 : JERRY BRISCO VS BILL WHITE (05:04)
VAINQUEUR : JERRY BRISCO
PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK
APPRÉCIATION : MATCH PLUS QUE CORRECT
Petit frère de Jack Brisco, Jerry Brisco est originaire d’Oklahoma City dans l’Oklahoma et a commencé dans le catch en 1969, d’abord du côté de la Championship Wrestling from Florida, puis sur les rings des Jim Crockett Promotions. En 1973, Jerry Brisco est titulaire du titre de Champion NWA Eastern Heavyweight que la National Wrestling Alliance décide de retirer au profit du Mid-Atlantic Heavyweight Championship, faisant de Brisco le Champion inaugural. De retour en cette fin d’année 1982 des suites d’une blessure mineure, Jerry catchait ce soir contre Bill White.
À l’instar de son grand frère, Jerry a également passé beaucoup de temps sur les tapis de lutte gréco-romaine et possède donc un bagage technique bien rôdé. Il n’a en effet aucune difficulté à emmener White au sol et de l’y maintenir avec un catch physique – très axé Mat Wrestling. Jobber aguerri par des années de chutes et de coups encaissés, White sait se défendre et manque de l’emporter grâce à de gros coups bien lourds. Brisco revient avec une jolie Butterfly Suplex et en termine avec une Figure Four Leglock, portée de la même manière que son frère Jack. Mention particulière au selling de White qui n’a pas abandonné tant que la prise n’était pas portée à fond.
– De retour en plateau, Caudle accueille cette fois-ci Mike Rotunda, vêtu d’un t-shirt floqué « WBCY 108 FM » du nom d’une radio orientée rock de Charlotte sur laquelle passait les plus grands hits des Rolling Stones et de Billy Joel – entre autres. Rotunda ne porte plus sa minerve et annonce que son cou s’est rétabli – souvenez vous-en – de ce Piledriver porté par « Bad » Leroy Brown. Il se dit prêt à l’affronter à tout moment.
MATCH 5 : MID-ATLANTIC HEAVYWEIGHT TITLE MATCH : JACK BRISCO © VS PAUL JONES W/SIR OLIVER HUMPERDINK (09:25)
VAINQUEUR : JACK BRISCO
PRISE DE FINITION : SAUT CHASSÉ
INDICATEUR : ***
Alors que Jack Brisco, nouvellement Champion poids-lourds, se tenait sur le ring prêt à se frotter à n’importe quel compétiteur, Paul Jones, accompagné par Sir Oliver Humperdink, s’empare du micro de Caudle et insulte Brisco de voleur. Humperdink s’agite tandis que Jones le qualifie de toutes sortes de noms d’oiseaux et Jack l’invite à grimper sur le ring. Sauf que Jones n’y va pas et, agacé par cette couardise, Brisco décide de remettre son titre en jeu ce soir – si cela motiverait Jones à venir l’affronter. Humperdink s’en délecte et Jones accepte finalement : nous avons donc un match de championnat !
Les circonstances font que le combat commence en trombe et Brisco s’impose d’abord avec un catch mesuré et parfaitement maîtrisé. Erreur sans doute au niveau de la cloche qui retentit accidentellement pendant un collier de tête maintenu par Brisco. Le Champion ne laisse pas respirer son challenger et le maintient au sol en lui offrant une leçon de catch à l’ancienne. Sur une tentative d’enfourchement de Brisco, son genou lâche et Jones lui retombe lourdement dessus. Mais Brisco est injouable et provoque la fuite du challenger en dehors du ring. Brisco manque de se laisse distraire par Humperdink mais revient en force et charge Jones dans l’un des coins. Là son pied est retenu par ce salaud d’Humperdink ! Jones lui retombe encore dessus, Humperdink s’agrippe à sa botte, mais l’arbitre Tommy Young n’est pas de cet avis et interrompt son compte. Jones croit avoir regagné son titre mais Brisco le surprends avec un saut chassé dans le dos qui le projette directement contre son manager. Il le recouvre pour le tombé, l’arbitre compte 1..2.. et 3 ! Jack Brisco conserve sa ceinture !
– Jones et Humperdink continuent de s’en prendre à Brisco. Jos LeDuc intervient mais l’émission coupera, de manière un peu abrupte.
Et c’est ainsi que se termine cette solide édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling, rythmée par de nombreuses rencontres intéressantes ainsi qu’un match de championnat impromptu, officialisé à la dernière minute entre Paul Jones et Jack Brisco.
– Le torchon brûle entre le « Nature Boy » Ric Flair et « Rowdy » Roddy Piper qui ont à nouveau croisé le fer lors d’un affrontement sanglant qui eut lieu au Charlotte Coliseum. L’occasion toute trouvée pour Greg « The Hammer » Valentine et Wahoo McDaniel de mettre de l’huile sur le feu d’une rivalité passée mais remise au goût du jour à la suite du retour de Greg Valentine. Transformant le pugilat en une bagarre de chiffonniers qui a par ailleurs provoqué une double disqualification, Wahoo s’est donc rangé aux côtés de Roddy Piper, ce qui semble invraisemblable compte tenu de la guerre qu’ils se sont livrée cette année. Et peut-être bien que cette association improbable pourrait se révéler plus dangereuse que prévue et faire de sacrées étincelles. N’est-ce pas Sgt. Slaughter et Don Kernodle !
– Redevenu Champion de la MACW le 10 mai 1982 à la suite d’une victoire sur « Rowdy » Roddy Piper, Jack Brisco a perdu le titre dans la foulée contre ce même Piper au début du mois de juillet. Il récupère la ceinture moins d’un mois plus tard le 3 août mais ne la gardera pas longtemps, la concédant début septembre à un Paul Jones passé du côté des heels. Le 18 octobre 1982, Jack Brisco regagne son titre lors d’un spectacle non-télévisé qui eut lieu à Greenville en Caroline du Sud. Agacé par le manque d’engagement de Paul Jones, Brisco remit ce soir son titre en jeu, une opportunité en or que saisit tout de suite le poulain d’Humperdink. Toutefois – et ce n’est que partie remise – Jack Brisco eut le dernier mot et triompha au terme d’une rencontre physique. Jones récupèrera en effet le titre moins d’un plus tard mais nous aurons l’occasion d’en reparler.
– J’aimerais dédier ces quelques lignes à la mémoire de Bob Caudle, qui nous a quittés plus tôt en ce mois de novembre. Pendant plus de cinquante ans, sa voix et sa présence auront rythmé les programmes télévisés de la National Wrestling Alliance. Bande-son de nombre d’affrontements légendaires, que ce soit en color ou en « play-by-play » cet ancien présentateur météo était apprécié et respecté par ses pairs et sera à tout jamais considéré comme l’une des plus grandes voix de l’histoire du catch. Merci pour tous ces commentaires.

Nathan Maingneur