MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #44

MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #44

04/09/1982

Mid-Atlantic Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Bob Caudle est notre hôte habituel et nous accueille – encore et toujours – dans l’enceinte des WPCQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord pour cette édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling, le fer de lance télévisuel des Jim Crockett Promotions en cette année 1982.

– Au programme de notre soirée : ni plus ni moins qu’un match de championnat du monde poids-lourds et c’est avec ça que nous allons commencer ce programme. Lâchement agressé par Paul Jones dans le parking des studios, un Jack Brisco revanchard – mais néanmoins diminué – a choisi de remettre son titre en jeu cette semaine et ce, malgré les recommandations des médecins et de ses amis. Caudle s’occupe des introductions et c’est parti !


MATCH 1 : MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP TITLE MATCH : JACK BRISCO © VS PAUL JONES W/SIR OLIVER HUMPERDINK (12:32)

VAINQUEUR : PAUL JONES

PRISE DE FINITION : COUP ILLÉGAL PORTÉ À LA GORGE

INDICATEUR : ***


Épaulé par ses collègues – et en particulier par Wahoo McDaniel – le Champion du monde est toutefois mis en garde par son petit frère Jerry, de retour à l’écran. Brisco ne l’écoute pas et décide d’y aller quand même, bien qu’il ne soit pas à cent pour cent. Sur le ring, Paul Jones a revêtu un élégant blouson noir et semble déterminé à regagner le titre qu’il a déjà remporté en 1975, à la suite d’une victoire controversée face à Johnny Valentine. Quatre fois titulaire de cette ceinture, Brisco est encore, en cette année 1982, l’un des plus fiers détenteurs de  ce championnat et l’un des meilleurs catcheurs du monde.

Revanchard, Brisco donne le ton en boutant Jones hors du ring à coups de genou. Le Champion poursuit sur cette lancée et tord son challenger de douleur en lui pliant les jambes. Ultra dominant, Jack Brisco impose son rythme et donne une leçon de catch à un Paul Jones complètement impuissant. En effet, le représentant de la Mid-Atlantic a à cœur de se venger de cette agression subie dans le parking des studios, un déferlement de violence qui l’a laissé sur le carreau et en béquilles. Aveuglé par sa rage, Brisco se focalise sur les jambes de Jones et on dirait qu’il cherche également à le blesser. Acculé dans l’un des coins, Jones feint d’utiliser une technique illégale mais l’arbitre Stu Schwartz veille. Aux commentaires, Caudle a été rejoint par David Crockett alors que Greg Valentine et Sir Oliver Humperdink se sont invités aux abords du ring. Absorbé par la présence acariâtre de la House of Humperdink en dehors du ring, Brisco commet l’erreur de se laisse distraire et, voulant pourchasser Humperdink, il trébuche en se prenant les pieds dans les câbles des micros et semble s’être refait mal au genou. Jones en profite et le vent tourne, le Champion est désormais en difficulté. Projeté dans le coin, Jones profite d’une inattention de l’arbitre et dégaine sa technique interdite, une sorte d’atémi tranchant porté au niveau de la gorge. L’officiel n’y voit que du feu et compte 1…2… et  3 ! Ce n’est pas vrai ! Paul Jones a réussi son sale coup et remporte le titre de Champion du monde !


– De retour sur le plateau, Caudle reçoit le jeune Kelly Kiniski qui nous fait plus ou moins l’audiodescription du combat précédent. Pas très à l’aise face caméra, le fiston de Gene Kiniski se dit malgré tout fier de Jack Brisco, en dépit de sa défaite.


MATCH 2 : JOS LEDUC W/SIR OLIVER HUMPERDINK VS KELLY KINISKI (04:14)

VAINQUEUR : JOS LEDUC

PRISE DE FINITION : BACKBREAKER

APPRÉCIATION : SQUASH INCROYABLEMENT BRUTAL


Lui aussi membre de la House of Humperdink, Jos LeDuc ressemble à un bûcheron tout droit sorti d’une forêt boréale canadienne. Originaire de Montréal au Québec, LeDuc n’est pas ici pour abattre des grumes, mais bel et bien pour faire tomber ses adversaires. Toujours invaincu, ce sanguinaire compétiteur se mesurait ce soir au jeune Kelly Kiniski, pas franchement rassuré à l’idée de se frotter à ce farouche gaillard.

Fort d’une plutôt belle carrure, Kiniski essaie de décoller LeDuc du sol mais ce dernier ne bouge pas d’un iota. LeDuc cogne – et cogne fort – vraiment fort. Ce pauvre Kelly Kiniski en fait les frais et se mange une sacrée raclée. Il lui assène une prise de l’ours et le bascule face première sur le tapis, une variation plutôt originale de cette prise. Interrompant le tombé, Humperdink a soif de sang et en veut encore. LeDuc s’exécute et en finit en moins de cinq minutes avec un énorme brise-dos parfaitement exécuté.


– Au retour de la page de réclame, Paul Jones célèbre sa victoire et est rejoint par Jos LeDuc et ce diable de Sir Oliver Humperdink. Son chapeau de cowboy vissé sur la tête, Jones est tout sourire et se félicite d’avoir vaincu un compétiteur de la trempe de Jack Brisco. LeDuc s’adresse au vestiaire de la Mid-Atlantic et – avec son style atypique – se dit prêt à transformer tous ses adversaires en poussière (en sciure). 

Caudle accueille ensuite Greg « The Hammer » Valentine, lui aussi accompagné par Sir Oliver Humperdink. Au micro, Humperdink annonce l’arrivée prochaine d’Abdullah The Butcher et clame être prêt à payer le prix fort pour l’avoir dans son écurie. De son côté, Valentine nous rappelle – encore une fois – qu’il avait cassé la jambe de Wahoo McDaniel.


MATCH 3 : GREG « THE HAMMER » VALENTINE W/SIR OLIVER HUMPERDINK VS MIKE ROTUNDA (06:25)

VAINQUEUR : GREG VALENTINE

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

INDICATEUR : ** ¼


Ce même Greg « The Hammer » Valentine que nous retrouvons maintenant sur le ring. Originaire de Seattle dans l’État de Washington, Valentine a suivi les pas de son père – Johnny Valentine – et s’est mis au catch après s’être entraîné dans le donjon des Hart à Calgary. Valentine a commencé sa carrière en 1976 sur les terres des Jim Crockett Promotions et a tout de suite fait forte impression en envoyant Johnny Weaver en semi-retraite. Un an plus tard, Valentine blessait Wahoo McDaniel en lui cassant donc la jambe, un fameux accident devenu tristement légendaire. De retour en Caroline du Nord après un court passage du côté de la World Wrestling Federation, Valentine affrontait ce soir un jeune Mike Rotunda, encore très loin de son personnage horripilant de Irwin R. Schyster.

Mike Rotunda

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Face à un général du ring comme Greg Valentine, Rotunda semble déterminé à lui montrer ce qu’il a dans le ventre et cela se ressent dès les premiers échanges. Encore tout jeunot, Rotunda tient tête à son adversaire qui se concentre sur sa jambe, une tactique similaire à celle de Paul Jones, ce qui est remarqué aux commentaires. Valentine fait claquer des coups d’une puissance inouïe mais le jeune Rotunda serre les dents et répond avec des frappes qui claquent tout aussi fort. Rotunda se prend une grosse déculottée mais il donne tout ce qu’il a et résiste tant bien que mal. Toutefois, Valentine a une longueur d’avance et l’emporte à la suite de non pas une – mais de deux terribles descentes du coude qui seront fatales à un Mike Rotunda qui n’a pas à rougir de sa performance.


– Sir Oliver Humperdink rejoint une nouvelle fois Caudle et nous parle de son écurie et de ce qu’ils vont faire à tous les babyfaces de ce territoire. La House of Humperdink est plus puissante que jamais.


MATCH 4 : « ROWDY » RODDY PIPER & WAHOO MCDANIEL VS THE GLADIATOR & THE MEDIC (05:10)

VAINQUEURS : RODDY PIPER & WAHOO MCDANIEL

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : MATCH À QUATRE PLUS QUE CORRECT 


C’est avec un match à quatre que nous allons conclure ce programme. Passé de l’un des heels les plus haïs à l’un des babyfaces les plus populaires de la promotion – simplement en refusant les services d’Humperdink – Roddy Piper s’associe désormais à ceux qu’il méprisait autrefois – mais dont il a gagné le respect en sachant rester intègre. Ce soir, le « Hot Rod » apparaissait en compagnie de Wahoo McDaniel. Ils se mesuraient à un tandem plutôt loufoque composé de The Gladiator et de The Medic, deux catcheurs masqués, l’un en noir et l’autre en blanc.

Wahoo n’a aucune difficulté à s’imposer face au Gladiator qui – si l’on se fie aux chants du public de Charlotte – n’est autre que Bill White qui se cache sous ce masque. Comme d’habitude, Piper est surexcité et démolit ses adversaires masqués avec une énergie inépuisable. Wahoo et Piper luttent ensemble et semblent plutôt bien s’entendre pour deux gars qui se détestaient encore il y a peu. Ce qui est fou, c’est que Piper catche encore comme un heel – martelant de coups ses adversaires comme un forcené – mais la foule l’adore. Ils l’emportent en l’espace de cinq minutes à la suite d’une double manœuvre en Tag Team, voyant Wahoo en terminer avec une sorte de descente du coude.


– Jerry Brisco conclut ce programme au micro de Caudle et il revient sur la défaite de son grand frère. Roddy Piper fait un détour par le plateau au moment de revenir au vestiaire et nous gratifie de l’une de ses envolées lyrique dont il a le secret. « Soit tu voles avec les aigles, soit tu grattes le sol avec les poules et moi je n’ai jamais gratté quoi que ce soit avec qui que ce soit ». La cocaïne est une drogue incroyable. 


Semaine historique du côté des Jim Crockett Promotions puisque nous avons droit à un changement de titre ! Paul Jones a vaincu Jack Brisco – non sans controverse – et est notre nouveau Champion du monde. Abdullah The Butcher arrive très prochainement, Greg Valentine et Jos LeDuc font la loi et nous retrouvons Roddy Piper, Wahoo McDaniel et plus encore !

– La House of Humperdink ne cesse de grandir et ses tentacules ne cessent de proliférer un peu partout dans ces programmes. On a commencé avec Leroy Brown et Paul Jones, nous en sommes désormais avec Jos LeDuc et Greg « The Hammer » Valentine. Et il se pourrait bien qu’un certain Abdullah The Butcher, l’un des compétiteurs les plus redoutés au monde – toujours quelque part en train de faire couler des hectolitres de sang – ne vienne grossir les rangs. L’arrivée du « Madman from the Sudan » pourrait bien rebattre les cartes et insuffler un climat délètère dans la promotion. 

– Contre toute attente – et pourtant avantagé par l’état de santé d’un Champion du monde amoindri mais néanmoins extrêmement dominant – Paul Jones a crée la surprise. Celui qu’on prenait pour un vieux briscard peu en fin de course est notre nouveau Champion en titre. Le choc est total parce que personne n’y croyait. Profitant d’un Jack Brisco vulnérable mais pourtant si téméraire, Jones a ramené la ceinture de Champion du monde à la House of Humperdink. Une conclusion jubilatoire pour son gérant qui a donc eu ce qu’il voulait. Aveuglé par sa soif de vengeance, Jack Brisco s’est brûlé les ailes et aurait mieux fait d’écouter ses camarades qui le dissuadaient de faire ce match. Ce n’est que partie remise.

Nathan Maingneur

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