MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #45
11/09/1982

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Bob Caudle est notre hôte habituel et nous accueille encore et toujours dans l’enceinte des WPCQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord pour cette édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling, le fer de lance des Jim Crockett Promotions en cette année 1982.
– Au programme ce soir : un match Tag Team de haute volée entre d’un côté – Jack Brisco et Wahoo McDaniel et de l’autre – notre nouveau Champion du monde Paul Jones et Greg « The Hammer » Valentine. Caudle est interrompu par l’irruption soudaine d’une partie de la House of Humperdink, composée cette fois-ci de Jos LeDuc et de Leroy Brown. Ils mentionnent le nom de Jimmy Valiant et alors, sa musique d’entrée se lance dans les studios ! Sautillant et frétillant comme à son habitude, le « Boogie Woogie Man » rejoint le plateau avec sa ceinture et son petit poste de radio rouge.
Et alors que Valiant haranguait les loubards d’Humperdink, son défi du soir – en la personne de Juan Reynosa – lui a sauté dessus. Profitant de la distraction, Sir Oliver Humperdink s’est emparé de sa radio et – de consort avec ses brutes – la fracasse en mille morceaux sur le sol. Valiant n’y croit pas ses yeux et tombe à genoux en dehors du ring, anéanti. Au micro de Caudle, Valiant en fait une affaire personnelle : ses cheveux repousseront mais cette fois-ci, la House of Humperdink va payer.
MATCH 1 : « THE BOOGIE WOOGIE MAN » JIMMY VALIANT VS JUAN REYNOSA (00:44)
VAINQUEUR : JIMMY VALIANT
PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE
APPRÉCIATION : MATCH SECONDAIRE MAIS TRÈS BON DÉBUT D’ÉMISSION
Il aurait été préférable que ce pauvre Reynosa se fasse tout petit et retourne discrètement au vestiaire puisque c’est lui qui s’apprête à prendre pour les autres. Fou de rage, Valiant retourne sur le ring et compte bien passer ses nerfs sur ce pauvre garçon.
Tel un animal blessé, Valiant est inarrêtable et se déchaîne sur un Reynosa qui doit fuir en dehors du ring pour reprendre ses esprits. Hors de lui, Valiant est sorti de ses gonds et écume de rage. Il l’emporte en moins d’une minute à la suite d’un coup de coude suivi de sa fameuse descente du coude. La House of Humperdink est prévenue : la bête qui sommeillait en Jimmy Valiant a été réveillée !
MATCH 2 : JOS LEDUC & « BAD BAD » LEROY BROWN W/SIR OLIVER HUMPERDINK VS MIKE ROTUNDA & KELLY KINISKI (07:26)
VAINQUEURS : JOS LEDUC & « BAD » LEROY BROWN
PRISE DE FINITION : BRISE-DOS
INDICATEUR : * ¾
Ces mêmes destructeurs de radio que nous retrouvons dans notre prochain combat. Arrangés par Sir Oliver Humperdink, Jos LeDuc et « Bad Bad » Leroy Brown forment une sacrée paire, c’est le moins qu’on puisse dire. En Tag Team pour la première fois, ce duo de choc rencontrait ce soir le tandem composé pour l’occasion du jeune Mike Rotunda et de Kelly Kiniski, fils du légendaire Gene Kiniski, légende du catch au Canada.
Rotunda commence face à Brown alors qu’Humperdink a rejoint Caudle pour commenter la rencontre. Kiniski fait l’erreur d’emmener Brown au sol, une maladresse grossière compte-tenue du gabarit de Brown, le rendant inefficace dans ce domaine. LeDuc reprends le dessus avec de gros coups de bûcheron mais a également du mal face à un Kiniski encore vachement inexpérimenté. Rotunda redresse la barre et impressionne au point qu’Humperdink en fasse les louange aux commentaires. Courageux et brave – comme face à Greg Valentine la semaine dernière – Rotunda se défend comme un beau diable mais essuie les plâtres face au canadien. Moins déterminé que Rotunda, Kiniski se fait malmener et succombe à un magnifique brise-dos de Jos LeDuc, porté avec une main.
– De retour sur le plateau, Caudle accueille maintenant Jim Dalton et Ben Alexander, deux jobbers dont le rôle est de perdre face à de plus gros poissons. Plutôt bon au micro, Dalton semble être un sacré cowboy et assure que ce business est pour les titres, l’argent et la célébrité. Il critique ensuite les babyfaces de la promotion qu’il qualifie de pleureuses, alors que son comparse ne fait que paraphraser ses propos.
MATCH 3 : « CHIEF » WAHOO MCDANIEL & JACK BRISCO VS GREG « THE HAMMER » VALENTINE & PAUL JONES W/SIR OLIVER HUMPERDINK (07:27)
VAINQUEURS : « CHIEF » WAHOO MCDANIEL & JACK BRISCO PAR DQ
PRISE DE FINITION : DÉCISION DE L’ARBITRE
INDICATEUR : ** ¼
C’est une sacré affiche que nous offrent ce soir les Jim Crockett Promotions. En face l’un de l’autre, ce sont les deux hommes qui se sont affrontés la semaine dernière pour le titre de Champion du monde – que sont Paul Jones et Jack Brisco. Et si l’un crâne avec son nouveau titre, l’autre semble plus déterminé que jamais à lui reprendre. Également opposés ce soir, ce sont les deux protagonistes d’une des rivalités les plus marquantes de l’histoire de la promotion. Wahoo McDaniel régnait en seigneur sur les Carolines, jusqu’à ce qu’arrive Greg « The Hammer » Valentine, qui lui a cassé la jambe lors d’un incident devenu tristement célèbre.
Caudle nous informe d’entrée de jeu que la suspension du Sgt. Slaughter est sur le point d’être levée et que le « Nature Boy » Ric Flair a récemment refusé de rencontrer Wahoo McDaniel. Revanchard, Jack Brisco veut en découdre et commence face à Valentine. Wahoo croise à nouveau le fer avec sa némésis mais ce dernier cible immédiatement son genou fragile. Jones tombe des nues face à Wahoo et ses atémis tranchants. Et lorsque Brisco entre pour faire à Jones, l’ancien Champion voit rouge et veut le faire payer pour sa cruelle défaite de la semaine dernière. En véritable prédateur, Valentine s’en prends au genou blessé de Brisco et l’atomise avec un brise-jambe destructeur. Il y a des tensions qui se ressentent tout au long du combat et qui culminent lorsque les quatre gaillards se retrouvent simultanément sur le ring. Brisco fait même passer Humperdink par-dessus les cordes et le chaos éclate alors au plus grand bonheur de la foule. L’arbitre Tommy Young n’arrivant plus à faire régner l’ordre, il n’a pas d’autre choix que de faire sonner la cloche et de disqualifier les heels.
– De retour en plateau, un Jimmy Valiant littéralement rouge de rage – la cocaïne est une drogue formidable – coupe la promo de Ricky Steamboat et jure de se venger. Steamboat n’ajoute pas grand chose et promet lui aussi de s’en prendre à la House of Humperdink. Fraîchement revenu du ring, Jack Brisco est content d’avoir pu mettre ses mains sur Paul Jones mais il souhaite plus que tout lui casser la jambe avec sa prise en quatre la prochaine fois qu’ils s’affronteront. Wahoo McDaniel conclut avec une excellente promo face caméra et se dit prêt pour le retour d’Abdullah the Butcher, ce qui annonce d’ores et déjà une confrontation bouillante.
MATCH 4 : RICKY STEAMBOAT VS THE GLADIATOR (08:43)
VAINQUEUR : RICKY STEAMBOAT
PRISE DE FINITION : DOUBLE KNIFE EDGE CHOPS
INDICATEUR : * ½
On enchaîne sans plus attendre avec notre prochain match. Debout sur le ring, un homme masqué répond au nom du Gladiator, que nous avions déjà vu la semaine dernière avec The Medic. Son adversaire est annoncé d’Honolulu à Hawaï et porte par ailleurs un beau collier de fleurs. Entraîné par Verne Gagne, Ricky Steamboat a d’abord fait ses armes du côté de l’AWA avant de rejoindre la Floride en 1976, puis les Carolines un peu plus tard cette même année là. Que ce soit en solo ou en Tag Team avec Jay Youngblood, Ricky Steamboat est l’un des babyfaces les plus appréciés de la promotion.
Dans une forme physique impeccable, Steamboat donne le ton avec un joli saut chassé. L’homme masqué reprends le dessus avec un méchant coup de poing dans la mâchoire et en profite pour emmener Steamboat au sol, tuant d’emblée le rythme instauré. Steamboat revient en force et déroule son catch, non sans quelques difficultés. En cours de route, Humperdink revient près du plateau et sa présence acariâtre distrait Steamboat. Finalement, cette irruption désagréable sera le carburant qui lui permettra de reprendre du poil de la bête. Et même d’aller encore plus loin en démasquant son adversaire, ce qui est d’habitude réservé aux heels. Sous ce masque, il s’agit de Ken Timbs qu’on entendait beugler tout à l’heure. Steamboat en termine avec un double atémi et part immédiatement confronter Humperdink.
– Chaud comme la braise, Steamboat confronte un Sir Oliver Humperdink apeuré mais rapidement rejoint par Leroy Brown. Steamboat se met à siffler sans qu’on comprenne trop pourquoi. Et tout d’un coup, apparait Jay Youngblood avec une ceinture en cuir ! Il fouettera les heels jusqu’au vestiaire !
Un peu de calme de retour sur le plateau. Caudle accueille cette fois-ci Keith Larson et King Parsons. Larson nous parle de son combat face à Gene Anderson et revient sur les événements du début d’émission. Parsons s’adresse à Leroy Brown et lui dit que les gars de la rue sont au courant de son retournement de veste et il lui assure que Porkchop Cash et lui s’occuperont de son cas.
MATCH 5 : GENE ANDERSON W/SIR OLIVER HUMPERDINK VS KEITH LARSON (03:31)
VAINQUEUR : GENE ANDERSON
PRISE DE FINITION : BRISE-NUQUE
APPRÉCIATION : MATCH PLUS QUE MOYEN
Cinquième et dernier match de ce programme, ce sera un combat en un-contre-un. Dans l’un des coins se tient Keith Larson, l’un des jobbers les plus talentueux de ce territoire. De l’autre côté du ring, un vétéran des rings et un briscard invétéré. Il s’agit de Gene Anderson, la moitié des Minnesota Wrecking Crew. Lui aussi entraîné par Verne Gagne, Anderson fit ses début à la Stampede Wrestling de Calgary en 1958. Il a ensuite effectué une longue carrière, passant de l’AWA à la GCW en passant par les Jim Crockett Promotions. D’abord en équipe aux côtés d’un certain Lars Anderson, il a ensuite remporté les titres de Champions Tag Team avec Ole Anderson à plusieurs reprises entre 1970 et 1975.
Profitant de sa fougue et de sa jeunesse, Larson donne le ton avec un Atomic Drop et un enfourchement. Toutefois, Anderson est un grognard et reprends le dessus avec de sales coups de poing dans la bouche. Pas grand-chose à dire à partir de là, Anderson conserve le dessus jusqu’à un bref retour en force de Larson, qui se solde en une chute contre les cordes, ce qui permet à Gene Anderson d’en finir avec un brise-nuque.
– La House of Humperdink conclut ce programme au micro de Bob Caudle. Humperdink met en garde les « soeurs » Brisco, Steamboat et j’en passe. Valentine y va de son commentaire et Paul Jones termine en affirmant que la Indian Deathlock a été inventée par les blancs pour blesser les indiens. Hmm. Jones et Valentine sont tellement confiants qu’ils défient les Brisco Brothers, Jay Youngblood et Wahoo McDaniel (est-ce qu’on aurait oublié Ricky Steamboat ?) dans un match handicap.
Encore une bonne édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling qui parvient à nous offrir un programme éclectique et de fort belle facture. La House of Humperdink démolit le poste de radio de Jimmy Valiant, une grosse affiche en Tag Team et plus encore !
– On peut lui péter la gueule et même lui couper ses cheveux, mais on ne casse pas son poste de radio. Trop c’est trop. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, l’énième ignominie qui a fait sortir de ses gonds un « Boogie Woogie Man » pris pour cible depuis bien trop longtemps maintenant. La bête sauvage est réveillée et les hommes de Sir Oliver Humperdink ont désormais un animal blessé à leurs trousses.
– On n’en peut plus de la House of Humperdink ! Ils sont omniprésents et gangrènent ces programmes depuis trop longtemps déjà. Cette fois-ci avec Jos LeDuc, Greg Valentine et Leroy Brown, les hommes d’Humperdink se sont mis tous les babyfaces de la Mid-Atlantic à dos. De Ricky Steamboat à Wahoo McDaniel en passant par les Brisco Brothers et Jay Youngblood, les sbires de Sir Oliver Humperdink ne se sont pas fait que des amis. Et avec l’arrivée prochaine d’un potentiel nouveau membre, cela ne risque pas de s’arranger.
– Cette nouvelle recrue pourrait bel et bien être Abdullah The Butcher, une proposition de choix très prisée par Sir Oliver Humperdink. Si tel est le cas, cette faction de malheur pourrait faire couler encore plus de sang. Un homme s’est toutefois dressé face à l’arrivée imminente du « Madman From the Sudan » sur son territoire. Il s’agit de Wahoo McDaniel qui au cours d’une excellente promo de catch a défié Abdullah de venir se frotter à lui. Des hectolitres de sang promettent d’ores et déjà de couler à flots.
Nathan Maingneur