MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #46
18/09/1982

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved
Bob Caudle est notre hôte habituel et nous accueille encore et toujours dans l’enceinte des WPCQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord pour cette édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling, l’émission vedette des Jim Crockett Promotions en ce mois de septembre 1982.
– Au programme de notre soirée : nous aurons pas moins de quatre matchs Tag Team qui mettront à l’honneur certains des plus grands noms de ce territoire. En bonne compagnie, Caudle lance les hostilités en accueillant Jack Brisco, Wahoo McDaniel, Ricky Steamboat et un Jimmy Valiant anéanti par la perte de son poste de radio. Sa peine sera toutefois de courte durée puisque ses camarades de jeu se sont cotisés pour lui offrir un poste flambant neuf – et de marque Panasonic s’il vous plaît ! – que lui remet alors Caudle. Valiant exulte de joie et déballe son cadeau comme un gamin sous le sapin de Noël. Se lance alors sa musique d’entrée et l’heure est à la fête !
MATCH 1 : JACK BRISCO & « CHIEF » WAHOO MCDANIEL VS PVT. DON KERNODLE & KEN TIMBS (06:18)
VAINQUEURS : JACK BRISCO & WAHOO MCDANIEL
PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK
APPRÉCIATION : MATCH À QUATRE DE PLUTÔT BONNE FACTURE
On commence fort avec le premier de nos quatre matches en Tag. Ils se sont associés en se liguant contre la House of Humperdink et forment aujourd’hui un redoutable tandem. Il s’agit de l’équipe composée de Jack Brisco et de Wahoo McDaniel, deux anciens Champions du monde d’origine amérindienne et pas moins d’un demi-siècle d’expérience cumulée dans les pattes. Ils se mesuraient ce soir à un duo composé pour l’occasion du vétéran Ken Timbs et de Don Kernodle, ancien soldat du Sgt. Slaughter, désormais déserteur.
Brisco et Wahoo s’imposent d’entrée de jeu et s’en prennent aux guiboles du vivace Ken Timbs. On assiste à de plutôt bons échanges entre Brisco et Kernodle mais la synergie des anciens leur permet de conserver l’avantage. Aux commentaires, Caudle nous annonce que Jerry Brisco fera prochainement son retour et que Ric Flair continue d’esquiver la confrontation avec Wahoo McDaniel. Envoyé en dehors du ring, Timbs morfle et voit son torse marqué par les atémis tranchants de Wahoo McDaniel. Décapité par une double Clotheline portée en tandem, Timbs voit des étoiles. Brisco enchaîne et en termine avec sa Figure Four Leglock, une prise terriblement douloureuse de laquelle Ken Timbs ne se sortira pas.
MATCH 2 : MIKE ROTUNDA VS BEN ALEXANDER (06:19)
VAINQUEUR : MIKE ROTUNDA
PRISE DE FINITION : AIRPLANE SPIN
INDICATEUR : ** ¼
Originaire de St. Petersburg en Floride, Mike Rotunda a fait ses armes sur le tapis de lutte de l’Université de Syracuse. Passé professionnel depuis un peu plus d’un an, le jeune Rotunda a réalisé d’incroyables progrès et s’améliore de semaine en semaine – tant dans son catch que dans son physique affuté. Et c’est justement ce qui semble plaire à Sir Oliver Humperdink, qui essaie par tous les moyens de l’amadouer – sans grands succès. Rotunda se mesurait ce soir à un plutôt grand catcheur du nom de Ben Alexander.

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Tout juste âgé de 24 ans, Rotunda affiche déjà une maturité impressionnante – que ce soit dans son catch ou dans sa psychologie du ring. Faisant étalage de son bagage de lutteur amateur, Rotunda s’impose grâce à une technicité imparable et un catch déjà bien acéré. Aux abords du ring – et contre le bon gré de Rotunda – Humperdink lui insuffle de tricher en tirant les cheveux et en s’agrippant au slip de son adversaire. Alexander lui tient la dragée haute et reprends même le dessus avec un solide coup de coude dans la mâchoire. De nature guerrière, Rotunda serre les dents et revient avec une manchette portée à l’européenne. Le combat est remarquablement compétitif et nous tient en haleine. À l’issue d’une projection dans les cordes, Rotunda le hisse sur ses épaules et tournoie comme une toupie. Il s’agit d’un Airplane Spin, une prise qu’on ne voit pas encore très souvent – surtout à cette période. Cela suffira amplement pour le compte de trois de monsieur Stu Schwartz.
– Sir Oliver Humperdink souhaite alors féliciter Rotunda pour sa victoire mais Rotunda refuse catégoriquement. Il finira par le chasser hors du ring en balayant ses avances. Les liasses de la House of Humperdink n’auront pas raison des valeurs et des principes de Mike Rotunda.
De retour en plateau, Mike Davis et King Parsons sont reçus au micro de Bob Caudle. Ils nous parlent de leur prochain combat contre Jos LeDuc et Leroy Brown. Rien à signaler si ce n’est le fait que Davis s’en sort encore plutôt bien au micro, ce qui n’est franchement pas le cas de Parsons qui galère un peu plus.
MATCH 3 : JOS LEDUC & « BAD BAD » LEROY BROWN W/SIR OLIVER HUMPERDINK VS KING PARSONS & MIKE DAVIS (03:08)
VAINQUEURS : JOS LEDUC & LEROY BROWN
PRISE DE FINITION : DESCENTE DE LA CUISSE
APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT SOLIDE DES HEELS
Ce duo de choc – fruit d’une toute nouvelle association entre deux des loubards de la House of Humperdink – s’est déjà révélée diablement efficace. D’un côté, nous avons la force brute – une puissance bûcheronne – du brisquard canadien Jos LeDuc. Et de l’autre, nous retrouvons la force de frappe de « Bad Bad » Leroy Brown, sorti des bas fonds précaires de la Géorgie rurale et élevé au rang de crapule par la fortune d’Humperdink. Leurs adversaires sont un ancien comparse de Brown en la personne de King Parsons, qui s’associait donc ce soir à Mike Davis.
Parsons commence face à LeDuc mais se heurte à un mur. Et les choses ne s’arrangent pas lorsqu’entre son ancien partenaire. Les deux loubards de la House of Humperdink font preuve d’une solide cohésion en Tag et asphyxient ce pauvre Parsons, en totale perdition. Profitant d’un contre, Parsons fait rentrer Davis mais celui-ci subit plus qu’autre le catch des heels et ne fera pas la différence. D’une seule main, LeDuc le hisse alors dans les airs et l’abat avec un gigantesque brise-dos. Il l’emporte ensuite avec une descente de la cuisse qui n’était plus nécessaire à ce stade en un peu plus de trois minutes.
– Au sortir de cette victoire, Jos LeDuc et Leroy Brown rejoignent le plateau de Caudle. Transpirant à grosses gouttes, le canadien nous montre son dos large et poilu tandis qu’Humperdink met en garde Rotunda de ne plus jamais poser ses sales pattes sur lui. LeDuc s’adresse à Jimmy Valiant et lui conseille de retourner du côté de New York City s’il veut écouter de la musique. Leroy Brown s’est quand à lui emparé d’un pied de micro et demande à affronter Ricky Steamboat, que nous retrouverons dans notre prochain combat.
MATCH 4 : RICKY STEAMBOAT & JAY YOUNGBLOOD VS JUAN REYNOSA & JIM DALTON (06:31)
VAINQUEURS : RICKY STEAMBOAT & JAY YOUNGBLOOD
PRISE DE FINITION : TOP ROPE CROSSBODY
APPRÉCIATION : TRÈS BON AU DÉBUT MAIS DE LÉGERS CAFOUILLAGES SUR LA FIN
C’est l’une des équipes les plus populaires de ce territoire. Ensemble, ces deux athlètes forment un tandem foudroyant et nous offrent à chaque fois d’excellents combats. En guerre avec la House of Humperdink, Ricky Steamboat s’est ainsi trouvé un formidable allié en la personne de Jay Youngblood, lui aussi aux prises avec la plupart des heels de la promotion. Ce soir comme souvent en Tag Team, ils rencontraient Juan Reynosa et Jim Dalton.
Youngblood et Steamboat s’imposent sans aucune difficulté face à Dalton, pourtant pas le moins expérimenté des deux gaillards. Le corpulent Reynosa ne fera pas plus ample différence et face à Steamboat, le contraste est saisissant. En cette fin d’année 1982, Ricky Steamboat est en effet dans la forme physique de sa vie. Les heels reprennent temporairement le dessus mais Youngblood et Steamboat reviennent avec un double atémi fulgurant ainsi qu’avec une tentative de double saut chassé plutôt brouillonne mais efficace. Il semblerait alors que les babyfaces se soient un peu perdus dans la phase finale du combat. Après une série assez hasardeuse de prises portées en équipe, ils l’emportent finalement grâce à un magnifique Crossbody de Ricky Steamboat, exécuté avec maestria depuis la troisième corde.
– De retour sur le plateau, Caudle reçoit cette fois-ci le tandem composé de Keith Larson et de Porkchop Cash. S’il demeure l’un des meilleurs jobbers de ce territoire, Larson n’est pas très bon au micro et c’est dommage. En revanche, Cash relève le niveau et avec son style bien bayou, bien Sud des États-Unis, s’adresse à la House of Humperdink et ne mâche pas ses mots.
MATCH 5 : PAUL JONES & GREG « THE HAMMER » VALENTINE W/SIR OLIVER HUMPERDINK VS PORKCHOP CASH & KEITH LARSON (06:45)
VAINQUEURS : PAUL JONES & GREG VALENTINE
PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK
INDICATEUR : **
C’est sans doute l’un des tandems les plus redoutables du moment. Si ces deux là avaient été en Tag lors du tournoi de début d’année, il ne fait aucun doute qu’ils seraient allés très loin. Champion du monde depuis sa victoire controversée face à Jack Brisco, le détestable Paul Jones s’est récemment acoquiné avec Greg « The Hammer » Valentine, le tout nouveau poulain de Sir Oliver Humperdink. Leurs adversaires : l’un risque de ne pas poser problème – je parle bien-sûr de Keith Larson – mais le second – en la personne de Porkchop Cash – pourrait bien leur donner du fil à retordre.
Larson commence face à Valentine et se fait vite bouffer par la solide cohésion des heels, soutenus mordicus par Humperdink en dehors du ring. Lorsqu’entre Porkchop Cash, les coups pleuvent car celui-ci est un sacré bagarreur. Valentine reprends toutefois la main avec une grosse souplesse arrière. Celui qu’on ne surnomme pas « The Hammer » pour rien s’en prends alors à son genou, là aussi en vue de préparer sa prise en quatre. Également spécialiste d’une prise de soumission ciblant les jambes, Jones y va de ses torsions en tous genres, lui qui a perfectionné une variante de la Indian Deathlock. Larson revient tout feu tout flamme mais Valentine le tue avec une énorme descente du coude et en termine avec sa Figure Four Leglock, obligeant l’arbitre Stu Schwartz à faire sonner la cloche.
– On termine ce programme avec la House of Humperdink sur le plateau de Bob Caudle. Humperdink clame qu’il y a trop d’indiens sur ce territoire et promet de régler ce problème. Jones critique vivement le choix de la promotion d’avoir offert un nouveau poste de radio à Jimmy Valiant. Valentine conclut et s’en prends à Wahoo McDaniel, un homme qu’il connaît bien puisqu’il lui a déjà brisé la jambe par le passé.
Une édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling classique mais ma foi de plutôt belle facture. Pas moins de quatre matches Tag Team dans lesquels figurent certains des plus gros catcheurs de la promotion et plus encore !
– Cinq matches dont quatre matches Tag Team ! Est-ce que le catch en équipe ne serait pas le fer de lance des Jim Crockett Promotions ? Imaginez qu’un immense tournoi, regroupant les Tag Team les plus fameuses d’ici et d’ailleurs soit organisé afin de couronner de nouveaux Champions Tag Team !? Nous pourrions avoir une finale entre Paul Jones et Greg Valentine contre Ricky Steamboat et Jay Youngblood, imaginez donc cela ! Plus sérieusement, il serait grand temps que la promotion nous donne le résultat de ce maudit tournoi et que nos nouveaux Champions apparaissent enfin dans ces programmes.
– La House of Humperdink cherche à s’agrandir et c’est sur le jeune Mike Rotunda que Sir Oliver Humperdink semble avoir jeté son dévolu. Impressionné par la qualité objective de son catch, l’horrible manager n’a cessé de l’amadouer, allant jusqu’à l’encourager contre son gré dans son match du soir. Mais les valeurs de Rotunda, qui s’améliore d’ailleurs franchement de semaine en semaine, ont ce soir primé sur les liasses de billets de ce diable d’Humperdink. Voyons maintenant combien de temps saura résister celui qui finira en bout du compte par adopter un personnage d’inspecteur des impôts véreux.
– Sa peine fut de courte durée. Dévasté par la perte de son poste de radio – détruit en mille morceaux par les hommes de la House of Humperdink la semaine dernière – Jimmy Valiant a toutefois la chance d’avoir de bons amis. Ce fut un peu Noël avant l’heure pour le « Boogie Woogie Man » qui a donc reçu un nouveau poste de radio de la part de Jack Brisco, Wahoo McDaniel et Ricky Steamboat. La scène n’a rien de mémorable mais demeure toutefois un joli moment de franche camaraderie comme on les aime à cette période magique mais révolue des territoires.
Nathan Maingneur