MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #47

MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #47

25/09/1982

Mid-Atlantic Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Le traditionnel générique des Jim Crockett Promotions – en quatre temps – ouvre ce programme. Tout d’abord, s’affiche le logo de la Mid-Atlantic Championship Wrestling, suivi d’une courte séquence de catch ainsi qu’un visuel cartographique de cette région des États-Unis qui compose les Jim Crockett Promotions – du Nord au Sud : les Virginies, les Carolines ainsi que la Géorgie. Mais cette fois-ci, et bien que nous entendons la voix de Bob Caudle dans nos oreilles, nous n’aurons pas d’introductions car l’action a déjà commencé sur le ring !


MATCH 1 : DORY FUNK JR. VS MIKE DAVIS (04:27)

VAINQUEUR : DORY FUNK JR.

PRISE DE FINITION : SPINNING TOE HOLD

APPRÉCIATION : SOLIDE PERFORMANCE DE DORY FUNK JR.


Quelle ne fut pas ma surprise d’apercevoir l’un des fils du légendaire Dory Funk Sr. sur le ring des Jim Crockett Promotions. Non, ce n’est pas Terry – le plus reconnu de la famille – mais son grand frère nommé à la suite de son paternel en la personne de Dory Funk Jr. Pilier de la Western States Sports d’Amarillo au Texas, Dory Jr. a longtemps lutté sur ses terres mais a également eu un immense succès en Floride, en Géorgie et au Japon. Le 11 février 1969, Dory Jr. remporte la ceinture de Champion du monde de la NWA en battant Gene Kiniski et conservera ce titre pendant plus de quatre ans et demi, faisant de son règne le plus long derrière celui de Lou Thesz – rien que ça. Dory Funk Jr. rencontrait ce soir le jeune Mike Davis, un challenge un peu particulier ayant été promulgué pour l’occasion.

Dory Funk Jr.

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

En effet, nous comprenons entre quelques manchettes – et quelles manchettes ! – qu’un défi a été décrété par Dory Jr. qui aurait signé un chèque de cent-mille dollars promis à celui qui parviendrait à le vaincre ! À la dure et extrêmement méthodique, Dory Jr. est tout l’inverse de son frère Terry, le feu-follet de la famille. Spécialiste de la manchette, l’ancien Champion du monde catche à l’ancienne. Davis renvoie quelques maigres coups de poing mais Dory le calme avec un énorme coup d’avant-bras dans la mâchoire et – enchaînant avec une belle souplesse arrière – en termine en moins de cinq minutes avec son Spinning Toe Hold parental. Les cent-mille dollars resteront dans sa poche.


– Un Jimmy Valiant en rogne s’invite ensuite sur le plateau de Caudle. Vêtu d’un superbe blouson aux couleurs du mythique groupe de hard rock KISS, Valiant nous informe qu’il a perdu son titre de Champion TV contre Jos LeDuc dans des circonstances douteuses. Pis encore, son poste de radio flambant neuf a de nouveau été détruit ! On nous passe alors les images de ce combat qui eut récemment lieu au Coliseum de Charlotte en Caroline du Nord. Remonté comme une horloge suisse, le « Boogie Woogie Man » est fou de rage et jure que le vieux Jimmy Valiant est de retour !


MATCH 2 : « THE BOOGIE WOOGIE MAN » JIMMY VALIANT VS JIM DALTON (00:36)

VAINQUEUR : JIMMY VALIANT

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : SQUASH EXPÉDITIF DU « BOOGIE WOOGIE MAN »


Trêve d’introductions puisque les présentations ont plus ou moins été effectuées lors du segment précédent. Valiant se jette alors corps et âme sur ce ring – blouson KISS sur les épaules – et affrontait ce soir un certain Jim Dalton, jobber aguerri et briscard des rings habitué à se prendre de jolies déculottées.

Éperdument fou et endeuillé par la destruction de son poste de radio Panasonic, Valiant n’est pas venu pour perdre son temps – lui qui n’a pas dormi depuis 72 heures selon ses termes. Ce pauvre Dalton ne pourra rien faire d’autre que de subir l’ire du « Boogie Woogie Man » et succombe à sa fameuse descente du coude en l’espace de trente secondes à peine.


MATCH 3 : JAY YOUNGBLOOD VS « PVT. » JIM NELSON (05:52)

VAINQUEUR : JAY YOUNGBLOOD

PRISE DE FINITION : DESCENTE DES AVANT-BRAS

INDICATEUR : ** ¼


À l’origine, ce combat aurait du être un match à quatre mais pour une raison un peu obscure, Don Kernodle aurait reçu un télégramme en provenance du Japon à propos du Sgt. Slaughter qui est toujours suspendu sur ces terres. C’est donc son partenaire, en la personne de Jim Nelson, qui s’y collera en solo et qui rencontrait ce soir le vaillant Jay Youngblood. On peut imaginer qu’avec Don Kernodle dans son coin, Ricky Steamboat aurait quant à lui sans doute rejoint Youngblood pour un Tag Team match qui aurait fait des étincelles.

Youngblood prends l’avantage psychologique avec une série de bras à la volée mais Jim Nelson le surprends en maintenant un collier arrière solidement cadenassé. Youngblood a du mal à prendre son match en main et on sent que Nelson a beaucoup appris des leçons martiales du sergent – en particulier avec cette Lariat suivie d’une tentative de Cobra Clutch dont Youngblood se sortira de justesse grâce à l’appui du public, non sans difficultés. Le feu brûlant en lui, Jay Youngblood revient avec une série d’atémis tranchants. Ébahi, Nelson est en perdition et – retenu par les bretelles – s’écroule sous la force de frappe de l’amérindien. Coupé en deux par une descente des avant-bras portée avec élan, Nelson ne se relève pas du compte de trois de l’arbitre Tommy Young et offre la victoire à son vigoureux adversaire. Bon petit match !


– Interrogé à propos de son match de ce soir face à Greg Valentine, Keith Larson assure être prêt. Visiblement pas du tout à l’aise au micro et face caméra – et paradoxalement très bon sur le ring – ce pauvre Larson semble très embarrassée par sa propre promo. Il sera finalement coupé par la coupure publicitaire. Aïe.


MATCH 4 : GREG « THE HAMMER » VALENTINE W/SIR OLIVER HUMPERDINK VS KEITH LARSON (04:08)

VAINQUEUR : GREG VALENTINE

PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK

APPRÉCIATION : PLUTÔT BON MATCH DE CATCH


Keith Larson, c’est un de ces catcheurs qui aurait pu percer mais qui n’est jamais allé plus loin à cause d’un seul et unique problème : son manque de charisme évident. On peut effectivement être un bon lutteur et avoir la prestance d’une huître – c’est là tout l’embarras. Et c’est d’autant plus dommage que Larson est très doué entre les cordes – autant dans son selling que dans sa psychologie du ring. Ce soir opposé à Greg « The Hammer » Valentine – secondé de ce diable de Sir Oliver Humperdink – on ne donne pas cher de sa peau.

Comme d’habitude, Valentine semble jauger son adversaire, lui donnant une fausse impression de respect et de fair-play. En réalité, le fiston de Johnny Valentine joue avec sa proie et attends le moment opportun pour mordre. Valentine s’impose avec un gros enfourchement mais Larson lui en porte un en retour, ce qui semble l’agacer. Le naturel n’a pas tardé à revenir au galop puisque Valentine le tue avec un énorme coup de genou dans l’abdomen. Et ça y est, les frappes claquent désormais sur le dos de ce pauvre Larson qui se fait ensuite exploser le dos par une sale Gutwrench Suplex. Valentine l’achève en moins de cinq minutes avec un énorme coup de coude dans la mâchoire et enchaîne avec sa redoutable prise en quatre. 


– De retour sur le plateau, Caudle est entouré par un Jimmy Valiant qui n’a pas décoléré ainsi que d’un Wahoo McDaniel remonté. On nous rediffuse les images de la victoire controversée de Jos LeDuc et de ce pétage de radio qui a d’ailleurs provoqué un début d’émeute dans le public de Charlotte. Wahoo McDaniel nous raconte ensuite qu’il fut déjà victime de ce cas de figure lorsque le Sgt. Slaughter lui avait jadis tendu une embuscade pour lui arracher sa coiffe de plumes indiennes.


MATCH 5 : MIKE ROTUNDA VS ALI BEY (07:17)

VAINQUEUR : MIKE ROTUNDA

PRISE DE FINITION : AIRPLANE SPIN

INDICATEUR : **


Très convoité par l’irascible patron de la House of Humperdink, le jeune Mike Rotunda est l’une des étoiles montantes de cette fin d’année 1982. Possédant un solide bagage de lutte amateur, Rotunda est un excellent catcheur et ses exploits ne passent pas inaperçu : enchaînant depuis plusieurs semaines les victoires contre les jobbers les plus enracinés de la promotion. Ce soir n’y fera pas défaut puisque Rotunda se mesurait à Ali Bey, compétiteur trapu originaire de la Turquie.

De premiers échanges nerveux voient Rotunda imposer sa marque sur le plan technique. S’ensuit de plutôt belles séquences au sol lors desquelles le jeune Rotunda peut vraiment montrer ce qu’il sait faire. La rencontre est très technique et les articulations sont mis à rude épreuve. Bey renvoie quelques sales coups dans le visage de Rotunda mais ce dernier serre les dents et reprends le dessus avec une solide clé de bras. À la suite d’un plutôt bel échange, Rotunda lui décoche un magnifique saut chassé dans la mâchoire qui l’envoie en dehors du ring. En soi, pas grand chose à dire sur ce combat. C’est du très bon catch et ça se passe de commentaires. Rotunda l’emporte au bout de sept minutes grâce à un beau Airplane Spin.


– Au retour de la coupure publicitaire, Caudle accueillait cette fois-ci Ken Timbs et un Bill White moustachu qui s’est refait une beauté. S’ils admettent volontiers que leurs adversaires sont de farouches compétiteurs, ils se sentent tout à fait prêts à les affronter et feront de leur mieux.


MATCH 6 : JACK BRISCO & WAHOO MCDANIEL VS KEN TIMBS & BILL WHITE (07:33)

VAINQUEURS : JACK BRISCO & WAHOO MCDANIEL

PRISE DE FINITION : BACK SUPLEX

APPRÉCIATION : TRÈS BON MATCH DE CATCH À QUATRE


Nous terminons ce programme avec l’une des équipes qui rencontre le plus de succès ces derniers temps. Associés par la force des choses et réunis par une aversion commune de la House of Humperdink, Jack Brisco et Wahoo McDaniel forment une Tag Team qui s’est révélé plus qu’efficace. En même temps, voici ce qu’on obtient lorsqu’on additionne le talent de deux anciens Champions du monde et vétérans endurcis.

Wahoo commence face à Timbs tandis qu’en dehors du ring, Greg Valentine et Sir Oliver Humperdink font sentir leur présence en dehors du ring. Cette désagréable compagnie aurait pu être intimidante pour Brisco et Wahoo mais elle n’en fut rien. Briscard des rings lui aussi, White fait forte impression et leur donne un peu de grain à moudre tout en offrant un selling remarquable. Wahoo domine globalement et manque de l’emporter avec une prise du sommeil dont se sort héroïquement Bill White. Ce dernier reprendra même temporairement l’avantage, se livrant à une guerre d’atémis face à un Wahoo déchaîné. Cette fois-ci opposé à Brisco, White lui tient la dragée haute mais se fait cueillir par un magnifique saut chassé. Wahoo enchaîne avec une incroyable souplesse arrière qui suffit pour le compte de trois alors que les heels commençaient à s’agiter aux abords du ring.


– Dernier retour plateau et Bob Caudle recevait cette fois-ci Paul Jones et Leroy Brown, aux côtés de Sir Oliver Humperdink. Jones assure que sa ceinture de Champion de la Mid-Atlantic restera fermement accrochée à ses hanches tandis que Leroy Brown s’en prends à Ricky Steamboat. Fier comme un paon, Humperdink invite un Jos LeDuc qui arbore fièrement la toute nouvelle ceinture de Champion TV, redesignée et flambant neuve au lendemain de sa victoire contre Jimmy Valiant.


Encore une solide édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling. Dory Funk Jr. effectue ses débuts sur les rings des Carolines, Jimmy Valiant est en rogne et Wahoo McDaniel aussi ! Greg Valentine, Jay Youngblood, Mike Rotunda et plus encore.

– La House of Humperdink brise les corps mais aussi les esprits. Victime d’une violente agression qui a résulté en la destruction de son poste de radio, Jimmy Valiant a été rejoint dans sa colère par Wahoo McDaniel dont la coiffe traditionnelle indienne avait été violemment arrachée et mise à sac par le Sgt. Slaughter et ses sbires. Une peine commune peut parfois aider à se serrer les coudes. Si Wahoo McDaniel et Jimmy Valiant n’avaient jamais croisé leurs intérêts, cette atteinte d’ordre matérielle sera peut-être l’occasion d’enfin unir leurs forces.

– Ce n’est pas tous les jours qu’un ancien Champion du monde de la NWA s’immisce dans nos programmes. À peine présenté – et pourtant ce qu’on pourrait en dire ! – au profit d’un début d’émission pour le moins direct, Dory Funk Jr. s’autorisait ce soir une petite halte sur les rings de la Mid-Atlantic Championship Wrestling avant d’embarquer pour un nouveau périple au Japon. Sur les rings nippons, il y affrontera en solo des lutteurs tels que Bruiser Brody ou encore Jumbo Tsuruta. Et en Tag Team avec son petit frère Terry, ils participeront au Real World Tag League de l’AJPW et se battront contre certains des plus grands catcheurs de l’histoire de ce sport-spectacle.

Nathan Maingneur

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