MID-SOUTH WRESTLING #34

MID-SOUTH WRESTLING #34

14/08/1982

Mid-South Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Boyd Pearce est notre hôte de toujours et nous accueille comme d’habitude dans l’enceinte du Irish McNeil’s Boys Club de Shreveport en Louisiane. À ses côtés, faisant office de remplaçant pour « Cowboy » Bill Watts se trouve l’ancien Champion nord-américain en la personne de Bob Roop. Ce même Bob Roop qui est à l’origine de tout ce grabuge entre le Junkyard Dog et Ted DiBiase.

– Manquant de s’endormir sur place – vraisemblablement malade ou épuisé – Pearce rappelle que le Junkyard Dog refuse toujours catégoriquement d’apparaître sur ces programmes. Il ajoute toutefois qu’il a récemment été couronné « champion du peuple » sur un autre territoire. Et à cet égard, nous avons droit à des images inédites enregistrées lors d’un show non-télévisé de l’AWA qui se déroulait du côté de Houston au Texas.

Cette ligne de basse reconnaissable entre mille accompagne chacune des entrées du Junkyard Dog. Il s’agit – vous l’aurez compris – de Another One Bites The Dust, légendaire tube de Queen. Sur les terres du promoteur Paul Boesch, JYD se mesurait à Nick Bockwinkel avec la condition qu’en cas de victoire, il aurait le droit de s’en prendre – seulement cinq minutes – à son terrible manager Bobby Heenan. Notons la présence d’un tout jeune Bruce Prichard au micro ainsi que celle de Boesch, lui-même venu pour faire la promotion de ce combat. Mais nous n’aurons pas le droit de voir la-dite rencontre ! Oui, car même dans ces conditions, Junkyard Dog refuse de passer à l’écran – sauf si c’est face à Ted DiBiase !


MATCH 1 : TED DIBIASE & « HACKSAW » JIM DUGGAN VS JESSE BARR & MIKE BOND (03:12)

VAINQUEURS : TED DIBIASE & JIM DUGGAN

PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CORRECT DES HEELS


Ce même Ted DiBiase qui – rappelons-le – refuse quant à lui de remettre sa ceinture en jeu contre le Junkyard Dog. Ça nous fait une belle jambe cette satanée histoire. Ce soir en Tag Team avec son nouveau copain en la personne de « Hacksaw » Jim Duggan, DiBiase souffle sur les braises du conflit qui l’oppose à son ancien ami. Cette sacrée paire qui sent déjà le « Rat Pack » a plein nez se mesurait ce soir à un tandem de circonstances composé du talentueux Jesse Barr et du moins incroyable Mike Bond.

DiBiase commence face à Jesse Barr et donne le ton avec un sale coup de coude dans la mâchoire. Duggan poursuit l’œuvre de son partenaire avec un gros brise-nuque. Ils sont à l’aise en équipe et font preuve d’une solide cohésion – c’est le moins qu’on puisse dire. Duggan enfonce ce pauvre Jesse Barr dans le tapis avec une énorme descente du genou dans les lombaires. Inarrêtable, l’ancien attaquant des Atlanta Falcons les décime l’un après l’autre avec de gros tacles à la gorge, façon NFL. De son côté, DiBiase enchaînait avec sa Figure Four Leglock et fit jeter l’éponge à ce pauvre Bond.


MATCH 2 : « IRON » MIKE SHARPE VS TUG TAYLOR (05:06)

VAINQUEUR : « IRON » MIKE SHARPE

PRISE DE FINITION : PILEDRIVER

APPRÉCIATION : MATCH UN PEU QUELCONQUE


Rien n’arrête plus « Iron » Mike Sharpe. En guerre contre Skandor Akbar et son écurie de mercenaires, Sharpe distribue les marteaux-pilons comme des petits pains et a même contraint Akbar à porter une minerve. Même l’immense One Man Gang s’est cassé les dents sur cette force de la nature canadienne originaire d’Hamilton au Canada. Sharpe se mesurait ce soir à un gros gaillard du nom de Tug Taylor, qui ressemble à une version un peu plus joufflue de « Dr. Death » Steve Williams.

Certes, Taylor est bien moins taillé que Sharpe mais il n’en reste pas moins une sacrée masse physique. Sharpe remporte quelques tests de force et surprend son monde avec un habile saut chassé. Taylor reprend le dessus avec une série de coups de genou et réussit quand même à plier Sharpe – ce qui n’est pas rien. Agacé, Sharpe revient avec de gros coups qui claquent et l’emporte en l’espace de cinq minutes avec son Piledriver, une prise qu’il s’est nouvellement appropriée et qui a déjà filé quelques maux de tête aux hommes de Skandor Akbar.


– De retour de la coupure publicitaire, Boyd Pearce nous annonce que Dick Murdoch est revenu de sa tournée en « Orient » – en réalité au Japon. Celui qu’on surnomme affectueusement « Captain Redneck » sera de retour la semaine prochaine. On nous remontre – et en intégralité – un ancien match de Murdoch en date du 26 mai 1982. Il y affrontait « Hangman » Ricky Harris et l’emportait grâce à un coup fourré impliquant Skandor Akbar. 


MATCH 3 : « PRECIOUS » PAUL ELLERING VS BILLY « THE STARCHILD » STARR (04:40)

VAINQUEUR : « PRECIOUS » PAUL ELLERING

PRISE DE FINITION : BRISE-NUQUE

APPRÉCIATION : SQUASH TRÈS MOYEN


Quelle ne fut pas ma joie – au retour de la page de pub – de voir que « Precious » Paul Ellering se trouve sur le ring, prêt à combattre. Catcheur moyen tout au plus, Ellering se fera davantage reconnaître pour ses talents de manager auprès des légendaires Road Warriors. En effet, Ellering s’est gravement blessé au genou lors d’un match face à Ricky Morton et dut prendre sa retraite anticipée des rings en 1983. Il se frottait ce soir à un vieux de la vieille en la personne de Billy « The Starchild » Starr, vétéran des rings et briscard invétéré.

Ellering s’impose en emmenant Starr au sol et ça ne semble pas être au goût de celui qu’on surnomme « The Starchild ». Starr se rebiffe mais Ellering réplique avec autorité et le ramène au tapis avec des ciseaux de tête, une prise qu’on a pas l’habitude de voir portée par des lutteurs aussi musclés. Et qu’on se comprenne bien, Ellering sait catcher, c’est juste que son style in-ring est archi classique et que son personnage a du mal à être autre chose qu’une version low-cost de « Superstar » Billy Graham. Quelques minutes plus tard, il couche Starr avec une jolie souplesse arrière et l’emporte avec un brise-nuque.


MATCH 4 : KILLER KHAN W/SKANDOR AKBAR VS TOMMY SAXON (02:32)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : KHAN EST TOUJOURS SI VIOLENT


Champion de la Louisiane, Killer Khan n’a toujours pas connu de défaite significative depuis son arrivée sur les rings de la Mid-South Wrestling. Aux côtés de Skandor Akbar et de son keffieh volant au gré de la climatisation de la salle, Khan est un compétiteur atypique. Il se faisait ce soir les dents contre un garçon qui n’a pas l’air très confiant, en la personne de Tommy Saxon. 

Comme d’habitude, Khan fait preuve d’une brutalité flippante et paraît incontrôlable et ingérable. Ce pauvre Saxon en fais les frais et subit les accès de violence cruels et sadiques du japonais. Il le piétine littéralement et l’emporte en moins de trois minutes à la suite d’une grosse descente du genou. Aux commentaires, Bob Roop nous annonce un peu abruptement son départ. Étrange prestation et ce tout au long de la soirée. Je crois que je n’ai jamais vu si peu d’alchimie entre deux commentateurs !


– Au retour de la page de réclame publicitaire, Boyd Pearce a été rejoint par Ted DiBiase et « Hacksaw » Jim Duggan. J’adore le style de Duggan, qui a la dégaine d’un catcheur des eighties – c’est parfait ! Pearce nous annonce – enfin ! – que la semaine prochaine, le Junkyard Dog sera en action contre DiBiase ! Et ce sera soit en solo pour le titre de Champion nord-américain soit en Tag Team dans un combat où les titres de Champions par équipe seront défendus. Alléluia !


MATCH 5 : MR. OLYMPIA VS VINNIE ROMEO (03:45)

VAINQUEUR : MR. OLYMPIA

PRISE DE FINITION : FLYING BODY PRESS

APPRÉCIATION : PLUTÔT BONNE PETITE EXHIBITION DE CATCH


On termine vraisemblablement ce programme avec ce dernier match-up. Dans son coin, Mister Olympia est salué par la foule, lui qui reste l’un des lutteurs les plus appréciés de la promotion. Il s’échauffait ce soir face à un jobber du nom de Vinnie Romeo. Aucune mention du Junkyard Dog, qui est tout de même son partenaire en Tag Team. 

Une belle petite séquence de catch lance les hostilités alors qu’Olympia et Romeo se tirent la bourre de façon plutôt compétitive. Aux commentaires, DiBiase maintient ses positions et prépare le terrain pour la semaine prochaine. Romeo ose envoyer quelques bons coups d’avant-bras qui prennent Olympia de court. Ce dernier revient avec un surpassement bruyant, causé par le son sourd du ring. Olympia revient avec une série de sauts chassés et un Springboard Flying Body Press porté depuis la corde du milieu qui suffit pour le compte de trois de l’arbitre Alfred Neely. 


– On termine cette émission aux côtés de Pearce et des caïds Duggan et DiBiase. Celui-ci dément la rumeur selon laquelle il aurait refusé de défendre sa ceinture face au Junkyard Dog et clame haut et fort qu’il avait un contrat ouvert depuis trois semaines et que le Junkyard Dog n’a pas eu les tripes de se montrer. DiBiase ajoute que si le JYD perd ses derniers titres, il devra quitter le territoire de la Mid-South Wrestling !


Pas grand chose à se mettre sous la dent cette semaine. La Mid-South Wrestling nous offre l’une de ses moins bonnes éditions depuis bien longtemps. Toutefois, nous pouvons nous réjouir de quelques belles annonces !

– En effet et après des semaines d’imbroglio complexe où l’un ne souhaitait plus apparaître si l’autre ne voulait pas l’affronter, Junkyard Dog affrontera bel et bien Ted DiBiase la semaine prochaine. Et que ce soit en solo où en Tag Team, leurs ceintures respectives seront remises en jeu – quelle que soit la situation. Voyons maintenant si la promotion sera capable d’assumer le résultat de cette rivalité qui nous tient en haleine depuis de longues semaines.

– Autre déclaration – un peu moins attendue que la précédente – c’est l’annonce du retour de Dick Murdoch à l’écran après une période passée sur les rings nippons. Au vu de ce que nous avions eu de ce personnage et de sa gimmick de sergent chef un peu roublard, il est difficile de se réjouir de ce retour en force, même si cela sera sans doute l’occasion de rigoler un peu. Ou de pleurer. 

– Et la dernière mais non la moindre, c’est l’annonce de la présence exceptionnelle, la semaine prochaine, de Kevin Von Erich, en provenance directe de Dallas au Texas et de la WCCW. Dans cette période des territoires, ce genre de « crossovers » est toujours tellement enrichissant et passionnant pour nous autres férus d’histoire du catch nord-américain. 

Nathan Maingneur

Les commentaires sont fermés