MID-SOUTH WRESTLING #10

20/02/1982

Boyd Pearce est notre hôte et nous accueille dans l’enceinte du Irish McNeil’s Boys Club de Shreveport en Louisiane. À ses côtés de lui se tient le promoteur de la Mid-South en la personne de « Cowboy » Bill Watts. On nous informe que le « Big Cat » Ernie Ladd est bel et bien blessé, des suites de l’agression des Samoans, menée par Skandor Akbar.

MATCH 1 : COCOA SAMOA VS BILL ASH (05:36)

VAINQUEUR : COCOA SAMOA

PRISE DE FINITION : SPLASH

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH DE CATCH

Non, ce n’est pas « Superfly » Jimmy Snuka. Et pourtant ce n’est pas la ressemblance qui manque. Originaire des îles du Pacifique, Cocoa Samoa a commencé sa carrière en 1976 et s’est produit sur les rings de Portland, de la Mid-Atlantic et de la Mid-South Wrestling. Ce soir, Cocoa Samoa effectuait son retour sur ce territoire et affrontait Bill Ash, briscard des rings qui s’est spécialisé dans la fabrication de bottes de catcheurs.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Bill Watts ne semble pas grandement intéressé par le tour de chauffe des catcheurs. En effet, celui-ci nous partage son engouement pour la parade de Mardi Gras et combien ses enfants ont apprécié le spectacle. Cocoa s’impose avec une série d’atémis qui claquent comme des coups de machette. En effet, le torse de ce pauvre Ash a rougi et les stigmates commencent à apparaître sur ses côtes. Ash n’est pas du genre à se laisser faire et réponds avec des coups de genou dans l’abdomen. On se retrouve finalement face à un match plutôt compétitif alors qu’aucun ne semble vouloir courber l’échine. Finalement, c’est bien Cocoa Samoa qui l’emporte avec un magnifique Splash porté depuis la corde du milieu. Solide petit match d’ouverture.

– Skandor Akbar est reçu par Reeser Bowden pour une petite promo. Questionné sur ses récents succès, l’ancien manager de l’Iron Sheik se félicite de la blessure d’Ernie Ladd et de celle de Mike George. Le général menace ensuite Ted DiBiase et lui annonce qu’il est le prochain sur sa liste.

MATCH 2 : THE SAMOAN WARRIORS W/SKANDOR AKBAR VS BRIAN BLAIR & FRANK MONTE (03:12)

VAINQUEURS : THE SAMOAN WARRIORS

PRISE DE FINITION : SAMOAN DROP

APPRÉCIATION : SOLIDE PRÉSENTATION DES CHAMPIONS

Ils ont regagné les titres de Champions Tag Team et règnent de nouveau sur la promotion. Anciennement managés par Ernie Ladd, les Samoans ont changé leur fusil d’épaule en le trahissant au profit du général Skandor Akbar. Afa et Sika, ce sont eux, et ils se frottent ce soir à un tandem composé de Brian Blair et de « Fabulous » Frank Monte.

Peu impressionné, Brian s’impose en début de rencontre grâce à sa fougue habituelle et tient tête aux Samoans, couchant Afa avec un saut chassé. Brian et Monte catchent bien et se passent le tag à plusieurs reprises. Contre toute attente, les Champions sont même tournés au ridicule mais reprennent le contrôle après une charge ratée de Brian dans l’un des coins. Celui-ci réussit toutefois à passer le relais à Monte, mais ce dernier est stoppé dans son élan par un gros atémis. Il subit un Flying Headbutt et ne relève pas son épaule des suites d’un Samoan Drop de Sika, qui le fait retomber directement sur la tête. Plus de peur que de mal pour les Champions qui s’imposent plutôt facilement.

MATCH 3 : TED DIBIASE VS LARRY HIGGINS (03:16)

VAINQUEUR : TED DIBIASE

PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK

APPRÉCIATION : MATCH PLUTÔT CORRECT

Toujours Champion nord-américain, Ted DiBiase est empêtré dans une rivalité avec Paul Orndorff et Bob Roop qui en ont après sa ceinture. Originaire d’Omaha dans le Nebraska, DiBiase se frotte ce soir à un certain Larry Higgins, un gros gabarit qui s’est plus tard fait connaître sous le nom de Hacksaw Higgins.

DiBiase s’impose facilement dès les premières secondes du combat. Aux commentaires, Watts est ravi de nous informer que la Mid-South compte organiser un spectacle dans un stade et que les billets sont en vente. Il poursuit en nous informant que le programme est désormais diffusé en langue espagnole sur ses canaux de diffusion habituels. Sur le ring, DiBiase reste plutôt scolaire et ce pauvre Higgins ne peut rien faire. Alors qu’on aurait pu s’attendre à une intervention d’Orndorff ou de Roop, le Champion nord-américain en finit en un peu plus de trois minutes avec sa Figure Four Leglock.

MATCH 4 : BOB ROOP VS RICK FERRARA (03:29)

VAINQUEUR : BOB ROOP

PRISE DE FINITION : SHOULDER BREAKER

APPRÉCIATION : MATCH PLUTÔT CORRECT

Homme de main de Paul Orndorff, Bob Roop est peut-être l’un des compétiteurs les plus redoutés de la promotion. Ancien lutteur amateur, Roop est un briscard et n’hésitera pas à faire mal à ses adversaires. Il rencontre ce soir un catcheur du nom de Rick Ferrara, qui possède lui aussi quelques années d’expérience.

Roop se la joue en emmenant Ferrara au sol avec un soulevé de gréco-romaine, mais ce dernier n’est pas en reste et retourne son petit jeu contre lui. Le lutteur aguerri se retrouve ainsi en difficulté mais reprends l’avantage avec une bonne vieille prise de catch. Couché par un Atomic Drop, Ferrara subit ensuite un gros coup de poing dans l’abdomen. Roop le hisse alors sur ses épaules et l’abat sur son genou avec un sévère brise-épaule. Et cela suffit pour le compte de trois de l’arbitre.

MATCH 5 : JUNKYARD DOG & MR. OLYMPIA VS THE GRAPPLER & « BRUISER » BOB SWEETAN (05:38)

VAINQUEURS : JUNKYARD DOG & MR. OLYMPIA

PRISE DE FINITION : POWERSLAM

APPRÉCIATION : DE FUTURS CHAMPIONS TAG TEAM !

Sur le ring, une paire de catcheurs patiente en attendant l’entrée de leurs adversaires. Le visage recouvert d’un masque, le premier n’est autre que The Grappler, également connu en tant que Dirty White Boy ou encore sous le nom de Len Denton. Son partenaire est un individu sur lequel je ne souhaite pas m’étendre. « Bruiser » Bob Sweetan est un vieux de la vieille dont la misérable réputation n’a d’égale que sa triste existence. Ils rencontrent ce soir le duo composé du Junkyard Dog et de Mister Olympia, respectivement Champions de Louisiane et du Mississippi.

Le Grappler et Olympia s’échangent quelques joyeusetés, jusqu’au moment où JYD entre pour faire le ménage avec des tampons de quarterback. La rencontre commence à un rythme effréné et ne souffre d’aucun temps mort. Adulé, celui qui entre sur le ring au son de « Another One Bites the Dust » est dans son élément et déchaîne le public avec son style inimitable. Rien à dire concernant le catch de Sweetan, qui n’est ni bon, ni mauvais pour autant. La bagarre dégénère alors plutôt rapidement et le Grappler est envoyé en dehors du ring par son homologue masqué. Olympia brille et impressionne de semaine en semaine, lui qui a récemment combattu avec un muscle déchiré. JYD profite de ce chaos et écrase Sweetan au sol de toutes ses forces avec son Powerslam. L’arbitre compte et cela suffit pour le compte de trois. Le public de Shreveport est debout et comprend peut-être qu’ils sont face à de futurs Champions Tag Team.

MATCH 6 : « AMERICAN DREAM » DUSTY RHODES VS ED WISKOWSKI (03:38)

VAINQUEUR : DUSTY RHODES

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : DUSTY EST AU-DESSUS DE LA MÊLÉE

Vedette de ce trio de rêve qui a enchanté le public aux côtés du Junkyard Dog et d’André le Géant, Dusty Rhodes est ce soir de retour et arbore une magnifique robe de ring. « The American Dream » est très apprécié du public de Shreveport. Et à cette période, Rhodes se saignait face au Great Kabuki, Sgt. Slaughter ou encore le « Nature Boy » Ric Flair. Ce soir, Dusty rencontrait le « Polish Prince » en la personne d’Ed Wiskowski, grand gaillard plus connu sous le nom de Colonel DeBeers.

Intelligent, Dusty emmène immédiatement le grand Wiskowski au sol et se concentre sur ses fondations. Transpirant le charisme à grosses gouttes, Dusty est largement au-dessus de la mêlée. Wiskowski rate une charge dans l’un des coins et Dusty en profite alors pour lui porter ses célèbres coups de coude. Toutefois, Wiskowski revient avec sa puissance et remet les pendules de Dusty à l’heure. Et alors qu’il comptait partir pour un gros Splash, Rhodes a levé ses genoux pour contrer la prise. « American Dream » enchaîne et en finit avec sa descente du coude, sans trop de soucis.

MATCH 7 : PAUL ORNDORFF VS TONY TORRES (02:55)

VAINQUEUR : PAUL ORNDORFF

PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK

APPRÉCIATION : MATCH PLUTÔT CORRECT

On conclut cet épisode avec la présence du plus gros heel de la promotion. Originaire de Winchester en Virginie, Paul Orndorff se tient sur le ring et ne lâche pas son adversaire du regard. Ce dernier se nomme Tony Torres, jobber de la promotion. Ce combat devrait se dérouler jusqu’à la limite de temps de l’émission.

Orndorff est aussi nerveux qu’il l’aurait été face à un adversaire plus robuste. Ce pauvre Torres ne peut rien faire et s’écroule rapidement à la force de frappe d’Orndorff. Même s’il ne reste que quelques minutes d’antenne, on assiste à une plutôt bonne exhibition. Torres finit au sol après un saut chassé et Orndorff décide alors de se focaliser sur sa jambe. Et bien évidemment, tout cela prépare sa célèbre Figure Four Leglock. Une fois appliquée, impossible pour ce pauvre garçon de s’en sortir. Aux commentaires, Bill Watts mentionne un potentiel match en cage entre Orndorff et Ted DiBiase alors que l’émission touche à sa fin.

Pas de gros match, pas d’avancée scénaristique majeure, mais cet épisode de Mid-South Wrestling reste très agréable à regarder.

– Quelques semaines plus tôt, Jimmy « Superfly » Snuka effectuait ses débuts du côté de la World Wrestling Federation. Cette semaine, c’est son sosie – ou presque – du nom de Cocoa Samoa qui faisait son retour sur le ring de la Mid-South. Au vu de sa performance, nous sommes en droit d’en attendre plus.

– Skandor Akbar a donc bien su rebondir à la suite du départ de l’Iron Sheik. Récupérant les Samoans d’Ernie Ladd tout en blessant le « Big Cat », le général a cette semaine jeté son dévolu sur Ted DiBiase.

– Celui-ci était à l’affiche et s’est bien démené face à son défi du soir. Et alors qu’on aurait pu s’attendre à une intervention de PaulOrndorff ou de Bob Roop, ses rivaux du moment, ces derniers sont restés sages et se sont imposés dans leurs matches respectifs.

– Quelque-peu bousculés par Brian Blair en début d’émission, les Wild Samoans se sont toutefois imposé – tout en puissance – à l’issue d’un combat rapidement achevé. Avec le départ de Mike George, qui laisse donc le Junkyard Dog sans partenaire, peu d’équipes pourraient prétendre à leurs ceintures de Champions.

– C’est ce qu’on aurait pu penser, du moins jusqu’à ce match en tag où se sont imposés Mister Olympia et le Junkyard Dog. Cette équipe semble naturellement soudée et pourrait prétendre à de grandes choses. Voici nos prochains Champions !

– Le fait marquant de cette édition de Mid-South Wrestling reste incontestablement cette apparition de « American Dream » Dusty Rhodes. Même si son combat n’a duré que trois minutes, sa seule présence électrise toujours autant et continue de mettre tout le monde d’accord.

Nathan Maingneur