MID-SOUTH WRESTLING #30

MID-SOUTH WRESTLING #30

10/07/1982

Mid-South Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Boyd Pearce est notre hôte et nous accueille comme chaque semaine dans l’enceinte du Irish McNeil Boys Club de Shreveport en Louisiane pour cette édition du programme Mid-South Wrestling. À ses côtés ce soir siège l’Assassin #1 – Jody Hamilton de son vrai nom – légende des rings originaire du Missouri et partenaire du Grappler sur ce territoire. Pas un mot sur l’absence de « Cowboy » Bill Watts.

– On ne se réjouit pas forcément à l’idée de commencer l’émission avec Paul Ellering – qui plus est puisque il s’agit d’un de ces segments pourris. À priori, Ellering se serait remis de sa blessure au genou et devrait donc combattre. Mais comme c’est de tradition, passons par la séquence « spotlight » hebdomadaire. Accompagné de Reeser Bowden et d’un groupe de gamins qui préfèreraient sans doute un ballon de basket et un peu d’air frais, Ellering leur propose d’exercer une activité physique qui consiste en quelques tractions sur un tuyau un peu branlant. Ellering s’exécute ensuite avec un des mômes accroché à sa taille – ce qui peut paraître étrange non ?


MATCH 1 : « PRECIOUS » PAUL ELLERING VS BILLY « THE STARCHILD » STARR (04:42)

VAINQUEUR : PAUL ELLERING

PRISE DE FINITION : NECKBREAKER

INDICATEUR : * ½


Élève au sein du camp d’entraînement de Verne Gagne au milieu des années 1970, Paul Ellering a commencé sa carrière du côté de l’AWA, de la Mid-South Wrestling ainsi que pour Jerry Jarrett du côté de Memphis. Sur les rings du Tennessee, Ellering développe un personnage arrogant et endosse le surnom de « Precious » Paul Ellering. En début d’année 1982, Ellering se blesse au genou lors d’un match face à Robert Gibson et doit prendre du repos. Malgré son retour en action, cette blessure marquera toutefois la fin de la carrière d’Ellering qui ira entamer une carrière de manager avec tout le succès qu’on lui connaît. Il se mesurait ce soir à Billy « The Starchild » Starr, l’un des jobbers les plus aguerris de ce territoire.

En mode fête d’indépendance américaine, Ellering a du mal à retirer son t-shirt, comme si ses bras musclés ne passaient pas les manches. « Precious » Paul s’impose avec des prises de force et pavane en se galvanisant de poses plastiques. Starr essaie de se défendre comme il peut mais il est à chaque fois calmé par un Ellering dominant. Un coup de la corde à linge dégueulasse précède un brise-nuque pas franchement plus esthétique qui permet à Paul Ellering de l’emporter, sans grande conviction.


MATCH 2 : TED DIBIASE VS JESSE BARR (04:34)

VAINQUEUR : TED DIBIASE

PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK

INDICATEUR : **


Ce n’est plus le même Ted DiBiase que nous avions connu lors de son premier règne de Champion nord-américain. Désormais avec le regard sombre et fermé, ainsi qu’avec un gant noir habillant sa main droite, Ted DiBiase a récemment retourné sa veste après de longues semaines de frustration en trahissant la confiance du Junkyard Dog pour regagner sa ceinture. Pour l’heure, JYD ne semble pas encore avoir su digérer cet affront pour confronter celui qu’il croyait être son ami. DiBiase rencontre ce soir Jesse Barr, l’un des jobbers les plus talentueux de la promotion.

De premiers échanges très nerveux lancent ce combat de la meilleure des manières. Barr tient la dragée haute à un DiBiase qui se rend rapidement compte que ce n’est pas n’importe qui en face de lui. Moins respectueux qu’autrefois, DiBiase n’hésite pas à frapper le premier avec de sales coups d’avant-bras qui font mouche. Jesse revient en force avec une planchette japonaise assortie d’un superbe saut chassé, mais DiBiase n’hésite pas à lui décocher une sale droite – poing fermé – portée avec sa main gantée. Il le passe ensuite froidement à tabac et Barr n’est plus en mesure de revenir. DiBiase enchaîne alors avec son Powerslam mais choisit de ne pas en finir tout de suite. C’est bien trop facile. Il lui assène alors une descente du poing avant d’enfoncer le clou avec sa redoutable Figure Four Leglock dont Barr ne peut pas se sortir. Solide petit match de catch.


MATCH 3 : JUNKYARD DOG & MR. OLYMPIA VS THE GRAPPLER & BILL ASH (04:37)

VAINQUEUR : JUNKYARD DOG & MR. OLYMPIA

PRISE DE FINITION : POWERSLAM

APPRÉCIATION : PLUTÔT BON PETIT MATCH À QUATRE


Pour notre prochain combat, nous avons droit à du catch Tag Team. Sur le ring, le premier tandem se compose du Masked Grappler, le compère du Masked Assassin qui siège alors en compagnie de Boyd Pearce. Il doit ce soir composer avec Bill Ash, jobber surtout connu pour ses talents de bottier sur tout le circuit nord-américain. Il s’agit donc – sauf preuve du contraire – du vrai Bill le Bottier. Leurs adversaires effectuent leur entrée au son d’Another One Bites the Dust de Queen, la fameuse musique d’entrée du Junkyard Dog. Toujours pas remis de la trahison de Ted DiBiase, JYD a le regard des mauvais soirs mais il doit ce soir laisser ses problématiques de côté afin de combattre aux côtés de Mister Olympia.

Junkyard Dog & Mister Olympia

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

En forme olympienne – et sans mauvais jeu de mot – Olympia fait le ménage et fait valdinguer ses adversaires d’un bout à l’autre du ring. La confrontation la plus intéressante a lieu lorsque le Grappler et Olympia se font face. En effet, c’est toujours impressionnant de voir s’opposer deux catcheurs masqués. Tandis que sur le ring, le Grappler portait une magnifique souplesse arrière à Olympia, un plan caméra nous révèle la présence de Jim Duggan et de Skandor Akbar, en retrait dans la pénombre de la salle. Loin d’être un mauvais bougre, Ash a du répondant et les séquences de catch à quatre n’en sont que plus plaisantes. En furie, Junkyard Dog entre pour faire le ménage et il décapite Ash avec une énorme Lariat. Il le cloue ensuite au tapis avec son Powerslam pendant qu’en parallèle, Olympia attrapait le Grappler avec sa Sleeper Hold. Une très bonne fin de match qui couronne une rencontre plutôt sympathique. 


MATCH 4 : « HACKSAW » JIM DUGGAN W/SKANDOR AKBAR VS VINNIE ROMEO (04:59)

VAINQUEUR : JIM DUGGAN

PRISE DE FINITION : BACKBREAKER

APPRÉCIATION : EXCELLENT SQUASH DE DUGGAN


Aperçu un peu plus tôt dans la pénombre du Irish McNeil Boys Club, Jim Duggan figure dans notre prochain combat. Originaire de Glens Falls dans l’État de New York, l’ancien membre des Atlanta Falcons, un beau bébé de 120kg pour 1,90m lutte seulement depuis 1979, en grande partie grâce à Jack Adkisson, plus connu sous le nom de Fritz Von Erich, qui l’a repéré sur les terrains de football. Chasseur de primes pour le compte de Skandor Akbar, Duggan rencontre ce soir Vinnie Romeo, reconnu sur d’autres territoires – notamment du côté des Jim Crockett Promotions – sous le nom de Vinnie Valentino.

Fort d’un background de lutteur, Duggan essaie d’emmener Romeo au sol sous les yeux de son manager, qui apparaît toujours en retrait. Physiquement, Duggan est au-dessus de la mêlée. Et malgré sa réputation, Romeo ne peut rien faire face à sa puissance de frappe. De par sa carrure et son attitude, Duggan est réellement impressionnant et nous fait un peu penser à Bruiser Brody. Romeo se redonne du poil de la bête mais il se plante totalement sur une tentative de Crossbody et Duggan le hisse alors sur ses épaules. Nous offrant une séquence absolument terrifiante, il lui fracasse alors le dos dans chaque coin du ring avant d’asséner le coup de grâce avec un brise-dos. Excellente performance de Duggan.


MATCH 5 : KILLER KHAN W/SKANDOR AKBAR VS BUDDY LANDEL (02:40)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : TRÈS BON SQUASH DE KHAN GRÂCE À LANDEL


Lui aussi est un arrivage tout récent pour la promotion. Également au service de ce diable de Skandor Akbar, Killer Khan bénéficie toutefois de plus d’expérience que le jeune Duggan. Et d’un réputation qui le précède, puisque c’est supposément lui qui a envoyé André le Géant à l’hôpital en lui « brisant la jambe » et qui s’en était immédiatement pris à Ernie Ladd, l’autre géant des territoires. On nous apprends à notre grand étonnement que Killer Khan est devenu Champion de la Louisiane au terme d’un tournoi organisé à Bâton-Rouge après que le Junkyard Dog ait rendu le titre vacant. Khan se mesurait ce soir au jeune et prometteur Buddy Landel.

Comme d’habitude, Khan est hyper agressif. Mais en face de lui, ce n’est pas le jobber du coin. C’est Buddy Landel, un jeune homme dont le potentiel le prédestine à de bien belles choses. Cela n’empêche toutefois pas Khan de s’imposer avec fracas. Il le brutalise ainsi de longues minutes en ayant toujours l’air très stiff. Il le piétine littéralement et ce malgré les avertissements de l’arbitre Alfred Neely. Landel succombera en moins de trois minutes à l’énorme descente du genou du Mongol, portée depuis la corde du milieu.


MATCH 6 : ONE MAN GANG W/SKANDOR AKBAR VS COCO SAMOA (02:09)

VAINQUEUR : ONE MAN GANG

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : SQUAQH PLUTÔT ABRUPTE DU ONE MAN GANG


En parlant de géants, en voici un autre. Originaire de Spartanburg en Caroline du Sud, ce grand gaillard culmine à près de 2,6 mètres et affiche plus de 200kg à la pesée. Véritable force de la nature, le One Man Gang occupe une place certaine dans l’écurie de Skandor Akbar. À seulement 22 ans, cette masse humaine s’est déjà forgée une réputation notoire. Son adversaire ce soir effectue son retour sur ces programmes après une absence de quelques semaines. Il s’agit de Coco Samoa, originaire des îles du même nom.

One Man Gang s’impose avec de larges et amples frappes mais Coco sait se défendre et lui réponds avec un certain mordant. Le géant reprends le contrôle mais Coco se loupe sur un saut chassé, que les commentateurs qualifient d’une esquive du One Man Gang, alors que non, c’est un raté. Ce dernier l’écrase ensuite au tapis avec un enfourchement et l’emporte très rapidement à la suite de deux grosses et enveloppantes descentes du coude.


MATCH 7 : « BIG CAT » ERNIE LADD & BUCK ROBLEY VS BOB ROOP & « HANGMAN » RICKY HARRIS (03:57)

VAINQUEURS : ERNIE LADD & BUCK ROBLEY

PRISE DE FINITION : DESCENTE DE LA CUISSE

INDICATEUR : * ¾


Alors que ces matches rajoutés en dernière minute opposent habituellement des jobbers, c’est une plutôt belle affiche qui nous est ici proposée par la Mid-South. Dans le coin rouge – celui des heels – Bob Roop s’associe avec « Hangman » Ricky Harris, également dans l’écurie de Skandor Akbar. Contre eux se dresse un tandem dont l’apparence à la fois burlesque et pathétique puisqu’il s’agit du « Big Cat » Ernie Ladd et de ce sacré Buck Robley, toujours flanqué de son plâtre et de son t-shirt jaune pâle.

Robley commence face à Roop mais les choses s’emballent vraiment lorsqu’entre le géant. Ladd se déplace comme un éléphant et fait valdinguer les heels en les projetant l’un dans l’autre. Ce pauvre Harris subit un énorme enfourchement et est ensuite offert en pâture à Robley. En trichant, les heels reprennent le contrôle et isolent Robley de son partenaire. Celui-ci s’en sort rapidement et fait entrer le « Big Cat » qui déroule seul contre deux. Entremêlé dans les cordes, Ladd a la lucidité de lever sa jambe et de cueillir Roop avec un gros Big Boot. Harris subit ensuite alors le combo fatal. D’abord un surpassement, assorti d’une descente du coude, puis une gigantesque descente de la cuisse d’un Ernie Ladd en grande forme.


– Boyd Pearce et l’Assassin nous annoncent le programme de la semaine prochaine. Entre autres, le Junkyard Dog et Ernie Ladd affronteront Harris et l’Assassin, qui n’a pas l’air franchement ravi de l’apprendre. Également, Mister Olympia défendra son titre contre Bob Roop. Et nous aurons du catch féminin !

Une bonne semaine bourrée d’action pour la Mid-South Wrestling qui ne raconte pas grand chose sur le plan narratif, mais qui sait toutefois proposer – en quarante-cinq minutes ! – pas moins de sept matches variés et intéressants, au moins à plus d’un égard.

– Et pourtant, cela partait mal. Sacrifié sur l’autel de la grande bouffonnerie par Dick Murdoch, on n’aurait pas mis une pièce sur le jeune Jim Duggan si nous ne connaissions pas déjà l’histoire. Pris sous l’aile de ce grand manager que l’histoire a quelque peu oublié en la personne de Skandor Akbar, Duggan nous a ce soir offert sa plus convaincante performance à ce jour. Écrasant son défi du soir, Duggan a brillé et a même renvoyé l’image d’un nouveau Bruiser Brody. Tout ce dont la promotion a besoin. Et c’est très bien puisque j’ai envie d’en voir plus !

– Sacré Champion de la Louisiane au terme d’un tournoi qui eut lieu le 6 juillet du côté de Bâton-Rouge en Louisiane, Killer Khan est monté d’un niveau. Lui qui est pourtant arrivé il n’y a pas si longtemps a déjà fait forte impression et bénéficiait pour le coup d’une réputation déjà bien établie. En s’en prenant immédiatement à Ernie Ladd, Khan a frappé fort et a cimenté son statut de tueur de géants. Voyons maintenant qui pourrait se mettre à courir après sa ceinture. Et pourquoi pas André ?

Nathan Maingneur

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