MID-SOUTH WRESTLING #25
05/06/1982
Boyd Pearce est notre hôte et nous accueille comme chaque semaine dans l’enceinte du Irish McNeil’s Boys Club de Shreveport en Louisiane, à l’occasion de cet épisode de Mid-South Wrestling. À ses côtés, se trouve son partenaire à l’antenne habituel en la personne de « Cowboy » Bill Watts, promoteur de ce territoire. Ils nous donnent ensuite les matches annoncés ce soir et nous indiquent que l’on commence avec « Precious » Paul Ellering.
– Comme chaque semaine depuis bientôt un mois, nous commençons la soirée avec une séquence « spotlight » mettant en avant les talents de « Precious » Paul Ellering. Après les pompes, les squats et le développé couché, Ellering nous conte cette semaine une petite histoire, avec blague pas drôle à la clé en guise de chute. Ce n’est ni drôle, ni intéressant, il est grand temps que ces segments prennent fin.
MATCH 1 : « CAPTAIN REDNECK » DICK MURDOCH VS THE TURK (02:57)
VAINQUEUR : DICK MURDOCH
PRISE DE FINITION : BRAINBUSTER
APPRÉCIATION : MOINS PIRE QUE D’HABITUDE
Juste à la suite de ce formidable segment, nous enchaînons avec notre premier match de la soirée. Lorsque retentit l’hymne des Marines, c’est toutes les semaines la même chose. Le public de Shreveport se lève à l’unisson et salue l’arrivée du « Capitaine Redneck », en la personne de Dick Murdoch. Casque treillis et sac à dos de l’armée américaine, on dirait que Murdoch sort tout droit de la version américaine de la 7e Compagnie. Il rencontre ce soir le Turc, plus connu et plus respecté sous le nom d’Ali Bey, du côté des Jim Crockett Promotions.
Murdoch commence avec des coups de coude qui sonnent le Turc. Celui-ci se défends et réussit à emmener Murdoch au sol avec une clé de bras. Murdoch s’en sort avec un saut carpé étonnant et reprends donc l’avantage. On se bagarre, on s’échange quelques bons coups d’avant-bras, mais Murdoch garde la main. Il l’emporte ensuite en un peu moins de trois minutes grâce à son Brainbuster, porté de manière terrifiante. Se laissant simplement tomber, le Turc retombe droit comme une pique et manque de se tuer. C’est quand même moins pire que d’habitude.
MATCH 2 : TED DIBIASE VS RANDY BASE (02:20)
VAINQUEUR : TED DIBIASE
PRISE DE FINITION : POWERSLAM
APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CLASSIQUE DE DIBIASE
On enchaîne sans plus attendre avec notre prochain combat qui oppose Ted DiBiase à un jobber du nom de Randy Base. Depuis la perte de son titre de Champion nord-américain, c’est assez flou pour DiBiase, qui n’a pas réellement su se remettre en selle, et on ne sait toujours pas quelles sont ses motivations.
Sur le ring en revanche, son catch n’a pas bougé et DiBiase s’impose tout naturellement. Il garde en effet son adversaire au tapis grâce à ses compétences en lutte amateur. Base est complètement transparent, et ne peut rien faire du tout. DiBiase l’emporte ensuite très rapidement, en l’espace de deux minutes, grâce à son Powerslam, sans faire grand bruit.
MATCH 3 : « DR. DEATH » STEVE WILLIAMS VS BILLY STARR (03:36)
VAINQUEUR : STEVE WILLIAMS
PRISE DE FINITION : OKLAHOMA STAMPEDE
APPRÉCIATION : TRÈS SOLIDE SQUASH POUR « DR. DEATH »
Une semaine après une première victoire convaincante, Steve Williams rempile et effectue ce soir son deuxième match officiel. Nouvelle coqueluche de « Cowboy » Bill Watts, celui qu’on a surnommé « Dr. Death » en raison de sa robustesse sur les terrains de football, se mesure ce soir à Billy « The Starchild » Starr, l’un des jobbers les plus aguerris de ce coin de la carte des États-Unis.
Starr essaie de se frotter à Williams, mais ce dernier le repousse à chaque fois avec force. Il réussit quand même à placer quelques coups de poing. Aux commentaires, Watts nous raconte que la présence de Williams est due à un arrangement avec Barry Switzer, coach à l’Université d’Oklahoma. Il ajoute également qu’il lui a donné l’une de ses vieilles paires de bottes, ce qui n’est pas rien. « Dr. Death » Steve Williams l’emporte ensuite en un peu plus de trois minutes avec son Powerslam, le Oklahoma Stampede.
– De retour en plateau, Boyd Pearce et Bill Watts reviennent sur les débuts de Rick Harris, qui sera en action dans notre prochain combat. Ils nous repassent les images de son tout premier match, qui s’est soldé par une défaite face Dick Murdoch, mais qui s’est terminée avec un Murdoch étranglé, presque pendu par la corde de Harris.
MATCH 4 : « HANGMAN » RICK HARRIS W/SKANDOR AKBAR VS MIKE HUDPSETH (02:59)
VAINQUEUR : RICK HARRIS
PRISE DE FINITION : HANGMAN’S NOOSE
APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CORRECT DE HARRIS
Ce même Ricky Harris qu’on retrouve dans notre prochain match. Originaire de Texarkana dans l’Arkansas, celui qu’on surnomme « The Hangman » depuis qu’il loue ses services à ce diable de Skandor Akbar, est accompagné par ce vil personnage, toujours à l’affut de la moindre opportunité de semer le trouble. Harris se mesure ce soir à Mike Hudspeth, un jobber qui n’a pas l’air bien menaçant.
Pas grand chose à dire sur ce match si ce ne n’est que Hudspeth cogne fort, ce qui a l’air de décontenancer Harris. Toutefois, Harris cogne plus fort encore et s’impose donc plutôt logiquement. Il le porte et le relâche alors, gorge première, sur les cordes. La rencontre ne dure pas et Harris l’emporte ensuite en trois minutes avec un Hangman’s Noose, qui nous rappelle celui du Hangman, tiens donc, du côté de la World Wrestling Federation.
MATCH 5 : NORTH AMERICAN CHAMPIONSHIP MATCH : BOB ROOP © VS JUNKYARD DOG (02:35)
VAINQUEUR : JUNKYARD DOG PAR DQ
PRISE DE FINITION : INTERVENTION DU ONE MAN GANG
INDICATEUR : **
Incontestablement, c’est l’affiche de la soirée. Champion nord-américain depuis quelques semaines désormais, Bob Roop est toujours sur un petit nuage et n’a pas encore été trop dérangé. Cela pourrait toutefois changé ce soir, car il rencontre son plus gros défi à date, en la personne du Junkyard Dog. Champion de la Louisiane, celui-ci réalise son entrée au son de « Another One Bites the Dust », le célèbre tube de Queen. L’affiche est folle, c’est Champion contre Champion, mais seul Roop défend sa ceinture.
Lancé tel un boulet de canon, Junkyard Dog déroule parfaitement. Rien n’y fait, JYD reste de marbre, et ce n’est pas les quelques pauvres offenses de Roop qui iront l’inquiéter. Le Champion est en perdition, mais revient momentanément avec un brise-nuque. Toutefois, ce soir semble être le soir du Junkyard Dog, et tout indique que nous allons couronner un nouveau Champion. De nulle part, JYD lui assène son Powerslam, mais alors que l’arbitre allait compter trois, il est tiré en dehors du ring par le One Man Gang qui s’en prends à sa jambe. Balancé hors du ring lui aussi, l’arbitre Alfred Neely fait sonner la cloche et ce sera une disqualification.
– Toutefois, One Man Gang n’en a pas terminé et s’en prend désormais à la jambe de JYD en vue de le blesser. Armé d’une chaise, le « Big Cat » Ernie Ladd s’interpose et repousse le One Man Gang au vestiaire. Sur le ring, Roop continue de s’en prendre au JYD, et alors qu’il s’apprêtait à lui porter une descente du genou du haut des cordes, Ted DiBiase s’est interposé pour prendre le choc. JYD se remet sur pieds, mais c’est alors que l’Assassin et le Grappler accourent également au ring. C’est le chaos !
MATCH 6 : THE ASSASSIN & THE GRAPPLER VS COCO SAMOA & JESSE BARR (03:07)
VAINQUEURS : THE ASSASSIN & THE GRAPPLER
PRISE DE FINITION : ONE-ARM BULLDOG
APPRÉCIATION : MATCH DE CATCH PLUS QUE CORRECT
Entre hommes masqués, on s’entend plutôt bien. Il semble en effet qu’une association se soit formée entre l’Assassin et le Grappler, qui n’en sont pas à leur première supercherie. Ils rencontrent ce soir le tandem composé de Coco Samoa et de Jesse Barr, un duo à ne pas sous-estimer, car ils pourraient créer la surprise.
On assiste à de très jolies séquences entre les lutteurs masqués et Jesse Barr, toujours si étonnant entre les cordes. Les tags s’enchaînent rapidement, le combat est fluide et c’est plutôt plaisant. Le seul regret que j’ai à propos de ce match, c’est qu’il ne dure pas assez longtemps. En effet, l’Assassin et le Grappler l’emportent en un peu plus de trois minutes. Coco Samoa partait alors pour une planchette japonaise, mais l’Assassin l’a mis KO avec un coup de tête. Le Grappler en a profité et en as terminé avec un One-Arm Bulldog, sans trop de soucis. Bon petit match plus que correct.
MATCH 7 : « IRON » MIKE SHARPE VS JIM STARR (04:20)
VAINQUEUR : AUCUN
PRISE DE FINITION : LIMITE DE TEMPS RÉGLEMENTAIRE
APPRÉCIATION : ILS AURAIENT PU FAIRE GAGNER SHARPE
Puisqu’il nous reste du temps d’antenne, et comme c’est la tradition sur ce territoire, on a droit à du catch. Et ça tombe bien, nous sommes là pour ça. Ce soir, dans le match prévu pour durer jusqu’à la coupure, nous retrouvons un jobber du nom de Jim Starr, jobber sur lequel je n’ai pas grand chose à dire. Il rencontrait alors le solide « Iron » Mike Sharpe, l’un des catcheurs les plus massifs de cette période.
Et même si c’est toujours mieux que rien, c’est vrai que ces rencontres ne présentent pas de grand intérêt, preuve en est le désintéressement total d’un Bill Watts, qui préfère nous recommander un mécanicien qui a fait du bon boulot sur son avion. Et tandis que Sharpe domine son adversaire d’une main de fer, Watts nous raconte les cours d’aviation de son fils. Finalement, et à ma grande surprise, c’est la limite de temps réglementaire qui signe la fin de ce combat, un match que Mike Sharpe aurait quand même pu remporter, tout de même.
On reste dans les clous cette semaine avec cette édition de Mid-South Wrestling, somme toute, assez classique. Des vignettes insupportables, un match de championnat ainsi que de nouvelles têtes, c’est tout ça et plus encore.
– À l’inverse de Jim Duggan, ou de Rick Harris, celui qu’on surnomme « Dr. Death » Steve Williams a eu droit à de très bons débuts, couronnés de succès. Nouvelle coqueluche de « Cowboy » Bill Watts, il ne fait aucun doute que Steve Williams semble être promis à une carrière brillante. Qu’est-ce qu’on a hâte.
– Cela fait désormais un mois que « Precious » Paul Ellering nous gratifie de ces vignettes, aussi kitsch que ridicules. Après les comptes, les squats et le développé couché, Ellering aurait dû nous impressionner encore une fois avec une épreuve de force, en utilisant cette fois-ci l’emballage plastique des packs de canettes. Formidable. Sauf que, et alors qu’on se disait que cela ne pouvait pas être plus inutile, Ellering s’est contenté de nous raconter une blague ni drôle ni intéressante. Il est en effet grand temps que ces vignettes prennent fin.
– La caution catch de ce programme, c’est ce petit match entre tag entre, d’un côté Coco Samoa et Jesse Barr et de l’autre, l’Assassin et le Grappler. Car c’est ce genre de matchs qui font la richesse de ces émissions, même si en y repensant, on aurait préféré que cela dure plus longtemps.
– C’est le bordel. À un cheveu de battre Bob Roop et de remporter son titre de Champion nord-américain, le Junkyard Dog en fut empêché par une intervention du One Man Gang. Et dans le tumulte d’interventions en tous genres, de l’Assassin et du Grappler, c’est bien celle de Ted DiBiase qu’on retient. Accourant à l’aide du Junkyard Dog, c’est toutefois lui qui a subi la prise de Bob Roop. Solitaire, sans but et sans titre, cela pourrait être le motif d’un heel turn qui a tout pour s’enclencher.
Nathan Maingneur