MID-SOUTH WRESTLING #27

MID-SOUTH WRESTLING #27

19/06/1982

Mid-South Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Boyd Pearce est notre hôte et nous accueille comme chaque semaine sur notre TV à l’occasion de cet épisode de Mid-South Wrestling. Programme encore et toujours enregistré en tapings dans l’enceinte du Irish McNeil’s Boys Club de Shreveport en Louisiane. À ses côtés ce soir, ce n’est pas « Cowboy » Bill Watts mais Bob Roop, l’actuel Champion nord-américain de la promotion.

– Ce dernier nous annonce officiellement que sa ceinture sera remise en jeu contre Ted DiBiase la semaine prochaine, mais à une seule condition. Que DiBiase nous prouve que son gant ne renferme aucun objet susceptible d’être utilisé comme une arme.


MATCH 1 : « DR. DEATH » STEVE WILLIAMS VS MIKE BOND (02:48)

VAINQUEUR : STEVE WILLIAMS

PRISE DE FINITION : OKLAHOMA STAMPEDE

APPRÉCIATION : SQUASH CLASSIQUE DE « DR. DEATH »


Originaire de Lakewood dans le Colorado, Steve Williams est tout fraîchement diplômé de l’Université de l’Oklahoma et joue actuellement avec les Sooners. Coaché par Barry Switzer, repéré par « Cowboy » Bill Watts, Williams a été entraîné par Buddy Landel et a fait ses premiers pas dans le catch en ce milieu d’année 1982. Il se mesure ce soir à un jobber du nom de Mike Bond, également aperçu du côté de la WCCW.

Quelques problèmes de son nous empêchent d’entendre correctement le public et le bruit des chutes, ce qui est un peu dommage. Cependant, l’avantage de n’entendre que les commentaires, c’est que Bob Roop s’en sort parfaitement bien et nous fait profiter de sa science des rings au travers de l’analyse de chaque situation. Étonnamment, c’est Bond qui mène la rencontre et on sent que Williams n’est pas encore suffisamment mûr, du moins pas pour diriger un combat de catch. Rien de plus à dire, si ce n’est que Williams l’emporte malgré tout en moins de trois minutes grâce à de gros tampons et un Powerslam, son futur Oklahoma Stampede, sa célèbre prise de finition.


– Des images d’archive du match de championnat entre Bob Roop et Ted DiBiase, qui eut lieu en mars 1982 nous sont alors rediffusées. Lors de ce combat, DiBiase fut victime d’une violente attaque du One Man Gang, le blessant au genou. Profitant de l’occasion, Roop ne perdit pas une seule seconde et l’emporta avec sa prise en quatre, arrachant son premier titre sur ce territoire.

Filmé face caméra, DiBiase se défends de cacher quoi que ce soit dans son gant. Il affirme que c’est justement dû à une blessure occasionnée lors de ce même combat. DiBiase confirme ses dires de la semaine dernière et répète à qui veut l’entendre que s’il perd son match revanche, il quittera définitivement le territoire de la Mid-South Wrestling.


MATCH 2 : TED DIBIASE VS BILLY « THE STARCHILD » STARR (02:58)

VAINQUEUR : TED DIBIASE

PRISE DE FINITION : POWERSLAM

APPRÉCIATION : PLUTÔT BON SQUASH DE TED DIBIASE


C’est ce même Ted DiBiase qu’on retrouve désormais sur le ring, prêt à entrer en action. Déterminé à regagner son titre au péril sa carrière – c’est dire l’importance de ce titre dans l’esprit du challenger – DiBiase a ce soir l’occasion de s’échauffer avant son grand combat contre Bob Roop. Il affronte Billy « The Starchild » Starr, l’un des jobbers les plus endurcis de la promotion.

Chaud comme la braise, DiBiase déroule son catch sans problèmes et s’impose avec une série de sauts chassés. Aux commentaires, Bob Roop n’y va pas de main morte à propos de l’ancien Champion, dans ce qu’on qualifie plus communément de « trash talking ». L’intérêt de ce combat, c’est de voir si DiBiase utilise son gant comme d’une arme potentielle. Et à notre grand étonnement, il n’en est rien. Cela n’empêche toutefois pas Roop de maintenir ses doutes. Starr est ensuite envoyé dans les airs avec un gros surpassement et DiBiase l’emporte avec son Powerslam.


MATCH 3 : KILLER KHAN W/SKANDOR AKBAR VS KING COBRA (03:18)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : DE TRÈS BONS DÉBUTS POUR KILLER KHAN


Lorsque le One Man Gang s’est retrouvé en face d’Ernie Ladd, on aurait dû se douter que ce diable de Skandor Akbar aurait encore une carte dans son jeu. Ce joker, il porte le nom de Killer Khan. Et quoi de plus logique que de ramener face à Ernie Ladd – déjà blessé au genou cette année – l’homme qui a estropié André le Géant. C’était en 1981, du côté de la World Wrestling Federation. Et pour ses débuts sur ce territoire, Khan se mesurait à un certain King Cobra, jeune garçon au fort potentiel.

Killer Khan

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Brutal et sans merci, Khan étrangle et griffe le visage de ce pauvre garçon d’une manière plus que terrifiante. Au vu du mouvement de vent dans le keffieh d’Akbar, on imagine que le ventilation de la salle fonctionne bien, et heureusement. Car en ces chaudes soirées d’été, le climat humide de la Louisiane est étouffant. Cobra a du répondant, ce qui donne de la tonicité à ce combat à sens unique. Khan le coupe toutefois dans son élan et l’emporte en l’espace de trois minutes avec une sale descente du genou, portée depuis la corde du milieu.


MATCH 4 : LOUISIANA HEAVYWEIGHT TITLE MATCH : THE JUNKYARD DOG © VS THE MASKED GRAPPLER (05:19)

VAINQUEUR : JUNKYARD DOG PAR DQ

PRISE DE FINITION : INTERVENTION DE L’ASSASSIN ET DU ONE MAN GANG

INDICATEUR : **


La Mid-South Wrestling possède deux championnats régionaux. Les titres de Champion de la Louisiane et du Mississippi, ainsi qu’un championnat national, qui n’est autre que le titre de Champion nord-américain. L’une de ces ceintures est ce soir remise en jeu. Il s’agit du titre de Champion de la Louisiane, détenu par le Junkyard Dog. Comme toujours, ce dernier effectue son entrée tout en musique, au son de Another One Bites the Dust de Queen. Son challenger porte un masque noir qui cache son identité. Il est le Grappler, acolyte et compère de l’Assassin à la solde de Skandor Akbar. 

Offensif, le Junkyard Dog s’impose sans sourciller face au Masked Grappler, rapidement obligé de reprendre ses esprits en dehors du ring. Grâce à son expérience, ce dernier parvient toutefois à regagner l’avantage. Il  envoie alors le Champion au tapis avec une souplesse arrière, une prise qui n’est pas encore totalement démocratisée, imaginez-vous ça aujourd’hui. Le rythme du combat s’accélère et c’est l’arbitre Alfred Neely qui en fait les frais, malencontreusement bousculé en dehors du ring. L’Assassin arrive alors en courant et semble vouloir prendre la place du Grappler. Le Junkyard Dog s’en débarrasse facilement, même s’il semble s’être fait mal en cognant contre son masque. C’est alors qu’accourt le One Man Gang, qui s’en prend aussi au Junkyard Dog dans l’optique de le blesser. Ted DiBiase s’interpose, le public est en délire et cela suffit pour faire fuir les heels au vestiaire. Revenu à ses esprits, l’arbitre fait sonner la cloche et disqualifie le Grappler.


MATCH 5 : « HANGMAN » RICK HARRIS VS JESSE BARR (03:09)

VAINQUEUR : RICK HARRIS

PRISE DE FINITION : NECKBREAKER

APPRÉCIATION : TRÈS BON MATCH DE LA PART DES DEUX HOMMES


Puisque le combat précédent était censé durer jusqu’à la fin de ce programme, nous voilà donc arrivés au terme de ce que la promotion souhaitait nous offrir. Pas de panique, la Mid-South Wrestling a toujours des matches sous le coude. Repackagé avec une gimmick similaire à celle du Hangman côté World Wrestling Federation, Ricky Harris semble être promis à de belles choses. Il se frotte ce soir au brillant Jesse Barr, jobber talentueux et grand frère de Art Barr, le célèbre inventeur du Frog Splash.

Les deux hommes commencent fort et Jesse donne le ton avec un joli saut chassé. Harris reprend l’avantage avec quelques coups de bélier. Le rythme de la rencontre est soutenu et Barr vend parfaitement les frappes du Hangman comme si elles étaient de grands coups de massue. Et même si la rencontre est majoritairement à sens unique, on retrouve quand même un peu de « in-ring psychology ». Jesse Barr s’élance alors pour un Lou Thesz Press, mais « Hangman » le contre et le laisse lourdement retomber gorge première sur les cordes. Il enchaîne avec un brise-nuque et cela suffit pour le compte de trois.


MATCH 6 : JESSE BARR VS RANDY BASE (02:14)

VAINQUEUR : JESSE BARR

PRISE DE FINITION : BELLY-TO-BELLY OVERHEAD SUPLEX

APPRÉCIATION : JESSE BARR EST INCROYABLE


Oui, Jesse Barr. Alors que Randy Base, jobber au physique plutôt ingrat, se tenait debout, prêt à en découdre avec le « Big Cat » Ernie Ladd, un long moment d’attente s’installe. Et précède l’arrivée empressée de l’arbitre Alfred Neely qui nous informe que Ladd refuse de combattre, sans aucune justification. Reeser Bowden nous annonce alors que ce sera ce pauvre Jesse Barr, qui vient de se faire casser la gueule, qui le remplacera au pied levé.

Au bout de ses forces, cela n’empêche toutefois pas Jesse Barr de s’imposer avec panache en emmenant ce pauvre garçon au tapis avec une série de Armdrags. On se rend rapidement compte qu’il ne sait pas bouger entres les cordes et qu’il manque cruellement d’expérience. Le match est assez difficile à regarder et on a de la peine pour Barr. Fort heureusement, ce dernier l’emporte rapidement à la suite d’une Belly-to-Belly Overhead Suplex dont ce pauvre Randy Base ne se relève assurément pas au vu de la violence du choc.


– Il reste donc encore un peu de temps, cela devrait suffire pour un match. Et alors que le One Man Gang et l’Assassin attendaient leurs antagonistes, de très très longues minutes une fois encore, Reeser Bowden nous informe qu’ils ne viendront pas, eux aussi. Et c’est alors que se lance le mythique solo de John Deacon, celui d’Another One Bites the Dust. Le Junkyard Dog est accompagné d’Ernie Ladd et ils s’avancent vers le ring !

Sauf que les protégés de Skandor Akbar décident alors de faire demi-tour et de repartir en direction des vestiaires. Le Junkyard Dog et Ernie Ladd choisissent de se serrer la pince, une poignée de main à retenir, sans aucun doute.


On sent et on ressent des choses à la Mid-South Wrestling. Ted DiBiase semble porter un poids devenu trop lourd pour lui, au point d’être prêt à remettre sa carrière en jeu. Est-ce que cela ne cacherait-t’il pas autre chose ? Coqueluche de la promotion, le Junkyard Dog pourrait bel et bien en payer le prix fort.

– Décidément, ce sacré Skandor Akbar a plus d’un tour dans son sac. Et lorsqu’on le croit arrivé au pied du mur, il sait toujours dégainer la carte qui fera la différence. Assistant impuissant à la déconfiture de son géant, en la personne du One Man Gang, opposé à Ernie Ladd, Akbar n’a pas hésité à sortir son joker en la personne du redoutable Killer Khan. Il effectuait ce soir ses débuts officiels et s’est imposé avec violence et fracas. Voyons ce que lui réserve cette association avec l’un des managers les plus vils de cette période, Skandor Akbar.

– C’est sans doute l’histoire la mieux racontée de cette année 1982, du moins pour le cas de la Mid-South Wrestling. Se voyant injustement retirer son titre à la suite d’une cuisante défaite, Ted DiBiase a connu une très longue traversée du désert. On sent que quelque chose a changé en lui, mais on ne sait pas réellement quoi, ni pourquoi. Désormais porteur d’un mystérieux gant blanc, source de nombreuses inquiétudes et suspicions, DiBiase a fatalement choisi de remettre sa carrière en jeu. Que nous réserve ce combat et cette décision fatale, nous le saurons la semaine prochaine.

– Ce qu’on ressent également, c’est ce rapport étrange qu’entretiennent Ted DiBiase et le Junkyard Dog. Alliés et rangés dans le même camp, c’est pourtant toujours DiBiase qui accourt lorsque JYD se retrouve dans une position fâcheuse. À l’inverse, personne n’est intervenu quand DiBiase se faisait agresser par le One Man Gang. À force de prendre des balles qui ne lui sont pas destinées et de n’avoir finalement aucune reconnaissance pour ses actes, on pourrait très potentiellement assister à une explosion qui ferait d’immenses, immenses dégâts.

Nathan Maingneur

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