MID-SOUTH WRESTLING #21

MID-SOUTH WRESTLING #21

08/05/1982

Mid-South Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Boyd Pearce est notre hôte habituel et nous accueille au sein du Irish McNeil’s Boys Club de Shreveport en Louisiane. À ses côtés, ce n’est pas « Cowboy » Bill Watts, ni Jim Ross qu’on retrouve ce soir, mais Ted DiBiase, ancien Champion nord-américain qui a effectué son grand retour en action lors de la dernière édition de ce programme.

Après avoir pris des nouvelles de la jambe de Ted DiBiase, Pearce nous rediffuse d’abord les images de ce combat lors duquel « Hacksaw » Jim Duggan a réalisé ses débuts face à Dick Murdoch. Des débuts peu concluants, pour ne pas dire décevants pour Duggan, qui aurait réellement mérité de remporter son premier match. Les projecteurs étaient en effet braqués sur Skandor Akbar et Dick Murdoch, qui jouent au chat et à la souris depuis que Murdoch a repris le personnage de Killer Karl Kox.


MATCH 1 : CPT. DICK MURDOCH VS LARRY HIGGINS (02:27)

VAINQUEUR : DICK MURDOCH

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT MOYEN


Lorsque l’hymne des Marines retentit, c’est signe que « Captain » Dick Murdoch est dans les parages. Avec son treillis, son sac à dos et sa pelle, Murdoch a en effet complètement repris le personnage de Killer Karl Kox, porté disparu depuis quelques mois. Une semaine après sa victoire contre « Hacksaw » Duggan, Murdoch rencontre ce soir l’imposant Larry Higgins, gros gaillard au physique plutôt costaud.
Étonnamment, ces deux poids-lourds se la jouent technique et font comme ils le peuvent. C’est quand même bien brouillon. Il faut dire que ni Higgins, plutôt balourd, ni Murdoch, bagarreur invétéré, ne pratiquent ce genre de catch. Sonné par un coup de coude dans la face, Higgins est ensuite envoyé au sol par un surpassement complètement foiré, un peu comme le reste de la rencontre. Murdoch l’emporte alors avec un descente du coude, en moins de trois minutes et au terme d’un match passable.


MATCH 2 : BOB ROOP VS BUDDY LANDEL (04:41)

VAINQUEUR : BOB ROOP

PRISE DE FINITION : COUP DE GENOU ATOMIQUE

INDICATEUR : **


En ’81, Buddy Landel débute du côté de la Mid-South Wrestling et se fait les dents contre des catcheurs tels que Jake Roberts, Great Kabuki ou encore « Cowboy » Bob Orton Jr. Originaire de Knoxville dans le Tennessee, le jeune Buddy Landel a commencé sa carrière sportive sur les tapis de lutte de l’Université. À cette période, il partage une chambre avec l’homme qu’il rencontre ce soir, en la personne de Bob Roop, détenteur de la ceinture de Champion nord-américain depuis sa victoire face à Ted DiBiase.

L’affrontement débute par une plutôt bonne séquence de catch technique. Lorsque Roop croit prendre l’avantage, Landel retourne la situation avec habileté. Brut de décoffrage, le Champion nord-américain s’impose toutefois avec de méchants coups de genou dans le ventre de son adversaire. Landel est malmené mais résiste, en témoigne ces écrasements dans le coin, où Landel serre les dents. Contrant une tentative de surpassement, il passe à rien de surprendre Roop avec un Sunset Flip. Il enchaîne avec une série de Bodyslams, ce qui accélère le rythme de la rencontre. Vétéran des rings, Roop a la lucidité de stopper les ardeurs du jeune Landel et l’envoie s’écraser gorge première sur la corde supérieure. Il l’achève avec un coup de genou atomique, porté façon Harley Race, ce qui lui permet de tirer son épingle du jeu au terme d’un combat plus compétitif que prévu.


MATCH 3 : MR. OLYMPIA VS KELLY WAYNE (02:58)

VAINQUEUR : MR. OLYMPIA

PRISE DE FINITION : SLEEPER HOLD

APPRÉCIATION : BON PETIT SQUASH D’OLYMPIA


Fréquemment associé au Junkyard Dog, Mister Olympia catche ce soir en solo et ce n’est pas pour nous déplaire. Originaire de Géorgie, Jerry Stubbs de son vrai nom, a fait plutôt forte impression depuis ses premiers pas sur les rings de Mid-South Wrestling. Doté d’un physique ciselé, Olympia a même un temps catché avec un muscle déchiré, ce qui ne l’a pas empêché de remporter la ceinture de Champion du Mississippi, en battant Bob Orton Jr. Et ce soir, Olympia rencontre un jobber du nom de Kelly Wayne.

Ce dernier a une dégaine qui prête plus à rire qu’autre chose et ne paie pas franchement de mine. Après une phase d’observation plutôt rigolote, Olympia s’impose avec une série de Armdrags et un surpassement qui envoie presque ce pauvre garçon en dehors du ring. Celui-ci se débrouille entre pas trop mal et accule même un temps Olympia dans le coin. Olympia reprend du poil de la bête et se déchaîne alors sur Wayne, lui assénant même un Military Press Slam rendu possible par son petit gabarit. Projeté dans les cordes, Wayne se laisse prendre dans la Sleeper Hold d’Olympia, alors que le public est en délire. Pris au piège, Wayne s’endort comme un bébé et permet à Olympia de remporter ce petit match fort sympathique.


MATCH 4 : « BIG CAT » ERNIE LADD & « IRON » MIKE SHARPE VS ONE MAN GANG & THE ASSASSIN W/SKANDOR AKBAR (05:04)

VAINQUEURS : ONE MAN GANG & THE ASSASSIN PAR DQ

PRISE DE FINITION : INTERVENTION DE TED DIBIASE

INDICATEUR : **


Ce face à face est attendu. Trahi par les Samoans au profit de Skandor Akbar, puis blessé par le One Man Gang, Ernie Ladd s’est remis de ses blessures et est revenu chercher son partenaire particulier. Ce fut d’abord l’Assassin en la personne de Jody Hamilton, mais ce dernier, dont la seule valeur est l’argent, a préféré une offre plus lucrative d’Akbar, pour ne pas combattre avec Ernie Ladd. Finalement, c’est « Iron » Mike Sharpe qui s’est rallié au « Big Cat » et qui combat ce soir avec lui face à ce duo de traîtres, à la solde de ce diable de Skandor Akbar.

Les tensions sont si élevées que Ladd et Sharpe refusent d’attendre que sonne la cloche et rentrent dans le lard de leurs adversaires. One Man Gang est alors dégagé hors du ring par un gros atémi de Ladd. Le « Big Cat » n’a plus rien d’un chat et a totalement perdu sa mobilité d’antan. Ce n’en est pas moins impressionnant d’assister à ce choc de colosses, en particulier lorsque Ladd accule One Man Gang dans l’un des coins avec des coups de bélier qui font bouger le ring. Ladd réussit à passer ses nerfs sur l’Assassin masqué et lui fait amèrement regretter sa trahison. Toutefois, le match déborde et dégénère finalement. Sous les invectives d’Akbar, les deux heels s’en prennent à nouveau au genou de Ladd et projettent de le blesser. Aux commentaires, Ted DiBiase s’offusque et, jetant son casque, accourt au ring pour les en empêcher. Le public est en délire, alors que DiBiase se lâche complètement. L’arbitre disqualifie Ladd et Sharpe mais l’essentiel est ailleurs. Très solide bagarre, bien divertissante. Mention toute particulière à cet échange de regards entre Ted DiBiase et Ernie Ladd, faisant écho à ces batailles menées pour la ceinture de Champion nord-américain.


– Au retour de la pause publicitaire, Ted DiBiase n’est plus là et Pearce est ensuite rejoint par Bob Roop. Comme avec Dusty Rhodes, Roop exige que DiBiase soit puni et reçoive une amende pour avoir quitté son poste, comme le précise le règlement de la promotion. Roop se propose de rester commenter, ce que Pearce accepte, à la seule condition qu’il s’en tienne aux commentaires, et non pour se mettre en avant.


MATCH 5 : MID-SOUTH LOUISIANA CHAMPIONSHIP MATCH : JUNKYARD DOG © VS « BRUISER » BOB SWEETAN (03:35)

VAINQUEUR : JUNKYARD DOG

PRISE DE FINITION : POWERSLAM

APPRÉCIATION : SOLIDE DÉFENSE DU JUNKYARD DOG


On ne s’épanchera pas sur « Bruiser » Bob Sweetan, individu dont la carrière et la vie ne méritent pas qu’on s’y intéresse. Faites vos recherches. Affichant une mine patibulaire et pour le moins désagréable, Sweetan ne dégage rien de positif. Son adversaire, c’est tout le contraire. Il porte fièrement la ceinture de Champion de la Louisiane et s’amène au ring au son de « Another One Bites the Dust », le tube intemporel de Queen. Vous l’avez donc bien compris, il s’agit du Junkyard Dog, figure de proue de la Mid-South Wrestling dont la popularité dépasse l’entendement.

À cette période, JYD transpire le catch par tous les pores de sa peau et s’impose avec un tour de hanches qui oblige Sweetan à reprendre ses esprits en dehors du ring. Bon, c’est bien parce que l’idée, c’est quand même de rester objectif, mais Sweetan sait vendre les coups et les prises de JYD pour le faire paraître surpuissant. Sur les dernières séquences, le combat devaient réellement compétitif et, alors que Sweetan grimpait sur les cordes, il est attrapé et en redescend avec un Powerslam du tonnerre. L’impact est impressionnant et conclut ce match qui aurait mérité de durer un peu plus longtemps.


MATCH 6 : RICK FERRARA VS RON CHEATHAM (03:13)

VAINQUEUR : RICK FERRARA

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

APPRÉCIATION : EXHIBITION DE CATCH PLUTÔT CLASSIQUE


Tous les matches annoncés étant passés, place à ce que la Mid-South Wrestling propose en général dans ces cas, à savoir de bonnes petites exhibitions de catch sans prétentions ni grandes ambitions. Sur le ring, l’un des deux protagonistes s’appelle Ron Cheatham et est un jobber, tout simplement. Il rencontre Rick Ferrara, catcheur plus endurci mais aussi plus expérimenté.

Fin technicien, Ferrara débute avec un Side Headlock mais Cheatham reprends le dessus avec un bon saut chassé. Aux commentaires, Bob Roop et Boyd Pearce nous affirment ô combien nous sommes chanceux d’assister à de tels matchs, et que ces combats, même s’ils n’ont aucun enjeu réel, sont meilleurs que les affiches principales d’autres promotion. Décidément, il semblerait que ces matches soient le fer de la lance de la Mid-South. Et au terme d’une petite exhibition pas franchement désagréable, c’est Ferrara qui l’emporte en surprenant Cheatham avec un petit paquet.


– De retour en plateau, Ted DiBiase est temporairement revenu aux côtés de Boyd Pearce et s’excuse pour son intervention. Il se dit prêt à payer l’amende, mais admet que cela fut trop difficile de supporter que les bourreaux d’Ernie Ladd s’apprêtent à le blesser encore une fois ce soir.


MATCH 7 : THE GRAPPLER & « HACKSAW » JIM DUGGAN VS COCO SAMOA & JESSE BARR (02:50)

VAINQUEURS : AUCUN

PRISE DE FINITION : TIME LIMIT

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH DE CATCH


Au vu du temps d’antenne restant, ce match en tag sera le dernier de la soirée. Dans l’un des coins, nous retrouvons le duo formé pour l’occasion entre Coco Samoa et Jesse Barr, frangin du grand Art Barr, inventeur du Frog Splash. Ils rencontrent ce soir deux protégés du général Skandor Akbar, que sont The Grappler et l’imposant « Hacksaw » Jim Duggan, qui a effectué ses débuts lors du dernier épisode.

Coco Samoa commence face au Grappler et s’impose grâce à sa technique. Il nous offre un joli ciseau de tête, réalisé d’une manière plutôt unique. Rien à dire, ou presque, sur ce petit match qui fait office de passe-temps. « Hacksaw » Duggan en impose et sèche Barr avec un Powerslam impressionnant. Finalement, la cloche sonne alors que ça ne fait pas trois minutes que le match a commencé et indique que l’émission est terminée. Bon petit match de catch à quatre.


Indiscutablement, cette édition de Mid-South Wrestling est en deçà de ses précédentes représentations. Pas mal de remplissage, des matches qui ne servent pas à grand chose, mais aussi de bonnes choses, j’en parle juste ici :

– Je crois que c’est en ce début d’année 1982 que la promotion a réellement commencé à comprendre tout le potentiel d’un garçon comme Buddy Landel. Auteur d’impeccables performances semaines après semaines, le jeune Landel tient désormais la dragée haute à de farouches compétiteurs, parmi les plus endurcis de la Mid-South Wrestling. J’ai hâte d’en découvrir davantage.

– Censé être le point culminant d’une rivalité qui dure depuis de longs mois, ce match qui opposait les protégés de Skandor Akbar, à savoir son One Man Gang et l’Assassin #1, au tandem composé d’Ernie Ladd et de Mike Sharpe, ne s’est pas tout à fait terminé comme prévu. Scandalisé à l’idée qu’on puisse de nouveau s’en prendre au genou d’Ernie Ladd, Ted DiBiase, alors assis en compagnie de Boyd Pearce aux commentaires, est intervenu pour s’interposer. Est-ce là le début d’une plus grande alliance ou est-ce que Ted DiBiase aurait du se mêler de ses affaires, réponse dans les prochaines semaines.

– Que ce soit en Tag Team ou en solo, le Junkyard Dog continue de nous prouver qu’il est la sensation de la Mid-South. Ce soir opposé à « Bruiser » Bob Sweetan, JYD a conservé son titre avec panache et semble bel et bien au sommet de son art. Pourvu que ça dure.

Nathan Maingneur

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