MID-SOUTH WRESTLING #22

MID-SOUTH WRESTLING #22

15/05/1982

Mid-South Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Boyd Pearce est notre hôte et nous accueille comme d’habitude dans l’enceinte du Irish McNeil’s Boys Club de Shreveport en Louisiane. À ses côtés ce soir, siège le président et promoteur du territoire, en la personne de « Cowboy » Bill Watts. Ils nous donnent la carte de ce programme et nous informent que le Junkyard Dog et Mister Olympia ont remporté les ceintures de Champions Tag Team en battant les Wild Samoans.


MATCH 1 : THE GRAPPLER VS COCO SAMOA (03:23)

VAINQUEUR : THE GRAPPLER

PRISE DE FINITION : BULLDOG

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH DE CATCH


Passons sans plus attendre à notre premier combat de la soirée. Sur le ring, l’homme qui se fait connaître sous le nom de The Grappler est présenté sous les sifflets de la foule. Ce catcheur détestable lutte en effet avec une botte orthopédique dans laquelle il planquerait un objet interdit. Ancien Champion nord-américain, le Grappler se mesure ce soir à Coco Samoa, compétiteur originaire de Pago-Pago dans les îles Samoa.

Le combat commence plutôt rapidement, et si Coco Samoa nous montre qu’il est un bon gymnaste, cela ne l’empêche pas de se manger un enfourchement. Le Grappler enchaîne avec une descente du genou, mais il semble s’être fait mal tout seul. Il reprend l’avantage avec un brise-épaule qui affaiblit considérablement son adversaire. Le samoan se mange une grosse Clotheline mais contre une tentative de surpassement avec un superbe coup de tête. Emporté par son élan, Coco Samoa loupe sa charge dans le coin, ce qui permet au Grappler de l’emporter avec un Bulldog réalisé sur le bras du samoan. Bon petit match de catch.


– Voici la fameuse séquence « spotlight » dont nous parlait Bill Watts en début d’émission. Blessé au genou, Paul Ellering fut soigné par le Dr. James Andrews, le même médecin qui s’est occupé du genou d’Ernie Ladd. Entouré par un groupe d’enfants, dont « Precious » Paul Ellering se moque allègrement, celui-ci s’apprête à nous montrer toute l’étendue de son talent. Avec l’aide de Buddy Landel et de Jesse Barr, qui ont l’air ravis d’être ici, Paul Ellering s’exécute, sur fond d’une musique on-ne-peut-plus ringarde. Il ordonne ensuite à Landel et à Jesse Barr de lui sauter sur l’abdomen à pieds joints depuis la troisième corde afin de montrer qu’il ne ressent rien.


MATCH 2 : ONE MAN GANG W/SKANDOR AKBAR VS MR. OLYMPIA (04:33)

VAINQUEUR : ONE MAN GANG

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

INDICATEUR : ** ½


C’est l’une des grosses affiches de ce programme. Homme de main de Skandor Akbar, le One Man Gang n’a toujours pas été vaincu depuis ses débuts sur ce territoire. Espérons que son antagoniste, en la personne de Mister Olympia, ne finisse pas à l’hôpital, comme ce fut le cas pour Ernie Ladd ou encore Ted DiBiase. Champion du Mississippi depuis sa victoire contre « Cowboy » Bob Orton, Olympia est également annoncé comme la moitié des Champions Tag Team, un titre qu’il partage avec le Junkyard Dog depuis leur victoire contre les Samoans.

Dès le premier échange, le One Man Gang donne la tendance en balançant Olympia d’un bout à l’autre du ring. Olympia essaie alors de lui placer sa Sleeper Hold, mais le géant se débarrasse de lui comme d’une mouche. Il réussit quand même à le projeter dans le coin, ce qui bouge le ring de quelques centimètres. Olympia n’abandonne pas pour autant son idée de placer sa prise du sommeil mais rien n’y fait. Il contre toutefois le Splash du géant et l’envoie s’écraser en dehors du ring avec un Missile Dropkick porté depuis le haut des cordes. Skandor Akbar grimpe alors sur le ring et proteste auprès de l’arbitre en clamant qu’Olympia devrait être disqualifié. Finalement, Akbar s’en mange une, et bien méritée, au grand bonheur du public qui exulte. Toutefois, n’ayant pas eu le temps de se relever d’un saut chassé, Olympia est écrasé par une énorme descente du coude du One Man Gang, qui l’emporte donc au terme d’un très bon combat, presque parfait pour une rencontre de quatre minutes.


MATCH 3 : « CAPTAIN REDNECK » DICK MURDOCH VS KIM DUK W/SKANDOR AKBAR (04:23)

VAINQUEUR : DICK MURDOCH

PRISE DE FINITION : COUP DE PELLE

INDICATEUR : *


Sur le ring, le général Skandor Akbar s’agite en compagnie de son nouveau protégé, en la personne de Kim Duk. Vous l’aurez sans doute reconnu, il s’agit d’un certain Tiger Chung Lee, plus connu pour son passage sur les rings de la World Wrestling Federation entre ’83 et le début des années 1990. Originaire de Tokyo, Duk fut entraîné par Karl Gotch et s’est d’abord produit au Japon, à la AJPW et la NJPW, puis sur le sol nord-américain. L’hymne des marines retentit dans la salle et cela ne signifie qu’une chose. Dick Murdoch, toujours avec sa gimmick d’ancien militaire un peu barjo, s’avance en direction du ring, et accueilli par les acclamations du public.

Comme d’habitude, Murdoch fait le pitre et ridiculise son adversaire. C’est tout de même lui qui s’impose en se focalisant sur le bras du « capitaine redneck », qu’il ne lâchera plus de toute la rencontre. Et lorsque Murdoch semble s’en sortir, Skandor Akbar grimpe sur le ring et se saisit de la pelle rangée dans le sac de Murdoch. Et alors que le japonais tenait Murdoch, celui-ci se retire in-extremis et c’est Duk qui prend le coup. Murdoch s’empare de sa pelle et sèche alors Kim Duk, sous les yeux de l’arbitre qui ne moufte pas, et qui va compter trois. À croire que Dick Murdoch est au-dessus des lois. En attendant, c’est d’un niveau au ras des pâquerettes.


MATCH 4 : « IRON » MIKE SHARPE VS BILLY STARR (03:45)

VAINQUEUR : « IRON » MIKE SHARPE

PRISE DE FINITION : CANADIAN BACKBREAKER

APPRÉCIATION : PLUTÔT BON MATCH DE CATCH


Pour notre prochain combat, nous retrouvons celui qu’on surnomme « Iron » Mike Sharpe en raison de son physique imposant. Originaire d’Hamilton, dans l’Ontario au Canada, ce grand gaillard s’est retrouvé dans de beaux draps lors du dernier épisode. En équipe avec « Big Cat » Ernie Ladd, Sharpe a subi le catch de l’Assassin et du One Man Gang. Ce soir, Sharpe est en solo et se frotte à un certain Billy Starr, plus connu sous le nom de Hillbilly Festus, qui a notamment catché pour les Jim Crockett Promotions entre 1979 et 1980.

Starr surprends Sharpe avec une série de coups d’avant-bras dans l’abdomen. Sharpe ne se laisse pas démonter et revient avec une série de sauts chassés. Aux commentaires Bill Watts nous parle d’un certain Dr. Death Steve Williams, qui pourrait bientôt effectuer ses débuts sur ce territoire. Largement dominé par son antagoniste, Sharpe revient toutefois avec un magnifique surpassement. Il l’emporte ensuite en moins de quatre minutes grâce à son Canadian Backbreaker, une prise de soumission plutôt impressionnante.


– On nous remontre ensuite les images de ce match en tag lors duquel Ted DiBiase a fait irruption sur le ring, allant à l’encontre des règles de la Mid-South Wrestling. Mais DiBiase ne supportant plus les tricheries de Skandor Akbar et de ses protégés, c’est le cœur qui a agi plus que la raison.


MATCH 5 : THE ASSASSIN & BOB ROOP W/SKANDOR AKBAR VS « BIG CAT » ERNIE LADD & TED DIBIASE (04:59)

VAINQUEURS : THE ASSASSIN & BOB ROOP

PRISE DE FINITION : COUP DE PIED CHARGÉ

INDICATEUR : **


Ce prochain combat est donc la suite logique des événements de la semaine passée. The Assassin et Bob Roop se tiennent dans le coin rouge, tandis qu’Ernie Ladd et Ted DiBiase trépignent dans le coin bleu. On ressent une certaine tension, d’une part parce que Ladd souhaite se venger de l’Assassin, et de l’autre parce que DiBiase n’a toujours pas digéré sa perte du titre de Champion nord-américain.

Roop essaie de soulever Ladd, mais c’est lui qui se fait décoller du sol en enfourchement. Si les phases entre Ernie Ladd et l’Assassin ne sont pas incroyables, celles entre DiBiase et Bob Roop sont un régal. L’Assassin reprend le dessus avec une série de sauts chassés mais DiBiase contre le dernier et part pour un Boston Crab. Très rapidement, Ted DiBiase coince Roop avec sa Figure Four Leglock. On le sait, Roop a mis au point une manière de contrer la prise, sauf qu’au moment de se retourner, DiBiase a trouvé le moyen de ne pas être contré ! Finalement, l’Assassin intervient dans le dos de l’arbitre, et c’en est trop pour Ernie Ladd qui traverse le ring comme un éléphant. C’est le chaos, et l’arbitre se retrouve projeté hors du ring après une bousculade. L’Assassin est alors mis hors d’état de nuire à la suite d’un choc contre le poteau. One Man Gang intervient, mais pour la première fois, il est repoussé par Ladd et DiBiase. L’Assassin revient à la charge mais sa silhouette n’est plus la même. Tout le monde commence alors à comprendre la supercherie, à savoir qu’il ne s’agit non pas de l’Assassin, mais du Grappler, qui a enfilé le masque de son compère. Il charge alors sa botte et couche DiBiase. Remis de ses émotions, l’arbitre compte, mais ne remarque pas qu’il ne s’agit pas du bon gars. Bob Roop et l’Assassin s’en sortent une fois encore, au terme d’une solide attraction.


MATCH 6 : BUDDY LANDEL VS THE TURK (03:30)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : TIME LIMIT

APPRÉCIATION : MATCH DE CATCH COURT MAIS ASSEZ CORRECT


Puisqu’il nous reste du temps d’antenne, pas question de se tourner les pouces, passons sans plus attendre au sixième match de la soirée. Étoile montante de la promotion, Buddy Landel s’améliore de semaine et ne cesse de faire forte impression. L’avenir paraît brillant pour ce jeune garçon. Il rencontre ce soir un lutteur sobrement appelé The Turk, qui n’est autre qu’Ali Bey, qu’on a déjà vu du côté de la Mid-Atlantic Championship Wrestling.

Landel s’impose et donne le ton avec un catch rapide et efficace. Attention, Ali Bey n’est pas né de la dernière pluie et sait se défendre. Landel enchaîne avec un Crossbody, mais Bey contre le second avec un enfourchement. Landel passe à rien de l’emporter avec un Sunset Flip, et essaie de le coincer avec une série de petits paquets. Toutefois, le temps d’antenne est écoulé et l’arbitre doit faire sonner la cloche, faisant de ce match un nul.


Solide édition de Mid-South Wrestling cette semaine, dont la principale force réside dans l’écriture des rivalités et de leurs avancées scénaristiques. Malgré les efforts d’Ernie Ladd et de Ted DiBiase, c’est les heels qui eurent le dernier mot. Même chose avec le One Man Gang, opposé à Mister Olympia. On peut toujours compter sur Dick Murdoch, ou pas !

– Ted DiBiase et Ernie avaient l’occasion de régler leurs comptes, mais encore une fois, ils en ont été empêchés par l’entourage tentaculaire de Skandor Akbar. S’ils auraient pu faire la différence, c’était sans compter sur l’intervention du One Man Gang, aussi du Grappler. Enfilant le masque de l’Assassin, le Grappler a trompé tout le monde, ses adversaires en premier lieu. L’histoire est loin d’être terminée et tôt ou tard, Skandor Akbar payera le prix fort.

– Ayant repris – traits pour traits – le personnage de Killer Karl Kox à la suite de son départ aussi énigmatique que soudain, Dick Murdoch a parfaitement embrassé son personnage d’ancien militaire redneck un peu fou, lui-même l’étant sans doute un peu. Bon, pour être tout à fait honnête, ce n’est franchement pas génial. La gimmick est assez insupportable et a déjà terni les débuts de Jim Duggan. Encore une fois, Murdoch s’est payé la pomme d’Akbar et de pauvre Kim Duk. Passons à autre chose.

– Petite nouveauté de la soirée, c’est l’apparition de la séquence « spotlight », un passage dans lequel « Precious » Paul Ellering, de retour après une blessure légère, nous montrait comment il s’entraîne. De cette série d’abdos réalisés avec des poids, à ces sauts à pieds joints directement sur l’abdomen, cet entraînement se déroulait en présence d’un groupe d’enfants, également amenés à s’entraîner. Drôle de séquence.

– C’est pour ce genre de combats qu’on aime ce territoire. Je fais ici référence à ce match entre Mister Olympia et le One Man Gang, qui s’est malheureusement soldé par la défaite du Champion du Mississippi. Malgré tout, les deux hommes nous ont offert une rencontre formidablement intense, et tout autant bien fignolée dans son écriture. Logique, cohérent, c’est comme ça qu’on l’aime, notre catch.

Nathan Maingneur

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