MID-SOUTH WRESTLING #41

09/10/1982

Boyd Pearce est notre hôte et nous accueille comme chaque semaine dans l’enceinte du Irish McNeil’s Boys Club de Shreveport en Louisiane pour cette nouvelle édition de Mid-South Wrestling. À ses côtés ce soir, nous retrouvons un certain Bob Roop, apparemment de retour de vacances.

– Comme promis par « Cowboy » Bill Watts la semaine dernière, on nous diffuse les images de la fin du combat entre Mr. Wrestling II et Ted DiBiase qui a du être coupé par manque de temps d’antenne. Le match – très bon au demeurant – s’est soldé par une intervention de « Hacksaw » Jim Duggan. Sauf qu’au lieu de se retrouver à la merci de ses adversaires, Mr. Wrestling II eut raison du nombre et réussit même à les bouter hors du ring en distribuant les coups de genou comme des petits pains.

On nous remontre également les débuts du Mongolian Stomper qui a agressé Buck Robley lors de son match contre Skandor Akbar. Et c’est avec ce terrible compétiteur que nous allons commencer notre soirée.

MATCH 1 : THE MONGOLIAN STOMPER W/SKANDOR AKBAR VS MIKE BOND (02:34)

VAINQUEUR : THE MONGOLIAN STOMPER

PRISE DE FINITION : CROSSFACE CHICKENWING

APPRÉCIATION : SOLIDES DÉBUTS DU MONGOLIAN STOMPER

Archie « The Stomper » Gouldie a remporté son surnom en piétinant ses adversaires. Entre 1968 et 1984, celui qu’on appelait aussi le « Mongolian » Stomper est devenu une légende de la Stampede Wrestling de Calgary et y a remporté le titre de Champion nord-américain à 14 reprises – un record. Aux États-Unis, Gouldie eut également beaucoup de succès sur les rings de la Southeast Championship Wrestling, y remportant le titre de Champion poids-lourds 11 fois, là aussi un record. Effectuant son premier combat à la Mid-South Wrestling, le Mongolian Stomper affrontait Mike Bond, un jobber local.

Véritable bête sauvage, le Stomper écrase à plusieurs reprises la tête de ce pauvre garçon contre la protection du coin. Le jeune Bond se redonne un tant soit peu de courage et rétorque avec de maigres coups de poing qui n’impressionnent pas le Mongolian Stomper. Celui-ci en termine en moins de trois minutes avec une prise de soumission illégale, une sorte d’étranglement portée à la manière du Cobra Clutch du Sgt. Slaughter.

MATCH 2 : « COL. » BUCK ROBLEY VS THE GRAPPLER #2 (05:26)

VAINQUEUR : BUCK ROBLEY

PRISE DE FINITION : SLEEPER HOLD

INDICATEUR : * ½

Il pensait pouvoir se débarrasser de Skandor Akbar lorsqu’il obtint le droit de l’affronter la semaine dernière. Toutefois, le syrien a toujours plus d’un tour dans son sac et s’en sortit de justesse grâce à l’intervention de sa dernière acquisition en la personne du Mongolian Stomper. Ce soir, le « Colonel » Buck Robley se mesure à un autre trublion en la personne du Grappler #2 qui fit son apparition en remplaçant le Grappler originel – ni vu ni connu – lors d’une rencontre contre Mr. Wrestling II. Depuis, les Grapplers ont formé une équipe et sont aussi redoutables en Tag Team qu’en solo – l’un étant toujours dans le coin pour remplacer l’autre.

Un travelling arrière nous révèle que le Grappler #1 rôde d’ailleurs en dehors du ring. Sauf que cette fois-ci, Robley a pris ses précautions. Mr. Wrestling II et « Iron » Mike Sharpe sont en effet également présents au bord du ring et empêcheront toute intervention. Sur le ring, nous assistons à un petit duel technique et, bien que ce ne soit pas un catch des plus passionnants, la confrontation est old school. Et en partie grâce à sa protection rapprochée qui a sans doute permis de dissuader le Grappler #1 de jouer les troubles-fête, Robley en termine avec sa Sleeper Hold – propre comme un linge.

MATCH 3 : « CPT. REDNECK » DICK MURDOCH & « IRON » MIKE SHARPE VS TED DIBIASE & « HACKSAW » JIM DUGGAN (07:38)

VAINQUEURS : TED DIBIASE & JIM DUGGAN

PRISE DE FINITION : RIGHT HAND

INDICATEUR : ** ½

Lorsque l’hymne des marines américains retentit dans ce gymnase, cela signifie que Dick Murdoch est dans les parage. La foule de Shreveport se lève alors à l’unisson et accueille celui qu’on surnomme affectueusement le « Captain Redneck », qui était en réalité plus qu’un bidasse un peu simplet puisqu’il fréquentait assidûment les cercles du Ku Klux Klan. Son partenaire ce soir n’est autre que « Iron » Mike Sharpe, que nous retrouvions tout à l’heure à jouer les gardes du corps pour Buck Robley. Leurs adversaires sont le tandem qui terrorise les rangs de la Mid-South Wrestling depuis plusieurs mois. Toujours Champion nord-américain, Ted DiBiase s’affiche en compagnie de « Hacksaw » Jim Duggan, qui n’est jamais bien loin de lui.

Murdoch surprends tout le monde avec un ciseau de tête – pas tout à fait le genre de prise qu’on attends de la part d’un tel gabarit. On poursuit avec un clash de mastodontes entre Sharpe et Duggan. DiBiase prends le contrôle, en partie grâce à un gros surpassement sur Murdoch, alors que Duggan et Sharpe continuent de se rentrer dedans. Contre Murdoch, DiBiase grimpe sur les cordes mais sera contré par le « Capitaine Redneck » qui déroule ensuite son catch. Lorsque Sharpe entre à nouveau, il se déchaîne sur Ted DiBiase et le martèle de gros coups de massue dans l’arrière du crâne. Les quatre hommes se retrouvent rapidement sur le ring et alors que l’arbitre tentait de faire sortir Murdoch, Duggan en profite et aligne Sharpe avec son Spear. Trop occupé à séparer Duggan et Murdoch en dehors du ring, monsieur l’arbitre ne voit pas que DiBiase trafique son gant et le Champion sèche Sharpe avec une énorme droite. Les heels l’emportent et empochent la victoire au terme d’un combat très disputé.

MATCH 4 : « THE UGANDAN GIANT » W/FRIDAY VS VINNIE ROMEO (01:14)

VAINQUEUR : KAMALA

PRISE DE FINITION : SPLASH

APPRÉCIATION : TRÈS BON SQUASH DE KAMALA

Les percussions africaines et autres bruitages de la savane accompagnent l’entrée de celui qu’on appelle « The Ugandan Giant » Kamala. Le visage entièrement recouvert par un masque africain, un pagne léopard en guise d’accoutrement et des anneaux dorés un peu partout sur le visage, Kamala est un vrai cauchemar tant pour ses adversaires que pour les questions de représentation. En face de lui se dresse ce soir un Vinnie Romeo qui n’a pas l’air très à l’aise et on le comprends aisément.

Lorsque sonne la cloche, Kamala se déchaîne sur ce pauvre Romeo et l’assomme avec de gros coups portés avec la paume de la main. Romeo tente vainement d’envoyer quelques sauts chassés mais Kamala ne sent rien et le concasse avec une prise de l’ours qui a rarement si bien porté son nom. Le géant ougandais en termine avec une série de Splashes en l’espace d’une minute à peine.

MATCH 5 : THE JUNKYARD DOG & MR. OLYMPIA VS KELLY KINISKI & BOB STABLER (01:39)

VAINQUEURS : THE JUNKYARD DOG & MR. OLYMPIA

PRISE DE FINITION : POWERSLAM

APPRÉCIATION : SQUASH EXPÉDITIF DES CHAMPIONS

Sur le ring, un tandem de jobbers se prépare à rencontrer les Champions Tag Team. Il s’agit de Bob Stabler et d’un certain Kelly Kiniski, fils du légendaire Gene Kiniski que nous avons déjà aperçu du côté de la Mid-Atlantic Championship Wrestling. Les notes de basse du célèbre tube de Queen réveillent la foule et la font danser en rythme sur ce morceau entraînant. Le Junkyard Dog et Mr. Olympia – tous les deux dans une forme physique irréprochable – sont reçus sous les acclamations du public.

Olympia et Kiniski commencent en se livrant à une vive séquence. Stabler fera moins bien et subit le catch des Champions. Le moins expérimenté du groupe, Stabler se fait décapiter par une énorme Clotheline du JYD et succombera en moins de deux minutes seulement au célèbre Powerslam du Junkyard Dog.

MATCH 6 : JESSE BARR VS TIM HORNER (04:31)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : LIMITE DE TEMPS RÉGLEMENTAIRE

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH DE CATCH SANS GRAND INTÉRÊT

C’est la règle sur ce territoire : chaque minute de temps d’antenne doit être comblée par du catch, toujours du catch, encore plus de catch. Originaire de Portland dans l’Oregon, Jesse Barr est le fils de Sandy Barr, figure de proue de la Pacific Northwest Wrestling de Don Owen au milieu des années 1950. Une vraie famille de catch, puisque son frère n’est autre que le légendaire Art Barr, inventeur du Frog Splash. Le futur Jimmy Jack Funk se mesurait ce soir à Tim Horner.

On termine ce programme avec un petit match de catch sans grandes prétentions, avec un peu de technique et même quelques jolies manœuvres. Aux commentaires, on nous annonce que la semaine prochaine, Chavo Guerrero Sr. fera ses débuts ! Cerise sur le gâteau – et c’est une sacrée annonce – dans deux semaines, le Junkyard Dog et Mr. Olympia mettront leurs titres en jeu contre Ted DiBiase et Jim Duggan. La stipulation : les perdants devront quitter le territoire pour 60 jours ! En arrière-plan, les rangs du public se vident au fur et à mesure de la progression du combat. Et nous n’aurons donc pas de gagnant puisque c’est la limite de temps d’antenne qui viendra départager les deux lutteurs.

– Après une poignée d’excellentes éditions, la Mid-South Wrestling s’essouffle un peu et nous propose une programmation un peu moins passionnante que d’habitude. Ted DiBiase et Jim Duggan rencontrent « Iron » Mike Sharpe et Dick Murdoch. Le Junkyard Dog, Mr. Olympia et plus encore !

– La semaine dernière, nous avions eu les débuts officiels de Kamala mais un autre individu avait également signé sa première apparition sur ce programme – de manière encore plus brutale et impromptue. Il s’agit du Mongolian Stomper, qui fit ce soir ses débuts, davantage connu sur les rings de la Stampede Wrestling sous le nom d’Archie « The Stomper » Gouldie. Et si ce dangereux spécimen a réalisé de très bons débuts en écrasant son adversaire, il ne restera pas très longtemps sur ce territoire pour des raisons un peu floues. La présence du Stomper à la Mid-South Wrestling est donc une de ces petites raretés que j’adore découvrir.

– S’il y a bien une chose que nous devons laisser à la Mid-South Wrestling, c’est que chaque seconde de temps d’antenne est exploité à son paroxysme. Pour quarante-cinq minutes d’émission sans la publicité, nous avons parfois six ou sept rencontres dans l’objectif qu’un maximum de catcheurs soit à l’affiche. Cette semaine, la promotion n’a pas dérogé à la règle mais est restée un peu en retrait par rapport à ce qui nous était proposé habituellement. Hormis un très bon match à quatre, cet épisode comporte pas mal de remplissage dont dix minutes de récapitulatifs en début d’émission. Espérons que la semaine prochaine soit un peu plus riche en rebondissements !

Nathan Maingneur