MID-SOUTH WRESTLING #39

MID-SOUTH WRESTLING #39

25/09/1982

Mid-South Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Boyd Pearce est notre hôte et nous accueille – encore et toujours – dans l’enceinte du Irish McNeil’s Boys Club de Shreveport en Louisiane pour une nouvelle édition de Mid-South Wrestling. Comme la semaine dernière, son partenaire de commentaires pour la soirée n’est autre que « Cowboy » Bill Watts, promoteur historique de ce territoire. On nous rediffuse forcément la formidable vignette de présentation de Kamala ainsi que ce qu’il s’est passé la semaine dernière entre The Grappler et Mr. Wrestling II. Au programme de la soirée : un match des bûcherons ainsi que bien d’autres réjouissances.


MATCH 1 : THE GRAPPLERS VS JOHNNY RICH & TIM HORNER (05:08)

VAINQUEURS : THE GRAPPLERS

PRISE DE FINITION : ONE-ARM BULLDOG

APPRÉCIATION : TRÈS BON SQUASH DES GRAPPLERS


On ne sait plus qui est qui. Il faut bien reconnaître que The Grappler a réussi son tour de passe-passe. Profitant de son anonymat, il usurpa à plusieurs reprises l’identité de Mr. Wrestling II en s’appropriant son apparence et son arsenal de prises. Démasqué – du moins au sens figuratif – le Grappler a toutefois plus d’un tour dans son sac. Preuve en est ce qui est arrivé la semaine dernière lorsqu’il fit intervenir un double – à ce jour toujours non-identifié – lors de son combat contre Wrestling II. Ils forment ce soir l’équipe des Grapplers et se ressemblent comme deux gouttes d’eau. En face d’eux se dressait un tandem composé pour l’occasion de Johnny Rich et de Tim Horner.

On commence sur les chapeaux de roue avec une séquence endiablée et ce sont Rich et Horner qui prennent étonnamment l’avantage. À cet égard, Horner nous offre un échantillon de ses capacités athlétiques mais les Grapplers reprennent le dessus avec une double descente du coude. Dès lors, les hommes masqués gardent la main en enchaînant les tags et en faisant preuve d’une très solide cohésion en tag. Et l’entrée du cousin de Tommy Rich n’y changera rien puisque les Grapplers s’imposent effectivement en catchant ensemble. Horner revient brièvement en force mais se fait calmer par un violent Shoulderbreaker. Le Grappler – le seul et unique – continue de provoquer Mr. Wrestling II et lui vole à nouveau son célèbre coup de genou. Il l’emporte ensuite avec un One-Arm Bulldog porté avec élan au terme d’une plutôt belle exhibition. 


MATCH 2 : THE JUNKYARD DOG VS BILLY « THE STARCHILD » STARR (01:13)

VAINQUEUR : THE JUNKYARD DOG

PRISE DE FINITION : POWERSLAM

APPRÉCIATION : SQUASH EXPÉDITIF ET PUNITIF DU JUNKYARD DOG


Il est l’un des jobbers les plus aguerris de ce territoire. La World Wrestling Federation a son Steve King, les Jim Crockett Promotions ont leur Keith Larson et compagnie. De ce côté de la carte des Territoires, c’est peut-être bien Billy « The Starchild » Starr le plus célèbre de ces talents qu’on habituait à perdre pour mettre en lumière d’autres lutteurs plus importants qu’eux. Et son adversaire ce soir est peut-être justement le catcheur le plus marquant de cette promotion puisqu’il s’agit du Junkyard Dog, qui arrive toujours en direction du ring au son de Another One Bites The Dust, le légendaire tube de Queen.

Le Junkyard Dog n’y va pas de main morte et matraque ce pauvre Starr avec des frappes tonitruantes. Il le décapite ensuite avec une énorme Lariat et en termine peu de temps après – en un peu plus d’une minute – avec son Powerslam.


MATCH 3 : MR. WRESTLING II VS LARRY CLARK (02:39)

VAINQUEUR : MR. WRESTLING II

PRISE DE FINITION : COUP DE GENOU

APPRÉCIATION : PLUTÔT BONNE EXHIBITION DE MR. WRESTLING II


Valeur sûre de la Mid-South Wrestling, Mr. Wrestling II est l’un de ces vétérans des rings dont Bill Watts aime se remémorer les exploits passés. Aux côtés de Killer Karl Kox, Dick Murdoch ou encore Buck Robley, Johnny Walker – de son vrai nom – fait partie des meubles et demeure l’un des lutteurs les plus respectés du vestiaire. Épargné ce soir des couardises du Grappler, Mr. Wrestling II se mesurait à un jeune Larry Clark en grenouillère violette.

Aux commentaires, Watts compare Mr. Wrestling II à certaines des plus illustres légendes du sport américain et ne tarit pas d’éloges à son égard. Sur le ring, Wrestling II n’a rien perdu de sa superbe et semble toujours aussi affuté que lors de ses jeunes années dans les années soixante. À la suite d’un gros surpassement, Wrestling II prépare son célèbre coup de genou et décroche la mâchoire de ce pauvre Larry Clark qui succombe donc à la légende vivante en un peu moins de trois minutes.


MATCH 4 : LUMBERJACK MATCH : « COL. » BUCK ROBLEY VS THE ONE MAN GANG W/SKANDOR AKBAR (06:45)

VAINQUEUR : « COL. » BUCK ROBLEY

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU PLÂTRE

INDICATEUR : **


Ils se cherchent des noises depuis plusieurs semaines. Pris pour cible par l’écurie de Skandor Akbar, le Colonel Buck Robley s’est révélé particulièrement tenace face aux multiples agressions provenant de l’écurie d’Akbar. Il a donné du fil à retordre à Killer Khan, a tenu la dragée haute au One Man Gang et a même fait rechausser ses bottes à Skandor Akbar en personne ! Son défi ce soir est de taille puisqu’il doit à nouveau rencontrer le One Man Gang dans une stipulation choisie par Akbar. Il s’agit d’un match des bûcherons. Et si Robley l’emporte ce soir, il gagne le droit d’affronter Skandor Akbar en un-contre-un !

Robley se heurte rapidement à ce mur qu’est le One Man Gang et essaie par conséquent de le faire basculer par-dessus les cordes. Le problème est le suivant : son adversaire pèse 200kg et c’est lui qui finit en contrebas. En dehors du ring, on retrouve notamment « Iron » Mike Sharpe, Dick Murdoch et Mr. Wrestling II ainsi que les Grapplers, Killer Khan mais également Skandor Akbar, aux premières loges. Lorsque Robley revient en force, le One Man Gang part reprendre ses esprits en dehors du ring et les lutteurs le poussent à remonter sur le ring. Ce n’est pas encore la formule de ce type de matches que nous connaîtrons par la suite – dans laquelle les babyfaces aident les babyfaces et ou les heels aident les heels – ce qui peut surprendre de prime abord. One Man Gang reprends l’avantage avec un gros enfourchement et Robley essuie les plâtres – sans mauvais jeu de mots. Celui-ci revient contre toute attente avec un saut chassé qui fait chuter le One Man Gang en dehors du ring. Ayant repris ses esprits, Robley s’accroche à son large adversaire et part pour une prise du sommeil mais là encore, le One Man Gang le précipite par-dessus les cordes. Éreinté, Robley gît au sol et le One Man Gang décide de grimper sur les cordes pour un Splash. Robley est trop loin et le One Man Gang aurait du s’en rendre compte puisqu’il s’écrasera lourdement. Robley en profite et capitalise sur l’accident, grimpe à son tour sur les cordes et s’élance avec une descente du plâtre dont le One Man Gang ne se relèvera pas ! Il remporte donc le droit d’affronter Skandor Akbar la semaine prochaine.


MATCH 5 : TED DIBIASE & JIM DUGGAN VS JESSE BARR & VINNIE ROMEO (03:16)

VAINQUEURS : TED DIBIASE & JIM DUGGAN

PRISE DE FINITION : POWERSLAM

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CORRECT POUR DIBIASE ET DUGGAN


Les troubles-fête sont de la partie. Toujours détenteur du titre de Champion nord-américain depuis sa victoire controversée face au Junkyard Dog, Ted DiBiase s’est trouvé un allié de taille en la personne de « Hacksaw » Jim Duggan, à la fois son partenaire et son garde du corps – toujours afin de servir ses propres intérêts. Leurs adversaires ce soir sont un duo de choc formé pour la soirée et composé de Jesse Barr et de Vinnie Romeo.

DiBiase commence fort en envoyant de grosses frappes mais Barr ne se laisse pas faire et rétorque avec une belle série de sauts chassés. Retournant une tentative de Sunset Flip, Barr passe à rien de river les épaules du Champion nord-américain au tapis, qui préfère se mettre en retrait et faire entrer Duggan. Comme Jesse Barr, Vinnie Romeo a du répondant mais face à Ted DiBiase, son manque d’expérience pêche toutefois. Les heels reprennent donc le dessus et isolent Romeo de son partenaire, l’enchaînant avec un catch redoutable. Projeté dans les cordes, Romeo se mange une charge de Duggan portée avec élan, qui laisse ensuite DiBiase en finir avec son Powerslam signature.


Pas rassasiés pour autant, DiBiase et Duggan refusent de quitter le ring et défient le Junkyard Dog et Mister Olympia de venir défendre leurs ceintures maintenant ! Finalement, c’est un Mister Olympia en tenue de ville qui se présente en nous expliquant que le Junkyard Dog est sous la douche. Exaspéré par les provocations et les insultes des heels, Olympia décide de chercher JYD ! Mais à la seconde qu’il leur eut tourné le dos, DiBiase et Duggan en profitent et l’agressent violemment. À deux contre un, ces derniers se déchaînent et le laisseront pour mort après une brutale manœuvre en Tag, alors que des jobbers ainsi que Buck Robley eurent volé à son secours – bien que trop tard.

– Comme pour Kamala tout à l’heure, on nous rediffuse des images d’un combat du Mongolian Stomper qui fera prochainement ses débuts dans notre émission. La séquence provient du territoire de la Floride et de la CWF, images commentées en prime par Gordon Solie et Don Carson. Comme la semaine dernière – je crois d’ailleurs qu’il s’agit du même match – Archie Gouldie de son vrai nom – un ancien de la Stampede Wrestling de Calgary – matraquait ces pauvres jobbers, encouragé par le rire gras de son manager.

De retour sur notre antenne, Ted DiBiase et Jim Duggan sont à nouveau sur le ring et demandent à affronter les Champions ! Et ils ne quitteront pas ce ring tant que le Junkyard Dog et Mister Olympia ne daigneront se présenter – même si cela s’annonce difficile pour Olympia. Mais contre toute attente, les notes de basse de John Deacon se lancent alors dans la salle ! Le public de Shreveport exulte et se lève à l’unisson. Sauf qu’en compagnie de JYD, ce n’est pas Mr. Olympia mais Dick Murdoch et la bagarre éclate ! L’arbitre Alfred Neely ne sait plus où donner de la tête alors que Watts nous rappelle que ce n’est pas officiel ! Les quatre hommes se battent comme des chiffonniers et concluent ce programme en s’envoyant sur la tronche !


Dans la continuité de la semaine dernière, la Mid-South Wrestling assure une programmation soutenue et rythmée tout en nous faisant profiter de l’avancée des storylines en cours. Le Junkyard Dog se trouve un allié de fortune en la personne de Dick Murdoch, Ted DiBiase et Jim Duggan prennent l’émission en otage et blessent Mister Olympia, ainsi qu’un match des bûcherons et plus encore !

– La guerre entre Buck Robley et Skandor Akbar prit ce soir un tournant majeur. Refusant d’affronter le Colonel, Akbar décida que s’il souhaitait réellement se frotter à lui, Robley devait d’abord vaincre son monstre de 2m10 et de 200 kg en la personne du One Man Gang. Mais pas dans n’importe quelle stipulation : un combat des bûcherons. Et au terme d’un match original – pas tout à fait la formule que nous connaîtrons plus tard – Robley s’est imposé en tuant le peu de crédibilité qui restait au One Man Gang et décroche donc le droit de faire face au vil Akbar la semaine prochaine !

– En ce mois de septembre 1982, l’écurie de la Mid-South Wrestling s’agrandit. De gros noms comme Kamala ou encore le Mongolian Stomper feront prochainement leurs débuts dans notre programme. Et puisqu’on dit jamais deux sans trois, un troisième nom a été glissé aux commentaires par Bill Watts. Il s’agit de « M. USA » Tony Atlas, qui rejoindrait donc ce territoire dans les prochaines semaines. Espérons que ce côté des Territoires lui soit profitable et que la promotion l’utilise à son plein potentiel. 

– C’est le monde à l’envers. Cela fait des semaines que Ted DiBiase fuit le moindre contact avec le Junkyard Dog. Désormais, Jim Duggan et lui en ont après les ceintures de Champions Tag Team, détenues par JYD et Mister Olympia. Au point qu’ils prirent l’émission en otage et forcèrent Olympia à sortir du vestiaire. Sauf que cette invitation s’est transformée en un vicieux traquenard qui a laissé le partenaire du Junkyard Dog sur le carreau. Cerise sur le gâteau, un JYD accompagné par Dick Murdoch est venu régler ses comptes face à ses rivaux, le tout éclatant en une bagarre non-sanctionnée que la promotion se devra de réglementer afin qu’une confrontation officielle puisse enfin avoir lieu.

Nathan Maingneur

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