WCCW STAR WARS : THE STAR WARS OF WRESTLING #2

WCCW THE STAR WARS OF WRESTLING #2

28/08/1982

World Class Wrestling Star Wars

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Les percussions tambourinent et les cuivres vibrent. Vous l’aurez compris, je n’ai même pas besoin de préciser qu’il s’agit de la bande-son de la WCCW. Sur les images de ce générique, nous avons une vue imprenable sur la skyline de Dallas, troisième grande ville du Texas après Houston et San Antonio. Baignée dans l’obscurité et pleine à craquer de monde, la Reunion Arena accueillait – en ce soir du 15 août 1982 – le programme vedette de la World Class Championship Wrestling : « WCCW The Star Wars of Wrestling ». Selon les chiffres officiels, c’est près de 17,500 spectateurs qui se massaient ce soir là dans les gradins et tout autour du ring. 

Plus tôt cette année là, Ozzy Osbourne jouait dans cette même salle et faisait la promotion de son album Diary of a Madman – sorti plus tôt en 1981. En ouverture de Saxon, il s’agit là de l’une des dernières apparitions du légendaire guitariste Randy Rhoads, décédé un mois plus tard à la suite d’un tragique accident d’avion.

Ozzy Osbourne & Randy Rhoads

© Ozzy Osbourne

– Bill Mercer nous accueillait à l’antenne pour cette seconde partie de programme. C’est désormais l’heure de notre main event, cette affiche tant attendue entre le « Nature Boy » Ric Flair, Champion du monde des poids-lourds de la NWA et Kerry Von Erich, fougueux challenger dont l’ascension fulgurante semble inarrêtable.

De retour dans les vestiaires, le challenger est interviewé par Mercer et se dit plus prêt que jamais. Il a mangé, dormi et vécu pour ce titre et se donnera à cent-vingt pour-cent face au Champion. En costume trois pièces, Flair admet qu’il s’agit de l’un des plus gros défis de sa carrière mais le « Nature Boy » croit en ses capacités et nous assure qu’il peut vaincre n’importe quel homme sur terre. Allons-y !


MATCH 1 : NWA WORLD HEAVYWEIGHT CHAMPIONSHIP 2 OUT OF 3 FALLS MATCH : « THE NATURE BOY » RIC FLAIR © VS « THE MODERN DAY WARRIOR » KERRY VON ERICH (31:34)

VAINQUEUR : « THE NATURE BOY » RIC FLAIR

PRISE DE FINITION : ARRÊT DU MATCH PAR L’ARBITRE

INDICATEUR : **** ½


C’est pour cette raison que les 17,500 spectateurs qui se massent ce soir dans les gradins de la Reunion Arena sont présents. En dehors du ring, une horde de fans s’agglutine dans le coin du challenger et tous brandissent quelque chose que pourrait signer le jeune Kerry Von Erich, qui s’apprête ce soir à relever le plus grand défi de sa carrière. Pour en arriver là, le quatrième fils de Fritz Von Erich a du soulever des montagnes et vaincre Harley Race, ancien détenteur historique du « Ten Pounds of Gold ». Plus déterminé que jamais à inscrire son nom dans les livres d’histoire, le « Modern Day Warrior » joue à domicile et combattra en terre conquise, entouré des siens et d’une foule toute entière derrière lui. En face de lui, se dresse le Champion du monde des poids-lourds de la NWA en la personne du « Nature Boy » Ric Flair, revêtu d’une magnifique robe de ring mauve, symbolisant toute la noblesse et le prestige de ce titre. Pour l’occasion, l’arbitre Alfred Neely a été mandaté par la National Wrestling Alliance et tentera de fera régner l’ordre. Le face-à-face entre les deux hommes suffit à lui seul à nous faire frissonner. C’est parti !

Avant d’engager le combat, le Champion s’autorise un petit show-off et remporte l’avantage psychologique. Les deux compétiteurs commencent en luttant férocement l’un contre l’autre, chacun essayant d’assoir une forme de domination athlétique. Et la fougue du challenger – soutenu unilatéralement par la foule – prime sur l’expérience du Champion. Impressionnant de maîtrise, Kerry domine les débats en ce début de rencontre. Physiquement plus affuté que jamais, Kerry est cependant encore un peu jeunot et commet quelques erreurs qui ne pardonnent pas face à un Champion de la trempe de Ric Flair, véritable général du ring qui profite et exploite la moindre des faiblesses du challenger. Le rythme du combat s’accélère et Kerry parvient à tordre le Champion de douleur avec une Clawhold portée à l’estomac ! Flair manque de l’emporter avec un marteau-pilon mais se tire d’affaires d’une autre tentative d’Iron Claw. Les atémis claquent, Kerry se retrouve acculé dans l’un des coins mais rétorque avec de gros coups de poing. Les deux hommes se répondent coups pour coups et l’arbitre se retrouve malencontreusement victime d’une balle perdue de Kerry. David Manning accourt en guise de remplacement et Kerry réussit alors à coincer Flair avec sa Sleeper Hold ! Flair s’évanouit peu à peu et la cloche sonne, Kerry croit avoir remporté la première manche ! Sauf que Flair n’a pas abandonné et on se rends rapidement compte que monsieur Neely a choisi de disqualifier Kerry ! (1-0). Le combat reprit après une courte pause et un Kerry Von Erich revanchard se déchaîne maintenant sur un Ric Flair totalement impuissant. Ric Flair reprends toutefois le contrôle du combat en affaiblissant la jambe du challenger, préparant sa Figure Four Leglock meurtrière. Le vent a tourné et Kerry est désormais en perdition, Flair imposant son rythme en démontant le genou du challenger. Flair lui applique sa terrible prise en quatre mais Kerry serre les dents et – avec l’appui du public et une détermination sans faille – il réussit à retourner la prise, tordant de douleur un Ric Flair dont les cris d’agonie saturent les micros. De retour sur ses pieds, Flair se fait alors prendre dans l’étau de l’Iron Claw de Von Erich, la prise qui fut inventée par son père ! Flair résiste – tant bien mal – alors que le sang commence à perler sur son visage. Agonisant, désespérant, Flair vacille, tombe à genoux et s’écroule enfin, Kerry égalisant pour le plus grand bonheur de la foule (1-1). La belle commence et Flair est livide et sa longue chevelure est passée de blond platine à rouge sang en l’espace de quelques secondes. Fou de rage, presque dément, Flair repousse l’arbitre et semble inarrêtable. Mais Kerry, emporté par sa rage et son désir de vaincre, ne semble également plus en mesure de se modérer. Repoussé avec véhémence, l’arbitre fait alors sonner la cloche, mettant fin à un combat devenu incontrôlable, qui s’est rapidement transformé en un sanglant pugilat (2-2).


– L’annonce au micro de Marc Lowrance n’est absolument pas bien reçue – c’est un euphémisme – par le public de Dallas, au bord de l’émeute. Furieux, Fritz Von Erich grimpe alors sur le ring et menace de s’en prendre à l’arbitre, avant d’en venir aux mains avec l’officiel – au risque de prendre une grosse amende. Une fin de match amère et en eau de boudin, qui n’a été que frustration et déception pour le challenger qui se sent volé. Kerry peut toutefois se consoler : à peu âgé de 22 ans, Kerry Von Erich signe ici le plus grand match de sa jeune carrière et ce n’est que partie remise même si la pilule passe difficilement. Bill Mercer conclut ce programme à l’antenne et affirme que Kerry Von Erich peut d’ores et déjà se considérer comme un roi sans couronne.

Édition historique du programme hebdomadaire de la WCCW puisqu’il contenait le match de championnat du monde poids-lourds de la National Wrestling Alliance – excusez du peu – entre le « Nature Boy » Ric Flair et le challenger Kerry Von Erich !

– C’est incontestablement l’un des plus gros matches de cette année 1982. Dans une Reunion Arena pleine à craquer, le « Nature Boy » Ric Flair et Kerry Von Erich se sont affrontés dans un 2 Out of 3 Falls dantesque. Un combat épique et jalonné de nombreux rebondissements qui nous ont tenu en haleine pendant près d’une demi-heure. Et bien que le résultat puisse paraître teinté de gris – Kerry se faisant arracher la victoire des mains – la faute à un arbitrage des plus douteux – la rencontre est un petit bijou de catch. Ayez à l’esprit que Ric Flair n’a que 33 ans et que Kerry Von Erich soufflait tout juste sur ses 22 bougies. Pourtant, la maturité qui émane de ces trente-et-une minutes de match est tout bonnement impressionnante. Une véritable leçon de catch à n’en pas doute et l’un des plus grands matches de l’histoire des Territoires – assurément.

Nathan Maingneur

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