WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #24
14/08/1982

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Bill Mercer est notre hôte de toujours et comme la semaine précédente, Jay Saldi brille de par son absence. À ses côtés sur le parterre d’un Sportatorium toujours plein comme un œuf, Kevin Von Erich s’enthousiasme de notre gros main event qui verra s’affronter Al Madril et le « Nature Boy » Ric Flair en personne. Sacrée affiche !
MATCH 1 : THE SUPERFLY W/ARMAN HUSSEIN VS SAL OLIVARES (02:38)
VAINQUEUR : THE SUPERFLY
PRISE DE FINITION : PRISE DE SOUMISSION
APPRÉCIATION : *
Tout ce monde sur le ring, c’est typique de la WCCW – et du territoire de Dallas. Comme à l’accoutumée, Marc Lowrance s’occupe des présentations au micro. Décidément, la mode n’est pas le fort du Superfly. Chaque semaine, sa tenue est plus ridicule que la fois précédente. Dernière acquisition en date de la H&H Limited, le Superfly se frottait ce soir à un jobber du nom de Sal Olivares, aussi connu sous le nom de Salvador Oliveras du côté de Mexico City.
Plus agile que son large adversaire, Olivares le surprends avec un saut chassé mais se fait rapidement attraper par la brute bicolore. En dehors du ring, Hussein encourage son poulain et martèle qu’Olivares est mexicain, faisant référence à la légende urbaine selon laquelle le Superfly aurait eu des soucis du côté de la frontière. La foule se réveille et ce n’est pas parce que le match bat son plein – c’est parce que Bugsy McGraw s’est invité du côté des premiers rangs. Venu faire le pitre – comme à son habitude – Bugsy balance des ballons d’eau sur Hussein et le Superfly, alors perché sur la corde du milieu. Aucune idée du pourquoi du comment mais cela ne l’empêche pas de remporter son combat quelques secondes plus tard, grâce à une prise de soumission un peu étrange.
– En dehors du ring, Mercer reçoit Hussein et le Superfly pour une petite interview d’après-match. Interrogé à propos de Bugsy McGraw, son ancien patron le met en garde et lui conseille vivement d’arrêter ses pitreries. Bonne écriture de promo du manager heel qui remet en question les agissements un peu trop bouffons d’un babyface goofy.
MATCH 2 : THE GREAT KABUKI & THE MAGIC DRAGON W/ARMAN HUSSEIN VS JOSÉ LOTHARIO & THE BLUE DEMON (08:32)
VAINQUEURS : AUCUN
PRISE DE FINITION : DOUBLE DQ
INDICATEUR : * ¾
Arman Hussein remet le couvert et fraye à un chemin à ses poulains que sont The Great Kabuki et The Magic Dragon, deux lutteurs japonais qui s’étaient alliés pour nuire aux Von Erich. Évoluant désormais en Tag Team, Kabuki et le Dragon de Macao se sont attirés les foudres de José Lothario, qui les juge responsables de la blessure d’El Solitario au Mexique. Lothario voulait un match « Taped Fist » contre l’un d’entre eux, mais devra ce soir se contenter d’un simple match en tag. Il lui fallait donc du renfort et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas fait les choses à moitié. Considéré comme une légende de la Lucha Libre, mais aussi du cinéma, The Blue Demon a commencé sa carrière en 1948. Pendant près de quatre décennies, l’adversaire historique du mythique El Santo n’a jamais perdu de « Lucha de Apuesta Match » et n’a donc jamais retiré son masque, avec lequel il fut même enterré à son décès en 2000.
Kabuki commence face au Blue Demon. Quelle opposition entre ces deux légendes issus de deux continents différents. Les mains tortueuses de Kabuki, aspergées par son green mist, rencontrent l’immortel masque bleu et argent du Demon. Bien qu’il soit dans une forme physique plus que correcte, le Blue Demon affiche quand même soixante balais au compteur et cela se ressent, sans que cela n’enlève quoi que ce soit à son panache. Lothario prends un peu le relais face au Dragon mais se laisse un peu submerger dans le mauvais coin. Kabuki y va de ses atémis tranchants et paralyse ensuite Lothario avec une prise des trapèzes. Pendant de longues minutes durant, Lothario souffre et étouffe entre les mains de Kabuki, alors que la réalisation nous offre de magnifiques visuels sur le visage peint de la terreur nippone. Lothario s’en démène et fait rentrer Blue Demon, maintenant aux prises avec le Magic Dragon. L’action s’intensifie et les quatre hommes se retrouvent vite sur le ring. La situation est incontrôlable et les arbitres Bronco Lubich et David Manning n’arrivant plus à faire régner l’ordre, font alors sonner la cloche pour disqualifier tout ce beau monde. On aurait mérité une fin digne de ce nom !
– Au micro de Bill Mercer, Lothario exprime sa frustration et demande toujours à affronter le Great Kabuki dans un « Taped Fist Match ». L’histoire entre ces deux là semble encore bien loin d’être terminée.
MATCH 3 : KEVIN VON ERICH VS « CPT. » FRANK DUSEK (04:46)
VAINQUEUR : KEVIN VON ERICH
PRISE DE FINITION : HURRICANRANA
INDICATEUR : * ¾
Pieds nus, cette silhouette élancée appartient à l’un des compétiteurs les plus appréciés de tout le territoire de Dallas. Aîné des frangins Von Erich, Kevin Von Erich se tient debout sur ce ring et signe quelques autographes. Kevin rencontrait ce soir un briscard invétéré et un vétéran des rings confirmé, en la personne du « Capitaine » Frank Dusek qui ne passe pas la meilleure des années 1982, enchaînant défaites sur défaites et inlassablement empêtré dans une sorte d’imbroglio avec l’arbitre David Manning.
Et ce n’est heureusement pas Manning qui arbitre ce combat mais bien l’incompressible Bronco Lubich. La cloche sonne et les deux hommes se testent et se jaugent avec respect, poignée de main à l’appui – un geste plutôt rare de la part d’un Dusek qui semble s’être assagi. Techniquement, Kevin est injouable et s’impose avec une clé de bras solidement maintenue. Un surpassement raté ruine légèrement une séquence et on sent que les tensions grimpent. Le naturel de Dusek revient toutefois au galop lorsqu’il décroche la mâchoire de Kevin avec un méchant coup d’avant-bras. Kevin serre les dents et l’emporte ensuite de manière un peu abrupte à la suite d’un joli Hurricanrana.
– Au retour de la pause publicitaire, Al Madril se trouve en dehors du ring aux côtés de Bill Mercer. Alors que son légendaire adversaire se tient déjà sur le ring, Madril admet qu’il est le plus grand catcheur actuel et que c’est toujours un honneur d’affronter un tel Champion. Il est impatient à l’idée de montrer qu’il est légitime de partager le ring avec un tel compétiteur. Excellente promo de babyface, très convaincante.
MATCH 4 : « THE NATURE BOY » RIC FLAIR VS AL MADRIL (10:00)
VAINQUEUR : AUCUN
PRISE DE FINITION : TEMPS LIMITE RÉGLEMENTAIRE
INDICATEUR : ** ¼
C’est notre main event et quelle affiche ! Ce n’est en effet pas tous les jours qu’un grand champion se déplace pour combattre à la télé. Encore moins lorsqu’il s’agit du Champion du monde des poids-lourds de la NWA en personne. Flamboyant et plein de panache, le « Nature Boy » Ric Flair nous gratifiait d’une rare apparition. Il rencontrait ce soir le partenaire en équipe de son aspirant numéro un – Kerry Von Erich – qui n’est autre que le populaire Al Madril, soutenu à l’unanimité par tout le public de Dallas.

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Fidèle à lui-même, Flair commence avec quelques-unes de ses mimiques qui ne sont pas au goût de Madril. Ce dernier s’impose à la suite de belles séquences de catch qui mettent le Champion en difficulté. À plusieurs reprises, la réalisation nous montre des plans du public à fond derrière Madril. Public qui exulte littéralement lorsque Madril place sa prise du sommeil sur le Champion manquant de peu de l’emporter ! Flair reprends toutefois la main avec l’autorité d’un véritable général du ring. Il n’y a qu’à entendre les réactions hystériques de cette foule pour mesurer l’enjeu d’une telle affiche. Galvanisé par une foule totalement acquise à sa cause, Madril donne tout ce qu’il a dans le ventre. Flair grimpe sur les cordes mais Madril l’y fait descendre de la pire des manières. Il place ensuite – quel culot ! – Flair dans une prise en quatre, lui qui est le maître incontesté de la Figure Four Leglock ! Ric Flair pourrait-il abandonner, piégé par sa propre prise ? Mais la cloche sonne alors, signalant que la limite de temps réglementaire est dépassée, il s’agit donc d’un match nul !
– Les deux hommes ne semblent pas en avoir terminé pour autant et continuent de se battre jusqu’à ce que Madril fasse valdinguer Flair en dehors du ring, dissuadant le Champion de retenter sa chance. Livide, Flair hurle dans le micro de Bill Mercer et promet que la prochaine fois qu’il affrontera Al Madril, le sang et la sueur couleront pour toute une vie !
Mercer conclut ce programme en nous annonçant que la semaine prochaine, nous aurons droit à des images exclusives du show WCCW Star Wars, qui aura lieu à la Reunion Arena de Dallas. Et donc des images de Kerry contre Flair !
Sacrée semaine sur le territoire de Dallas pour ce qui paraît être l’édition « go-home » de ce grand événement qui aura lieu du côté de la Reunion Arena. Le Blue Demon rejoint José Lothario face au Great Kabuki, Al Madril affronte le Champion du monde de la NWA en personne et plus encore !
– Jusqu’ici, les pitreries de Bugsy McGraw ne me dérangeaient pas. Du moins elles ne me plaisaient pas, mais cela restait encore plutôt inoffensif. Bien que l’addition de son copain Roscoe le Clown aurait peut-être du être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est son apparition de ce soir, venu jeter des bombes à eau sur le Superfly – pour que cela n’ait même pas la moindre incidence sur le résultat du match – qui a été la goutte de trop. C’est bouffon au point que cela en devient ridicule.
– Aux prises avec le Great Kabuki et le Magic Dragon depuis quelques semaines déjà, José Lothario a ramené du renfort. Et quelle ne fut pas ma surprise de voir arriver à ses côtés nul autre que The Blue Demon, légende vivante de la Lucha Libre et figure culturelle de premier rang au Mexique. Le mythique rival d’El Santo n’était toutefois plus dans la fleur de l’âge et aussi légendaire soit-il, cela n’a pas fait la différence face aux japonais de Gary Hart. Mais l’histoire semble loin d’être terminée.
– Le clou du spectacle consistait en la présence exceptionnelle – et pour un match télévisé – du « Nature Boy » Ric Flair en personne. À quelques jours d’un affrontement très attendu contre Kerry Von Erich, le Champion du monde poids-lourds de la NWA est venu prendre la température du Texas. Opposé au populaire Al Madril, Ric Flair a rappelé à qui voulait l’entendre qu’il est un général du ring et que sa simple présence est un must-see absolu pour n’importe quel promoteur. Un dernier face-off n’aurait pas été de trop !
Nathan Maingneur