WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #4
20/02/1982
Gene Goodson est notre hôte et nous accueille dans l’enceinte du Sportatorium de Dallas pour cette édition de World Class Championship Wrestling. À ses côtés ce soir, se tient le benjamin de la famille Von Erich, en la personne de David Von Erich. En ce début d’année 1982, celui-ci catche en Floride, surtout en Tag Team en compagnie de Terry et Dory Funk mais aussi en solo, notamment face à Butch Reed.
MATCH 1 : CARLOS ZAPATA VS TONY TORRES (04:43)
VAINQUEUR : CARLOS ZAPATA
PRISE DE FINITION : BRISE-NUQUE
APPRÉCIATION : MATCH PLUTÔT CORRECT
Uniforme militaire cubain et cigare en bouche, Carlos Zapata est une piètre représentation de Fidel Castro. Originaire de Cuba, ce dernier n’est pas du tout apprécié par le public de Dallas et se mesure ce soir à un garçon plein de promesses. Un jeune homme qui, dit-on, a tant appris et a encore tant à apprendre.
Et cela s’illustre en début de rencontre, lorsque Torres surprend Zapata avec une série de Armdrags. Carlos n’est pas né de la dernière pluie et reprends l’avantage en griffant et en mordant son défi du soir. Torres ne se laisse pas faire et rétorque avec une série de sauts chassés, même si le cubain réussit toujours à garder l’ascendant grâce à son éventail de sales tactiques. Torres revient encore une fois mais faute d’expérience, rate une charge et s’écrase dans l’un des coins. Carlos en profite et en termine avec un brise-nuque, clouant les épaules de son antagoniste au sol pour le compte de trois. Bon petit match.
– Gene Goodson reçoit maintenant Kevin Von Erich. Interrogé à propos de l’état actuel de la compétition, Kevin se dit enthousiasme à l’idée de combattre dans plusieurs territoires, mais semble surtout acquis à l’idée de pouvoir rencontrer de jolies filles. Son objectif est toujours de se débarrasser définitivement de ce diable de Gary Hart. Il est rejoint par son frère Kerry, qui nous lit la lettre d’une admiratrice, une lettre pleine d’éloges à l’égard de la promotion.
MATCH 2 : THE GREAT KABUKI W/GARY HART VS RICHARD BLOOD (03:24)
VAINQUEUR : THE GREAT KABUKI
PRISE DE FINITION : DESCENTE DU POING
APPRÉCIATION : SOLIDE PRÉSENTATION DU JAPONAIS
Non, il ne s’agit pas de Ricky Steamboat. Ce garçon du nom de Richard Blood s’est aussi fait connaître sous le nom de Tommy Wright et catche depuis 1980 sur les rings du Texas, de Géorgie et de Floride. Son adversaire s’avance au ring, le visage dissimulé par un voile et un terrifiant masque de dragon. Accompagné par ce diable de Gary Hart et annoncé en provenance de Singapour, The Great Kabuki terrifie autant qu’il n’intrigue, surtout lorsqu’il crache son green mist sur ses mains en amont du combat.
Le japonais se laisse d’abord surprendre par quelques Armdrags et une série de ciseaux de tête. Toutefois, Kabuki revient rapidement sur ses pieds et couche Blood avec un sale coup de pied dans les côtes. Immobilisé par une prise des trapèzes, une spécialité de cet étrange compétiteur, Blood souffre le martyr. Chaque regain d’énergie est stoppé par des atémis portés au niveau de la gorge. Malgré le soutien du public et sa volonté de résister, Blood encaisse les coups de pied de Kabuki, portés avec une précision chirurgicale. À la merci de son adversaire, ce pauvre Richard Blood n’est plus en mesure de se défendre et de l’écume sort de sa bouche. Plusieurs arbitres et docteurs accourent alors en poussant un brancard. Les médecins, mais aussi d’autres catcheurs sont venus se préoccuper de son cas alors que nos commentateurs semblent désolés face à cette triste scène.
– On nous rediffuse ensuite ce combat disputé entre Kerry Von Erich et The Great Kabuki, originellement diffusé à la fin du mois de janvier. À l’issue de cette intense rencontre, Fritz Von Erich était intervenu dans un climat d’émeute, sauvant son propre sang et repoussant l’ennemi en direction des vestiaires.
MATCH 3 : « POLISH POWER » IVAN PUTSKI VS JACK TAYLOR (02:10)
VAINQUEUR : IVAN PUTSKI
PRISE DE FINITION : POLISH HAMMER
APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CLASSIQUE
Ayant effectué son retour en force du côté de la World Wrestling Federation en ce début d’année 1982, Ivan Putski apparaît ce soir sur le ring de la World Class Championship, un ring qu’il connaît bien puisqu’il y est toujours sporadiquement apparu, de ses débuts à sa fin de carrière. Il rencontre ce soir un jeune garçon du nom de Jack Taylor, à quatre pattes en train de signer quelques autographes.
Taylor manque d’expérience et cela se remarque lorsqu’il croit pouvoir prendre Putski en collier de tête. Aux commentaires, Gene Goodson et David Von Erich nous informent que Richard Blood a été envoyé à l’hôpital et souffre d’une fracture du sternum. Les coups de Taylor n’y font rien, Putski ne ressent rien du tout. Celui rétorque en martelant son pauvre défi du soir et l’emporte en un peu plus de deux minutes avec son Polish Hammer. Avant de quitter le ring, Putski nous gratifie de son « Polish Power » !
– Gene Goodson reçoit désormais la moitié des Champions Tag Team, en la personne de Arman Hussein. Celui-ci recouvre la promotion d’éloges alors qu’ils sont rejoints par The Great Kabuki et Gary Hart. Ce dernier fait référence à la fois où ses cheveux ont du être rasés à la suite d’un match contre Fritz Von Erich. Hart promet que Kabuki va détruire les Von Erich.
MATCH 4 : CPT. FRANK DUSEK W/BILL IRWIN VS AL MADRIL (04:13)
VAINQUEUR : AL MADRIL PAR DQ
PRISE DE FINITION : DÉCISION DE L’ARBITRE
APPRÉCIATION : SOLIDE SÉQUENCE D’APRÈS-MATCH
Accompagné par « Wild » Bill Irwin, Frank Dusek parade dans sa robe de ring, et cela ne semble pas plaire au public du Sportatorium. « Captain » Frank Dusek rencontre ce soir Al Madril, vétéran des ring endurci qui a récemment échoué contre Bugsy McGraw lors d’un match où était remise en jeu la ceinture de Champion nord-américain des poids-lourds de la NWA.
Madril comme Dusek possèdent de l’expérience et de la technique, et cela se remarque lors des premiers échanges. Chacun y va de son tour de hanches, mais c’est bien Madril qui s’impose en envoyant Dusek en dehors du ring. Irwin harangue la foule et fait mine de grimper sur le ring, ce qui lui vaut un chant du public à son encontre. Après une séquence au sol, ponctuée de colliers de tête et de tentatives de tombé, Madril est projeté dans les cordes. Sautant au dessus de Dusek, Madril se réceptionne mal et semble s’être tordu le genou. Dusek s’adapte mais l’arbitre Bronco Lubich fait sonner la cloche, signalant qu’Al Madril s’est sans doute réellement blessé.
– Comme les lâches qu’ils sont, Dusek et Irwin continuent de s’en prendre à Madril, alors que ce dernier se tient le genou. L’arbitre choisit de retourner la décision et de disqualifier Frank Dusek. Cela ne les empêche pas de poursuivre leur passage à tabac et c’est alors que David Von Erich, aux commentaires pour ce programme, quitte son poste et accourt à sa rescousse. Sous les acclamations du public, David fait le ménage et fait fuir les heels en direction des vestiaires.
Et c’est tout pour cette semaine, une semaine plutôt calme du côté du territoire de Dallas. Un programme ponctué de plutôt bons matchs, d’un très bon segment et de la présence systématiques des Von Erich à l’antenne.
– Quelques semaines après son retour effectué du côté de la World Wrestling Federation, quelle surprise que cette apparition de Ivan Putski sur ce territoire. Le représentant de la « Polish Power » connaît bien ce territoire et nous a gratifié d’une performance qui ne sort pas de l’ordinaire.
– Ce programme fut l’occasion de découvrir David Von Erich, non pas en action, mais aux commentaires, en compagnie de Gene Goodson. Benjamin de la famille, ce jeune prodige a encore de très belles heures devant lui. Trop peu toutefois, puisque moins de deux ans plus tard, son décès sera annoncé sur cette même antenne.
– Quelques semaines après cet épisode chaotique entre les Von Erich et le Great Kabuki, ce dernier n’a décidément pas fini de faire parler de lui. Cette semaine, Kabuki a laissé un homme agonisant dans son sillage, une victime de plus au sordide tableau de chasse de son manager Gary Hart.
– Que serait un épisode de la World Class sans les Von Erich. Ici présenté lors de courtes promos, Kerry, Kevin et David incarnent alors tout ce que les supportrices féminines de la promotion convoitent, consolidant l’idée qu’en plus d’être d’excellents catcheurs et de véritables sensations, ces trois garçons étaient également des rockstars au statut de sex-symbole.
Nathan Maingneur