WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #2

WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #2

09/01/1982

World Class Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Gene Goodson est notre hôte et nous accueille dans l’enceinte du mythique Sportatorium de Dallas. Cette semaine, son partenaire à l’antenne n’est autre que Jack Adkisson, plus connu sous le nom de Fritz Von Erich, président de Southwest Sports Inc et patriarche de la famille Von Erich. Le programme est chargé et nous commençons sans plus transitions alors que Marc Lowrance s’occupe des introductions.  


MATCH 1 : CPT. FRANK DUSEK W/BILL IRWIN VS RAUL CASTRO (04:14)

VAINQUEUR : FRANK DUSEK 

PRISE DE FINITION : DDT 

APPRÉCIATION : MATCH TOUT JUSTE CORRECT 


Sur le ring, celui qu’on surnomme « Captain » Frank Dusek parade dans une robe de ring où sont brodées ses initiales. Originaire de Charlotte en Caroline du Nord, Dusek catche depuis 1979 et s’est produit sur les rings de Portland, de Géorgie, de la Mid-South et du Texas. Il est accompagné de « Wild » Bill Irwin et se frotte ce soir à un certain Raul Castro. Et non, il ne s’agit pas de l’ancien président de Cuba et frère de Fidel Castro, seulement d’une touche d’humour comme le catch nord-américain sait en produire. 

Envoyé au sol en Fireman’s Carry, Castro se relève rapidement et balade Dusek d’un bout à l’autre du ring avec sauts chassés et ciseau de tête. C’est un petit peu mou mais Dusek revient avec un coup de genou dans l’abdomen de Castro. Aux commentaires, Von Erich aborde sa blessure à l’œil subie face au Great Kabuki. Dusek couche ensuite Castro avec une souplesse arrière parfaitement exécutée. Castro s’offre un petit retour en force mais se fait attraper par Dusek qui plante son crâne dans le tapis du ring avec un DDT. La prise suffit pour le compte de trois de l’arbitre Bronco Lubich alors que Dusek s’offre une petite victoire. 


– Gene Goodson est rejoint par José Lothario. À ses côtés se tient Big Daddy Bundy, qui nous est présenté par Lothario. Celui-ci affirme que sa puissance n’a égale que celle d’un certain André le Géant. Annoncé en provenance d’une région pétrolière d’Alaska, Bundy remercie la direction de le laisser combattre sur ce territoire. Il conclut en remerciant ses fans hispaniques avec un petit mot en espagnol. 


MATCH 2 : « WILD » BILL IRWIN W/CPT. FRANK DUSEK VS JESSE « RELAMPAGO » LEON (03:25)

VAINQUEUR : BILL IRWIN 

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE 

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH DE CATCH 


Après « Captain » Frank Dusek, c’est désormais au tour de « Wild » Bill Irwin de concourir sur ce ring du Sportatorium. Chapeau de cowboy gilet à franges, bacchantes et fouet en cuir, Irwin a toute la panoplie. Entraîné par Verne Gagne avec son frère Scott, Irwin catche depuis 1978 et a poursuivi une très longue carrière dans le catch. Après s’être produit sur plusieurs territoires de la NWA, Irwin a catche pour la WCW et la WWE sous les traits du Goon, un stéréotype de joueur de hockey au succès discutable. Il rencontre ce soir Jesse « Relampago » Leon, qu’on a vu lors du dernier épisode se faire massacrer par The Great Kabuki. 

Un chant « Chauncey » est lancé par le public à l’encontre d’Irwin, en référence à son état civil quelque peu sujet aux railleries. « Relampago » Leon prends l’avantage avec un saut chassé et une série de Armdrags. Toutefois, le gabarit d’Irwin lui permet de reprendre le contrôle avec des coups d’avant-bras dans la mâchoire. Il le casse en deux avec un sale brise-dos et prend un malin plaisir à le piétiner à répétition. La structure du match est très similaire à celle du combat précédent et après un retour en force de Léon, Irwin le choppe avec une Belly-to-Belly Suplex exécutée avec autorité. « Wild » Bill Irwin l’emporte ensuite grâce à une descente du coude, portée depuis la corde du milieu.


– Gene Goodson reçoit désormais Gary Hart, accompagné de son protégé, qui n’est autre que The Great Kabuki. Alors que de l’écume verte s’échappe du masque de Kabuki, Hart glorifie ses mérites et affirme que personne ne peut battre ce sinistre personnage venu du Japon. 


MATCH 3 : KERRY VON ERICH VS THE GREAT KABUKI W/GARY HART (08:53)

VAINQUEUR : AUCUN 

PRISE DE FINITION : DOUBLE DISQUALIFICATION 

INDICATEUR : *** ½


The Great Kabuki n’en a décidément pas terminé avec les Von Erich. Accompagné par ce diable de Gary Hart, ce mystérieux personnage est plus terrifiant que jamais. Portant un masque de samouraï, les mains recouvertes de son Green Mist, Kabuki est tout droit sorti d’un film d’horreur. Son antagoniste ce soir, et cela fut annoncé la semaine dernière, n’est nul autre que Kerry Von Erich, qui a toujours défendu son père bec et ongles lorsqu’il se saignait face au japonais.

Face à ce dangereux combattant, Kerry reste sur ses gardes et réfléchit chacune de ses offenses. Il s’impose rapidement en empoignant Kabuki dans une prise de l’ours. Étouffé, le japonais laisse échapper quelques effluves de son Green Mist, qui s’écoule le long de son bras comme s’il saignait de la bouche. Prudent, Kerry se laisse toutefois surprendre par un Karate Kick porté avec précision. Kabuki s’agrippe ensuite à son muscle pectoral et le paralyse progressivement, tel un serpent s’enroulant autour de sa proie. Tordu par la douleur, Kerry s’en démène toutefois avec de grosses droites. Sur ses pieds, Kerry contre un atémi de Kabuki et l’emmène en prise du sommeil. Le public est debout mais Kabuki rejoint les cordes. À nouveau, Kerry est surpris par un salve de Karate Kicks, qui font tous mouche, sans exception. Mais lorsque Kabuki grimpe sur les cordes, l’instinct primaire du fils Von Erich resurgit et celui-ci lui porte son Iron Claw à l’abdomen ! Et alors que Kerry maintenait la prise en tenant Kabuki à bout de bras, sa jambe fut retenue par Gary Hart, en dehors du ring. C’en est trop pour Fritz qui jette son casque et accourt en direction du ring pour défendre son fils. 


– Fritz se fraye alors un chemin dans un climat d’émeute. C’est la bagarre, Fritz ne retient pas ses coups face à Gary Hart et son Great Kabuki. Officiels et arbitres sont obligés de s’interposer et de séparer les quatre protagonistes. L’arbitre David Manning proclame une double disqualification, ce qui n’est pas du goût de Fritz ni de la foule de Dallas, alors que Kabuki et son manager ont repris le chemin des vestiaires. 


MATCH 4 : KEVIN VON ERICH VS CARLOS ZAPATA (02:37)

VAINQUEUR : KEVIN VON ERICH

PRISE DE FINITION : BODY SCISSORS 

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT EFFICACE 


C’est un autre fils Von Erich que l’on retrouve sur le ring. Ainé de la fratrie, Kevin Von Erich signe quelques autographes. Extrêmement apprécié par le public de Dallas, Kevin est un athlète de haut rang. Son antagoniste est, à l’image de Raul Castro, un autre stéréotype tout droit sorti du registre politiquement incorrect. Vêtu d’une tenue militaire et fumant le cigare, Carlos Zapata pousse la caricature jusqu’au bout. 

Kevin Von Erich

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

Entre les cordes, Kevin est à l’aise comme un poisson dans l’eau et dispense une petite leçon de catch à son adversaire. Carlos répond avec des coups de poing mais Kevin le reçoit avec une Judo Chop portée avec élan. Projeté dans le coin, Zapata s’écroule d’une prise quelque peu inhabituelle. L’aisance athlétique du fils Von Erich lui permet en effet de l’agripper avec ses jambes en Body Scissors. La pression est trop importante pour Carlos qui jette l’éponge en moins de trois minutes, alors que Kevin Von Erich rejoint le vestiaire sous les acclamations du public. 


MATCH 5 : ARMAN HUSSEIN & KILLER TIM BROOKS VS JOSÉ LOTHARIO & TOM « BOOGALOO » SHAFT (07:45)

VAINQUEURS : AUCUN 

PRISE DE FINITION : TIME LIMIT 

INDICATEUR : * ½


On termine la soirée avec un combat en Tag. D’un côté du ring, José Lothario s’associait ce soir à Tom « Boogaloo » Shaft, qu’on a découvert lors du dernier épisode. Lothario est un briscard des rings dont la carrière a commencée au début des années 1950. Lothario a catché contre les plus grands noms de l’époque comme Dusty Rhodes, Mil Mascaras ou encore Gino Hernandez. Ils affrontent ce soir les Champions Tag Team des États-Unis que sont Arman Hussein et Killer Tim Brooks, qu’on a vu échouer lors du dernier épisode face à Kerry et Kevin Von Erich. 

« Boogaloo » Shaft commence face à Hussein et le moins qu’on puisse dire, c’est que les premiers échanges sont d’une mollesse rare. Bien qu’il soit encore assez populaire, José Lothario n’est plus dans sa prime jeunesse et apparaît usé par l’âge. Tim Brooks reprend le contrôle avec de sales coups de poing et une claque dans le poitrail de Lothario. Celui-ci rétorque avec une gifle dans le visage de Brooks. Shaft et Brooks s’échangent ensuite quelques douces paroles alors que Lothario invective la foule. Seul contre deux, Shaft fait entrer Lothario et ensemble, ils projettent les Champions l’un dans l’autre. Toutefois, Tim Brooks remet les pendules à l’heure et isole Shaft de son coin. Étranglé dans les cordes, Shaft subit les coups mais réussit à passer le relais à Lothario. « Boogaloo » revient sur le ring et sèche Brooks avec un coup de boule, ce dernier nous offrant d’ailleurs un selling mémorable. Toutefois, la cloche sonne, signe que la limite de temps s’est écoulée. Alors qu’il n’en est rien, puisque ce match disposait d’un temps limite d’un quart d’heure. Et montre en main, ce combat ne dure même pas huit minutes. 


– Gene Goodson conclut ce programme en remerciant les fans d’être restés jusqu’au bout de cette heure de catch.


Il est intéressant de noter que cet épisode eut lieu en amont de l’édition ’81 de Christmas Star Wars, événement phare de la promotion de Dallas. Ce show, nous l’avons analysé et l’article est disponible sur le site. C’est donc l’occasion de constater que la construction de ce grand gala de catch n’a pas été bâclé, au contraire. 

– « Captain » Frank Dusek et « Wild » Bill Irwin sont apparus dans le coin l’un de autre lors de leurs matches respectifs. Et au terme de plutôt bons combats, Irwin et Dusek ont fait bonne figure, sans impressionner pour autant. 

– Cette fois-ci en solo, Kevin Von Erich a réellement impressionné. Face à Carlos Zapata, le petit prodige du clan Von Erich n’a pas perdu une seconde et s’est imposé avec style, comme d’habitude en somme. 

– Concluant la soirée, ce match en Tag, qui opposait les Champions Tag Team des US à un duo composé de José Lothario et de Tom « Boogaloo » Shaft fut une déception. D’une part, le in-ring a été mollasson et ne propose pas grand chose. Et de l’autre, ce combat s’est même terminé en match nul sur un temps limite erroné. On relève quand même les efforts du grand Killer Tim Brooks. 

– Cette guerre de sang entre le Great Kabuki et les Von Erich n’en terminera donc jamais. Une semaine après une échauffourée musclée, Kerry rencontrait ce soir Kabuki lors d’un combat surveillé de très près par Fritz Von Erich, alors aux commentaires. Et à l’issue de cet excellent match de catch, le tout a dégénéré en bagarre générale après que Fritz n’ait pas supporté une énième intervention de Gary Hart. La scène est chaotique et représente parfaitement ce qu’était l’essence même de cette promotion, la passion de l’affrontement et la fureur du catch nord-américain. 

Nathan Maingneur

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