WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #21

WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #21

24/07/1982

World Class Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved


Bill Mercer et Jay Saldi sont nos hôtes et nous accueillent dans l’atmosphère étouffante du Sportatorium de Dallas à l’occasion de cet enregistrement hebdomadaire de World Class Championship Wrestling, l’émission vedette de la WCCW. Au programme de la soirée, l’exécution du plan de la H&H Limited qui eut la brillante idée d’associer « Wild » Bill Irwin et King Kong Bundy qui affronteront Kerry et Kevin Von Erich dans notre main event. 


MATCH 1 : BUGSY MCGRAW VS PETE MONTORSE (02:49)

VAINQUEUR : BUGSY MCGRAW

PRISE DE FINITION : TOP ROPE SPLASH

APPRÉCIATION : SQUASH TRÈS MÉDIOCRE


Agrémenté de toutes sortes de breloques – dont un balai et une poubelle remplie d’on-ne-sait-trop quoi – Bugsy McGraw est un phénomène. À nouveau plébiscité par les foules depuis qu’il a tourné le dos à la H&H Limited, Bugsy est en roue libre et enchaîne les pitreries. Ce soir, l’ancien comparse d’Arman Hussein affrontait Pete Montorse, inconnu au bataillon originaire de Guadalajara au Mexique.

Trépignant comme à son habitude, Bugsy ne tient pas en place. Complètement humilié, Montrose se fait assoir sur la troisième corde et retombe de manière comique en s’agrippant aux cordes. Il ne se passe en fait pas grand chose dans ce triste combat d’ouverture. On s’emmerde carrément et ce n’est pas franchement la meilleure manière de commencer l’émission. Bugsy couche Pete Montrose avec un coup de coude suivi d’un enfourchement. Il grimpe alors sur les cordes et part pour son Splash. Bugsy manque complètement sa cible mais l’emporte tout de même au compte de trois sous les réactions amusées de la partie la plus juvénile du public. Ce n’est pas méchant mais c’est quand même un peu longuet. 


– Accompagné par deux gamins, un Bugsy tout transpirant nous annonce qu’il y aura encore des surprises et que la H&H Limited n’est pas au bout de ses peines !


MATCH 2 : AL MADRIL VS RAUL CASTRO (03:58)

VAINQUEUR : AL MADRIL

PRISE DE FINITION : MIDDLE ROPE CROSSBODY 

APPRÉCIATION : AL MADRIL EST TELLEMENT OVER !


Originaire de San Bernardino en Californie, Al Madril a commencé dans le catch au début des années ’70 du côté de la Pacific Northwest Wrestling de Portland dans l’Oregon. En 1975, Madril rejoint les terres texanes et y remporte le titre de Champion des poids-lourds du Texas à trois reprises. Ancien challenger de « Wild » Bill Irwin pour essayer de remporter à nouveau cette ceinture, Madril rencontrait ce soir Raul Castro, homonyme masqué d’un ancien président de Cuba.

Ils se cherchent et ils se jaugent mais Madril reste sur ses gardes. C’est lui qui frappe le premier avec des coups de poing qui claquent dans toute l’arène. Entremêlant Castro dans les cordes, Madril essaie de lui enlever son masque, un acte d’habitude réservé aux pires rudos de la Lucha Libre. Castro s’en défait et fait même preuve d’un certain répondant. On assiste à des échanges fort sympathiques. Madril rate misérablement une prise en quatre – complètement loupée – mais l’emporte dans la foulée grâce à un Crossbody porté depuis la corde du milieu.


– Un magnifique plan caméra sur nos commentateurs nous donne ensuite un aperçu de leur environnement travail, nous offrant des visuels que nous n’avions encore jamais vus auparavant. Ils nous diffusent ensuite une interview pré-enregistrée en amont de ce programme. Vêtus de manière fringante – au sommet de leur art –  Kevin et Kerry Von Erich se disent prêts à rencontrer la nouvelle formation de la H&H Limited. Petite promo un peu maladroite, on sent que ce n’est pas le fort des frangins Adkisson.  


MATCH 3 : THE GREAT KABUKI W/GARY HART VS BRIAN ADIDAS (08:09)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : DOUBLE DQ

INDICATEUR : **


Le jeune Brian Adidas a grandi en même temps que les fils Von Erich. Il était en effet dans la même classe que Kerry et a aussi fréquenté les autres frangins. Bien qu’il n’ait ni le nom ni le physique des Von Erich, Adidas a lui aussi voulu s’essayer au catch, faisant ses premiers pas dans le catch en 1979. Il rencontrait ce soir le plus gros défi de sa carrière en la personne du Great Kabuki, qui s’avance en direction du ring en compagnie de Gary Hart, légendaire manager heel de la WCCW.

Kabuki s’impose d’entrée de jeu avec un Armdrag suivi d’une clé solidement enchaînée au poignet d’Adidas. Constamment sur ses gardes, le jeune Adidas est prudent car il sait qu’il doit se tenir à l’écart des redoutables kicks de Kabuki. Et à force d’être trop vigilant, c’est là qu’Adidas se fait avoir par des atémis de Kabuki dans la nuque. Un peu sonné mais sur ses pieds, Adidas se mange un kick de plein fouet dans la bouche. Dès lors, la rencontre prend une autre tournure. Téméraire, Adidas encaisse courageusement et continue de se défendre comme il le peut. Envoyé en dehors du ring, Adidas retombe mal mais c’est à ce moment là qu’un gorille – qui s’est vraisemblablement échappé du zoo – monte sur le ring ! Le public exulte car sous ce masque et dans ce déguisement, nul autre que Bugsy McGraw ! Réaction incroyable du public qui semble avoir adoré cette petite incartade comique. 


– Au micro de Bill Mercer, Gary Hart dénonce cette mascarade ridicule. Une porte s’ouvre en arrière-plan et le public ne s’y trompe pas. C’est de nouveau ce gorille, qui est cette fois-ci armé d’un gâteau et qui entarte ce pauvre Gary Hart ! Exalté par sa propre bouffonnerie, Bugsy rit aux éclats et pense que Gary Hart doit avoir une ou deux caries. Quelle humiliation pour la H&H Limited !

Dans une promo pré-enregistrée, alors que les portes du Sportatorium étaient encore fermées, Bill Mercer et Gary Hart nous préparent une séquence inédite alors que le Magic Dragon et le Great Kabuki se tiennent sur le ring. Avec sa petite chemise bariolée, les cheveux au vent, Mercer est rejoint par ce diable de Gary Hart qui nous annonce que nous allons avoir droit à une séance inédite de Kung-Fu. Kabuki et le Dragon de Macao s’entraînent ensuite en Jiu-Jitsu et en Karaté ainsi qu’avec des nunchakus et des cannes de kendo. Séquence intéressante qui ajoute de la profondeur aux personnages sans forcément porter d’autres prétentions.


MATCH 4 : KING KONG BUNDY & « WILD » BILL IRWIN W/ARMAN HUSSEIN VS KEVIN & KERRY VON ERICH (08:01)

VAINQUEURS : KING KONG BUNDY & « WILD » BILL IRWIN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DE LA CUISSE

INDICATEUR : ***


C’est notre main event. Champions américains en Tag Team, Kerry et Kevin Von Erich sont déjà sur le ring du Sportatorium et signent quelques autographes pour les premiers rangs les plus chanceux. Ils affrontent ce soir un tandem nouvellement formé au sein de la H&H Limited. Champion des poids-lourds du Texas, Bill Irwin est accompagné par un King Kong Bundy qui s’est refait une beauté. Bill Mercer nous indique que Bundy est de retour de la Floride et qu’il s’est fait raser le crâne à la suite d’un combat à San Antonio. Je n’ai trouvé aucune trace de ce match dans les archives.

King Kong Bundy

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Kerry commence face à Irwin et s’impose avec panache. Méconnaissable, Bundy fait du dégât mais Kerry se défends courageusement. Face à un Bundy revigoré et plus féroce que jamais, Kevin a plus de mal que son frangin et plie sous ses coups de massue. Irwin ira enfoncer le clou avec un magnifique brise-dos porté à la perfection. Kevin s’en sort miraculeusement et passe le relais à Kerry qui entre tout feu tout flamme. Irwin se retire in-extremis d’un saut chassé – une esquive qui voit Kerry mordre la poussière. Ayant récupéré le contrôle, Irwin instaure son rythme de croisière et le couche avec un énorme Big Boot qui nous sera même repassé en replay. Kerry se redonne du poil de la bête mais Bundy cogne fort. Et si Kevin couche King Kong avec un saut chassé, il n’a pas vu qu’il a discrètement passé le relais à Irwin. Profitant d’un Splash de Kevin, Irwin lui assène une descente de la cuisse sur la nuque, ce qui suffit pour l’immobiliser pour le compte de trois. La foule est révoltée et chante « We Want Bugsy ! » pour clôturer ce très bon match en tag. 


– De retour à l’écran, cette fois-ci entouré d’une myriade de gamins, Bugsy McGraw nous promet que nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Mercer conclut en annonçant que « Wild » Bill Irwin affrontera Kerry Von Erich la semaine prochaine !


Édition plutôt dense de World Class Championship Wrestling qui présente à peu près tout son potentiel en l’espace d’une heure. Et ce n’est pas une mince affaire. King Kong Bundy est chauve, Bugsy McGraw s’est transformé en gorille, Al Madril, le Great Kabuki, mais aussi les Von Erich et plus encore !

– Si entre quatre cordes nous ne doutons plus du potentiel de la WCCW, c’est toutefois en dehors du ring que la promotion continue d’innover, au point d’être carrément en avance sur son temps. Que ce soit en termes de progrès technologiques ou de qualité d’images, c’est surtout grâce à ces vignettes – réalisées avec beaucoup de soin – que la World Class excelle. Une semaine après les cours de judo de David Manning, nous avons eu droit aux entraînements d’arts martiaux du Great Kabuki et du Magic Dragon. Une séquence qui contribue une fois de plus à ajouter de la profondeur à ces personnages. 

– Grands absents de notre dernière émission, les Von Erich ont – comme d’habitude – fait forte impression mais comme souvent, sans repartir avec la victoire. Il me paraît important de souligner qu’en dépit de ces échecs répétés, Kerry et Kevin sont tous les deux dans une forme physique hallucinante. Aussi sec qu’athlétique, Kevin est au sommet de son art tandis que Kerry paraît plus que jamais avoir l’étoffe d’un Champion du monde. À quelques jours seulement d’un clash de la plus haut importance contre Ric Flair à la Reunion Arena.

– Proche ami de la famille Von Erich, Brian Adidas évolue dans l’ombre de ses camarades. Mais pour autant, le gamin en a dans le vendre et semble vouloir le montrer à tout le monde. Si ses débuts s’étaient révélés quelque peu poussifs, le jeune Adidas a ce soit fait preuve d’un courage remarquable face à un Great Kabuki qui n’a pas été tendre avec lui. S’il peut remercier Bugsy McGraw et son déguisement de gorille, Adidas a toutefois montré qu’il était capable de tenir la dragée haute et d’être crédible face à un cador tel que Kabuki. Bon pour la suite des choses.

– Présenté comme une force de la nature originaire du fin fond de l’Alaska, il ne manquait peut-être juste qu’un peu d’habillage pour faire de King Kong Bundy le monstre heel de la promotion. C’est désormais chose faite : crâne rasé, gilet de bûcheron en flanelle troquée contre une simple grenouillère noire, Bundy est mille fois plus crédible. Et redouble qui plus est. Avec « Wild » Bill Irwin, Bundy a frappé fort et a accroché à son tableau de chasse une victoire de prestige contre les frangins Von Erich. On en veut plus.

Nathan Maingneur

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