WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #16

WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #16

05/06/1982

World Class Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Marc Lowrance est notre hôte, et nous accueille comme chaque semaine dans l’enceinte du légendaire Sportatorium de Dallas, lieu mythique du catch texan et maison de la World Class Championship Wrestling. Il nous annonce les affiches qui composent la carte de ce programme, le dernier enregistré avant le grand événement Star Wars qui se déroulera au Texas Stadium.

– Juste avant le premier combat, Lowrance est rejoint par Kim Duc, alias Tiger Lee Chung en ringside. Dans un anglais plus qu’approximatif, Kim Duc promet de s’occuper du Great Kabuki et du Magic Dragon. Promo courte, pas forcément limpide, mais efficace.


MATCH 1 : « WILD » BILL IRWIN VS TOM « BOOGALOO » SHAFT (03:58)

VAINQUEUR : BILL IRWIN

PRISE DE FINITION : DIVING AXE HANDLE

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT QUELCONQUE


On l’a aperçu en arrière-plan pendant la promo de Kim Duc, on commence donc la soirée avec notre Champion du Texas en la personne de « Wild » Bill Irwin. Avec son chapeau de cowboy et son lasso Irwin est l’un de nos préférés, et figure dans la liste des catcheurs un peu oubliés de la grande histoire du catch. Il affrontait ce soir Tom « Boogaloo » Shaft, qui retire sagement son poncho et son sombrero.

Irwin s’impose sans perdre de temps avec de gros coups de poing dans le bras de Shaft. Celui-ci essaie toutefois de se défendre mais sa défense reste assez maladroite. Si je puis me permettre, Shaft est franchement ennuyant et au bout de deux minutes, j’ai regardé la montre. Dieu merci, Irwin en termine ensuite rapidement, à la suite d’un enfourchement et d’une superbe descente des avant-bras, portée avec une sacrée amplitude, depuis l’autre bout du ring. On a connu mieux, surtout de la part d’Irwin.


MATCH 2 : THE GREAT KABUKI & THE MAGIC DRAGON W/GARY HART VS KIM DUC & KEN MANTELL (10:39)

VAINQUEURS : AUCUN

PRISE DE FINITION : DOUBLE DISQUALIFICATION

INDICATEUR : ** ¾


Sinistres, mystérieux, tant d’adjectifs pourraient décrire ce duo composé du Great Kabuki et du Magic Dragon. Arborant un masque plus terrifiant que d’habitude, Kabuki s’asperge les mains de son green mist. Leurs antagonistes se frayent un chemin en direction du ring et forment un tandem très apprécié par le public. Architecte du succès de la World Class, Ken Mantell s’associait ce soir à Kim Duc, qu’on connaît davantage sous le nom de Tiger Lee Chung, reçu par une incroyable réaction de la foule.

On débute par une longue phase d’observation, longue certes, mais qui fait sens, surtout lorsqu’on sait de quoi sont capables Kabuki et le Dragon de Macao. Très rapidement, Ken Mantell tombe dans le piège et est pris à partie par les japonais. Sous l’œil sournois, mais  éveillé de Gary Hart, Kabuki et le Dragon s’imposent. Se passent alors de longues phases au sol, lors desquelles le Dragon tente de placer sa terrible prise de soumission. Dans son coin, Kim Duc trépigne d’impatience. Adulé et ovationné à chacun de ses mouvements, le coréen est présenté comme un dieu, et lorsqu’il entre enfin sur le ring, c’est l’explosion. Il se livre alors à de farouches batailles d’atémis contre les japonais, de véritables échanges de gifles qui résonnent dans toute la salle. Finalement et au grand bonheur d’une foule en fusion, Duc réussit à placer la prise du Dragon, sur Kabuki ! C’est l’anarchie la plus totale, les quatre hommes sont sur le ring et le tout dégénère, forçant les arbitres David Manning et Bronco Lubich à faire sonner la cloche.


– Kim Duc ne l’entend pas de cette oreille et refuse de lâcher la prise. De son côté, Kabuki s’est emparé d’une épée, et menace de s’en servir contre Mantell. Contre toute attente, le Great Kabuki utilise ce glaive pour étrangler Mantell et c’est la panique, puisque sa vie est en jeu. Armé d’un bâton de kendo, le Spoiler accourt en direction du ring, et à trois contre deux, ils réussissent à faire fuir les japonais. Purée mais quelle guerre !

Lowrance reçoit désormais le Champion Brass Knuckles en la personne de José Lothario. Lothario nous parle un peu de ses rudes défenses, et n’a qu’une hâte, c’est d’affronter les  meilleurs lutteurs du territoire. Il est alors interrompu par « Wild » Bill Irwin. En rogne, Irwin se demande pourquoi il ne défend donc jamais sa ceinture. Entérinant sa séparation avec Frank Dusek, Irwin calme qu’il défend tout le temps son titre.


MATCH 3 : CPT. FRANK DUSEK VS JOSÉ LOTHARIO (07:03)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : DOUBLE COUNT OUT

INDICATEUR : * ¾


Le prochain match est prévu en un tombé et ce n’est pas moi qui le dis, c’est Joe Renelli, l’annonceur du ring. Vêtu d’une somptueuse robe de ring pourpre, celui qu’on surnomme le « Capitaine » Frank Dusek tente de redorer son blason en combattant en solo. Trahi par « Wild » Bill Irwin, Frank Dusek est désormais seul et rencontre ce soir le Champion Brass Knuckles de Mexico, en la personne de José Lothario.

Ils s’observent, ils se tournent autour mais on ressent une réelle tension dans les premiers échanges de ce match. Dusek ne cesse alors de mettre l’arbitre en garde par rapport aux coups de poing de Lothario. Cette histoire de coup de poing, c’est le fil rouge du combat, évidemment en lien avec le titre de Lothario, celui d’être le Champion Brass Knuckles, qui lutte donc avec ses poings. Finalement, Dusek s’en mange une bonne, un bel uppercut et doit reprendre ses esprits en dehors du ring. Après une longue phase au sol, relativement ennuyante, Lothario le hisse en souplesse arrière, mais au lieu de l’écraser sur le ring, il le balance alors en dehors du ring et tombe lui aussi. Le choc est brutal et les deux hommes ne parviennent pas à remonter sur le ring au compte de dix. Ils n’en ont pas terminé pour autant, et Dusek jette alors une chaise sur Lothario, qui s’en ensuite. Ils seront séparés de justesse par l’arbitre. Bon petit match, plus sympathique que ce à quoi je m’attendais.


MATCH 4 : KEVIN VON ERICH VS KING KONG BUNDY W/ARMAN HUSSEIN (07:31)

VAINQUEUR : KEVIN VON ERICH

PRISE DE FINITION : TOP ROPE CROSSBODY

INDICATEUR : ** ½


C’est l’affiche de la soirée. Violemment agressé à plusieurs reprises, Kevin Von Erich s’est engagé dans une guerre contre la brute épaisse d’Arman Hussein, en la personne de King Kong Bundy. L’ambiance est tendue et le public est déjà chaud comme la braise. Petit fun fact, c’est la toute première fois que Kevin apparaît pieds nus, une première pour celui qui ne remettra plus jamais ses bottes, préférant rester tel quel pour le restant de sa mythique carrière.

Kevin Von Erich

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Et en effet, on sent que Kevin est beaucoup plus à l’aise. Et il nous le montre dès le début du combat. Kevin se heurte toutefois rapidement à ce mur qu’est Bundy, mais un superbe saut chassé repousse le géant dans l’un des coins. Et alors que Bundy s’était retiré d’une tentative d’Iron Claw, Von Erich le défie pour un test de force. Les muscles tendus, Kevin plie, mais ne rompt pas, et surprend à nouveau Bundy avec un chassé. La foule de Dallas est en délire, et l’est encore plus lorsque la rencontre dégénère en dehors du ring. Bundy le casse avec un enfourchement sur le sol en béton, mais Kevin serre les dents. Porté par un public des grands soirs, mais aussi par ces récents événements, qui ont impliqué son frère Kerry mais aussi son père, Kevin cogne et ne retient pas ses coups. Épuisé et à bout de souffle, Kevin a quand même la lucidité de se retirer d’une charge de Bundy dans l’un des coins et, aussi rapide qu’un chat, il grimpe sur les cordes et s’élance pour un superbe Crossbody, qui fait s’écrouler Bundy pour de bon. L’arbitre David Manning compte trois et le Sportatorium explose, alors que Bundy peste et fulmine. Kevin a donc gagné, et c’est très bien certes, mais peut-être que le résultat aurait du être différent.


– Marc Lowrance accueille alors Kevin, à bout de souffle, qui semble plutôt satisfait de sa victoire et qui dit que bientôt il portera son titre de Champion américain des poids-lourds. Promo classique, droit au but, efficace. Mais Bundy aurait du encore une fois l’agresser et lui péter la gueule !


À moins d’une semaine d’un grand rendez-vous au Texas Stadium, WCCW nous propose un programme intensif et très chargé. Un match à quatre épique, une confrontation entre King Kong Bundy et Kevin Von Erich, c’est tout ça et plus encore !

– C’est sans aucun doute la rencontre qu’on a dû retirer de la carte du Texas Stadium. Car en effet, tous les ingrédients étaient réunis pour que ce match à quatre, qui opposait Kim Duc et Ken Mantell au duo composé du Great Kabuki et du Magic Dragon, sorte du lot. Et même s’il eut lieu au Sportatorium, et non pas dans le stade de Dallas, le spectacle fut au rendez-vous, assurément. Devant un public transi, et je n’exagère pas, ces quatre lutteurs sont allés au-delà de ce qu’on attendait d’eux. Superbe avant-goût de ce qui nous attend au Texas Stadium.

– À quelques jours à peine du plus gros défi de sa jeune carrière, King Kong Bundy, qu’on présente désormais comme le monstre heel du territoire, rencontrait Kevin Von Erich dans un match retour très attendu. Bundy l’avait alors agressé à plusieurs reprises, et Von Erich s’était vengé en l’éclatant à coups de chaise. Bien construit, et donc cohérent, tant sur le fond que sur la forme, le match n’a pas déçu et a coché toutes les cases de ce qu’on est en droit d’attendre d’un tel combat. À une exception près.

– Ce qui nous amène à notre prochain point. King Kong Bundy a été construit et présenté comme le monstre heel de la World Class et ce depuis plusieurs semaines. Il n’a donc par conséquent, jamais été à ce niveau. Et cerise sur le gâteau, il doit affronter Fritz Von Erich, pardonnez du peu, dans ce qui a été annoncé comme son tout dernier combat. Alors bon sang, pourquoi ne pas le faire gagner contre Kevin ? Je comprend qu’une victoire d’un fils Von Erich, clean qui plus est, sera toujours largement acclamée et applaudie, mais est-ce que cela n’aurait pas été plus judicieux que Bundy saccage littéralement Kevin, quitte à le passer à tabac, afin de représenter une réelle menace pour Fritz Von Erich en personne ? Réponse dans quelques semaines.

Nathan Maingneur

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