WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #30

WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #30

09/10/1982

World Class Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Les percussions tambourinent au rythme des images projetées dans ce générique. Bill Mercer et Jay Saldi sont nos hôtes habituels et nous accueillent dans la légendaire enceinte du Sportatorium de Dallas au Texas pour une nouvelle édition de l’émission World Class Championship Wrestling. Au programme ce soir : un match de championnat entre David Von Erich et « Wild » Bill Irwin pour la ceinture de Champion du Texas.


MATCH 1 : THE GREAT KABUKI W/GARY HART VS BRIAN ADIDAS (03:33)

VAINQUEUR : THE GREAT KABUKI

PRISE DE FINITION : DÉCISION DE L’ARBITRE

INDICATEUR : * ¼


Les rangs du public sont un peu plus clairsemés que d’habitude. À mon humble avis, c’est le signe qu’il s’agit de la dernière session d’enregistrements pour cette semaine. Sur le ring, Brian Adidas ne quitte pas des yeux son adversaire qui manie une paire de nunchakus à la perfection. Originaire de Nobeoka dans la province de Miyazaki au Japon, The Great Kabuki est l’un des compétiteurs les plus dangereux du moment. Il est le maître du green mist – nom de ce liquide vert dont il s’asperge les mains à chaque rencontre et apparaît aux côtés de Gary Hart, son terrible manager.

On s’échange d’abord quelques Armdrags et autres clés de bras. Aux commentaires, Jay Saldi nous dit que Kabuki aurait battu « Jumbo Sakura » au « Sumo Palace ». Il s’agit de Jumbo Tsuruta et du Sumo Hall, merci Jay Saldi. Sur le ring, Kabuki s’impose avec des coups de pied incisifs et des atémis tranchants. Adidas revient avec un saut chassé mais se loupe sur le second et semble s’être fait mal au genou. Encouragé par le sadique Gary Hart, Kabuki se focalise – tel une hyène – sur ce genou affaibli. Finalement, voyant que Brian Adidas n’est pas en mesure de poursuivre le combat, l’arbitre Bronco Lubich fait sonner la cloche, finissant ce match de façon très abrupte alors qu’il aurait pu être un opener du feu de dieu. Dommage.


MATCH 2 : THE CHECKMATE W/GARY HART VS THE SAMOAN (04:07)

VAINQUEUR : THE CHECKMATE

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

INDICATEUR : * ½


Originaire de l’île de Man, située entre l’Irlande et le Nord du Pays de Galles, Tony Charles est un vétéran des rings. Presque âgé de cinquante ans, The Checkmate n’est certes plus dans la fleur de l’âge mais n’en reste pas moins un compétiteur aguerri et extrêmement redoutable. Nouvelle recrue de la H&H Limited, il se mesurait ce soir au Samoan, annoncé en provenance des îles Samoa – comme c’est original – en la personne de Samu Anoa’i, fils d’Afa et neveu de Sika, les légendaires Wild Samoans.

Fin technicien, le Checkmate s’impose avec une clé de bras parfaitement maîtrisée – façon Catch as Catch Can. On sent d’ailleurs que celui-ci possède un style de catch à l’anglaise, surtout au vu de ces manchettes portées à l’européenne. Jusqu’ici, j’ai été particulièrement impressionné par le catch du Checkmate, qui est sans doute l’un des catcheurs les plus sous-estimés de cette période. Le Samoan – nous l’appellerons Samu – revient avec une série de coups de tête mais son adversaire est plus intelligent que lui et, à la suite d’un saut chassé envoyé dans le dos, le Checkmate en termine en l’espace de quatre minutes avec un petit paquet.


– Juste avant d’envoyer la publicité, on nous diffuse un extrait vidéo de « Wild » Bill Irwin s’adressant à David Von Eric en amont de son match de championnat. Une promo succincte mais diablement efficace qui crée de l’intérêt et de l’anticipation pour le main-event !

En voix-off – et sur des images des membres de la H&H Limited – Bill Mercer s’interroge sur les liens de Gary Hart avec ses protégés. On revoit ce passage lors duquel Mercer a été sèchement remballé par Hart lorsqu’il essayait d’interviewer le Checkmate. Et lorsque nous revenons de la coupure publicitaire, nous voilà dans un bureau de la H&H Limited. Gary Hart siège en compagnie du Checkmate et accueillait donc Mercer. Déjà plus agréable que la semaine dernière, Hart dément toutefois toute rumeur de prime mise sur la tête de Kerry Von Erich par le « Nature Boy » Ric Flair. Le Checkmate réponds ensuite à une série de questions un peu bateau et conclut cette entrevue de façon cordiale.


MATCH 3 : KING KONG BUNDY W/ARMAN HUSSEIN VS AL MADRIL W/BUSGY MCGRAW (07:39)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : DOUBLE DISQUALIFICATION

INDICATEUR : * ¾


Ce n’est pas la première fois qu’ils croisent le fer et nous avons très rarement été déçus. À près de 205kg sur la balance, King Kong Bundy est un vrai mastodonte. Accompagné par un Arman Hussein à la mode écossaise, Bundy se mesurait au populaire Al Madril qui bénéficie ce soir du soutien d’un Bugsy McGraw habillé comme l’élève Ducobu, toujours de la partie lorsqu’il s’agit d’amuser la galerie. Hussein et son sifflet d’un côté, Bugsy et ses pitreries de l’autre, je sens que l’ambiance sera au rendez-vous. 

Contrarié par la présence imprévisible de Bugsy en dehors du ring, Bundy semble réticent à l’idée d’engager le combat. D’autant plus que Madril est agile et peut esquiver habilement les contacts de Bundy, ce qui le frustre davantage. Sonné par quelques coups de poing de Madril, Bundy rétorque toutefois avec de lourdes frappe qui assomment le californien. Dès lors, King Kong impose un rythme lent et méthodique. Soutenu par la foule, Madril revient en force avec une série de coups de poing mais, alors qu’il se projetait dans les cordes, Hussein retient sa jambe et le fait tomber. Bugsy s’en prends alors à Hussein et très vite, les quatre hommes se retrouvent sur le ring. Face à ce chaos, l’arbitre Bronco Lubich décide de faire sonner la cloche et disqualifiera tout le monde.


– Cette fois-ci, c’est au tour de David Von Erich de s’adresse à son challenger. Il assure avoir restauré le prestige de ce titre et prévoit de le conserver. Comme toute à l’heure avec Irwin, c’est concis mais le ton est donné pour le main-event !


MATCH 4 : TEXAS HEAVYWEIGHT CHAMPIONSHIP MATCH : DAVID VON ERICH © VS « WILD » BILL IRWIN (11:41)

VAINQUEUR : DAVID VON ERICH

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

INDICATEUR : *** ¼


C’est notre main-event et pour l’occasion, la limite de temps réglementaire a été fixée à une demi-heure au lieu du quart d’heure habituel. Originaire de Duluth dans le Minnesota, le challenger est l’ancien titulaire de la ceinture de Champion du Texas. Avec sa veste à franges, son chapeau de cowboy et son lasso, celui qu’on surnomme « Wild » Bill Irwin semble bien déterminé à regagner son titre. Le Champion en titre se fait attendre et lorsqu’il se fraye tant bien que mal un chemin au travers du public, nombreuses sont celles qui tentent de le retenir pour l’embrasser. Une rose jaune à la main, voici David Von Erich, depuis peu de retour sur ses terres et à nouveau Champion du Texas.

David Von Erich

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Les premiers échanges sont tendus et on sent une réelle électricité dans l’air. David s’impose en cadenassant une clé de bras et un collier arrière solidement maintenus. Irwin apparaît en difficulté face à un David Von Erich extrêmement dominant en ce début de rencontre. Le challenger revient toutefois avec de lourdes frappes qui sonnent le Champion. Une belle souplesse arrière fait retomber David sur sa nuque et Irwin manque de peu de l’emporter avec une descente du crâne – à la Harley Race. Combatif, David revient avec de gros coups de genou dans l’abdomen et poursuit avec une descente du genou – là aussi façon Harley Race. Il passe à rien de le surprendre avec un Sunset Flip mais Irwin s’en tire et, en se dégageant, son pied touche l’arbitre au niveau de l’œil. Aveuglé, celui-ci ne voit pas Irwin soulever David et le relâcher violemment sur la troisième corde, lui éclatant l’entrejambe. L’arbitre compte 1…2… et 3 ! À la stupéfaction générale, on croit que « Wild » Bill Irwin a vaincu David et récupéré son titre. Sauf qu’un Bronco Lubich catastrophé accourt pour avertir son collègue de la situation. Irwin fulmine et dénonce cette décision mais l’arbitre relance le match ! En moins d’une seconde à peine, David enroule Irwin en petit paquet et l’emporte finalement pour conserver sa ceinture. Bill Irwin s’est fait rouler dans la farine mais le combat qui nous fut proposé a été excellent. 


Du bon comme du moins bon. C’est comme ça que je pourrais décrire cet épisode. Encore une fois, la World Class Championship Wrestling  nous offre un programme en dents de scie, oscillant entre du bon catch et du mauvais booking. Un match de championnat du Texas entre David Von Erich et « Wild » Bill Irwin, King Kong Bundy affronte Al Madril et plus encore !

– Sur ce territoire, ce n’est pas chose aisée d’être un babyface qui ne porte pas le nom Von Erich. Et c’est peut-être malheureusement ce qui explique que Brian Adidas – pourtant grand ami de Kerry Von Erich et proche de la famille Von Erich – peine à décoller. Encore inexpérimenté, ce jeune garçon n’est pas encore tout à fait prêt mais ses efforts pourraient quand même être récompensés. Au lieu de cela, Adidas cumule les défaites et n’a même pas été en mesure de finir son match debout, estropié par une agression du Great Kabuki ainsi que par une décision arbitrale frustrante.

– Bien que d’un point de vue général, le niveau in-ring des matches de la WCCW laisse parfois à désirer, nous avons ce soir eu la chance d’assister à un match de championnat entre deux catcheurs aguerris et confirmés. Après l’avoir vaincu il y a peu, David Von Erich remettait ce soir son titre de Champion du Texas en jeu contre l’ancien Champion en la personne de « Wild » Bill Irwin. Et même si la fin de match eut son lot de controverse, nous avons ce soir eu droit à un excellent match de championnat pour un titre local – made in Texas, et ce n’est pas tous les jours que ça arrive.

Nathan Maingneur

Les commentaires sont fermés