WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #31

WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #31

16/10/1982

World Class Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Les percussions tambourinent au rythme des images projetées dans ce générique rétro à souhait. Et comme d’habitude, Bill Mercer et Jay Saldi sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Sportatorium de Dallas au Texas pour une nouvelle édition de World Class Championship Wrestling. Au programme de notre soirée : les débuts du « Freebird » Michael P.S Hayes et plus encore !

– Mercer et Saldi sont rejoints aux abords du ring par Harvey Martin, ancien camarade de Jay Saldi au sein des Dallas Cowboys de la NFL entre 1973 et 1983. Également de passage en dehors du ring, David Von Erich est interrogé à propos de cette soi-disant prime qui aurait été mis sur la tête de son frère Kerry par le « Nature Boy » Ric Flair. David affirme que sa famille en ont la preuve. Ce n’est qu’une question de temps avant que ne soit révélé le pot-aux-roses et que Kerry ne remporte le titre de Champion du monde de la NWA.


MATCH 1 : DAVID VON ERICH VS « CPT. » FRANK DUSEK (04:14)

VAINQUEUR : DAVID VON ERICH

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

INDICATEUR : * ¼


Originaire de Lake Dallas au Texas, David Von Erich est le troisième fils de Jack et de Doris Adkisson. De retour en terres conquises, David a récemment restauré l’honneur familial en remportant le titre de Champion du Texas, jadis détenu par « Wild » Bill Irwin. Affublé d’un blouson aux couleurs de la rose jaune du Texas et d’un lasso en référence à l’univers de cowboys dans lequel il a grandi, David se mesurait ce soir au « Captain » Frank Dusek qui arbore une magnifique robe de ring sur laquelle figure la Panthère Rose. Et comme par hasard, c’est monsieur David Manning qui officiera en tant qu’arbitre. Saura-t’il garder la tête froide !?

Bagarreur, David commence en acculant Dusek dans l’un des coins. Celui-ci se reprends avec une clé de bras mais David lui retourne cette gentillesse. Légèrement malmené, le fiston Von Erich revient avec de gros coups de poing qui claquent dans l’abdomen de Dusek. David enchaîne avec un coup de genou porté à la Harley Race mais Dusek s’en dégage de justesse. Dusek ne se laisse pas faire et accule à son tour David dans l’un des coins. Monsieur Manning est obligé de s’interposer et – fruit de nombreuses tensions qui durent depuis de longues semaines – Dusek réplique en s’en prenant à Manning ! Et celui-ci a beau être plutôt menu, le bougre n’a pas froid aux yeux lorsqu’il s’agit de répondre et repousse alors Dusek avec véhémence ! Ce dernier se fait enrouler en petit paquet par David qui l’emporte au compte de trois. Finissons-en. 


MATCH 2 : THE CHECKMATE & THE MAGIC DRAGON W/ARMAN HUSSEIN VS JOSÉ LOTHARIO & AL MADRIL (15:00)

VAINQUEURS : AUCUN

PRISE DE FINITION : LIMITE DE TEMPS RÉGLEMENTAIRE

INDICATEUR : ** ½


Son sifflet toujours vissé entre les lèvres, Arman Hussein emmène ce soir ses hommes au combat. Et non ce ne sera pas le Great Kabuki ni King Kong Bundy mais bien une toute nouvelle association entre le Checkmate et le Magic Dragon, également membres de la H&H Limited. En face d’eux se dresse ce qui est présenté comme une super-équipe mexicaine. Le populaire Al Madril – pourtant originaire de Californie – apparaît en effet en compagnie de José Lothario, légende des rings d’Amérique latine dans ce qui s’annonce comme un match à quatre excitant.

Madril en mène large face au Magic Dragon mais bute contre le Checkmate. Le californien n’est en effet pas franchement habitué au style de catch à l’européenne de l’homme au masque blanc et préfère passer le relais à Lothario. José Lothario est un globe-trotter des rings et connaît bien ce genre d’adversaires. Assis au milieu du public, Bugsy McGraw se goinfre de pop-corn et de soda et s’amuse avec quelques gamins. Espérons qu’il ne se mêle pas du combat. Sur le ring, le Dragon de Macao s’impose sous les encouragements d’un Arman Hussein bavard. Courageux, Madril revient avec un déluge de coups de poing – portés façon mitraillette. José Lothario et le Checkmate viendront ensuite se tirer la bourre comme s’ils avaient vingt ans de moins – mention à ce brise-dos porté à la volée par Lothario. Madril revient en force et prends sa revanche sur le Checkmate. Ils se rentrent dedans à plusieurs fois et les collisions sont intenses. Le temps passe, les corps souffrent mais ces quatre catcheurs semblent déterminés à donner tout ce qu’ils ont. La foule est bruyante et rend honneur à ce petit condensé d’action pure. Finalement – et alors que Madril était à rien de l’emporter avec un Sunset Flip – la cloche retentit et signe la fin de ce combat qui se conclut donc en match nul.


– Au retour de la coupure publicitaire, nous retrouvons le « Nature Boy » Ric Flair pour une petite interview qui eut lieu dans le lobby d’un hôtel luxueux. Lunettes de soleil clinquantes, souliers en crocodile et costume trois pièces taillé sur-mesures, le Champion du monde poids-lourds de la NWA est resplendissant. Interrogé sur la récente blessure de Kerry Von Erich – qui a récemment été envoyé à l’hôpital par The Great Kabuki – Flair ne manque pas de souligner qu’il faut avoir la peau dure dans ce business et que Kerry ne joue pas dans la cour des grands. Interpellé au sujet de cette soi-disant prime qui aurait été mise sur la tête de Kerry, Flair balaye ces accusations d’un revers de la main et les qualifie de ridicule. Avec l’éloquence d’un baron du crime, Flair critique l’engouement autour de Kerry et ne manque pas d’envoyer une pique bien sentie à Fritz Von Erich, le père de la fratrie mais aussi le président du territoire.


MATCH 3 : THE GRAN MARKUS W/ARMAN HUSSEIN VS THE SAMOAN (04:59)

VAINQUEUR : THE GRAN MARKUS

PRISE DE FINITION : SENTON

INDICATEUR : * ¾


Originaire de Torreón au Mexique, The Gran Markus est l’uns des rares Luchadors qui ont percé au États-Unis à partir du milieu des années 1950. Surnommé « El Gigantes de la Laguna », Markus est devenu célèbre lorsqu’il a arraché le masque du Texas Ranger, en la personne de José Lothario lors d’un combat sanglant du côté de la célèbre Plaza de Toros Monumental de Monterrey. Engagé par la H&H Limited, Markus apparaît ce soir en compagnie de Arman Hussein et affrontait le Samoan qui n’est autre que Samu Anoa’i, fils d’Afa et neveu de Sika Anoa’i – plus connu sous le nom des Wild Samoans.

Le crâne dur comme une noix de coco, Samu s’affirme avec un gros coup de boule. Aux commentaire, Mercer et Saldi mentionnent qu’un autre « Freebird » est en route vers la World Class. Il s’agit de Terry Gordy, présenté comme une version mieux proportionnée d’André le Géant. Markus conserve l’avantage mais le Samoan nous gratifie d’une jolie séquence – bien qu’encore un peu hésitante. On sent toutefois qu’on essaie de construire le Samoan comme un bon babyface mais la sauce a du mal à prendre. Markus l’atomise avec un énorme coup de la corde à linge et enchaîne avec un Rolling Senton pour la victoire en l’espace de cinq minutes.


MATCH 4 : MICHAEL « P.S. » HAYES VS ROBERTO RENESTO JR. (03:21)

VAINQUEUR : MICHAEL « P.S. » HAYES

PRISE DE FINITION : PILEDRIVER

APPRÉCIATION : EXCELLENTS DÉBUTS DE MICHAEL « P.S. » HAYES


Libre comme un oiseau. Annoncé en provenance de Badstreet USA, Michael « P.S. » Hayes (P.S. pour Purely Sexy) est un tout un programme. Réellement originaire d’Atlanta en Géorgie, Hayes a effectué ses débuts dans le Tennessee en 1977 et a fait ses armes en Allemagne sur les rings de la Catch Wrestling Association. En 1979 alors du côté de la Mid-South Wrestling, Hayes s’associe avec Terry « Bam Bam » Gordy et forme les Fabulous Freebirds, ensuite rejoints par Buddy « Jack » Roberts. C’est en cette fin d’année 1982 que ces trois gaillards feront leur arrivée turbulente à la WCCW, entamant l’une des plus folle épopées que connut cette promotion. Pour ses débuts en solo, Hayes affrontait ce soir Roberto Renesto Jr.

Michael "P.S." Hayes

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Débordant de charisme, Hayes se met tout de suite la foule dans la poche. Affichant un caractère bien trempé, Hayes n’a aucun mal à s’imposer avec un catch bien typique du Sud des États-Unis. Aux commentaires, Mercer nous annonce que la semaine prochaine, Hayes fera face à « Wild » Bill Irwin, ancien Champion du Texas. Le Fabulous Freebird éclate Renesto Jr. avec un Running Bulldog et enchaîne avec un Piledriver pour le compte de trois.


– Hayes n’en a pas terminé pour autant et boute Renesto Jr. en dehors du ring – Freebird style. Au micro, Hayes s’adresse à la foule et annonce d’emblée que Terry « Bam Bam » Gordy le rejoindra sous peu ! Ils ont secoué le pays et s’apprêtent désormais à semer le trouble à la WCCW. Avec son style inimitable, Hayes clame qu’ils sont nés sur une « Planet Rock », et dans une ville appelée « Party Town » et qu’ils viennent plus particulièrement dans une ruelle qu’il appelle « Badstreet USA » !

Bill Mercer et Jay Saldi s’apprêtent à rendre l’antenne et sont rejoints par « Wild » Bill Irwin qui affrontera donc Michael Hayes la semaine prochaine. Il le menace de le mettre en cage comme on le fait avec les faucons et qu’une fois qu’il l’aura vaincu, Hayes n’aura qu’à retourner pleurnicher sur l’épaule de son grand frère Terry ! Mercer termine en annonçant que le Great Kabuki fera face à Al Madril la semaine prochaine. 


Pas nécessairement l’édition la plus captivante que nous ayons eu à chroniquer mais elle demeure néanmoins historique pour les débuts de Michael « P.S. » Hayes qui marque irrémédiablement le début de la légendaire saga des Freebirds contre les Von Erichs. Al Madril et José Lothario se liguent contre les hommes de la H&H Limited et plus encore !

– C’est dans les yeux que se lisent les émotions. Cela n’a toutefois pas empêché le « Nature Boy » Ric Flair – le regard dissimulé par une superbe paire de lunettes de soleil – de briller de prestance et d’éloquence. Que ce soit en transe, le visage et les cheveux recouverts de sang ou plus posément avec toute la classe et l’élégance d’un baron du crime, la présence de notre Champion du monde poids-lourds – seulement âgé de 31 ans – dans ces émissions est une vraie plus-value, d’autant plus que l’histoire entre Ric Flair et la famille Von Erich est encore loin d’être terminée.

– Si cette édition de World Class Championship Wrestling est en effet loin d’être la plus prenante que nous avons eu à chroniquer, elle présente toutefois un intérêt historique majeur puisque nous avons pu assister aux débuts d’un certain Michael « P.S » Hayes tout droit venu de Badstreet USA. Victorieux à l’issue de son match du soir, c’est toutefois sa promo d’après-match qui a retenu toute notre attention. Il semblerait bien que Hayes ne soit pas venu seul puisqu’il a teasé l’arrivée prochaine de Terry Gordy. Également cité aux commentaires, le nom de Buddy Roberts préfigure d’ores et déjà l’arrivée sur ce territoire des Fabulous Freebirds, qui marquera indubitablement un tournant clé dans l’histoire de la WCCW.

Nathan Maingneur

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