WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #32

WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #32

23/10/1982

World Class Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Les percussions tambourinent au rythme des images projetées dans ce générique. Comme d’habitude, Bill Mercer et Jay Saldi sont nos hôtes et nous accueillent dans la légendaire enceinte du Sportatorium de Dallas au Texas pour une nouvelle édition du programme télé vedette de la WCCW. Ce soir à l’affiche : des nouvelles du genou de Kerry Von Erich ainsi qu’une rencontre dynamitée entre The Great Kabuki et Al Madril.


MATCH 1 : AL MADRIL VS THE GREAT KABUKI W/ARMAN HUSSEIN (15:00)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : LIMITE DE TEMPS RÉGLEMENTAIRE

INDICATEUR : ** ¼


Alors que Mercer nous présentait le programme de la soirée, on aperçoit en arrière-plan Al Madril signant quelques autographes pour une poignée de gamins surexcités par la proximité avec les lutteurs. Originaire de San Bernardino en Californie, Madril a commencé dans le catch en 1970 du côté de la Pacific Northwest Wrestling de Portland et y a remporté la moitié des titres de Champions Tag Team avec José González en 1973. De l’autre côté du ring se tient un personnage mystérieux ce soir tout de blanc vêtu – ce qui contraste avec son apparence habituelle – et le visage recouvert d’un effrayant casque tel que le portaient les samouraïs du Japon féodal.

Ils ont croisé le fer à de nombreuses reprises par le passé et se connaissent sur le bout des doigts. Madril s’impose le premier avec une rafale de poings de coups de poing portés façon mitraillette. Assis dans les rangs du public, Bugsy McGraw se goinfre de pop-corn. Madril conserve l’avantage avec une clé de bras fermement maintenue de longues minutes durant. La séquence peut paraître interminable mais les efforts de l’un comme de l’autre pour rendre le tout réaliste est à souligner. Finalement, le japonais s’en tire avec un coup de pied incisif qui force Madril à reprendre son souffle en dehors du ring. L’ancien Champion du Texas se redonne du poil de la bête mais Kabuki est en confiance et le paralyse avec une prise des trapèzes supposément surpuissante grâce au green mist qui recouvre ses mains – cet étrange liquide vert étant effectivement censé lui conférer une force surhumaine. L’agonie est terrible et Madril souffre le martyr, une torture accentuée par les gros plans de la caméra sur le visage du californien. Le temps passe, les minutes s’écoulent et nous rapprochent d’un match nul. Madril manque de l’emporter à plusieurs reprises mais rien n’y fait. C’est finalement la cloche qui mettra fin à cette rencontre qui se termine donc en effet sur un match nul, toutefois au terme d’une belle performance.


– Et alors que Madril tournait le dos à son adversaire – erreur fatale – Kabuki en a profité pour l’agresser à nouveau. Et de le blesser avec cette même manœuvre qui a envoyé Kerry Von Erich à l’hôpital. Une sorte de claquage du genou qui laissera Madril sur le carreau. Seulement vêtu par une sorte de pantalon moulant tenu par des bretelles ridicules, Bugsy McGraw n’interviendra que trop tard car le mal est fait. Al Madril est blessé au niveau de la jambe et doit être évacué sur un brancard de fortune.


MATCH 2 : THE CHECKMATE W/ARMAN HUSSEIN VS KEN MANTELL (06:56)

VAINQUEUR : THE CHECKMATE

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

INDICATEUR : * ¾


Originaire de l’île de Man, située entre l’Angleterre et l’Irlande, The Checkmate est l’un des compétiteurs les plus énigmatiques de cette promotion. Dernière recrue en date de la H&H Limited, ce vétéran aguerri spécialisé dans un catch orienté « Catch As Can Wrestling » s’est affirmé ces dernières semaines en nous sortant toujours d’excellentes performances. Il affrontait ce soir un autre compétiteur reconnu pour sa robustesse entre les cordes en la personne de Ken Mantell. Héros local natif de Fort Worth, Mantell a remporté le titre de Champion Junior Heavyweight de la NWA en 1973 en venant à bout de Danny Hodge, le légendaire médaillé d’argent de lutte gréco-romaine.

Distingués de par leurs aptitudes techniques, Mantell et le Checkmate se tirent la bourre et se livrent à un catch tel que le pratiquaient les lutteurs anglais et français lors des grandes heures de la discipline. Acculée dans le coin, le Checkmate se mange une série de coups d’avant-bras bien sentis mais c’est bien le mercenaire d’Arman Hussein qui s’imposera en lui portant une sorte de Crossface Chickenwing. De sale coups de genou iront remuer les vertèbres de Mantell, suivies par une tentative de Boston Crab rapidement contrée. On regrette toutefois le finish de ce match survenu de façon un peu abrupte à la suite d’une tentative de Sunset Flip, retournée en petit paquet pour le compte de trois. On dirait en voyant le replay que Ken Mantell était censé se dégager – ce qui a rendu le tout un peu gênant.


– Au retour de la coupure publicitaire, Bill Mercer nous recevait en différé depuis l’hôpital dans lequel Kerry Von Erich a été admis à la suite de sa blessure subie par le Great Kabuki. Mercer interviewe d’abord le chirurgien qui a effectué l’opération – en la personne de Dr. John Anderson – et qui nous explique en nous montrant une prothèse de genou comment celui-ci a été éclopé. Il se dit malgré tout optimiste et pense qu’il sera pleinement rétabli d’ici quelques semaines. Nous retrouvons ensuite Kerry, interrogé à propos de cette soi-disant prime qui aurait été mise sur sa tête par le « Nature Boy » Ric Flair. Kerry n’a qu’une hâte : mettre ses mains sur Ric Flair et prouver que le Champion du monde poids-lourds a effectivement mis sa tête à prix.


MATCH 3 : MICHAEL « P.S » HAYES VS « WILD » BILL IRWIN W/ARMAN HUSSEIN (07:59)

VAINQUEUR : MICHAEL « P.S » HAYES PAR DQ

PRISE DE FINITION : DÉCISION DE L’ARBITRE

INDICATEUR : ** ½


Un blouson à franges, un chapeau de cowboy et un lasso qui claque, voici la panoplie de « Wild » Bill Irwin, ancien Champion du Texas récemment vaincu par David Von Erich. En face de lui ce soir se dresse un nouveau venu qui est déjà bien populaire. Originaire d’Atlanta en Géorgie, Michael « P.S » Hayes se dit pourtant venu de « Badstreet USA » située sur la « Planet Rock ». Immédiatement adopté par la foule de Dallas, Hayes a d’ores et déjà annoncé que son pote Terry Gordy rejoindra les rangs de la promotion dès la semaine prochaine.

Charrié par d’incessants chants « Chauncey » que lui scande la foule à tue-tête, Irwin doit se boucher les oreilles pour ne pas les entendre. Et Hayes – comme vous pouvez l’imaginer – y va de ses encouragements. Le Freebird s’impose facilement avec une série de Armdrag. Hayes domine et en profite pour nous partager quelques pas de danse – un peu à la manière du « Boogie Woogie Man » Jimmy Valiant mais en plus charismatique. Irwin revient en force avec un Big Boot du tonnerre – parfaitement exécuté – et reprends le dessus. Acculé dans le coin et pilonné par une série de coups de genou, Hayes se redonne du poil de la bête et éclate Irwin avec son Running Bulldog. L’arbitre compte mais celui-ci se dégage et Hayes souhaite enchaîner avec son marteau-pilon. Sauf qu’Irwin se rapproche des cordes et le fait basculer par-dessus la troisième corde en surpassement. C’est une disqualification, monsieur Bronco Lubich fera sonner la cloche. Et malgré les jérémiades d’Irwin, le résultat sera sans appel.


MATCH 4 : DAVID VON ERICH VS ROBERTO RENESTO JR. (00:17)

VAINQUEUR : DAVID VON ERICH

PRISE DE FINITION : THE IRON CLAW

APPRÉCIATION : SQUASH EXPÉDITIF ET RETENTISSANT


Il ne reste pas beaucoup de temps d’antenne et nous rempilons pourtant pour une dernier affrontement. Sur le ring du Sportatorium se tient Roberto Renesto Jr. qui est un jobber habitué à se prendre de grosses déculottées. Son défi du soir se fraye un chemin au travers d’une foule plus féminine que d’ordinaire. Du rouge à lèvres sur ses joues, David Von Erich est chez lui et arbore son magnifique blouson aux couleurs de la rose jaune du Texas – presque devenu l’emblème familial.

La cloche n’a même pas sonné que Renesto agresse déjà David qui lui tournait le dos. Le Champion du Texas – qui n’a même pas retiré son blouson ni son chapeau – lui assène alors son Iron Claw et l’emporte en moins de vingt seconde, un véritable squash qui conclut ce programme de la plus belle des manières.


– Bill Mercer termine l’émissions en dehors du ring et reçoit un Michael Hayes fraîchement sorti de la douche. Hyper à l’aise au micro et débordant de charisme, Hayes annonce que son frangin et lui – faisant ici référence à Terry Gordy – n’ont qu’une chose en tête : remporter les titres de Champions Tag Team.


La WCCW continue de proposer de la variété dans ses programmations et signe encore une fois une solide édition. Des nouvelles du genou de Kerry Von Erich, un affrontement entre Al Madril et le Great Kabuki et plus encore.

– C’est arrivé très rapidement. La semaine dernière, nous avons eu les débuts de Michael « PS. » Hayes et la semaine prochaine nous aurons ceux de Terry « Bam Bam » Gordy. Ce large compétiteur originaire de Chattanooga dans le Tennessee rejoindra donc son comparse sur les rings du Texas. Et pas très loin derrière, nous retrouverons « Buddy » Jack Roberts qui viendra pour former le trio. Réunis tous les trois, ces brigands iront former les Fabulous Freebirds et lanceront la promotion dans la période la plus faste et la plus tumultueuse de son histoire.

– Comme sait si bien le faire la WCCW, nous avons eu droit à des nouvelles de Kerry Von Erich, toujours blessé au genou à la suite d’une attaque ciblée du Great Kabuki et de la H&H Limited. Présenté comme un sujet journalistique, de l’interview du chirurgien qui joue avec ses instruments jusqu’à une entrevue avec le principal intéressé, la situation est prise très au sérieux et contribue à construire la revanche qui s’annonce d’ores et déjà mémorable. Reste encore à prouver qu’une prime a bien été mise sur la tête de Kerry Von Erich par le « Nature Boy » Ric Flair, ce qui pourrait encore davantage pimenter les choses.

Nathan Maingneur

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