WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #33

30/10/1982

Les percussions tambourinent au rythme des images projetées dans ce générique. Comme d’habitude, Bill Mercer et Jay Saldi sont nos hôtes et nous accueillent dans la légendaire enceinte du Sportatorium de Dallas au Texas pour une nouvelle édition de World Class Championship Wrestling. Au programme de notre soirée : Michael « P.S. » Hayes sera rejoint par Terry « Bam Bam » Gordy et plus encore.

– Assis entre nos annonceurs au niveau de la table des commentateurs, King Kong Bundy ne dissimule pas son mécontentement à l’égard de la H&H Limited et annonce lever un piquet de grève ! Par conséquent, Bundy se retire du combat dans lequel il était censé participer ce soir. Gary Hart n’aura qu’à le remplacer et puis c’est tout !

MATCH 1 : THE MAGIC DRAGON W/ARMAN HUSSEIN VS THE SAMOAN (07:21)

VAINQUEUR : THE MAGIC DRAGON

PRISE DE FINITION : DIVING SENTON

INDICATEUR : *

Annoncé en provenance de Singapour, le Magic Dragon est un mystérieux personnage. À la botte d’Arman Hussein et de Gary Hart au sein de la H&H Limited, l’homme qu’on surnomme le « Dragon de Macao » agit généralement en compagnie du Great Kabuki un compétiteur dont l’identité demeure également inconnue. Il se mesurait ce soir au Samoan, plus connu en tant que Samu, d’abord dans la Samoan SWAT Team, puis dans les Headshrinkers. Samu se la joue ce soir comme Jake « The Snake » Roberts – ou comme Alice Cooper, c’est vous qui choisissez – en arborant un énorme python autour du cou.

Chacun y va de son bras à la volée mais le Dragon l’emmènera au sol et s’imposera avec une clé de bras. On remarque que Bugsy McGraw s’est confortablement installé au premier rang avec un seau de pop-corn. Puisse t’il s’agir de sa seule contribution. Quelques soucis d’ordre technique nous offrent une piste audio distordue, ce qui est à la fois étrange et assez amusant. Le Samoan revient avec une série d’atémis et un coup de tête et manque de surprendre le Dragon avec un saut chassé. Celui-ci se retire in-extremis d’une charge du Samoan et ke laisse lourdement s’écraser contre l’un des poteaux. Il nous fera ensuite sa petite pirouette du haut de la troisième corde et l’emportera au compte de trois avec une Senton Bomb portée depuis la corde du milieu.

MATCH 2 : THE CHECKMATE W/ARMAN HUSSEIN VS RAUL CASTRO (05:17)

VAINQUEUR : THE CHECKMATE

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

INDICATEUR : * ¼

Dernière recrue en date de la H&H Limited, celui qu’on appelle le Checkmate est incontestablement l’un des meilleurs éléments de la formation de Gary Hart et d’Arman Hussein. Originaire de la petite île de Man, située entre l’Angleterre et l’Irlande, ce compétiteur a été formé à la dure et affiche un style de catch à l’européenne – s’inspirant sans aucun doute de grands noms de la lutte anglo-saxonne tels que Billy Robinson ou bien Johnny Saint. Il affrontait ce soir un autre compétiteur masqué en la personne de Raul Castro, qui porte le même nom que l’ancien président de Cuba et frère de Fidel Castro.

Les problèmes de son persistent mais n’empêcheront certainement pas le Checkmate de prendre l’avantage technique. Celui-ci manque de surprendre Castro avec un petit paquet et, lorsque Castro revient en force, ce vieux briscard nous ressort sa vieille tactique qui consiste à se mettre en boule comme une tortue et à attendre que son adversaire daigne venir le titiller. Et c’est exactement ce qui arrive à ce pauvre Castro, qui se fera tirer par la jambe en dehors du ring. De retour sur le tapis, le Checkmate contre une planchette japonaise en une sorte de petit paquet – porté un peu comme une espèce de Stepover Toe Hold – qui suffira pour le compte de trois.

– Au retour de la coupure publicitaire, King Kong Bundy et Gary Hart sont séparés par Bill Mercer comme deux candidats à une élection présidentielle. Cigare en bouche, Bundy se plaint de ses soi-disant maigres salaires et exige d’être payé ce que la H&H Limited lui doit pour ses services. Plus tempéré, Gary Hart essaie de remettre un peu de bon sens dans l’esprit de son poulain mais Bundy ne décolère pas.

MATCH 3 : JOSÉ LOTHARIO VS EL GRAN MARKUS II W/ARMAN HUSSEIN (05:54)

VAINQUEUR : EL GRAN MARKUS II PAR DQ

PRISE DE FINITION : SURPASSEMENT PAR-DESSUS LES CORDES

INDICATEUR : * ¾

Originaires des terres qui ont vu naître des Luchadors tels que Dr. Wagner Jr. ou encore Blue Panther, El Gran Markus est devenu une vedette du catch mexicain en remportant ce qu’on appelle des Lucha de Apuesta, ces matches sanglants lors desquels l’un des protagonistes devait perdre son masque. Et c’est à Mexico City que Markus commença sa rivalité légendaire avec José Lothario, le battant pour son titre de Northern Heavyweight Champion lors d’une rencontre à Monterrey. Ce soir – et près de vingt-ans après le premier sang – les anciens rivaux remettent le couvert et s’affrontent une fois de plus sur le ring de la WCCW. José Lothario a revêtu pour l’occasion une magnifique cape bleue, sans doute en référence à l’un de leurs multiples affrontements qui ont secoué les rings du Mexique.

Connaissant parfaitement son adversaire, Lothario est sur ses gardes et mesure son catch. Comme à la belle époque, les deux catcheurs gagnent en vitesse – malgré le poids de l’âge et des années passées sur les rings du monde entier. Ancien boxeur, Lothario sèche Markus avec un crochet du gauche qui fait mouche. Markus reprends le dessus et envoie Lothario en dehors du ring avec une gifle dans la poitrine qui résonne dans toute la salle. Lothario se sent pousser des ailes et – comme s’il avait de nouveau vingt-ans – il se la joue Lucha Libre et impressionne la foule avec un Armdrag porté depuis le haut des cordes. Et alors que Markus se précipitait sur lui, Lothario le projette par-dessus les cordes avec un surpassement. La disqualification est immédiate mais Lothario assure que c’est Markus qui s’est lui-même projeté en dehors du ring. La décision de l’arbitre est cependant immuable et Markus l’emporte donc par DQ.

MATCH 4 : MICHAEL « P.S. » HAYES & TERRY GORDY VS « WILD » BILL IRWIN & THE DESTROYER #1 (11:21)

VAINQUEURS : MICHAEL HAYES & TERRY GORDY

PRISE DE FINITION : PILEDRIVER

INDICATEUR : ***

À l’origine, King Kong Bundy aurait du être aux côtés de « Wild » Bill Irwin pour ce prochain match. Comme vu précédemment, Bundy a décidé de planter un piquet de grève et de faire faux bond à son partenaire habituel. Pour le remplacer, ce ne sera pas Gary Hart comme préconisé par Bundy mais un homme masqué qui porte le nom original de The Destroyer #1. Contre eux ce soir, nous avons un tandem nouvellement formé qui signe ce soir ses débuts. Originaires de « Badstreet USA », voici Michael « P.S. » Hayes, accompagné de son frère d’une autre mère, en la personne de Terry « Bam Bam » Gordy qui apparaît donc ici pour la première fois sur un ring de la WCCW.

Hayes commence face à Irwin et prends l’avantage psychologique grâce à son charisme naturel. Lorsqu’entre Terry Gordy, c’est pour faire le ménage. À seulement vingt-et-un ans, ce grand gaillard est tout bonnement impressionnant d’agilité – d’autant plus pour un garçon de son gabarit. Les Freebirds se passent le relais avec fluidité et imposent leur marque. La H&H Limited est en difficulté et ce n’est pas le Destroyer #1 qui fera la différence. Gordy plante Irwin avec une magnifique souplesse arrière, parfaitement exécutée. Les Freebirds catchent aussi bien en solo qu’en Tag Team et ne lésinent pas sur les manœuvres en équipe. Toutefois, Hayes se fait un temps isoler de son partenaire, Irwin et le Destroyer mettant en place le hot tag de Gordy. Et lorsque Michael Hayes parvient enfin à passer le tag à son frère de coeur, la foule toute entière explose et Terry Gordy est une vraie tornade. Ils en finissent avec une incroyable prise portée en Tag, voyant le Destroyer être envoyé en surpassement dans les bras de Gordy – pour finir planté en Piledriver dans le tapis du ring. Quelle victoire !

– On termine cet épisode avec « Wild » Bill Irwin et King Kong Bundy. Si Irwin ne tarit pas d’éloges à l’égard des Freebirds, Bundy refuse de croire que le résultat aurait été le même s’il avait été de la partie. En même temps, tu t’es mis en grève tout seul, King Kong. Kevin Von Erich rejoint Bill Mercer et Jay Saldi pour nous donner des nouvelle de son petit frère, Kerry Von Erich.

Une bien décevante édition de WCCW, sauvée de justesse par les excellents débuts des Fabulous Freebirds. José Lothario et le Gran Markus repartent en guerre comme dans les années 60, King Kong Bundy se met en grève et plus encore !

– Il y a du rififi dans la H&H Limited ! Si jusqu’ici, les rouages de l’entreprise de Gary Hart et d’Arman Hussein semblaient tourner à merveille, il suffit qu’un petit grain de sable vienne enrayer la machine. En l’occurence, ce petit grain de sable pèse plus de 200kg et ressemble à une armoire à glace. Censé être de la partie face aux Freebirds, King Kong Bundy s’est toutefois mis en grève et exige d’être mieux payé. Ce qui passerait volontiers pour une petite broutille inoffensive à toutefois pris en proportions lorsque Bundy s’est publiquement plaint de son supérieur hiérarchique – en la personne de Gary Hart. Voyons où cela va nous mener mais un chose est sûre : la carapace de la H&H Limited se fissure.

– 2 semaines seulement après les débuts de Michael « P.S » Hayes, le « Freebird » originel fut rejoint par son frère d’une autre mère, j’ai nommé Terry « Bam Bam « Gordy. Ensemble les sudistes ont signé des débuts parfaits s’imposant face aux homme de main de la H&H Limited avec style. Et si Hayes est un monstre de charisme, Terry Gordy est une force de la nature aussi intense qu’agile entre les cordes. La machine est huilée le public les adore, tout sourit pour l’instant aux Fabulous Freebirds. Un succès précoce qui ne tardera pas à leur monter à la tête à un point qu’ils iront rapidement s’en prendre à ce que le Texas a de plus cher : la famille Von Erich.

Nathan Maingneur