WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #25

04/09/1982

Au sortir d’une édition estivale de « WCCW : The Star Wars of Wrestling » nous sommes ce soir de retour dans l’antre du célèbre Dallas Sportatorium. Bill Mercer et Jay Saldi sont nos hôtes habituels et nous annoncent que David Von Erich est de retour au Texas et sera en action ce soir. Également au programme, Al Madril affrontera le nouveau Champion poids-lourds All Asia, en la personne du Great Kabuki. King Kong Bundy et « Cowboy » Bill Irwin seront aussi à l’affiche de cette émission et plus encore.

MATCH 1 : DAVID VON ERICH VS ROBERTO RENESTO JR. (02:15)

VAINQUEUR : DAVID VON ERICH

PRISE DE FINITION : SLEEPER HOLD

APPRÉCIATION : SOLIDE REMISE EN JAMBES POUR DAVID

En fin d’année 1981, David Von Erich s’est détaché du cocon familial et est parti faire ses armes sur les rings de la Floride. Et si David demeure l’un des catcheurs les plus appréciés des foules texanes, ce ne fut pas le cas auprès du public du « Sunshine State ». Managé par J.J Dillon, David prit les traits d’un sale type arrogant et a partagé le ring avec Terry Funk, Butch Reed ou encore Barry Windham. Il y fit la rencontre d’un certain Jimmy Garvin et devint son proche ami au point de le convaincre de rejoindre le Texas. Ce soir affublé d’une sonnaille et revêtu d’un blouson orné de la belle « Yellow Rose of Texas », David croisait ce soir le fer avec un jobber du nom de Roberto Renesto Jr.

Face à Renesto, David fait forte impression mais se laisse surprendre par de mauvais coups de coude dans la nuque. Cet ascendant est toutefois de courte durée puisque David revient avec un gros coup de genou, porté façon Harley Race. Il l’emporte ensuite rapidement en endormant Renesto avec une simple prise du sommeil, réservant sans doute sa légendaire Iron Claw pour de plus gros poissons.

– Au micro de Bill Mercer, un David Von Erich enthousiasmé par cette remise en jambe paraît plus qu’heureux d’être de retour sur ses terres. Sa joie sera toutefois de courte durée car dès la semaine prochaine, David est prévu d’affronter King Kong Bundy. Le troisième garçon Von Erich ne se laisse pas impressionner pour autant et promet de venger l’honneur de la famille Von Erich.

MATCH 2 : BUGSY MCGRAW VS PETE MONTROSE (04:16)

VAINQUEUR : BUGSY MCGRAW

PRISE DE FINITION : SPLASH

INDICATEUR : ½ *

Jouant avec un parapluie et affublé d’un nez en plastique et d’une fausse moustache, Bugsy McGraw est un sacré pitre. Ironiquement surnommé « M. USA » par Marc Lowrance, on est loin du galbe d’un Tony Atlas qui doit rire jaune. Aussi burlesque qu’imprévisible – parfois à la limite du ridicule – Bugsy est l’un des compétiteurs les plus appréciés de la foule texane – sans doute plus pour sa bonhommie que pour son catch. En face de lui ce soir, un grand gaillard du nom de Pete Montrose.

Bugsy prends un certain plaisir à tourner son adversaire en bourrique et en profite également pour décoiffer l’arbitre Bronco Lubich. Montrose s’illustre – malgré lui – en chutant lourdement en dehors du ring. Ce dernier reprends temporairement l’avantage mais rate complètement une tentative de prise du sommeil – ce qui est quand même fort de café puisque ce n’est pas une des prises les plus difficiles à porter. Bugsy l’allume ensuite avec une série de coups de poings et Montrose s’écroule net. McGraw en profite alors et l’emporte en un peu plus de quatre minutes avec une sorte de Splash assez mal exécuté. On rigole bien, mais il ne faudrait pas qu’on commence à grincer des dents. On commence tout doucement à se lasser des performances de Bugsy McGraw.

MATCH 3 : THE GREAT KABUKI W/GARY HART VS AL MADRIL (15:00)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : LIMITE DE TEMPS RÉGLEMENTAIRE ÉCOULÉE

INDICATEUR : ***

Au retour de la pause publicitaire, Bugsy n’a toujours pas quitté le ring alors qu’Al Madril l’a rejoint, lui qui doit affronter le Great Kabuki. Toujours guidé par ce diable de Gary Hart, ce mystérieux compétiteur revêtu cette semaine d’une cotte de maille façon samouraï s’avance vers le ring d’un pas lent. Déchaîné, presque en transe, Bugsy veut en découdre et doit être contenu par les arbitres, puis escorté aux vestiaires par les policiers en dehors du ring. Quel contraste avec son personnage bouffon ! De son côté, Kabuki est annoncé en tant que Champion des poids-lourds All Asia, un titre qu’il aurait remporté au Sumo Palace de Tokyo face à un certain Jumbo Tsuruta, prononcé « Jumbu Sanuka » par un Jay Saldi un peu décontenancé.

Ce n’est pas la première fois qu’ils croisent le fer. Par conséquent, Madril reste sur ses gardes car il sait de quoi est capable le japonais, surtout avec ses coups de pieds fulgurants. C’est lui qui porte le premier coup mais le japonais le surprend avec un kick dans l’abdomen. Toutefois, Madril est un bagarreur et il sait se servir de ses poings pour répondre. Avec ses mains vertes, recouvertes de cette substance mystique qu’il crache dessus, le Great Kabuki paralyse Madril en lui serrant les muscles des trapèzes selon des techniques bien particulières. En enfonçant ses doigts de manière stratégique dans les tendons de son adversaire, Kabuki pétrifie un Madril en perdition. Porté par le soutien de la foule, Al Madril se redonne un second souffle selon l’adage – à situation désespérée, mesures désespérées. Le japonais immobilise à nouveau Madril avec ses pinces et son terrible étau se resserre à nouveau sur le californien. Les minutes passent et le décompte de Marc Lowrance rythme les dernières minutes de ce combat. Les deux hommes font tout pour l’emporter mais rien ne suffit à faire la différence. Finalement c’est la cloche qui sonnera pour départager les deux hommes qui finiront sur un match nul mais quel match !

– On nous diffuse ensuite un montage vidéo consacré au Great Kabuki, intitulé « The Many Faces of The Great Kabuki ». On y voit des gros plans sur ses masques, ainsi que des ralentis consacrés à ses manœuvres les plus dévastatrices. Encore une fois, la WCCW innove en nous proposant du nouveau, que ce soit au niveau de la production ou du contenu. Chapeau bas !

MATCH 4 : KING KONG BUNDY & « WILD » BILL IRWIN W/ARMAN HUSSEIN VS BRIAN ADIDAS & SAL OLIVARES (07:48)

VAINQUEURS : KING KONG BUNDY & « WILD » BILL IRWIN

PRISE DE FINITION : DOUBLE PRISE EN TAG TEAM

INDICATEUR : * ¾

On termine ce programme avec la nouvelle association de la H&H Limited. Accompagnés au ring par Arman Hussein, l’imposant King Kong Bundy s’affiche désormais aux côtés de « Wild » Bill Irwin, sosie officiel de James Hetfield version cowboy texan. Le tandem a de la gueule et pourrait tout à fait se faire une place sur la scène Tag Team de la promotion. Ils rencontraient ce soir un duo un peu bancal composé du jeune Brian Adidas et de Sal Olivares, une paire un peu aléatoire qui présage d’ores et déjà le résultat de la rencontre.

Irwin accule Olivares dans l’un des coins et le martèle avec de gros coups qui font mouche. Bundy poursuit l’œuvre de destruction de son partenaire et décapite ce pauvre Sal Olivares avec un énorme coup de la corde à linge. Téméraire, Adidas se frotte à l’imposant Bundy mais s’écroule sous le poids mammouth de ses frappes. En difficulté, Adidas manque de surprendre Irwin et résiste tant bien que mal avec courage. Adidas reprend du poil de bête et fait reculer Bundy avec un beau saut chassé. Mais ce soir, la H&H Limited est là pour montrer les dents et l’emporte à la suite d’une double manœuvre en équipe sur ce pauvre Olivares, qui ne s’en relèvera pas au compte de trois. Dommage pour Brian Adidas.

– Aux abords du ring, Bill Mercer se trouve désormais en compagnie de King Kong Bundy et d’Arman Hussein. Interrogé quant à son combat de la semaine prochaine face à David Von Erich, Bundy se dit confiant malgré tout le passif qu’il y a entre Bundy et la famille Von Erich depuis le début de l’année.

Au sortir du « Star Wars of Wrestling » cuvée 1982, la WCCW se devait de maintenir le momentum acquis par cet événement. Pari gagné à l’issu d’une édition de World Class Championship Wrestling plutôt sympathique et dynamique. Le retour de David Von Erich, une nouvelle Tag Team s’est formée du côté de la H&H Limited, plus un match entre Al Madril et The Great Kabuki et plus encore !

– Enfermé dans son personnage burlesque et bouffon, Bugsy McGraw a toutefois su faire preuve d’un sérieux déconcertant lorsqu’il fit face à son ennemi juré, en la personne du Great Kabuki. Absolument déchaîné – au point d’être contenu par les arbitres et escorté au vestiaire par la police – Bugsy McGraw a montré un aspect de lui qui nous manque cruellement. Il y a fort à parier qu’un affrontement face à Kabuki sera dans les plans de la promotion et ce petit avant-goût nous a laissé l’eau à la bouche.

– L’enfant prodige est de retour sur ses terres et semble bien déterminé à y rester. Revenu au Texas à la suite d’un passage d’un an sur les rings floridiens, David Von Erich a acquis en maturité en se frottant aux meilleurs catcheurs du circuit nord-américain. Il ne fait aucun doute que l’arrivée d’un troisième Von Erich contrarie les plans de la H&H Limited, d’autant plus qu’il est déjà prévu que David se frotte à King Kong Bundy la semaine prochaine, dans ce qui s’annonce d’ores et déjà une rencontre explosif !

Nathan Maingneur