WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #26
11/09/1982

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved
Bill Mercer et Jay Saldi sont nos hôtes et nous accueillent comme chaque semaine dans le Sportatorium de Dallas, la maison mère de la World Class Championship Wrestling. Ce soir au programme : nous aurons un affrontement entre José Lothario et l’une des nouvelles têtes de la de la H&H Limited en la personne du Superfly. Ainsi qu’une clash au sommet entre David Von Erich et King Kong Bundy.
MATCH 1 : BRIAN ADIDAS VS ROBERTO RENESTO JR. (06:08)
VAINQUEUR : BRIAN ADIDAS
PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET
INDICATEUR : ½ *
Âgé de seulement 22 ans, ce jeune homme originaire de la ville de Denton au Texas est un proche ami de la famille Von Erich. Brian Adidas était effectivement un camarade de classe de Kerry Von Erich et s’est entraîné avec lui sur les tapis de lutte de l’école. Plus tard pris sous l’aile de Fritz Von Erich, Adidas a commencé sa carrière professionnelle en 1979 mais n’a pas eu le même succès que les fistons Adkisson. Il se mesurait ce soir à Roberto Renesto Jr.
Adidas enchaîne une série de Armdrags et maintient fermement Renesto au sol. Aux commentaires, Jay Saldi nous parle de Hulk Hogan et d’une certaine « Hulkamania » dont se serait emparée l’Amérique depuis son dernier rôle dans Rocky III. Pourtant assez agile, Adidas se rate complètement sur une tentative de Headscissors, ce qui permet à Renesto de prendre le dessus dans ce combat – et de retirer ses bretelles. On sent que quelque chose cloche car les deux hommes ne semblent pas du tout à l’aise l’un contre l’autre. Adidas se plante à nouveau sur une tentative d’on-ne-sait-quoi et abrège finalement nos souffrances avec un petit paquet. Performance plus que moyenne du jeune Brian Adidas.
MATCH 2 : JOSÉ LOTHARIO VS THE SUPERFLY W/ARMAN HUSSEIN (10:36)
VAINQUEUR : JOSÉ LOTHARIO PAR DQ
PRISE DE FINITION : INTERVENTION D’ARMAN HUSSEIN
INDICATEUR : * ¼
Natif de Monterrey dans l’État de Nuevo Leon au Mexique, José Lothario est un brisquard et a écumé à peu près tous les territoires de la National Wrestling Alliance depuis le milieu des années 1950. Fort d’un bagage de boxeur sans doute acquis dans les ruelles malfamés de Monterrey, Lothario s’est bâti une réputation de bagarreur et a remporté de nombreux titres de « Brass Knuckles » tout au long de sa carrière. Dusty Rhodes dira plus tard qu’il fut le plus grand lutteur sud-américain de l’histoire et l’un de ses catcheurs favoris. Lothario se mesurait ce soir au Superfly, l’homme de main bicolore d’Arman Hussein , toujours flanqué d’une combinaison aussi ridicule que colorée.
Face à ce compétiteur pour le moins énigmatique, Lothario semble prendre la température et s’impose avec une clé de bras. Après avoir mentionné Hulk Hogan, Jay Saldi nous parle désormais du « Checkmate » une des dernières signatures de la H&H Limited. Jouant de son passif de boxeur, Lothario maintient sa garde et l’arbitre Bronco Lubich passe son temps à rappeler aux lutteurs de ne pas utiliser leurs poings – c’est un match de catch nom de dieu ! Encore une fois, les commentateurs nous parlent de Thunderlips dans Rocky 3, ce qui peut nous donner une idée de l’importance – pourtant encore précoce – de ce véritable phénomène de société qui s’apprête à contaminer la pop culture occidentale. Et comme s’ils n’étaient pas intéressés par l’action en cours sur le ring (on peut malheureusement les comprendre) voilà que nos présentateurs s’extasient maintenant sur les récents exploits d’un certain Jimmy Snuka au Madison Square Garden. Et alors qu’il ne se passait pas grand chose – et lassé de la présence d’Arman Hussein aux abords du ring – Lothario s’en prit à lui et le tracta de force sur le ring. C’est désormais la cohue et l’arbitre Bronco Lubich – bien avisé des distractions incessantes d’Hussein – choisit de disqualifier le Superfly, attribuant la victoire à ce bon vieux José Lothario.
– Désormais en infériorité numérique, Lothario est pris au piège et – alors qu’Hussein le retenait pour que le Superfly s’en prenne à lui – Lothario se retira in-extremis et c’est Hussein qui prit la main de son protégé dans les dents. A moitié groggy, Hussein dut ensuite retenir son poulain qui voulait encore en découdre face à un José Lothario chaud bouillant.
De retour de la coupure publicitaire, nous retrouvons Bill Mercer aux côtés de Gary Hart et du Great Kabuki, recouvert d’une coiffe traditionnelle et d’un effrayant masque dissimulant son visage torturé. Flanqué d’un blouson aux couleurs des Chicago Cubs, Hart affirme que Kabuki a élaboré une nouvelle prise de soumission similaire à la Figure Four Leglock. C’est ce que nous allons voir dans quelques instants puisque Kabuki sera en action.
MATCH 3 : THE GREAT KABUKI W/GARY HART VS SAL OLIVARES (01:26)
VAINQUEUR : THE GREAT KABUKI
PRISE DE FINITION : COUPS DE GENOU
APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT ÉTRANGE DU GREAT KABUKI
Lorsque Gary Hart et son poulain montent sur le ring, l’adversaire du Great Kabuki se tient déjà en place et signe quelques autographes. Il s’agit de Sal Olivares, catcheur originaire de Sinaloa au Mexique, plus connu sous le nom de Salvador Oliveras et sous le masque d’El Sicario. Le plan large que nous offre la caméra nous permet de mieux apprécier la tenue du Great Kabuki qui a sorti le grand jeu.

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Olivares n’a pas attendu longtemps et s’est jeté sur Kabuki alors qu’il crachait son green mist sur ses mains. Toutefois, le japonais reprit rapidement le dessus avec une série d’atémis tranchants. Il se focalise immédiatement sur le genou d’Olivares et lui assène de sales coups de pied dans la rotule. Et si Kabuki affaiblit ce genou, c’est sans doute pour lui porter sa nouvelle prise de soumission, soi-disant une variante de la prise en quatre qu’il aurait mis au point. Les cris de douleur d’Olivares interpellent toutefois l’arbitre Larry Hayes qui préfère jouer la carte de la sécurité et arrêter le combat. Nous ne verrons donc pas cette fameuse prise de soumission – ce qui est plutôt étrange.
– Et alors que le Great Kabuki s’apprêtait à en remettre une couche sous le regard froid de Gary Hart – et peut-être enfin d’inaugurer sa prise – Bugsy McGraw s’est interposé et coucha le manager avec une grosse droite dans la mâchoire ! Bugsy s’en prit ensuite à Kabuki mais Hart lui retient la jambe dans le cordes et le fit chuter. Finalement, Bugsy reprit l’ascendant et précipita la fuite de Kabuki et de ce diable de Gary Hart en direction des vestiaires.
MATCH 4 : DAVID VON ERICH VS KING KONG BUNDY W/ARMAN HUSSEIN (07:19)
VAINQUEUR : AUCUN
PRISE DE FINITION : DOUBLE DQ
INDICATEUR : ** ¼
Emmené au ring par un Arman Hussein à la mode écossaise, King Kong Bundy est accueilli par les sifflets de la foule de Dallas. Cela ne fait que 2 ans, mais qu’est-ce qu’il paraît loin le temps où ce grand gaillard catchait en grenouillère violette sous le nom de Chris Canyon. Sous la houlette de la H&H Limited – et plus globalement depuis son arrivée à la WCCW – Bundy fut présenté comme un main-eventer à part entier. Son adversaire n’est autre que David Von Erich, qui effectue son entrée escorté par un policier et en passant au travers d’un cheptel de jeunes filles pas insensibles au charme du grand blondinet. Armé d’une cow-bell et avec son magnifique blouson affichant la rose jaune du Texas, David Von Erich incarne à merveille le fils prodige de retour sur ses terres.
Il y a de l’électricité dans l’air et cela se ressent au travers des échanges verbaux qui précédent le son de la cloche. Ils commencent en se renvoyant les coups de poing et c’est David qui prends le large avec de gros coups de genou dans l’abdomen. La bande magnétique de la cassette est quelque peu abimée et cela nous offre une petite distorsion auditive pas franchement désagréable. Envoyé hors du ring, David revient en force et assène une Iron Claw prématurée à un Bundy déjà en perdition et qui pose un genou à terre – paralysé par la griffe de fer du fils Von Erich. Bundy revient avec un gros enfourchement tandis qu’aux commentaires, Saldi explique que si David était si détesté en Floride, c’est parce qu’il supporte les Dallas Cowboys qui sont les rivaux des Buccaneers de Tampa. L’ambiance est au rendez-vous et le public se délecte de ce main-event. David est chaud comme la braise et veut en découdre mais accuse le coup face à la puissance du catch de King Kong. David esquive in-extremis une projection de Bundy qui percute l’arbitre Bronco Lubich de plein fouet. Un autre arbitre – en la personne de Larry Hayes – est dépêché mais encore une fois, Bundy lui fonce dedans et le laisse sur le carreau. A peu près revenu à ses esprits, Lubich fait sonner la cloche et disqualifie les deux hommes, incapables de retrouver un semblant d’ordre.
– Il faudra l’intervention de la moitié du vestiaire pour séparer les deux hommes qui ne s’arrêtent plus. Impossibles à contenir, David et Bundy se battent comme des chiffonniers et continuent de s’envoyer des coups, la rencontre s’étant transformée en un pugilat incontrôlable. Finalement, Bundy repartira en dehors du ring, direction les vestiaires. Nous pouvons être sûrs d’une chose : l’histoire entre ces deux là est loin d’être terminée.
Pas l’édition la plus passionnante de l’histoire de ce programme mais on peut toutefois trouver de quoi se mettre sous la dent. Bugsy McGraw cherche des ennuis au Great Kabuki, King Kong Bundy affronte David Von Erich et plus encore !
– Depuis son éviction de la H&H Limited, Bugsy McGraw n’a eu de cesse de chercher des noises au Great Kabuki. Sans doute aussi pour pourrir la vie de ses anciens patrons, que sont Gary Hart et Arman Hussein, Bugsy tourne les membres de la H&H Limited en bourrique, toujours avec un mélange de comédie burlesque et parfois franchement bouffonne. C’est toutefois sur le Great Kabuki que son dévolu semble s’être jeté et ça tombe bien, les deux hommes s’affronteront la semaine prochaine !
– Il faut croire que King Kong Bundy a une dent contre toute la famille Von Erich – peut-être même Doris. Aux prises avec Fritz, Kerry mais surtout Kevin depuis de longues semaines, Bundy semble toutefois être tombé sur un os, en la personne de David Von Erich, tout fraîchement revenu sur ses terres. Moins athlétique que ses frangins mais faisant état d’un caractère bien trempé et un tempérament de bagarreur comme son père, Bundy s’est trouvé un nouvel ennemi – et pas des moindres.
Nathan Maingneur