NWA/WCW STARRCADE ‘84
22/11/1984
wwe.com
– Gordon Solie et Bob Caudle nous retrouvent depuis le Greensboro Coliseum de Greensboro en Caroline du Nord, pour l’événement de l’année, côté NWA : Starrcade ‘84.
L’annonceur Tom Miller annonce l’ouverture du programme, devant une foule unanimement énergique.
MATCH 1 : NWA JUNIOR HEAVYWEIGHT TITLE MATCH : DENNY BROWN © VS MIKE DAVIS (05:38)
VAINQUEUR : DENNY BROWN
PRISE DE FINITION : BELLY TO BACK SUPLEX
NOTE : * ¼
L’actuel détenteur du titre NWA Junior Heavyweight se nomme Denny Brown, ce dernier attend alors sur le ring. À ses côtés se situe son challenger, Mike Davis.
Une partie du combat est dominée par le champion, faisant usage d’un catch à la fois propre et efficace. Davis est un peu invisible, et le finish m’a laissé ce goût amer d’incompréhension. Sur un tombé, réalisé après une souplesse (Solie dit d’ailleurs « Soupley » à cette époque, un petit détail auquel je ne m’habituerai jamais), Brown est compté et Davis pense l’avoir emporté, alors que c’est en fait Brown (!) sans que rien n’indique (même pas le replay) que ce soit lui. Soit, mais c’est dommageable et cela a le don d’enfumer les esprits pour cet opener.
MATCH 2 : MR. ITO VS BRIAN ADIDIS (04:00)
VAINQUEUR : BRIAN ADIDIS
PRISE DE FINITION : AIRPLANE SPIN
NOTE : *
Mr. Ito, lutteur japonais, et ancien partenaire de Tiger Jeet Singh au sein de la AJPW, est ce soir sur le ring de Greensboro. Face à lui, un jeune homme très populaire du nom de Brian Adidis (à une voyelle près on avait un procès d’une fameuse enseigne de vêtements de sport).
Adidis contrôle une partie du combat, seulement quelques fois affaibli par les coups du japonais. Il l’emporte rapidement, et avec un Airplane Spin (qui aurait un jour cru que cette prise pouvait être utilisée en finisher?!)
MATCH 3 : NWA FLORIDA HEAVYWEIGHT TITLE MATCH : JESSE BARR © VS MIKE GRAHAM (11:43)
VAINQUEUR : JESSE BARR
PRISE DE FINITION : TOMBÉ AVEC TRICHE
NOTE : ** ¼
La ceinture des poids lourds NWA de Floride est en jeu, et Jesse Barr, l’actuel détenteur du titre, s’échauffe déjà sur le ring. Son challenger, Mike Graham, fils du légendaire Eddie Graham, se tient prêt à l’affronter.
Véritable duel de technique, on a presque l’impression d’assister à un combat de lutte. Barr possède l’avantage sur l’épaule de Graham, alors que celui-ci se focalise davantage sur son genou. Le combat s’accélère et s’intensifie, prenant une tournure « back and forth », durant laquelle l’arbitre Earl Hebner est envoyé au tapis. Barr se sort par deux fois d’une prise en quatre, et piégera Graham, en trichant, s’appuyant illicitement sur les cordes lors d’un tombé.
MATCH 4 : ELIMINATION MATCH : ZAMBUIE EXPRESS W/PAUL JONES VS ASSASSIN #1 ET BUZZ TYLER (05:26)
VAINQUEURS : ASSASSIN #1 ET BUZZ TYLER
PRISE DE FINITION : SHOULDER BLOCK
NOTE : ¾ *
Drôle de confrontation que cet Elimination match à l’allure coquasse. Nous retrouvons d’un côté l’Assassin, allié à l’électrique Buzz Tyler. Face à eux, l’énorme duo composé de Akeem et de Muhammed, les Zambuie Express, épaulés par le sournois Paul Jones.
Tyler et son compère masqué savent s’imposer dans les premiers instants du combat. Lorsque les Zambuie Express reviennent, c’est avec des coups durs et sous les encouragements de Jones. Tyler et l’un des Zambuie se font compter à l’extérieur, alors que dans le ring, l’autre est victime d’une collision avec l’Assassin, qui, sonné, se fait pousser par Tyler, retombant directement pour le tombé. Un peu de comedy wrestling ne fait pas de mal, parfois.
– Tony Schiavone interviewe « American Dream » Dusty Rhodes, à propos de son combat de ce soir face à Ric Flair.
MATCH 5 : NWA BRASS KNUCKLES TITLE MATCH : MANNY FERNANDEZ VS BLACK BART © W/J.J DILLON (07:35)
VAINQUEUR : MANNY FERNANDEZ
PRISE DE FINITION : ROLL-UP
NOTE : * ½
Agresseur de Ricky Steamboat il y a quelques semaines, Black Bart défend ce soir son titre NWA Brass Knuckles. Accompagné par James J. Dillon, Bart affronte ce soir « Ragin’ Bull », Manny Fernandez.
Pas de poing américain pour autant, ils ont chacun les poings « taped », c’est à dire largement enroulés d’une bande, augmentant l’impact de leurs coups. Et pourquoi pas. Rien de plus qu’un duel de coups de poing, et on voit le sang couler du côté de Fernandez, puis de Bart. Arrogant et sûr de lui, Bart se donne le droit de bousculer l’arbitre, et de demander son fouet à Dillon. Sauf que derrière lui, Manny s’est empressé de l’enrouler dans un petit paquet, l’emportant à la surprise générale. Bart et Dillon enragent, alors qu’un nouveau Champion NWA Brass Knuckles vient tout juste d’être couronné.
– Ricky Steamboat est interviewé par Tony Schiavone à quelques instants de son match face à Tully Blanchard. Ce dernier répond avec véhémence et promet de battre Steamboat.
MATCH 6 : TUXEDO STREET FIGHT MATCH : PAUL JONES VS JIMMY VALIANT (04:35)
VAINQUEUR : PAUL JONES
PRISE DE FINITION : COUP ILLÉGAL DE J.J DILLON
NOTE : *
Laissons le catch tel qu’on l’entend de côté un instant, et passons à ce Tuxedo Street Fight, où le perdant doit quitter la ville.. Sacré programme. Paul Jones est ce soir dans son élément, c’est à dire en costard, puisqu’il est habituellement manger. Face à lui, l’adoré et énergique Jimmy Valiant, en costume, accompagné de l’Assassin, rejoint le ring sous les acclamations.
Celui qui portait le masque de Charlie Brown ne perd pas de temps et attache Jones aux cordes, le déshabillant presque totalement. Remporte-il le combat ? Non, donc que fait-on de la stipulation ? S’en détachant, Jones se jette sur Valiant et le martèle de coups. En sang, celui-ci est en très mauvaise posture, surtout lorsque le barbu revient, grâce à l’appui du public. Et contre toute attente, c’est ce sacré Paul Jones qui s’en sortira de justesse, grâce à une intervention de J.J Dillon. Celui-ci assène un violent coup illégal à Valiant, qui, sonné, ne peut se dégager. Ah, quel doux parfum d’injustice.
– On retrouve Tony Schiavone, dans le vestiaire du Nature Boy, Ric Flair, qui se prépare pour, selon ses dires, le combat du siècle.
MATCH 7 : NWA MID-ATLANTIC TITLE MATCH : RON BASS © VS « DIRTY » DICK SLATER (09:12)
VAINQUEUR : RON BASS PAR DQ
PRISE DE FINITION : DÉCISION DE L’ARBITRE APRÈS BOUSCULADE
NOTE : **
Épaulé par James J. Dillon (qui est ce soir sur tous les fronts) « Cow-boy » Ron Bass remet son titre NWA Mid-Atlantic en jeu. Face à lui, récemment tourné face, se trouve « Dirty » Dick Slater, désormais apprécié de la foule.
On pourrait croire que Slater est là pour Dillon, et non pour Bass, c’est en tout cas ce que laissent présager les premiers instants du combat. Bien aidé par Dillon, Bass peut affaiblir Slater avec de sales coups, et lorsque celui-ci revient, il a tout le public derrière lui. S’emportant dans son propre élan, Slater envoie valdinguer l’arbitre, et alors qu’il pensait l’avoir emporté, il s’était fait disqualifier. « Cow-boy » conserve alors son titre par disqualification, un peu dommage pour Slater.
MATCH 8 : OLE ANDERSON ET KEITH LARSON VS IVAN ET NIKITA KOLOFF (15:28)
VAINQUEURS : IVAN ET NIKITA KOLOFF
PRISE DE FINITION : COUP DE CHAÎNE
NOTE : ** ¾ (APRÈS-MATCH INCLUS)
L’hymne américain est entonné à la trompette, alors qu’on accueille le duo composé de Ole Anderson, grand frère de l’Enforcer, et de Keith Larson, lutteur de Caroline du Nord très apprécié. Face à eux, et faisant leur entrée sous l’hymne soviétique, les très impopulaires Ivan et Nikita Koloff.
Les américains n’attendent pas et se jettent sur leurs adversaires, le tout démarrant en trombe. Anderson et Larson se focalisent ensuite de longues minutes sur l’épaule du Russian Bear, isolé du plus grand, plus musclé et plus jeune Nikita. Lorsque ce dernier rentre, frais et dispo, Anderson ne fait pas le poids, et reste longuement bloqué dans une prise de l’ours meurtrière. À l’extérieur, Don Kernodle, qui soutenait les américains, est victime d’une agression de Nikita. Dans le dos de l’arbitre, Larson est victime d’un coup de chaîne de Ivan, et ne peut se relever du compte de trois.
– Les projectiles fusent, alors qu’on se dit qu’une émeute se prépare. Et Don Kernodle, alors blessé, accourt sur le ring et envoie des coups de béquille aux russes, pour le plus grand bonheur de la foule.
MATCH 9 : NWA TELEVISION TITLE NO DISQUALIFICATION MATCH : RICKY STEAMBOAT VS TULLY BLANCHARD © (13:17)
VAINQUEUR : TULLY BLANCHARD
PRISE DE FINITION : COUP DE POING ARMÉ
NOTE : ****
Immensément et unanimement populaire, Ricky Steamboat se dirige vers le ring, où il s’apprête à combattre pour le NWA TV Title. Le détenteur de cette ceinture, fut le principal coupable de l’agression dont Steamboat fut victime, et n’est autre que le renommé tricheur, Tully Blanchard.
Compétiteur cérébral, Blanchard s’acharne sans pitié sur les côtes de Steamboat, qui semble être réellement mal en point. Celui-ci, téméraire, revient avec l’appui du public, donnant des séquences survoltés. Mi-match, un duel psychologique s’engage, Blanchard allant jusqu’à cracher au visage de Steamboat pour le faire craquer. Remonté à bloc et avide de vengeance, Steamboat ouvre le front du futur Horseman. Les dégagements sont de plus de plus serrés, surtout après ce Top Rope Splash de Steamboat, retenant toute l’arène en haleine. Ce dernier, ira aussi de son dégagement, se sortant d’un coup de poing armé. On veut que Steamboat l’emporte, pour ce qui aurait été une victoire méritée. Mais c’était sans compter sur la roublardise de Blanchard, tricheur dans l’âme, qui sonne Steamboat avec un autre coup de poing armé, duquel Steamboat ne peut se dégager. Blanchard conserve donc son titre au terme du combat qui s’inscrit potentiellement comme le showstealer de la soirée.
MATCH 10 : NWA UNITED STATES TITLE MATCH : WAHOO MCDANIEL © VS « SUPERSTAR » BILLY GRAHAM (04:18)
VAINQUEUR : WAHOO MCDANIEL
PRISE DE FINITION : TOMAHAWK CHOP
NOTE : *
Méconnaissable sans son bouc, et arborant une tenue digne d’un karatéka, seul son physique hors-normes pourrait alors l’identifier. « Superstar » Billy Graham est ce soir en action, et concourt pour le NWA United States title, détenu par Wahoo McDaniel, qui rejoint le ring, arborant sa traditionnelle coiffe indienne.
Confrontation étrange, combat étrange, fin étrange. L’atmosphère de ce combat est quelque peu dérangeante, alors que le seul spot de Graham est cette Full Nelson, appliquée sur l’amérindien. Wahoo l’emporte en moins de cinq minutes avec un Tomahawk Chop, au terme d’un combat insipide.
MATCH 11 : NWA WORLD HEAVYWEIGHT TITLE MATCH : RIC FLAIR © VS DUSTY RHODES (12:12)
VAINQUEUR : RIC FLAIR
PRISE DE FINITION : DÉCISION DE L’ARBITRE
NOTE : ***
La tête d’affiche de ce Starrcade. 1,000,000$ sont dans la balance, en plus de la ceinture si prestigieuse des poids lourds NWA. Dusty Rhodes, « American Dream » rejoint le ring sous une réaction mitigée. Détenteur du « Ten Pounds of Gold » depuis sa victoire face à Harley Race, « Nature Boy » Ric Flair, effectue son entrée, difficilement, mais toujours avec cette classe irréprochable.
Le face à face est, quoi qu’on dise, mythique. Et l’arbitre « Smokin’ » Joe Frazier, l’un des plus grands boxeurs de tous les temps, sera impartial. Les premiers échanges semblent donner l’avantage à Rhodes, qui en dépit de son plus gros gabarit, étonne de par la facilité de ses mouvements. Flair résiste, surtout lorsqu’il est pris dans cette prise en quatre fatale. Violemment envoyé contre le poteau à l’extérieur, Rhodes est sévèrement ouvert au front. On s’y attendait, Flair n’a aucune pitié et se jette sur cette plaie sanguinolente, alors que Frazier tente de s’interposer. En sang, Rhodes revient, et donne lieu à une séquence épique, mais Flair s’acharne de trop. L’arbitre choisit alors de stopper le match, officialisant Flair victorieux de ce Main Event.
– Tony Schiavone interviewe Ric Flair quant à sa victoire controversée face à Dusty Rhodes. Ce dernier s’exprime ensuite et n’aurait pas voulu que le combat s’arrête. Enfin, Razzier lui même nous donne son point de vue, à propos de cette situation complexe.
– Pour sa seconde édition, Starrcade ‘84 proposait la plus grosse tête d’affiche possible. Puisque le titre des poids lourds NWA n’était assez, ajoutons-y 1 million de dollars, promis au grand gagnant, une première historique dans l’univers du catch, et du sport en général. Attardons nous sur la construction de la carte, moins prestigieuse et plus confuse que l’an dernier. Tout un lot de matches est à oublier, ne présentant ni n’offrant rien de concret. On retiendra toutefois l’effort proposé par Ricky Steamboat, qui s’impose comme un pur babyface de premier plan, et Tully Blanchard, excellant dans son rôle de tricheur invétéré. Nous offrant un combat de haut standing, c’est peut-être celui qui aura volé la vedette ce soir, les deux lutteurs en sont ressortis grandis. Également, il me paraît indispensable de mentionner les commentaires de Gordon Solie, impeccable comme d’habitude. On pourrait parler de la piteuse performance de Billy Graham, où encore de tous ces finishes plus tordus les uns que les autres, mais restons-en là, et portons notre attention sur notre Main Event. Le premier d’une série de confrontations entre Rhodes et Flair aura tenu son rang d’attraction principale, attestée par la présence de Joe Frazier en tant qu’arbitre. Un final controversé, sans aucun doute, mais qui préfigure une suite grandiose pour ces deux légendaires compétiteurs, on se retrouve l’année prochaine, pour Starrcade ‘85.
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