MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #22

20/03/1982

Bob Caudle et « Rowdy » Roddy Piper sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte des WPCQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord pour ce Mid-Atlantic Championship Wrestling. Ils nous présentent le programme de la soirée et sont rapidement rejoints par le Sgt. Slaughter.

– Pas peu fier de l’agression perpétrée contre Ric Flair et Ricky Steamboat en compagnie de ses recrues, le sergent s’adresse à ses détracteurs, parmi lesquels ces derniers, mais également Wahoo McDaniel et Jake Roberts. Ils sont ensuite rejoints par notre Champion TV de la NWA, en la personne d’Ivan Koloff. Celui qu’on surnomme « l’Ours Russe » nous gratifie d’une tirade anti-Amérique mais est interrompu par « Boy From New York City », la musique d’entrée du « Boogie Woogie Man » Jimmy Valiant.

MATCH 1 : « HANDSOME » JIMMY VALIANT VS STEVE SYBERT (01:32)

VAINQUEUR : JIMMY VALIANT

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : SQUASH SANS GRAND INTERÊT

Passons sans plus attendre à notre premier combat de la soirée. Sur le ring, un garçon au physique plutôt disgracieux patiente sagement. Il s’agit de Steve Sybert, jobber confirmé de la promotion qui catche depuis 1976. Frétillant comme à son habitude, celui qu’on ne surnomme pas le « Boogie Woogie Man » pour rien effectue son entrée tout en musique. Bandana sur la tête, Jimmy Valiant nous gratifie de quelques pas de danse, au son de sa musique d’entrée, « Boy From New York City ».

Comme à l’accoutumée, Valiant nous fait du Valiant et on ne sait pas trop quoi penser de cet étrange personne. Ultra apprécié par la foule, Valiant catche pourtant comme un heel, usant et abusant de tactiques qu’on retrouve habituellement dans le répertoire des vilains garçon de ce territoire. Peut-être encore plus rapidement que d’habitude, soit en l’espace d’une minute trente, Jimmy Valiant l’emporte avec sa descente du coude. On aime où on n’aime pas.

– Bourré d’énergie, Jimmy Valiant rejoint ensuite Caudle et défie Ivan Koloff de l’affronter dans un match où son titre de Champion TV serait remis en jeu. Jake Roberts est accueilli par Caudle et semble impressionné par l’énergie de Valiant. Avec son ton calme et posé, Roberts condamne les récents agissements du Sgt. Slaughter et s’en prends également à Stan Hansen et Ole Anderson.

MATCH 2 : SGT. SLAUGHTER VS RON RITCHIE (05:17)

VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER

PRISE DE FINITION : COBRA CLUTCH

APPRÉCIATION : C’EST PARFAIT !

On retrouve désormais l’ancien instructeur de Parris Island sur le ring alors qu’il s’apprête à affronter un jeune garçon du nom de Ron Ritchie. Il faut dire que ce Ritchie ne cesse de nous offrir de solides performances de semaine en semaine. Toutefois, face au sergent, la tâche sera sans doute plus difficile. Auteur d’un passage à tabac sans foi, ni loi orchestré lors d’un match entre Ric Flair et Ricky Steamboat, Sgt. Slaughter a su se remettre sous le feu des projecteurs.

Profitant d’un gabarit bien plus large que celui de son adversaire, Slaughter n’a aucun mal à s’imposer en ce début de match. Toutefois, Ron Ritchie n’est pas du genre à se laisser faire et rétorque avec de gros coups qui claquent dans le poitrail du sergent. Ce dernier y va aussi de ses énormes coups d’avant-bras dans le dos. Acculé dans le coin, Ritchie se défend comme un beau diable et se livre alors à un impressionnant duel d’atémis avec le sergent. C’est intense, c’est prenant et Caudle ajoute qu’il faudrait ni plus ni moins qu’une batte de baseball pour inquiéter Slaughter. Projeté dans les cordes, Ritchie finit décapité par cette fameuse Lariat, du nom de Slaughter Cannon. Le sergent enchaîne en le serrant dans son Cobra Clutch et c’est terminé pour Ron Ritchie, forcé de jeter l’éponge au terme d’une valeureuse bataille.

MATCH 3 : TERRY TAYLOR VS MIKE MILLER (07:02)

VAINQUEUR : TERRY TAYLOR

PRISE DE FINITION : ABDOMINAL STRETCH

APPRÉCIATION : **

Jeune pousse originaire de Greenville en Caroline du Sud, Terry Taylor est l’un des jeunes espoirs de cette année 1982. Seulement âgé de 27 ans, Terry Taylor semble promis à un futur brillant. Il se frotte ce soir à un compétiteur qui possède un plus gros gabarit que lui, en la personne de Mike Miller. Ce dernier a commencé sa carrière en 1977, c’était sur les rings de Portland.

Le tour de chauffe est plutôt intense, et c’est bien Taylor qui prends l’avantage grâce à un tour de hanches. Il n’y a pas à dire, sur le plan technique, Taylor est impeccable. Fort d’un gabarit plus imposant que son antagoniste, Miller s’affirme toutefois avec de sales coups d’avant-bras dans l’arrière du crâne. Aux commentaires, Piper fait mention au fait que les Jim Crockett Promotions vont organiser un repas de charité pour les enfants qui souffrent d’un handicap. Pourtant parfaitement heel, Piper est félicité par Caudle pour son initiative, mais son naturel insolent repart rapidement au galop. À l’extérieur du ring, Austin Idol est de retour avec sa caméra et capture quelques instants du combat. La rencontre en elle-même n’est pas du tout désagréable, au contraire. Malgré ses facilités, Taylor est poussé dans ses retranchements, et Miller apparaît comme un réellement bon catcheur. Au terme de près de sept minutes de combat, c’est bien notre cher Terry Taylor qui l’emporte avec son Abdominal Stretch, basculé en tentative de tombé. Plutôt bon match.

– Les JCP nous font la promotion des autocollants Mid-Atlantic Championship Wrestling. On nous redonne également l’affiche de cette soirée qui aura lieu à Lansing dans l’État du Michigan. « Rowdy » Roddy Piper, censé affronter « American Dream » Dusty Rhodes, fait la promotion de son combat avec son style effronté.

MATCH 4 : PVT. JIM NELSON & PVT. DON KERNODLE VS VINNIE VALENTINO & TONY ANTHONY (07:01)

VAINQUEURS : JIM NELSON & DON KERNODLE

PRISE DE FINITION : TOP ROPE CLOTHELINE

INDICATEUR : **

D’abord avec son sergent à Richmond, puis avec Don Kernodle du côté de Fayetteville, le jeune Jim Nelson a crée la surprise, mais aussi l’exploit de remporter non pas une, mais deux manches du tournoi Tag Team. Jim Nelson et Don Kernodle, qui se sont récemment salis les mains en tabassant Ric Flair et Ricky Steamboat, s’échauffent ce soir contre une équipe composée de Tony Anthony et de Vinnie Valentino.

Aux commentaires, on nous informe directement que le Sgt. Slaughter est aux abords du ring pour assister à ce combat. Nelson et Kernodle ne perdent pas une seule seconde et déploient un catch aussi intelligent que redoutable. Anthony et Valentino se défendent et essaient de limiter la casse. Toutefois, les recrues du sergent ont une longueur d’avance, ce qui leur permet de s’imposer de manière autoritaire. Lorsque l’un est en difficulté, son partenaire n’est jamais loin et c’est ainsi que semble fonctionner ce duo. Encore une fois, il s’agit d’un plutôt bon match, pas du tout déplaisant et encore mois désagréable. À Jim Nelson, on préfère un petit peu plus Don Kernodle qui catche réellement bien. Ce dernier couche Anthony avec un magnifique Running Powerslam mais le relève, préférant en finir avec la prise fétiche du tandem. Kernodle le hisse en prise de l’ours, tandis que Nelson se jette du haut des cordes et le décapite avec une corde à linge, l’ancêtre bâtard de la Hart Attack en somme.

– De retour sur le plateau, Jake Roberts s’adresse à nouveau au Sgt. Slaughter et compte bien tout mettre en œuvre afin de mettre le sergent hors d’état de nuire.

MATCH 5 : JAKE ROBERTS VS DAVID PATTERSON (02:23)

VAINQUEUR : JAKE ROBERTS PAR DQ

PRISE DE FINITION : INTERVENTION DE SLAUGHTER ET DE SES SBIRES

APPRÉCIATION : APRÈS-MATCH PLUTÔT SOLIDE

Sur le ring, nous retrouvons maintenant Jake Roberts, qu’on avait peut-être un peu perdu de vue depuis le début du tournoi. Celui qu’on commence tout doucement à surnommer « The Snake » a récemment pris position contre Slaughter et ses sbires, et se mesure ce soir à David Patterson, un jobber de la promotion.

À ne pas s’y méprendre, Roberts reste l’un des compétiteurs qui possèdent cet esprit vif et cette énergie débordante. Techniquement rôdé, Roberts n’a aucune difficulté à prendre ses marques en ce début de rencontre. Toutefois, cela ne dure puisqu’au bout d’a peine deux minutes de combat, Jake est victime d’une intervention du Sgt. Slaughter et de ses sbires, venus pour s’en prendre à lui. Pris à trois contre un, Roberts semble à la merci de ses assaillants.Mais contrairement à l’agression de Flair et de Steamboat, Jake est sauvé par quelque-uns de ses camarades, Johnny Weaver, Ray Stevens et Blackjack Mulligan, qui a un passif mouvementé avec le sergent. Les trois soldats prennent la tangente mais le mal semble être fait.

– On nous refait la promotion des autocollants de la Mid-Atlantic Championship Wrestling, une vidéo promotionnelle déjà diffusée la semaine précédente.

MATCH 6 : STAN HANSEN & OLE ANDERSON W/GENE ANDERSON VS KELLY KINISKI & MIKE DAVIS (03:30)

VAINQUEURS : STAN HANSEN & OLE ANDERSON

PRISE DE FINITION : LARIAT

APPRÉCIATION : TRÈS BON SQUASH DES FUTURS CHAMPIONS

On conclut ce programme avec les grands favoris du tournoi. Marchant sur la compétition avec une facilité déconcertante, Stan Hansen et Ole Anderson, toujours accompagné par Gene Anderson, sont plus que pressentis pour remporter les ceintures vacantes. Hansen et Ole se frottent ce soir à un tandem composé pour l’occasion de Mike Davis et de Kelly Kiniski, fils du légendaire Gene Kiniski.

On se doutait que ça allait être une boucherie, mais purée qu’est-ce que ce fut brutal. Si Kelly Kiniski et Mike Davis pensaient avoir ne serai-ce qu’une once d’espoir, ce sentiment fut rapidement balayé par la force de frappe d’Ole et de Stan Hansen. L’un après l’autre, ces pauvres garçons se font littéralement éclater, que ce soit à la force des coups, mais aussi des prises de ce tandem invincible. Et comme d’habitude, après moult mandales et enfourchements du tonnerre, Hansen et Ole l’emportent à la suite d’une terrible Lariat du hors-la-loi de Borger au Texas.

– De retour en plateau, Austin Idol a rejoint Bob Caudle, lui qui est à nouveau apparu aux abords du ring pour filmer ce combat. Il est rejoint par Ivan Koloff, qui en a plus qu’assez du comportement borderline de Jimmy Valiant. Finalement, nous sommes rejoints par Ole Anderson et Stan Hansen, qui conclut ce programme avec une promo véhémente comme seul Stan Hansen sait les faire.

Encore une excellente semaine du côté des Jim Crockett Promotions et de la Mid-Atlantic Championship Wrestling. L’omniprésence horripilante du Sgt. Slaughter et de ses sbires, la marche impériale d’Ole Anderson et de Stan Hansen entre autres, font de cet épisode un formidable visionnage.

– On n’a pas oublié Terry Taylor. Un petit peu perdu de vue depuis le début du tournoi Tag Team, le jeune homme nous a rappelé qu’il est une étoiles montante à surveiller de près. Fort d’une victoire nette et sans bavure, il sera judicieux de garder un oeil sur ce garçon, promis à un futur brillant.

– Qui aurait cru que les trouffions du Sgt. Slaughter auraient pu autant semer le trouble et la zizanie du côté de la Mid-Atlantic Championship Wrestling. À ce jour, Don Kernodle et Jim Nelson forment l’une des équipes les plus en vues du moment. Pourvu que cela dure, ces années pourraient être déterminantes pour la carrière de ces jeunes garçons.

– Auteur d’un terrible passage à tabac lors d’un match entre Ric Flair et Ricky Steamboat, le Sgt. Slaughter a su profiter de cet élan pour frapper fort, c’est le moins qu’on puise dire au vu de cette performance face à Ron Ritchie. Force est de constater qu’à cette période, le sergent Slaughter est l’une des figures les plus intéressantes de l’ère des Territoires.

– On l’a déjà dit, mais ce n’est rien de le répéter : Ole Anderson et Stan Hansen semblent totalement invincibles. Marchant sur le tournoi Tag Team, rien ne semble inquiéter ce duo qui n’a pas froid aux yeux. La fin du tournoi s’approchant tout doucement, c’est évident qu’Hansen et Anderson partent grands, très grands favoris.

– Ces victoires n’a toutefois pas empêché le trio infernal de semer un peu plus le trouble encore, les soldats et leur sergent s’en prenant cette semaine à Jake Roberts. Séché par la Lariat du sergent, Roberts fut rapidement secouru par une poignée de catcheurs lassés de ces agissements. Slaughter et ses sbires semblent s’être mis tout le vestiaire à dos, et le moins qu’on puisse dire, c’est que les prochaines semaines s’annoncent d’ores et déjà mouvementées.

Nathan Maingneur